1001 classiques

22 mars 2023

Je vais t'avaler tout cru de Gita Wolf : ISSN 2607-0006

9782330035037-200x303-1

Album fait main, Je vais t'avaler tout cru est écrit par Gita Wolf et illustré par Sunita. C'est un conte du Rajasthan.

Un chacal rusé est ami avec une grue. Un jour, ayant faim, il finit par dévorer tous les poissons pêchés par la grue ainsi que tous les animaux qu'il rencontre, même son ami l'oiseau ! Le texte reprend le style des contes avec des répétitions - comme une comptine - et des onomatopées. Mais le chacal, si rusé, finit par être puni pour son arrogance, ses moqueries et sa méchanceté :

"Il plongea dans l'eau et SLUURP !

Il l'avala toute crue, en chantant

DOUZE POISSONS

DANS MON BIDON

DESOLE? LA GRUE

TROP STUPIDE !

ET LA TIRTUE?

QUELLE IMBECILE !"

Les magnifiques illustrations, en noir et blanc, imprimées sur du papier kraft, sont un art traditionnel indien appelé le Mandna  : il est pratiqué et perpétué par les femmes. Comme l'art gond (Seul dans la forêt de Gita Wolf et L'éléphant volant de Srivastava), il est dessiné sur les murs ou les sols. Les thèmes principaux sont les animaux comme on peut le voir dans Je vais t'avaler tout cru. A la fin de l'album, une double page explique la conception de l'album et les choix artistiques.

Cet album est un bel objet livre nous donnant accès à l'art Mandna !

logo jeunesseWolf Gita (texte), Je vais t'avaler tout cru, Actes sud Junior, 2014, Inde.

Lecture commune littérature jeunesse pour participer au challenge les étapes indiennes organisées par Hilde et Blandine.

Voici une bibliographie créée par Hilde et ses mini-chroniques sur les albums indiens.

autres albums jeunesse indiens sur ce site : La faim du lion de Gita Wolf, Le bestiaire indien de Gita Wolf, Guidée par mon pinceau de Dulari Devi, L'éléphant volant de Srivastava, Seul dans la forêt de Gita Wolf

Seul-dans-la-foret130821021_o

130820917_o130844594_o130844367_o

Posté par maggie 76 à 08:31 - - Commentaires [3] - Permalien [#]


19 mars 2023

Seul dans la forêt de Gita Wolf : ISSN 2607-0006

Seul-dans-la-foret

130821021_oDans ce conte gond, Seul dans la forêt de Gita Wolf et illustré par B. Shyam, un artiste gond, Musa, un petit garçon doit aller chercher du bois dans une immense forêt sombre car sa mère est malade. Mais il entend d'affreux bruits qui l'obligent à se cacher car il imagine que c'est une horde de sangliers sauvages qui le pourchassent...

"Il avait une belle histoire à raconter" :

Caché dans le tronc d'un arbre, il voit soudain un écureuil, ce qui va amener un dénouement heureux. Lisez la suite de l'histoire de Musa pour savoir ce qu'il lui est arrivé ! Musa revient sans bois mais qu'a-t-il découvert ? La fin est plutôt surprenante car ce n'est pas une leçon de courage qui nous est racontée...

Si l'histoire se passe dans un bois, c'est que le peuple gond habitent traditionnellement dans les forêts. Les magnifiques illustrations qui accompagnent ce conte sont très colorées et stylisées : cet art gond est généralement peint sur les sols et les murs en terre de leurs maisons. Ce petit album permet de découvrir non seulement une histoire au dénouement inattendu mais aussi l'art indien !

logo jeunesseWolf Gita (texte), Seul dans la forêt, Albin Michel Jeunesse, 2014, France.

Lecture commune littérature jeunesse pour participer au challenge les étapes indiennes organisées par Hilde et Blandine.

Voici une bibliographie créée par Hilde et ses mini-chroniques sur les albums indiens.

autres albums jeunesse indiens sur ce site : La faim du lion de Gita Wolf, Le bestiaire indien de Gita Wolf, Guidée par mon pinceau de Dulari Devi, L'éléphant volant de Srivastava

130820917_o130844594_o130844367_o

 

Posté par maggie 76 à 10:12 - - Commentaires [11] - Permalien [#]

18 mars 2023

La légende de Baahubali 1ere partie de Rajamouli

Alors que le film RRR de Rajamouli se fait remarquer à la cérémonie des oscars 2023, il avait auparavant réalisé une gigantesque fresque historique mettant en scène un enfant sauvé par une femme des eaux. Pourtant, Shivudu veut absolument grimper une montagne infranchissable. Un jour, guidée par une jeune femme - dans une scène très kitsch et très bollywoodienne - il arrive au sommet où il découvre un peuple ayant décidé de délivrer leur reine, gardée prisonnière par le roi de Mahishmati.

