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1001 classiques

6 septembre 2020

L'oeil était dans l'arbre... de Michel Picard : ISSN 260-0006

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Scénariste et réalisateur, notamment de documentaires animaliers (vous pouvez visionner ici une compilation d'un de ses documentaires), Michel Picard s'est lancé dans l'écriture d'un thriller L'oeil était dans l'arbre...

Dans le premier chapitre, Adrien, un adolescent, l'un des personnages principaux de cette histoire, qui se diffracte dans tous les sens, enterre un cadavre au fond d'une forêt. Mais comment en est-il arrivé là ? Au chapitre suivant, on découvre ce qu'il s'est passé le jour précédent. Ainsi, prend-on connaissance de la perverse famille d'Adrien : Blandine, la mère cupide, le père chirurgien raté, la soeur partiellement amnésique depuis la mort traumatisante de son copain... auxquels vont bientôt s'ajouter un mystérieux

Nashornpersonnage qui les observe tous, une vieille dame handicapée etc... etc... Pauvre Adrien ! Il va bientôt décourir d'horribles secrets de famille tournant autour d'un trafic d'animaux, de meurtres et de magie noire. Les écorchés de Fragonard, Le rhinocéros en dentelle de Dürer semblent présider ce roman biscornu.

L'histoire aurait pu être tout à fait palpitante si l'auteur ne s'était pas perdu dans des détails fantasques comme un bistrot poulailler, des péripéties inutiles ou trop longues telles que des courses-poursuites après un chien sur plusieurs chapitres. Le roman est bien trop bavard, trop frénétique et il agacerait moins sans les nombreuses longueurs. En outre, une fois les personnages et l'intrigue longuement et lentement installés, le récit sombre dans un gore burlesque excessif qui gâche toute la fin du roman.

Le roman a clairement des accointances avec les séries télévisées - avec la mention incessantes de musiques de téléphone, d'un joueur de guitare..., le découpage en courts chapitres, les descriptions détaillées - mais il traîne trop en longueur et manque souvent de subtilité...

Picard Michel, L'oeil était dans l'arbre, Harmattan, Juin 2020, France, 439 p.

Merci aux éditions de L'Harmattan pour ce SP

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2 septembre 2020

C'est le premier, je balance tout (août 2020) : ISSN 2607-0006

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1) LES CHRONIQUES VENUES D'AILLEURS

Dans sa chronique culturelle ("L'exposition immersive de Klimt est-elle encore une exposition ?") sur France culture, la journaliste Mathilde Serrell s'interrogeait sur le statut de l'exposition de l'atelier des lumières sur Klimt à la base sous-marine de Bordeaux. Effectivement, une immense foule s'est déplacée pour voir de façon immersive les tableaux du peintre de la Cessession viennoise ou de Klee, projetés sur les murs et le sol. A travers des images animées, on peut découvrir les oeuvres de ces peintres tout en écoutant des musiques. Un simple divertissement culturel ? En tout cas, une manière différente d'appréhender l'art... Si la dimension didactique manque un peu, vous pouvez consulter le Connaissance des arts dédié au peintre de la fameuse frise de Beethoven...

L'exposition immersive de Klimt est-elle encore une exposition ?
Telle est la question ou le débat que soulève cette exposition d'un nouveau genre ouverte à Paris dans une ancienne fonderie baptisée " L'Atelier des lumières ". La foule ne désemplit pas pour voir cette " attraction artistique ", si bien qu'on se croirait à l'ouverture de Space Montain à Disneyland.
https://www.franceculture.fr

Gustave Klimt d'or et de couleurs, Du 10 juin 2020 au 3 janvier 2021

Base sous-marine, Bordeaux

2) MES FILMS

Tenet est attendu depuis des mois... Pourtant, le dernier film de Nolan, qui veut à tout prix innover, rendre complexe ses intrigues, n'arrive pas à être davantage qu'un bon film de divertissement. Et encore ! On s'ennuie pendant une bonne partie du film où se met en place la théorie de la temporalité inversée et la fin du film ressemble à un gros film d'action avec des explosions dignes de Michaël Bay.

Un espion américain doit empêcher la troisième guerre mondiale, qui sera temporelle. Il doit faire face à un antagoniste qui paraît toujours avoir un coup d'avance. Réussira-t-il à l'empêcher d'acquérir le dernier artefact manquant ( mais est-ce le dernier ou le premier ?) ? Avec son scénario bancal ou peu compréhensible, ses personnages sans profondeur et une bande son trop forte, Tenet est une perte de temps pour ceux qui se déplaceront en salle...

