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1001 classiques

29 avril 2020

Vie de Gérard Fulmard de Jean Echenoz : ISSN 2607-0006

 

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Vie de Gérard Fulmard d'Echenoz s'inscrit dans la même veine qu'Au service de la France de J-F Halin, parodie de roman d'espionnage, faisant la satire des milieux politiques, des médias et du genre littéraire. Le personnage éponyme, qui a délaissé sa vie de "stewardisme" devient par inadvertance détective privé, puis est enrôlé de force comme espion. Parallèlement à ses échecs répétés, on suit des complots politiques pour prendre la tête d'un parti qui n'intéresse personne, des faux enlèvements et des vrais morts.

Le narrateur prend plaisir à nous surprendre en commençant la vie de Gérard Fulmard par la chute d'un débris de satellite soviétique sur la tête de son propriétaire et enchaîne une multitude d'événements saugrenus comme les histoires de chaussettes trouées de Gérard et use d'ironie : Gérad arrive dans l'hôtel "Welkome" qui n'a pas de chauffage...

Le style n'est pas sans rappeler celui d'Envoyée spéciale. Des mots incongrus dans les dialogues, des digressions et des descriptions extrêmement mais inutilement détaillées rend l'histoire encore plus absurde, tout en mettant en exergue la vacuité des discours politiques ou celui des médias. Comme le narrateur aime à le dire, il respecte bien les codes du genre avec le prêt d'une arme pour un tueur à gage, le lieu exotique et les scènes de sexe, mais qui finalement n'auront pas lieu. Il faut tout de même surprendre le lecteur !

Le roman est lu d'une voix pince sans rire, avec un rythme vif rendant encore plus absurde les dialogues creux. Le ton rythmé et sérieux, pour dire les inepties, de Dominique Pinon, l'acteur qui a joué dans de nombreux films de J-P Jeunet comme Delicatessen, La cité des enfants perdus, Le fabuleux destin d'Amélie Poulin, s'accorde parfaitement avec le ton satirique du roman. Une parodie réjouissante et réussie !

Vie de Gérard Fulmard de Jean Echenoz, lu par Dominique Pinon, Audiolib,1CD, 4h28, France, mars 2020.

Autre roman : Envoyée spéciale

Prix Audiolib 2020. Autres romans lus : Le bal des folles de V. Mas, Ici n'est plus ici de T. Orange, Dans la forêt de J. Hegland,  Girl d'O Brien,

Au service de la France, J-F Halin, J-A Yerles, Claire le Maréchale, deux saisons ( 24 épisodes), Netflix, 2015.

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Sur le web : Billets de Athalie, Keisha,

"Vie de Gérard Fulmard" de Jean Echenoz : un polar "romanesque" et "comique" d'après Le Masque
L'auteur de "Je m'en vais", prix Goncourt 1999, signe son dix-huitième livre dans lequel il place son lecteur aux côtés d'un antihéros, Gérard Fulmard qui, dès lors qu'il s'improvise enquêteur, est pris dans une pente tragique. Un roman noir plein d'humour qui a profondément séduit les critiques du Masque.
https://www.franceinter.fr

 

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26 avril 2020

Princesse Mononoke de Miyazaki : ISSN 2607-0006

Princesse Mononoke subsume les thèmes miyazakiens comme le rapport à la nature, des héroïnes courageuses, les divinités et la modernité. Dans un Japon médiéval, un prince subit la malédiction d'un Dieu sanglier devenu fou de douleur par une balle en fer. Il part donc à la recherche de celui qui a provoqué la colère de ce gardien de la forêt. Chemin faisant, il rencontre des hommes cupides comme le seigneur Asano qui cherche à prendre les forges de dame Eboshi. Cette dernière crée des armes, extrait du minerai en détruisant la forêt. Quant à l'empereur, il recherche l'immortalité. Même si le prince ne condamne pas l'industrialisation, il veut aussi sauver la forêt...