La guerrière qui doit sauver la reine se blesse et Shivudu décide d'aller la délivrer lui-même non sans avoir fait des sauts inouïs, mener des combats héroïques et fait de la luge grâve à l'écorce d'un arbre... commence alors un incroyable retour en arrière dans lequel on découvre son passé royal : à cause d'une confrontation entre son père et son oncle, il a failli mourir et il est sauvé grâce à sa grand-mère.

Ce film tollywoodien mêle des combats titanesques, des danses et chants bollywoodiens et une intrigue fleuve : du grand cinéma indien où les femmes ont un grand rôle et des caractères forts ! Une fresque épique qui a connu un immense succès en Inde !

MPqTe

132422653Participation au challenge les étapes indiennes organisées par blandine et Hilde

 

 

Posté par maggie 76 à 12:16 - - Commentaires [8] - Permalien [#]

15 mars 2023

Le printemps de Sakura de Marie Jaffredo : ISSN 2607-0006

9782749309415-001-T

Derrière cette jolie couverture cartonnée se cache une jolie histoire d'un parcours initiatique : La jeune Sakura perd sa mère alors qu'elle n'a que 5 ans. Son père, français, est très affairé et décide de la laisser chez sa grand-mère japonaise, le temps de régler une affaire importante. Comment Sakura va supporter ce deuil ? Se plaira-t-elle loin de Tokyo, dans une petite ville de pêcheurs ?

Dès qu'elle arrive dans le village de sa grand-mère, cette dernière lui apprend à cuisiner des raviolis, des tempuras et à prier les esprits des ancêtres... Elle découvre dans cet endroit une autre manière de vivre en communion avec la nature... Comme Sakura a reçu un journal intime de son père, on peut voir ses sentiments, ses émotions et la description de ses journées qu'elle décrit dans son carnet. Chaque journée apporte une nouveauté et de nouvelles rencontres.

le_printemps_de_sakura_2Les dessins de cette BD sont vraiment très délicats et retranscrivent bien la beauté de la nature qui parfois font penser aux dessins poétiques de Miyazaki. Bien que son chagrin soit toujours présent, elle découvre avec joie la culture japonaise, notamment la fameuse fête du Hanami.

Il se dégage de cette bande dessinée une très grande douceur ; c'est un moment de lecture apaisant et plein d'enseignements...

Jaffredo Marie, Le printemps de Sakura, vent d'ouest, 112 p.

 

Posté par maggie 76 à 11:15 - Commentaires [16] - Permalien [#]

11 mars 2023

Mon crime d'Ozon : ISSN 2607-0006

Mon crime d'Ozon parle bien d'un crime mais ce n'est pas véritablement une comédie policière : en effet, l'enquête est bâclée et permet à une jeune actrice, Madeleine Verdier, de devenir célèbre. Aidée de son amie et collocataire, une avocate, Madeleine plaide coupable. Elle aurait voulu défendre son honneur, dans ce Paris des années 30... alors qu'elle n'avait pas de rôle ni d'argent, la voici propulsée au devant de la scène !

Autour de ces deux actrices, gravitent une pléiade d'acteurs très connus, qui jouent tous d'une manière très théâtrale (Mon crime est l'adaptation d'une pièce de théâtre de Verneuil et Berr) : Luchini cabotine dans le rôle d'un magistrat incompétent et Laspales dans celui d'un policier tout aussi incompétent. Isabelle Huppert joue une ancienne vedette du muet et André Dussolier, le beau-père de Madeleine.

Mais pourquoi Mon crime, n'est pas un véritable film policier ? En réalité, Madeleine, qui est innocente, et l'avocate, Pauline Mauléon, défendent le droit des femmes, le droit de voter, leur courage dans cette société des années 30 : la reconstitution est très belle mais le discours très actuel, faisant écho aussi bien à #marsauféminin ou #metoo. Une comédie trépidante aussi amusante qu'engagée !

Mon crime, Ozon, avec Rebecca Mader, Nadia Tereszkiewicz, 1h43 , 2023,

vu par Dasola

HWNTRZAOOZDZRJVY26JIXFM7HI

Mon crime, Ozon

Posté par maggie 76 à 22:45 - Commentaires [16] - Permalien [#]


Le soleil et ses fleurs de Rupi Kaur : ISSN 2607-0006

Le-soleil-et-ses-fleurs

Le soleil et ses fleurs est le deuxième recueil de poèmes de Rupi Kaur, une "instapoet". Elle s'est faite connaître grâce aux réseaux sociaux (@rupikaur_).

