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1001 classiques
1 juillet 2011

Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare : ISSN 2607-0006

A Midsummer Night's Dream Trailer 1999

"Seigneur que ces mortels sont fous !"

Comédie shakespearienne écrite à l'occasion d'un mariage, Le songe d'une nuit d'été conte les amours de 3 couples : Thésée et Hyppolite vont se marier mais Egée fait appel à Thésée pour résoudre un cas épineux amoureux : il veut obliger sa fille Hermia à épouser Demetrius mais elle aime Lysandre. Quant à Demetrius il est aimé désespérément par Héléna. Pendant ce temps-là, Obéron et Titania, reine des fées, se disputent la possession d'un petit garçon alors que proche d'eux une troupe d'amateurs peu éclairés répètent une pièce en l'honneur du mariage de Thésée. Ajoutez à cela Puck, un elfe farcétieux qui par inadvertance crée des quiproquos... qui pourtant amèneront la paix dans les ménages. Voici pour la trame brièvement résumée. 

Ah ! Shakespeare exprime dans ce texte la poésie et le rêve éveillé : " J'ai eu une vision extraordinaire. J'ai fait un songe et l'esprit humain est impuissant à dire ce qu'il était" (acte IV, sc 1). L'imagination "reine des facultés" pour Baudelaire l'est aussi pour notre dramaturge qui s'amuse dans la plus baroque et la plus surnaturelle de ses pièces à aborder l'amour comme vu à travers un songe. L'humour n'est pas absent incarné par Bottom, un cabotin et toute sa troupe. "Etriqué : Avez-vous le rôle du lion par écrit ?" Et Lecoin de lui répondre : "vous pouvez improviser, car il ne s'agit que de rugir" ! (Acte I scène 2).

Malheureusement le grand nombre de personnages principaux, l'intrication entre les différentes intrigues et des dialogues parfois insignifiants font de cette pièce un assemblage étrange et on peine à s'intéresser à l'histoire. Les thèmes shakespeariens foisonnent ainsi que les intrigues créant un délitement de l'action et de l'intérêt du lecteur : les faux-semblant du théâtre, le mariage d'amour, le rêve, l'intervention du surnaturel,... Selon Yves Florienne, la moindre qualité de cette pièce s'expliquerait par l'emploi du vrai langage de l'amour et une parodie du discours amoureux amenant des dialogues de qualité différente : "C'est Shakespeare se parodiant lui-même, quand un amour parodie l'autre"...*

Le film de M. Hoffman, agréable à voir, souffrent des mêmes défauts que la pièce bien que les décors soient somptueux, les effets spéciaux bien intégrés, et le texte fidèle. Les acteurs sont tous excellents, notamment A. Flockhart dans le rôle d'une Héléna outragée vraiment convaincante ce qui nous empêche pas de nous ennuyer fermement...

,Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été Livre de poche.

Le songe d'une nuit d'été, de Michael Hoffman, avec Rupert Everett, Calista Flockhart,Kevin Kline, Michelle Pfeiffer, 1h55, 1999.

Challenge Shakespeare organisé avec Claudia.

* commentaires p. 203

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31 mars 2012

L'art d'aimer d'Ovide : ISSN 2607-0006

Vous souhaitez trouver l'homme ou la femme qui vous convient ? Vous voulez ensuite faire perdurer votre amour ? Alors prenez pour maître Ovide, suivez ses conseils... Mais L'art d'aimer n'est pas une oeuvre banale : aimer serait soumis à des règles comme un art poétique ? Ovide évidemment parodie les traités de l'agriculture, de chasse, militaire, de l'époque en empruntant ainsi maints images qu'on trouve dans de tels ouvrages. Ne lisez pas cet essai comme un guide mais comme une oeuvre qualifiée d'érotique - dans le sens qui a trait à l'amour et non à la sexualité - , une oeuvre légère et parfois satirique qui semble-t-il aurait valu l'exil à Ovide tant son oeuvre est irrévérencieuse, critiquant certaines institutions de manière oblique... alors qu'Auguste voulait retrouver un certain "puritanisme"...