Tenet, Nolan, avec John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki, Kenneth Branagh, 2020, 2h30


Tenet de Nolan
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Encore un film coréen ! Pour notre plus grand plaisir ! A l'affiche pendant tout l'été, Lucky strike est une adaptation d'un roman, ce qui explique son découpage et ses intertitres très romanesques. Très sombre, ce long-métrage entremêle l'histoire de 8 personnages, chacun représentant un archétype comme le mafieux accompagné d'un sociopathe, une femme battue, un pauvre employé, cherchant à récupérer un énorme sac Vuitton plein d'argent mal acquis :  de coincidences en ironie du sort, les personnages s'entre-tuent allégrement dans un scénario plein d'humour noir.

Le rythme du film est très lent mais cette comédie policière très noire surprend et divertit avec son humour grinçant qui n'est pas sans rappeler Tarantino dans ce mélange d'hyper violence et de longs dialogues. La narration surprenante et la belle photographie nous font espérer d'autres films coréens de cet acabit...

Lucky strike, de Kim Yong Hoon, 2020, 1h48

Rieux François, "Lucky strike : le cinéma sud-coréen devient enfin grand public", Le point pop, mis en ligne le 8 juillet 2020. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/lucky-strike-le-cinema-sud-coreen-devient-enfin-grand-public-08-07-2020-2383608_2920.php


psychopath diary
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"Un film, un concept" semble être la devise d'Edgar Wright. Dans cette comédie musicale post-moderne, Baby est un conducteur hors pair au service d'un malfrat. Sa vie est rythmée par la musique et lui permet de rencontrer une jeune femme partageant ses rêves. Pourtant son dernier braquage ne se passe pas comme prévu.

Il n'y a pas véritablement de passage où le personnage danse sur de la musique comme dans une comédie musicale mais elle fait partie intégrante du scénario, créant un film divertissant et dynamique. Les personnages sont stéréoptypés, certaines scènes parodient les films de braquage, notamment avec un climax ahurissant et extravagant mais Baby driver plaira aux amoureux des films pop culture précédents de Wright, tels que Scott Pilgrim ou Shaun of the dead.

 Baby driver, Edgar Wright, avec Ansel Elgort, Lily James, Kevin Spacey, Jon Hamm, Jamie Foxx, Netflix, 1h53

Regnier Isabelle, "Baby driver : un conducteur surdoué branché sur les tubes de l'été", Le monde, mis en ligne le 19 juillet 201. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/07/19/baby-driver-un-conducteur-surdoue-branche-sur-les-tubes-de-l-ete_5162244_3476.html

3) MES ACHATS

J'ai ajouté quelques livres à ma PAL : Dragon ball Z de Toriyama, Histoire de ma vie de G. Sand et Dora Bruger de Modiano. Je lis rarement de BD mais j'ai adoré le tome 1 des Cahiers d'Esther de Riad Sattouf et j'ai donc acheté le dernier tome paru. J'ai reçu deux SP, L'oeil était dans l'arbre... de Michel Picard et Ainsi naissent les fantômes de L. Tuttle, dont je parlerai prochainement.

ModianoDragonBall1Sand Histoire de ma vie

Les cahiers d'esther22297CVT_Loeil-etait-dans-larbre-et-regardait-de-droles-_7793

1 juillet 2020

C'est le premier, je balance tout (juin 2020) : ISSN 2607-0006

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1) MES LECTURES

Ce mois-ci, j'ai lu Un début dans la vie de Balzac. Nous retrouverons ces LC, le 27 septembre avec Les chouans et le 25 octobre avec La cousine Bette (avec Céline) et le 29 novembre avec La femme abandonnée. Une autre LC a été une déception : j'ai abandonné Les ferrailleurs de Carey. J'ai écouté aussi le dernier audio livre (Beloved de Morrison) pour le prix Audiolib dont les 5 finalistes ont été annoncés. Verne nous fait joyeusement voyager avec P. Fogg dans Le tour du monde en 80 jours, de même que la journaliste Nelly Bly dans Le tour du monde en 72 jours. Merci aux éditions Dystopia pour l'envoi des Chambres inquiètes de Tuttle : c'était une très belle découverte.