Comme Clémentine Beauvais ou Sarah Crossan, la poésie de Rupi Kaur prend une forme moderne entre journal intime, poème en prose, poème en vers, aphorisme... Le soleil et ses fleurs commence la section "se faner" : la poétesse poétise sa rupture avec un homme. Suit "Tomber", "pourrir", "se redresser" et "fleurir". Tout en racontant ses propres soufrances, son quotidien, son travail d'écriture et ses pensées, l'écrivaine canadienne, née en Inde, écrit finalement une poésie qui peut nous émouvoir par son universalité.

Elle évoque aussi bien sa mère que les femmes de toutes les générations, elle parle aussi bien de ses racines que de la solidarité avec les autres. Ses textes sont superbement illustrée par ses propres dessins. Un recueil à découvrir ! Et voici trois poèmes :

"La représentation

est vitale

sinon le papillon de jour

entouré d'un groupe de papillon de nuit

incapable de se voir

va continuer d'essayer de devenir papillon de nuit" (p. 239)

 

"Il y a des montagnes qui s'élèvent

sous nos pieds

et ne peuvent être contenues

tout ce que nous avons enduré

nous a préparées à cela

apporte tes mateaux et des poings

nous avons un flafond de verre à briser." (p. 231)

immigrant

Capture d’écran 2023-01-07 120044Participation au challenge les étapes indiennes organisées par blandine et Hilde

#marsauféminin

Kaur Rupi, Le soleil et ses fleurs, Pocket, janvier 2023, France, 248 p.

Posté par maggie 76 à 22:24 - - Commentaires [7] - Permalien [#]

Home body de Rupi Kaur : ISSN 2607-0006

Le-soleil-et-ses-fleurs81ezlgf89cL

Après le recueil Le soleil et ses fleurs, Rupi Kaur, l'instapoet canadienne, d'origine indienne, a publié un autre recueil : home body. On y retrouve des thématiques déjà présentes dans on précédent recueil comme son rapport au corps, à la beauté, aux hommes, à sa famille.

On y découvre de nouveaux poèmes sur ses racines, notamment sur son père et sur son peuple. Elle parle aussi de son écriture, cette écriture qui oscille entre prose, vers, sentence, presque toujours sans ponctuation :

"Je ne me tairai jamais

sur la manière dont mon

peuple a résisté

pour que je sois libre" (p. 141)

Mais ce n'est pas un poésie vaine ou égocentrique ! Rupi Kaur ne se contente pas de parler de sa propre vie, elle dénonce clairement le patriarcat, tient un dicours volontiers féministe et dénigre le capitalisme. On regrettera juste parfois que ses poèmes sur l'acceptation de soi ou la recherche d'un équilibre ressemble parfois trop à des injonctions issues d'un essai sur le développement personnel... Cela n'empêche pas d'apprécier le reste du recueil et ses nouvelles belles illustrations... Un poétesse à suivre sur @rupikaur_ en attendant son prochain recueil !

"soit je romance le passé

soit je minquiète du futur

rien d'étonnant à ce que

je ne me sente pas vivante

je ne vis pas

le seul instant qui soit réel

- présent" (p. 34)

images

Capture d’écran 2023-01-07 120044Participation aux étapes indiennes de Blandine et Hilde

Kur Rupi, Home Body, pocket, France, 190 p.

Posté par maggie 76 à 22:24 - - Commentaires [6] - Permalien [#]

03 mars 2023

Le mandala de feu de Chie Chimonoto : ISSN 2607-0006

Mandala_de_feu_mangetsu_large

Dans ce manga Le mandala de feu de Chie Chimonoto, nous découvrons la vie du peintre Tohaku Hasegawa : peintre muraliste du XVIeme siècle, il va tout sacrifier pour sa peinture. Les premières scènes sont saisissantes : Tohaku décide, alors que le château d'Azuchi brûle, d'aller voir les oeuvres d'Eitoken Kano, un peintre légendaire, qui deviendra son rival ! Quelques années plus tard, on le retrouve dirigeant un atelier de peinture, où travaille son fils, Kyuzo Hasegawa.

Lorsque ce dernier meurt, le peintre se rend compte de tous les sacrifices qu'il a fait à cause de son art. A 50 ans, alors que son maître est aussi mort et qu'il a fondé une nouvelle famille, renoncera-t-il à son art ? Les conflits avec son fils lui permettra-t-il quand même de terminer les décorations du château de Hideyoshi Toyoshi, son nouveau maître ?

Le mangaka, pour montrer la passion de Tohaku pour sa peinture, les rend vivantes comme des paysages dans lesquels les personnages peuvent se mouvoir. Ce sont des peintures qui deviendront des trésors nationaux ! Chie Chimonoto arrive parfaitement à retranscrire le bouillonnement artistique de Tohaku tout en racontant les scènes de sa vie familiale ou quoditienne. Un très bel hommage à un artiste japonais !