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Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki © Studio Ghibli

"C'est le propre de l'homme de vouloir tout ce qu'il y a entre ciel et terre" :

Dans ce film d'animation, deux femmes s'affrontent aussi courageuse l'une que l'autre : Dame Eboshi "n'a peur ni des Dieux, ni des lois". Elle aide les femmes à s'émanciper et elle ose affronter les samouraïs du seigneur des lieux. Cependant, elle n'a que mépris pour la nature. Quant à son antagoniste, la princesse Mononoke, elle hait les humains qui détruisent sa forêt et mène une lutte acharnée contre les hommes. Seul, le prince Ashitaka prône la modération, la cohabitation... 

Le décor sylvestre est poétique, qualificatif habituel, mais aussi effrayant avec des dieux monstrueux et maléfiques. Inspiré d'un lieu réel, la forêt de Yakushima, le réalisateur a réussi à magnifier la forêt sacrée. Il montre aussi tout un pan des traditions japonaises avec ses divinités, son folklore, ses chamanes, les samouraïs... Ce film d'animation des studio Ghibli fait partie des moins enfantins de Miyazaki par son univers graphique et par ses thématiques telles que des affrontements mortels...

Actions bien rythmées, personnages fascinants ou amusants, arrière-plan historique et questionnements sur l'homme toujours actuels font de Princesse Mononoke l'un des chefs-d'oeuvre de Miyazaki. C'est un véritable coup de ♥ pour cet anime somptueux encore d'actualité !

logo-mois-au-japon-03Princesse Mononoke, de Miyazaki, Netflix, 2000.

Films de Miyazaki : Mon voisin Totoro,

Participation au challenge un mois au Japon de Lou et Hilde

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Sur le web : Jarno stéphane, "La forêt de Yakushima, Paradis flottant de "Princesse Mononoke", Télérama, mis en ligne le 1 février 2018. URL : https://www.telerama.fr/cinema/la-foret-de-yakushima-paradis-flottant-de-princesse-mononoke,71728.php

Philippe Pons, La forêt sur les flots, Le monde, mis en ligne le 9 aôût 2013. URL : https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2013/08/09/la-foret-sur-les-flots_3459062_4497186.html

Princesse Mononoké au pays des philosophes - Ép. 3/4 - Philosopher avec Miyazaki
"Princesse Mononoké" est un conte entre deux mondes, nature et technique, déchirés par une guerre violente brisant les équilibres. Traversé par le souffle de l'animisme, le film entre sur les terres secrètes où règne le Dieu Cerf... Où peuvent se rencontrer et se reconnecter l'homme et[...]
https://www.franceculture.fr

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Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki © Studio Ghibli

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La forêt de Yakushima ©Yasuyuki Takagi

22 avril 2020

Pierrette de Balzac : ISSN 2607-0006

Le curé de Tour

Si les auteurs réalistes ne cherchent pas à embellir la réalité, le moins qu'on puisse dire c'est que Balzac n'a guère idéalisé les hommes et la peinture de son siècle dans la tragique histoire de Pierrette.

Le début est fort long où se déploient les généalogies des personnages principaux, descriptions de leurs intérieurs au baromètre près, alliances politiques et description de la petite ville de Provins. Pierrette, devenue orpheline, ne peut pas être élevée par sa grand-mère bretonne impécunieuse. Elle est recueillie chez d'abominables parents, deux célibataires, les Rogron, d'anciens merciers, qui la persécutent. Ils sont si insuportables qu'ils ont été bannis de la meilleure société de leur petit village et cherchent à se venger en formant un groupe de libéraux.

La peinture des mesquineries, des ambitions et des bassesses de chacun n'a jamais été aussi sombre que dans ce récit où les hommes semblent avoir perdu leur humanité et sont au contraire animalisés. Vinet, un avocat qui participera aux malheurs de la jeune orpheline, a une "figure vipérine à tête plate" (p. 172), puis il est appelé " Rusé renard judiciaire" dont le museau s'affine, et La vieille fille Rogron ressemble à une "hyène". Quant à Pierrette, délaissée, maltraitée, oubliée, elle n'est qu'un pion dans l'échiquier comme Beatrix Cenci.