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Le tour du mondeBly45885

2) MES ACHATS

Après la lecture de Miroir de nos peines, j'ai acquis Au-revoir là-haut de Lemaître, le premier volume de la trilogie. J'ai acheté deux nouveaux tomes de la séries du tigre des neiges, trois tomes de la série Isabella Bird, Le capitaine Rose, album de Fombelle et enfin un classique, Mauprat de Sand. Bonnes lectures à vous !

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3) PAUSE ESTIVALE

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28 juin 2020

Les chambres inquiètes de Lisa Tuttle : ISSN 2607-0006

Les chambres inquiètes

Chaque nouvelle du recueil des Chambres inquiètes de Lisa Tuttle est comme une pièce d'une maison hantée derrière laquelle se cache une histoire inquiétante ou malaisante et souvent fantastique. La romancière américaine a aussi écrit, avec Georges Martin, Elle qui chevauche les tempêtes, un roman de fantasy féministe. La même thématique se dessine à travers tous les récits du recueil même s'ils sont extrêmement variés et sémantiquement bien plus riches.

  Les quinze nouvelles - Un nid d'insectes", "sans regret", "en pièces détachées", "La tombe de Jamie", "Le lézard de Byzance", "L'autre chambre", "Oiseaux de lune", Propriété commune", "Une amie en détresse", "L'autre mère, " les mains de Mr Elphinstone", "La plaie", "Le nid" - parlent de la condition de la femme : elle est une proie pour l'homme dans "Un nid d'insectes" ou "En pièce détachées", une mère possessive dans "La tombe de Jamie" ou dans "L'autre mère", une soeur possessive dans "La plaie" ou "Le nid", une mère désespérée dans une famille dysfonctionnelle dans "Oiseaux de lune" par exemple.

"J'avais une vie imaginaire" ( "Une amie en détresse", p. 227) :

Souvent, l'auteur utilise des métaphores, des symboles pour représenter des situations angoissantes, qui restent parfois sibyllines : dans "Le lézard du désir", on comprend implicitement que des femmes sont battues mais qu'elles peuvent s'en sortir en possédant un lézard. Que représente cet animal ? Pourquoi veulent-elles en posséder un ? La nouvelle reste énigmatique. En revanche, en usant d'un rêve, répété comme un refrain, "Oiseaux de lune" se fait poétique : "Les oiseaux qui vivent sur la lune ont presque une tête pareille à celle des hommes, mais ils n'ont pas d'oreilles et leur visage inexpressif a l'air étrangement mort. Lourds et lents, il volent dans la nuit immobile et perchent, solitaires, sur la roche stérile et au flanc des cratères.

Amalie s'éveille en sursaut, comme si des serres glacées lui avaient agrippé le poignet. Le souffle lent et régulier de son mari emplit la chambre à l'instar du clair de lune ; il dort. Elle fait pivoter sa tête sur l'oreiller et se fige à la vue de ses yeux grands ouverts. Mais ceux-ci ne distinguent que ses rêves" (p. 195)...

Certaines nouvelles comme "Une amie en détresse" ressemble davantage à un court récit de science-fiction, usant de l'existence de mondes parallèles. D'autres renouvellent le genre du récit fantastique avec des maisons délabrées, hantée par des choses, ou par des fantômes pour exprimer le mal-être des personnages. Dans "Sans regret", une femme a fait le choix de devenir poétesse au lieu d'épouser un homme et de fonder une famille. Une dizaine d'années plus tard, elle voit les fantômes de la vie qu'elle aurait pu avoir. Est-elle vraiment "sans regret" ?

Toutes ces nouvelles présentent une écriture fluide, qui captivent par leur chute pas toujours explicite. En très peu de mots, Lisa Tuttle arrrive à peindre ses personnages, une situation quotidienne, qui devient vite anxiogène, fantastique, symbolique, tout en montrant des héroïnes tuttliennes en proie à leurs problèmes. Un recueil fascinant !

Tuttle Lisa, Les chambres inquiètes, Dystopia, France, Avril 2014, 357 p.

Autres romans : Elle qui chevauche les tempêtes

Merci aux éditions Dystopia pour ce SP.

Ceridwen

"La silhouette voilée pourrait être Ceridwen, la déesse blanche de la mort et de la création" ( p. 247, "L'autre mère")

Ceridwen (1910) par Christopher Williams.

24 juin 2020

Un début dans la vie de Balzac : ISSN 2607-0006

Un début dans la vie

L'histoire de la genèse de ce roman est aussi mouvementée que la vie de l'anti-héros d'Un début dans la vie. Lorsqu'en 1841, Piquée directeur du Musée des familles, réclame un texte à l'auteur de La comédie humaine, Balzac choisit un scénario fourni par sa soeur Laure ( Notice p. 224). Mais après une première version avec une fin morale, le romancier a ajouté des chapitres pour la publication en roman-feuilleton dans le journal (Notice). De fait, le roman final semble digressif et disparate.