Le mandala de feu de Chie Chimonoto, seinen, one shot, mangetsu

Érable_entouré_d'herbes_d'automne_(détail)_par_Hasegawa_Tōhaku

Érable entouré d'herbes d'automne (détail) par Hasegawa Tōhaku en 1592, wikipedia

Posté par maggie 76 à 19:52 - Commentaires [10] - Permalien [#]

01 mars 2023

C'est le premier, je balance tout (février 2023) : ISSN 2607-0006

128622564

logo d'allez-vous faire lire

1) LES FILMS

 

2) LES LECTURES DU MOIS

J'ai lu la série Intraitable (tomes 2, 3, 4) de Choi Kyu Sok (participation au challenge coréen de Céline) ( En mars, nous lirons avec Rachel Les carnets d'enquêtes d'un beau gosse nécromant Jaehan), le manga Frieren, tome 3. J'ai lu la BD Les filles de Salem de Thomas Gilbert mais aussi les Cahiers d'Esther, l'histoire de mes 16 ans.

Connaissez-vous Valérie Rouzeau ? J'ai lu un miscellanée de ses écrits poétiques dans Ephéméride.

En ce qui concerne les LC, j'ai lu La recherche de l'absolu de Balzac (le 26 mars, nous nous retrouverons autour d'une autre étude de femme de Balzac), La colère des Aubergines pour la LC nouvelles des étapes indiennes organisées par Blandine et par Hilde et Le lecteur de cadavres de Garrido.

intraitable-tome-2-format-broche-2294344482_L132573974132580201_o

M02809709726-largeM02253096377-large510pHlDTUNL

Les-Cahiers-d-Esther-Tome-7-Histoires-de-mes-16-ansFrieren_3_ki-oon_large

 

3) BOOK HAUL

 Quels livres sont venus rejoindre ma PAL ?

Pamuk-Orhan-Le-Chateau-Blanc-Livre-2306645317_Lcolette61VLc4w1zAL

Posté par maggie 76 à 11:29 - - Commentaires [15] - Permalien [#]

28 février 2023

Le lecteur de cadavres d'Antonio Garrido : ISSN 2607-0006

510pHlDTUNL

 Qui est l'auteur ? "Antonio Garrido est né en Espagne en 1963 et enseigne à l’Université polytechnique de Valence. Passionné depuis l’enfance de romans d’aventure, son premier roman, La Scribe (Prix des lecteurs Livre de Poche 2010) a été un best-seller en Espagne et à l’étranger. Le Lecteur de cadavres  a obtenu en 2012 le Prix international du roman historique. Traduit dans une douzaine de langues, Antonio Garrido s'est imposé comme un des plus grands auteurs contemporains de la littérature espagnole" (présentation le livre de poche)

Qui est le lecteur de cadavres ? C'est le surnom donné au premier médecin légiste chinois sous la dysnastie médiévale Song, inspiré d'un personnage réel et s'appuyant sur une large documentation, notamment les 5 volumes de son traité de légiste. La genèse du roman raconté dans une note de l'auteur arrive à être tout aussi passionnante que l'incroyable vie de notre personnage historique Ci Song !

En effet, Ci, dès son enfance, est brutalisé par son frère et ne paraît heureux que lorsque son père et sa famille déménagent en ville où il étudie auprès du juge Feng. Malheureusement, le décès de son grand-père les oblige à revenir dans leur village natal. Son frère, devenu riche, devient coupable d'un meurtre. Ci Song et sa plus jeune soeur malade survivent à une explosion où ils perdent tous leurs biens. A partir de ce moment, la vie de Si devient un calvaire. Poursuivi par la justice, accusé de vol, il va être obligé de travailler avec une sorte de devin dans la capitale de l'Empire, Lin'an. Ses talents pour examiner les cadavres impressionnent tous ceux qui découvrent sa manière intelligente de procéder pour autopsier les cadavres. Bientôt, il devra enquêter sur une affaire de meurtres qui l'implique personnellement...

A la fois impusif et perspicace, Ci va être confronté à une série de malheurs qui semble interminable et hautement romanesque. Ce qui est frappant, ce sont les violences physiques, les tortures, les châtiments incessants qui touchent essentiellement les plus démunis. Les inégalités sociales, les injustices, les rites, les moeurs sont dépeintes tout au long de cette grande fresque historique où l'on découvre l'état de la médecine au XIIIeme siècle en Chine mais aussi l'affrontement avec les Jin, la vie dans le palais impérial... Une intrigue historio-policière palpitante qu'on ne plus lâcher une fois commencée !

Garrido Antonio, Le lecteur de cadavres, Le livre de poche, Italie, mai 2022, 760 p.

Lecture commune avec Rachel et A girl

Lu par Docbird

Posté par maggie 76 à 19:31 - Commentaires [9] - Permalien [#]