Pierrette se compose donc des luttes de deux clans autour d'intrigues matrimoniales et politiques où "l'argent était leur seule idole". Après avoir tissé les alliances des uns et des autres, l'auteur décrit un procès qui opposent les persécuteurs de Pierrette et la grand-mère de la jeune bretonne. La justice, l'innocence d'une personne ne pèsent pas lourd face aux ambitieux, qui ne souhaitent qu'une bonne situation dans la société : l'inventaire final des titres obtenus par les principaux personnages montrent bien ce qui les intéressent.

beatrix cenciSous la plume de Balzac, la caricature des deux célibataires s'étend à l'ensemble de la société, excepté pour Pierrette comparée à Beatrix Cenci ("Aujourd'hui l'histoire et les vivants, sur la foi du portrait de Guido Reni, condamnent le pape, et font de Beatrix une des plus touchantes victimes des passions infâmes et des factions", p. 289), que ce soit sous le règne de Charles X ou celui de Louis Philippe.

Beatrice Cenci © Julia Margaret Cameron

Balzac, Le curé de Tours, suivi de Pierrette, Folio, France, mars 2018, 343 p.

LC avec Miriam et Claudia. La prochaine LC aura lieu le 24 mai 2020 avec la lecture de "Maître Cornélius".

La comédie humaine :

1. Scène de la vie de province: " Pierrette", Le curé de Tours, Ursule Mirouet, Eugénie Grandet, Le cabinet des antiques,

2. Scène de la vie parisienne : Ferragus, La maison Nucingen, "Pierre Grassou", La fille aux yeux d'or, La duchesse de Langeais

3. Etude philosophique : Fascino cane, Louis Lambert, Melmoth réconcilié, La peau de chagrin, L'auberge rouge, L'élixir de longue vie.

4. Scène de la vie privée : La vendetta, Une double famille, "Le bal de Sceaux", Mémoires de deux jeunes mariées, Le père Goriot, La bourse, Le colonel Chabert, Gobseck

5. Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée

19 avril 2020

Penny Dreadful de John Logan : ISSN 2607-0006

"All sad people like poetry" :

Penny dreadful semble destiné aux amoureux de littérature de romans gothiques du XIXeme siècle. On peut rencontrer dans cette série Victor Frankenstein, Dracula et Dorian Gray. Comme vous pouvez le constater, c'est un drama historique, fantastique et horrifique, puisque Jak l'éventreur commet ses méfaits dans les bas-fonds de ce Londres où sévissent aussi des vampires stockiens. Comme son titre,  "dreadful", l'annonce, certains épisodes comportent des passages morbides...

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Penny dreadful © Netflix

Pour bien restituer l'atmosphère de l'époque, des séances de spiritisme ont lieu dans un décor typiquement victorien : de la pluie - plus que le jour du Déluge - de la brume et de la saleté. Toutes les couches de la société sont présentes et apparaissent indirectement des références à l'industrialisation, à la culture de l'époque - on joue Sweeney Todd de Rymer dans un théâtre - et à la bienséance victorienne...

Dans ce décor très soigné, évolue donc des créatures littéraires comme Mina Harker, Victor Frankenstein, Van Helsing mais aussi des personnages fictifs commes trois des personnages principaux : Vanessa Ives, jeune femme possédée par le Diable, Sir Malcolm Murray, un explorateur et Ethan Chandler, un tireur américain. Tous sont à la recherche de la fille de Sir Malcolm, Mina Harker, tombée sous les crocs de Dracula... Cette intrigue principale est entrecoupée par les histoires de Frankenstein qui doit rechercher une fiancée pour sa créature ou par celle de Dorian Gray, qui noue une relation amoureuse avec Vanessa.