Un début dans la vie commence comme bien des romans de Balzac par poser le cadre - l'histoire des transports dans la province - pour ensuite égréner la vie des différents protagonistes : ainsi découvre-t-on la vie du conducteur Pierrotin et du comte de Sérizy. Ce dernier, étant trahi par son régisseur Moreau (dont la vie nous est aussi dévoilée) décide de retourner dans son château de Presles, en prenant une voiture publique, incognito. Dans le coucou, plusieurs personnes engagent la conversation sur leur passé : George Mesrat, un jeune élégant, serait un ancien officier. Quant à J. Bridau - personnage de "La Bourse" -, il prend le nom du grand peintre Shinner... Chacun, comme Oscar Husson, un autre passager, s'invente une vie extraordinaire. Pourtant, les masques tombent lorsque tous se retrouvent au château de Presles. A partir de moment, on suit particulièrement le parcours d'Oscar punit par sa vanité et qui connaîtra moults rebondissements avant la fin du récit.

Tout d'abord, notons que la conversation, dans la voiture publique, est une succession de mystifications, émaillée de proverbes déformés par Mistrigris, l'apprenti peintre donnant une coloration drôlatique à toute cette première partie : "Châssez le naturel, il revient au jabot" (p. 88) ou "faire d'une pierre deux sous" (p. 103) etc... Mais le premier dénouement, qui se termine par une démonstration morale - ne pas être vaniteux, savoir être discret... -, se double par le parcours d'Oscar devenu notaire puis soldat : l'histoire se mue en récit d'apprentissage et prend une dimension historique dans la dernière ligne. Un début dans la vie révèle bien des surprises et une dimension sociale très balzacienne qui n'ont rien à envier à ses grands classiques.

Balzac, Un début dans la vie, folio, France, mars 2011,  288 p. 

Pierre Laforgue, « Par où commencer et comment finir : Un début dans la vie », Fabula / Les colloques, Le début et la fin. Roman, théâtre, B.D., cinéma. URL : http://www.fabula.org/colloques/document755.php, page consultée le 21 juin 2020.

  LC avec Miriam. Prochaine LC le 26 septembre avec Les chouans.

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La comédie humaine :

1. Scène de la vie de province: " Pierrette", Le curé de Tours, Ursule Mirouet, Eugénie Grandet, Le cabinet des antiques,

2. Scène de la vie parisienne : Ferragus, La maison Nucingen, "Pierre Grassou", La fille aux yeux d'or, La duchesse de Langeais

3. Etude philosophique : Maître Cornélius, Un drame au bord de la mer, Fascino cane, Louis Lambert, Melmoth réconcilié, La peau de chagrin, L'auberge rouge, L'élixir de longue vie.

4. Scène de la vie privée : Un début dans la vie, La vendetta, Une double famille, "Le bal de Sceaux", Mémoires de deux jeunes mariées, Le père Goriot, La bourse, Le colonel Chabert, Gobseck

5. Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée

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22 juin 2020

Les ferrailleurs 1, Le château de Carey : ISSN 2607-0006

ferailleurs couverture

Comme le romancier italien Dino Buzzati, E. Carey est un auteur britannique, qui est aussi illustrateur. De fait, le roman comporte des portraits des différents personnages qui prennent la parole pour raconter leur histoire (ci-dessous la première illustration). C'est en visitant un musée d'ojets récupérés en Chine qu'il a eu l'idée d'écrire ce roman dans lequel les choses ont une importance extrême.

Dans une Angleterre imaginaire, vit une famille noble au milieu d'une immense décharge. Chacun reçoit à sa naissance un objet, qu'il emmène toujours sur lui et qui semble même influencer leur caractère. A 16 ans, on les marie mais parmi nos personnages principaux, le chétif et maladif Clod diffère des autres membres très excentriques pourtant de sa famille. Non seulement, il entend les objets parler mais en plus, il refuse d'épouser celle qu'on a choisi pour lui. Mieux vaut ne pas dévoiler trop d'éléments de l'intrigue pour laisser aux lecteurs le plaisir de découvrir à quoi va lui servir son don et à qui il va donner son coeur...

unknownLes ferrailleurs tient à la fois de roman traditionnel où les serviteurs vivent dans un lieu bas, caché, et les nobles dans leur château et à la fois du roman de fantasy comme La passe-miroir de Christelle Dabos (l'auteur a bien évidemment dessiné un plan des lieux comme dans tous romans de fantasy). Les caractères des personnages et le décor sont des plus originaux, de même que le monde fantaisiste sorti de la plume de Carey.

