L'oeil était dans l'arbre... de Michel Picard : ISSN 260-0006
Scénariste et réalisateur, notamment de documentaires animaliers (vous pouvez visionner ici une compilation d'un de ses documentaires), Michel Picard s'est lancé dans l'écriture d'un thriller L'oeil était dans l'arbre...
Dans le premier chapitre, Adrien, un adolescent, l'un des personnages principaux de cette histoire, qui se diffracte dans tous les sens, enterre un cadavre au fond d'une forêt. Mais comment en est-il arrivé là ? Au chapitre suivant, on découvre ce qu'il s'est passé le jour précédent. Ainsi, prend-on connaissance de la perverse famille d'Adrien : Blandine, la mère cupide, le père chirurgien raté, la soeur partiellement amnésique depuis la mort traumatisante de son copain... auxquels vont bientôt s'ajouter un mystérieux
personnage qui les observe tous, une vieille dame handicapée etc... etc... Pauvre Adrien ! Il va bientôt décourir d'horribles secrets de famille tournant autour d'un trafic d'animaux, de meurtres et de magie noire. Les écorchés de Fragonard, Le rhinocéros en dentelle de Dürer semblent présider ce roman biscornu.
L'histoire aurait pu être tout à fait palpitante si l'auteur ne s'était pas perdu dans des détails fantasques comme un bistrot poulailler, des péripéties inutiles ou trop longues telles que des courses-poursuites après un chien sur plusieurs chapitres. Le roman est bien trop bavard, trop frénétique et il agacerait moins sans les nombreuses longueurs. En outre, une fois les personnages et l'intrigue longuement et lentement installés, le récit sombre dans un gore burlesque excessif qui gâche toute la fin du roman.
Le roman a clairement des accointances avec les séries télévisées - avec la mention incessantes de musiques de téléphone, d'un joueur de guitare..., le découpage en courts chapitres, les descriptions détaillées - mais il traîne trop en longueur et manque souvent de subtilité...
Picard Michel, L'oeil était dans l'arbre, Harmattan, Juin 2020, France, 439 p.
Merci aux éditions de L'Harmattan pour ce SP