"Il ne peut y avoir deux monstres sanguinaires dans notre ville", déclare l'inspecteur en découvrant un horrible massacre ( saison 2, épisode 1). Deux, non. Mais une horde... car comme dans L'étrange cas du docteur Jekyll et Mister Hyde, chacun recherche ou cache sa véritable nature, identité parfois monstrueuse, divisée, tourmentée, possédée... révélant bien des surprises dans cette série déjà inventive.

On retrouve des topoï du genre du roman noir, mais la série fait preuve d'innovation avec l'entrelacement de ces trois histoires et des ajouts fantaisistes comme les malédictions égyptiennes, les loups-garous... C'est parfois glauque, gore comme dans un film de série B, racoleur mais c'est un plaisir de retrouver tous ces auteurs et romans anglais dans un scénario digne des romans-feuilletons de l'ère victorienne...

Penny dreadful de Logan, Netflix, saison 1, (8 épisodes), 2014, avec Timothy Dalton, Eva Green, Josh Harnett, Billie Piper...

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Sur le web : Cesbron Mathilde, "Penny dreadful : monstrueusement bon", Le point pop, mis en ligne le 7 avril 2020. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/penny-dreadful-monstrueusement-bon-07-04-2020-2370352_2920.php

Langlais Pierre, "Penny Dreadful", La série qui alligne les monstres", Télérama, mis en ligne le 14 mai 2014. URL : https://www.telerama.fr/series-tv/penny-dreadful-la-serie-qui-aligne-les-monstres,112415.php

Mortens Luc, "Penny Dreadful : cette série met en scène la cruauté de manière émminemment dérangeante", L'express, mis en ligne le . URL : ttps://www.lexpress.fr/culture/tele/l-esthetique-horrifique-de-la-serie-penny-dreadful-danse-avec-les-monstres_1546029.html

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Penny dreadful © Netflix

 

15 avril 2020

Au service de la France de Jean-François Halin : ISSN 2607-0006

 

Série française, Au service de la France parodie les films d'espionnage avec talent. La première saison, ayant pour arrière-plan la France des années 60, filme l'arrivée d'un espion candide, cherchant à s'adapter dans un milieu professionnel kafkaïen. Son patron ne comprend pas la logique de son nouvel agent secret : Merleaux ose répondre au téléphone quand il sonne. Il doit aussi différencier les vrais-faux passeports, des faux-vrais passeports et des faux-faux passeports...

Merleaux doit travailler avec trois agents ouvertement et conscienseument incompétents, qui font bévues sur bévues, mais considérés comme des héros, ayant des primes lorsqu'ils torturent des gens sans savoir ce qu'ils doivent leur faire avouer. Doués pour prendre des pots, ils commencent dès le jeudi, parce que c'est proche du week-end. Ils sont en outre machistes, racistes et nationalistes !

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Au service de la France © Netflix

Les dialogues sont éminemment comiques, brocardant les lourdeurs administratives et les stratégies géopolitiques, sans oublier les allusions au régime de Vichy, au Maréchal ou à la collaboration. Dénazificaion, décolonisalistion, premiers essais atomiques français... tout est passé au crible d'un regard ironique ou humoristique. Les criminels sont classés par catégories A, B, commes les fonctionnaires, et les documents sont "très" secrets ou confidentiels à tout va. Le tout culmine avec le running gag du tamponnage et double tamponnage de documents officiels - car une mission réussie est râtée si elle n'est pas tamponnée - et des jeux de mots autour d'un costard mal coupé : "l'habit ne fait pas le moine mais l'agent, même non titularisé"... Cette série, hautement comique et excessivement parodique, possède, en outre, une très belle photographie. A voir et à revoir pour rire et rerire!

Au service de la France de Jean-François Halin, Netflix, 2016, saison 1 ( 12 épisodes), avec Hugo Becker, Wilfred Benaiche, Christophe Kourotchkine, Karim Barras.