Illustration p. 11 Les ferrailleurs © Carey

L'auteur a talentueusement entrelacé plusieurs intrigues secondaires, pour retenir l'attention du lecteur, comme la disparition d'une servante qu'on appelle indistinctement "les ferrayors", le mariage de Clod, la disparition d'objets, une maladie mystérieuse qui réifie les humains... Cependant, le monde décrit peut aussi rebuter le lecteur avec ses saletés, ses immondices et l'aspect glauque aussi bien des dessins que des descriptions sordides.

Carey Edward, Les ferrailleurs 1 "Le château", livre de poche, France, avril 2013, 470 p.

Lecture commune avec Ingannmic et A girl.

17 juin 2020

Les finalistes du prix Audiolib 2020 : ISSN 2607-0006

Voici la liste des finalistes du prix Audiolib 2020 pré-sélectionnés par les blogueurs (ma pré-sélection ici), que vous pouvez retrouver sur le site Audiolib avec des extraits d'avis de blogueurs et des extraits à écouter :

actu_prix_audiolib_2020_sans_bouton

Vous pouvez, à partir de maintenant jusqu'au 21 août, voter pour votre livre audio préféré. J'ai été ravie de découvrir tous ces romanciers et je remercie Audiolib pour l'organisation de ce prix, maintenant à vous de participer !

14 juin 2020

Le tour du monde en 72 jours de Nellie Bly : ISSN 2607 0006

couv64721817Le tour du monde

 Né en 1864, Nellie Bly est devenue une journaliste américaine iconique. Ce qui frappe dans le portrait tracé dans les premières lignes du Tour du monde en 72 jours, c'est sa détermination farouche. Au rédacteur du New York world qui lui affirme qu'elle n'arrivera pas à faire le tour le monde et qu'il va envoyer un homme, la journaliste répond : "Fort bien ! Alors je partirai en même temps que lui [un homme]". Avec sa devise, "quand on veut, on peut", elle décide de prendre un seul bagage - exploit, car chacun le sait, une femme ne peut pas voyager sans dix valises - et de voyager.

 D'emblée son ton est simple et ne recherche pas le sensationnalisme : comme dans une conversation familière, elle avoue ses problèmes comme le mal de mer et détaille les transports qu'elle emprunte. Cependant, elle dit crûment les désagréments du voyage en nous laissant une mauvaise impression : elle semble arrogante et plaintive. Comme Phileas Fogg, elle cherche davantage à gagner son pari qu'à se cultiver ou à faire preuve de curiosité... Même lorsqu'elle rencontre Jules Verne après son arrivée à Londres, elle détaille simplement la rencontre sans romanesque. Il n'y a ni humour, ni références littéraires, ni émerveillement : ce n'est pas une voyageuse comme Bouvier, par exemple...

La globe-trotteuse insère au milieu de ses écrits des extraits de journaux, ceux du New York World mais aussi ceux de journalistes commentant sa circumnavigation qui témoignent de l'audace de la jeune fille. C'est un témoignage à connaître même si la journaliste n'a rien de sympathique par son nationalisme et semble toujours chercher à se mettre en avant, ce qui est en partie compréhensible étant donné l'époque...

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Carte du voyage de Phileas Fogg, illustration originale d'Alphonse de Neuville et de Léon Benett. {{PD-Art}}

Nellie Bly se comporte donc dans son désir de relever son pari comme Philéas Fogg. Ce personnage est issu d'un roman de Jules Verne, publié en feuilleton en 1872. Ce récit populaire relève du roman d'aventures avant tout, mais les progrès de l'époque sont présents dans les transports pris par P. Fogg : le personnage principal use de tous les moyens de locomotion, de tous les progrès de la révolution industrielle pour accomplir son voyage.

Contrairement au récit de non-fiction de Nellie Bly, on tombe sous le charme de ce roman divertissant, agrémenté des illustrations des éditions Hetzel. Cependant, sous l'exotisme et le romanesque stéréotypés - attaque d'un train par des indiens, amour avec une jeune femme sauvée de la mort -, on retrouve l'humour présent aussi dans Voyage au centre de la terre avec un duo comique reposant sur les contrastes et avec des scènes burlesques, provenant essentiellement du personnage français Passepartout. Voici donc un roman d'aventures à lire et une journaliste intrépide à découvrir malgré son reportage empreint de nationalisme.