Sur le web : Peyrat Carla, "Au service de la France, la série façon OSS 117, de retour cet été", Le point pop, mis en ligne le 8 juin 2018. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/series/au-service-de-la-france-la-serie-facon-oss-117-de-retour-cet-ete-08-06-2018-2225252_2957.php

Poitte Isabelle, "Au service de la France dézingue les années de Gaulle", Télérama, mis en ligne 29 septembre 2015. URL : https://www.telerama.fr/television/au-service-de-la-france-dezingue-les-annees-de-gaulle,132895.php

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Au service de la France © Netflix

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12 avril 2020

The dungeon of black compagny (volumes 1, 2, 3) de Yasumura : ISSN 2607-0006

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© Youhei Yasumura 2019

Comme vous avez peut-être pu le constater, les mangas ont la capacité d'aborder tous les thèmes, que ce soit les intelligences artificielles ( Ghost in the shell, Demokratia...), du harcèlement scolaire (Le perce neige) ou de divers métiers (Bakuman, Deep see aquarium magmell, Une vie au zoo...)... The dungeon of black compagny aborde la vie de l'entreprise mais par le biais d'un mélange générique audacieux : ce shonen mêle fantasy et vie salariale.

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 © Youhei Yasumura 2019

Qui est le héros ? Egoïste et paresseux, Kinji se prélasse depuis que des spéculations l'ont mis à l'abri du besoin. Cependant, il va être projeté dans un monde  - comme dans les isekais - où il est obligé de trimer comme un esclave dans une mine pour un petit salaire. Très rapidement, il s'endette et doit trouver des solutions pour échapper à l'entreprise Raizaher Mining, qui l'exploite.

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© Youhei Yasumura 2019

L'entreprise emploie tous les moyens pour asservir ses employés comme le lavage de cerveau, l'humiliation... Les mineurs travaillent au son d'une chanson vantant l'entreprise. Mais Kinji est bien décidé à ne pas travailler. Il arrive toujours à fédérer les autres esclaves comme les fourmis et les exploite à son tour sans vergogne.

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© Youhei Yasumura 2019

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© Youhei Yasumura 2019

Mais pire que les fourmis, il y a la salariée ultime, appelée l'héroïne, qui déclare : "je travaille jusqu'à la mort" ! ou " Maintenant travaillons sans relâche"...

Au fur et à mesure qu'on avance dans les volumes, notre anti-héros monte dans la hiérarchie pour constater que la situation est la même à tous les niveaux : salaire bas, exploitation, endettement, dévouement pour l'entreprise... Avec un humour grinçant, voire glaçant, le mangaka décrit le monde de l'entreprise transposé dans la fantasy. Tout en développant des combats, des personnages humanoïdes, le mangaka critique la société...

Yasumura Youhei, The dungeon of black compagny, ( 4 volumes, en cours), Komikku, France, 2018.

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Participation au challenge un mois au Japon organisé par Lou et Hilde

8 avril 2020

Girl d'Edna O'Brien : ISSN 2607-0006

Récemment encore, la presse parlait des exactions commises par Boko Haram au Nigéria. Il dirige un groupe d'islamistes depuis 2009, qui ont fait déjà 35 000 victimes au cours des dix dernières années selon un'article édité en mars dans Libération. La population nigériane subit enlèvements et pillages comme le rapporte les informations sur France 24. La romancière Edna O'Brien est allée interroger des femmes enlevées par les jihadistes, a écouté les témoignages des victimes, des médecins, pscychologiques, et a visité des camps où étaient rassemblées les victimes...

Boko haram

Girl témoigne de l'enlèvement de jeunes filles par les hommes armés de Boko Haram : leur bus scolaire a été attaqué et elles ont été amenées dans un camp où on leur fait subir des sévices : viols, massacres, mariages forcés. C'est à travers la voix de l'une d'entre elle qu'on prend connaissances de ces événements dramatiques. La jeune fille réussit toutefois à s'échapper et à retourner dans son village. La vie peut-elle reprendre son cours ? Comment  l'accueille-t-on alors qu'elle ramène un enfant conçu avec un jihadiste ?

Le récit est simple, chronologique et plat. Est-ce que la brièveté de la narration empêche l'immersion dans ce récit pourtant horrible ? La vision enfantine des événements empêche-t-elle le lecteur de se rendre compte de l'horreur vécue par ces femmes ? De plus, la voix juvénile de Claire Cahen correspond à la jeunesse de la narratrice mais la lecture enjouée empêche qu'on ressente le drame vécu par le personnage. On n'éprouve absolument pas le chagrin, la peur du personnage... Evidemment, cela a l'avantage de donner un rythme dynamique au récit mais il convient assez peu à la teneur des propos.

Malgré un sujet sérieux qui mérite d'être connu, ce roman ne réussit pas à nous indigner ou à nous émouvoir.

Girl d'Edna O Brien, Audiolib, lu par Claire Cahen 5h52, 1 CD, France, mars 2020,

Prix Audiolib 2020. Autres romans écoutés : Le bal des folles de V. Mas, Ici n'est plus ici de T. Orange, Dans la forêt de J. Hegland

Sur le web : Macé Celian, "Au Tachad et au Nigéria, le double carnage de Boko Haram", Libération, mis en ligne le 26 mars 2020. URL : https://www.liberation.fr/planete/2020/03/26/au-tchad-et-au-nigeria-le-double-carnage-de-boko-haram_1783080

Edna O'Brien : "Un livre pour tenter de saisir l'émotion première de ces filles capturées par Boko Haram"
Son dernier livre "Girl" donne voix à une jeune fille enlevée, séquestrée et violentée par les djihadistes de Boko Haram au Nigéria. Entretien exclusif à Londres avec celle qui vient d'obtenir un prix Femina spécial pour l'ensemble de son oeuvre.
https://www.franceculture.fr

 

5 avril 2020

Claymore d' Yagi : ISSN 2607-0006

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CLAYMORE © 2001 by Norihiro Yagi

Avec le succès d'Harry Potter, du Seigneur des anneaux, de Games of throne, de The witcher ( récemmement disponible sur Netflix), l'héroïc fantasy s'impose peu à peu dans le paysage littéraire. Elle était déjà très présente dans les mangas que ce soit dans Grendel de Mako, l'iconique Bersek de Kentaro Miura, Seven deadly sins de Nabaka ... ou Claymore.

9781421506180_manga-claymore-1-sample1Claymore fait apparaître tous les éléments traditionnels de la dark fantasy et fait penser notamment à la saga The witcher d'A. Sapkowski. Le titre désigne des femmes mi-humaines et mi-démons qui ont pour mission de tuer des monstres, qui ont pris l'apparence humaine pour s'en nourrir. Leurs yeux argentés repèrent les créatures assoiffées de sang. Elles cheminent donc de ville en ville, en portant une épée gigantesque et doivent rester vigilantes : elles ne doivent pas laisser leur part démoniaque prendre le dessus.

pl. 1 CLAYMORE © 2001 by Norihiro Yagi

Dans les premiers volumes, nous faisons connaissance de Claire, une héroïne qu'un jeune garçon, qu'elle a sauvé, décide de suivre. C'est le début d'une aventure épique...

Lentement, les deux premiers tomes mettent en place un arrière-plan médiéval et fantastique. Dès le volume 3, un retour en arrière nous permet de découvrir l'enfance de Claire. Comme dans toute bonne saga de fantasy et comme nous le rappelle Anne Besson, dans La compagnie des auteurs ("d'autres mondes sont possibles") sur France culture, Claymore met en exergue la lutte du bien contre le mal. Cependant, les Claymore elles-mêmes qui défendent les humains sont considérées comme monstrueuses. Leur sacrifice - vous saurez pourquoi en lisant ce shonen - questionne leur humanité dans ce monde moins manichéen qu'il n'y paraît, créé par Norihiro Yagi.

claymoreSeul l'univers graphique est moins attrayant : les dessins simples permettent de bien rendre les mouvements, la rapidité des Claymore mais les personnages ont tous le même visage. Ces personnages longilignes ne semblent pas tous bien proportionnés permettant encore moins de les distinguer. Au moins l'univers graphique de ce mangaka est immédiatement reconnaissable, style repérable dans sa nouvelle série Ariadne, l'empire céleste sortie en 2019. Cela ne doit pas vous empêcher de commencer cette excellente série de dark fantasy.

 pl. 2 CLAYMORE © 2001 by Norihiro Yagi

Yagi, Claymore, volumes 1 à 3, (Série terminée en 27 volumes) Glénat, France.