Bly Nellie, Le tour du monde en 72 jours, France, juin 2017, Points, 205 p.

Verne, Le tour du monde en 80 jours, Folio, France, décembre 2017, 411 p.

Sur le web :billet de Keisha

Sinard Alisonne, "Nellie Bly : mieux que Phileas Fogg, un tour du monde en 72 jours" Savoir, France culture, mis en ligne le 28 décembre 2017. URL : https://www.franceculture.fr/medias/nellie-bly

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 Illustration du "Le tour du monde en quatre-vingts jours", Alphonse de Neuville & Léon Benett/ source : http://jv.gilead.org.il/rpaul/Le%20tour%20du%20monde%20en%2080%20jours/

10 juin 2020

Bilan prix audiolib 2020 : ISSN 2607-0006

PRIX AUDIOLIB 2020_logoRappelez-vous qu'en février, j'ai commencé à écouter les audiolib du prix 2020. J'ai fait de belles découvertes mais d'autres écoutes furent déceptives. Merci Audiolib pour l'organisation de ce prix auquel j'ai participé avec un immense plaisir !

Voici mon classement qui n'a pas été facile à faire surtout pour la première et deuxième place :

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1. Ici n'est plus ici de T. Orange : un témoignage contemporain et émouvant sur les Amérindiens

2. Miroir de nos peines de Lemaître : un regard satirique et romanesque sur l'exode

3. Le bal des folles de Mas : un roman sur la condition des aliénées au XIXeme siècle

4. Vie de Gérard Fulmard d'Echenoz : une amusante parodie de roman d'espionnage

5. L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk : un roman surprenant sur un monde légendaire et fantaisiste estonien

6. Dans la forêt de Jean Egland : une dystopie optimiste

7. Né d'aucune femme de Bouysse : un roman sombre plein de suspense sur la destinée d'une héroïne

8. La femme révélée de Nohant

9. Beloved de Morisson

10 Girls d'O Brien

Miroir 001Le balGérard 001

L'homme qui savait 001dans la forêtNé d'aucune femme

 

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7 juin 2020

Beloved de Tony Morisson : ISSN 2607-0006

 

Toni Morrison

Toni Morrison (1931-2019) est née dans l'Ohio au sein d'une famille ouvrière de quatre enfants. Après avoir suivi des études de Lettres et...

https://www.audiolib.fr

 Toni Morrison, dans Beloved, aborde la question de l'esclavage à travers plusieurs personnages : elle ne le fait pas d'une manière didactique mais c'est le ressassement et les répétitions de souvenirs et de mots qui nous racontent l'histoire de Sethe et de sa fille Denver. On en apprend davantage sur ses proches comme la grand-mère Baby Suggs décédée ou Paul D, l'amant arrivé en même temps qu'une mystérieuse Beloved.

"Il n"y a rien d'inoffensif dans ce monde" (partie 2, Beloved)

Sethe s'est enfuie d'une plantation, où elle était exploitée, maltraitée et fouettée et a tué son enfant pour qu'elle n'ait pas à vivre dans ce monde d'esclavage. Cependant, l'enfant semble hanter la maison où elle habite libre désormais. L'entrelacement des destins des différents personnages et les retours incessants dans le passé rendent confus l'histoire.

Cette confusion est aussi renforcée par la voix de la lectrice qui est chuchottante et endormante. La lecture monotone empêche toute dramatisation et ne communique aucune émotion. On peine à suivre l'histoire, mais c'est peut-être un roman à découvrir dans un format papier...

Beloved, Tony Morisson, Audiolib, lu par Anne Alvaro, 2 CD, 12h38, France, mars 2020.

Sur le web : Zand Nicole, "Beloved, de Tony Morisson : l'amour à mort d'une mère au temps de l'esclavage", Le monde, mis en ligne le 13 décembre 2019. URL : https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/09/15/la-maison-des-esclaves_4133183_1819218.html

autres romans du Prix Audiolib 2020 : Le bal des folles de V. Mas, Dans la forêt de Jean Hegland, Girl d'Edna O'Brien, Ici n'est plus ici de Tommy Orange, Né d'auncune femme de Bouysse, L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk, Miroir de nos peines de Lemaître; Vie de Gérard Fulmard de Echenoz

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