Sur le web :

D'autres mondes sont possibles - Ép. 4/4 - J. K. Rowling
Le cycle "Harry Potter" serait le dernier monument en date du genre de la fantasy. Lorsqu'on parle de fantasy, deux noms viennent spontanément : celui de J. R. R. Tolkien, et celui du monde qu'il a créé dans le "Seigneur des Anneaux". Voyage au cœur de la Terre du Milieu avec Anne Besson.
https://www.franceculture.fr

Paquot Valentine, "Top 15 des meilleurs mangas de fantasy", Le figaro, mis en ligne le 27 octobre 2016. URL : https://www.lefigaro.fr/bd/2016/10/27/03014-20161027ARTFIG00016-le-top-15-des-meilleurs-mangas-de-fantasy.php

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Participation au challenge un mois au Japon de Lou et de Hilde

1 avril 2020

C'est le premier, je balance tout ( mars 2020) : ISSN 2607-0006

c-est-le-1er-je-balance-tout-banniere-bicolore-marineLogo d'Allez-vous faire lire

1) LES CHRONIQUES VENUES D'AILLEURS

Que faire en période de confinement ? 

Challenge jack london 2copieJe signale le challenge J. London chez Claudia pour ceux qui aiment cet auteur. Le challenge dure un an et il suffit de lire un livre. Vous pouvez aussi chroniquer des films ou BD. Cliquez dans la colonne de droite sur la vignette du challenge et vous accéderez à la présentation avec des logos sur son site.

89846009_3113290822023931_5774278621153722368_oC'est aussi le moment de s'amuser grâce à une sorte de "jeu de l'oie du yokai", selon l'auteur, situé à la fin de Histoire de fantômes du Japon de Lacombe. Le plateau et les règles du jeu sont accessible sur son site officiel.

Films gratuits

Vous n'avez pas encore vu Une femme disparaît de Hitchcock ou La dame du vendredi de Hawks ? C'est le moment de voir tous ces classiques. Un billet de France culture vous guide parmi ces films des trente premières années du cinéma...

 

Myazaki...sans oublier des podcats (Philosopher avec Myazaki, Si Tolkien m'était comté, sur Tolstoï...), ni les ballets (comme nous l'explique cet article du Figaro), ni la cueillette des fraises...

 

 

 

2) MES FILMS

 THE VILLAINESS (2017) Official Trailer

3) MES LIVRES

10 jours dans un asileAprès la lecture du Curé de Tours avec Claudia, je propose une LC balzacienne autour de Pierrette pour le 22 avril. J'ai abandonné Le discours de Fabrice Caro et j'ai été déçue par Dans la forêt de Jean Hegland mais j'ai beaucoup aimé Elle qui chevauche les tempêtes de Martin et Lisa Tuttle, Le couvent des damnées de Takeyoshi, Le bal des folles de V. Mas et 10 jours dans un asile de Bly.

 

 

le_couvent_des_damnees_6368Le discoursElle qui chevauche les tempêtes

Le balLe curé de Tourdans la forêt

 4) MES ACHATS

Quels nouveaux livres ai-je achetés ? De nouvelles séries de mangas se sont ajoutés à mes achats : Isabella Bird de T. Sassa, The dungeon of black compagny de Yasumura Youhei et The Frankenstein family de Yanai. J'ai aussi acheté Le tour du monde en 80 jours de Verne et Le tour du monde en 72 jours de Bly. J'ai reçu quatre nouveaux audiolib pour le prix Audiolib 2020 : Beloved de Morrison, Girl d'E. O'Brien, La femme révélée de Nohant et Vie de Gérard Fulmard d'Echenoz.

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29 mars 2020

Kingdom de Kim Seung-Hun : ISSN 2607-0006

Encore une série avec des zombies après ceux du classique La nuit des morts-vivants de Romero, des zombies sud-coréens dans Dernier train avant Busan, des zombies comiques de Shaun of the dead et des zombies récents et décalés de The dead don't die de Jarmusch...! Pourtant, les deux saisons de Kingdom réalisées par Kim Seung Hun ( connu pour Tunnel sorti en 2017) méritent d'être vues : la série ne repose pas sur le gore, même si on tranche des têtes à tour de bras, mais la pandémie se propage sur fond de réalités sociales, historiques, politiques.

 Dans la Corée médiévale de l'ère Joseon, deux clans luttent pour le pouvoir. Le clan Haewon Cho est prêt à tout pour régner dans le pays en évinçant le prince héritier Chang. L'abominable seigneur Cho décide même de faire revivre le roi mort en attendant que sa diabolique fille, enceinte, donne naissance à un héritier. Dans le pays, où le peuple meurt de faim, se répand une horde de morts-vivants. Certains se sacrifient pour aider le prince Chang à découvrir la vérité sur cette pandémie, d'autres s'enfuient pour sauver leur peau...

D'un épisode à l'autre, de la saison 1 à la saison 2, la tension grandit : l'épidémie évolue et on n'est jamais bien sûr de la mort d'une personne. En parlant de mort, il faut rappeler que comme dans Game of Thrones, aucun personnage n'est à l'abri d'une mort brutale ou subite même pas les personnages principaux... Le suspense est aussi maintenu par les intrigues curiales : jusqu'où ira l'ambition dévorante du clan Cho ? qui empoisonnera qui ? Qui se fera dévoré ? qui régnera ? A côté de ces personnages machiavéliques et abominables, se dessine en creux le portrait du bon prince, Chang, aussi courageux qu'actif, sachant courir comme un guépard sur les toits du palais royal et manier le sabre comme un samouraï.

Et comme c'est une série sud-coréenne, on a forcément une hybridation des genres complètement réussie : parmi tous ces sombres personnages, on voit évoluer un duo comique avec une femme médecin téméraire, suivie d'un falot magistrat aussi lâche que bruyant. Aux scènes d'actions succèdent des scènes de dénonciation du comportement des puissants qui veulent à tout prix sauvegarder les traditions, quitte à mettre les autres en danger et aux sublimes paysages, ainsi qu'aux magnifiques costumes essentiellement portée par la fille du clan Cho, succèdent des villages insalubres.

kingdom-img-une3De nombreux retournements de situations, des personnages secondaires attachants, des plans audacieux notamment les scènes aquatiques (photogramme ci-dessous) dans la saison 2, et des sujets

Kingdom © Netflix

de réflexions très bien amenés vont vous faire aimer ce period drama sud-coréen, adapté d'un webcomic Land of the gods.

Kingdom, de Kim Seung Hun, saisons 1 et 2, Netflix, 2019.

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sur le web : Sorin Etienne, "Kingdom, la série sud-coréeene de Netflix délpoie les moyens du grand écran", Le Figaro, mis en ligne le 26 mars 2020. URL :  https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/kingdom-la-serie-sud-coreenne-de-netflix-deploie-les-moyens-du-grand-ecran_d575bc54-6f61-11ea-916b-6184e2949cca/

Langlais Pierre, "Kingdom sur Netflix, la série coréenne qui nous réconcilie avec les zombies", Télérama, mis en ligne le 25 janvier 2019. URL : https://www.telerama.fr/series-tv/kingdom-sur-netflix,-la-serie-coreenne-qui-nous-reconcilie-avec-les-zombies,n6090918.php

Ono-dit-biot Christophe, "Kingdom, l'épidémie vaincue à coups de sabre", Le point pop, mis en ligne le 23 mars 2020. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/kingdom-l-epidemie-vaincue-a-coups-de-sabre-23-03-2020-2368296_2920.php#

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