"Où chercher ? : A Rome, même. Tandis que, libre encore, tu vas où tu veux, la bride sur le cou, choisis celle à qui tu puisses dire : " toi seule me plais". Elle ne tombera pas du ciel, glissant parmi l'air subtil ; il te faut chercher la femme qui te charmera tes yeux. Il sait bien, le chasseur, où tendre les filets à cerf ; il sait bien la vallée que hantent les grognements du sanglier ; [...]".

Au cirque : Ne néglige pas non plus les courses où rivalisent les chevaux généreux. [...] Si comme il arrive, il vient à tomber de la poussière sur la poitrine de ta belle, que tes doigts l'enlèvent ; s'il n'y a pas de poussière, enlève tout de même celle qui n'y est pas : tout doit servir de tes soins officieux. Le manteau trop long traine-t-il à terre ? Prends-en le bord, et, avec empressement, soulève-le du sol malpropre.Aussitôt récompense de ton zèle officieux, sans que ta belle puisse s'en fâcher, tes yeux verront des jambes qui en valent la peine" !

"Si les larmes te font défaut ( car elle ne viennent pas toujours à commandement), mouille-toi les yeux avec la main. "Je ne t'ordonne pas non plus d'offrir ta poitrine aux flèche. Mon traité, prudent, te donneras des ordres plus faciles à suivre" ! écrit-il suite à l'histoire de Milanion et d'Atalante. "

"L'amour au teint de rose" : la mythologie comme l'évocation de Dédale ou l'épisode de la Diane chasseresse, côtoie ces conseils parodiques, et le ton docte n'est pas sans créer un certain humour. Les références aux " fils d'Eson", ou à "Ménale" d'ailleurs rendent parfois ardu la lecture de ce traité. On ne peut que souligner la modernité d'Ovide qui a construit son ouvrage en trois parties dont une concerne les conseils donnés à des femmes. Une excellente oeuvre comique qui mérite d'être relu à côté des Métamorphoses qui ont peu éclipsés les autres oeuvres de l'auteur...

Ovide, L'art d'aimer, Belles Lettres Hatier, 221p.

Participation au challenge de l'Irrégulière. Lu aussi par Neph

21 mai 2012

La corde de Hitchcock : ISSN 2607-0006

Hitchcock - La Corde (VF) - Bande Annonce

Saviez-vous que Hitchcock avait toujours rêvé de filmer une pièce de théâtre ? Il a réalisé en partie son rêve avec La corde, pièce à l'origine intitulée Rope's end de Patrick Hamilton. Le dramaturge s'est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé à Chicago dans les années 1920 : l'affaire Leopold-Loeb. Hitchcock a d'ailleurs innové techniquement en ce qui concerne le tournage du film : premier film en couleur, il voulait tourner en continu les scènes, ce que ne lui permettait pas les bobines de pellicules qui étaient trop courtes, mais effectivement, on a l'impression en regardant le film qu'il n'y a pas de coupures... On comprend aussi que vu la taille des caméras, le tournage fut une véritable prouesse pour le réalisateur mais un enfer pour les comédiens !

Mais de quoi nous parle La corde ? deux jeunes étudiants Brandon et Phillip décident par jeu de tuer un jeune homme, David, une de leur connaissance. Toujours dans l'esprit de jeu - mais combien macabre et lugubre ! - les deux jeunes hommes décident de fêter cet événement et invitent les parents de la victime, l'amie de David... mais aussi leur professeur qui partage leurs idées et leur a enseigné des préceptes peu moraux comme mettre au rang d'art, le crime.  D'emblée, on est confronté à la mort du jeune David, où se situe alors l'intérêt du film ? Dans la tension qui ne cesse de grandir. La nervosité des personnages, les soupçons de l'ancien professeur, l’inquiétude des parents qui ne voient pas venir leur fils... créent une tension insoutenable : vont-ils être démasqués ? Est-ce un crime parfait ? On retrouve avec plaisir le traditionnel mélange de suspense, d'humour macabre du célèbre réalisateur et une ambiance de huis-clos étouffant... Le personnage de Brandon est particulièrement effrayant dans son cynisme à la Dorian Gray : alors que le meurtre vient d'être commis, il s'écrit joyeusement : " Que la farce commence" ! La corde est un excellent Hitchcock !

Pour l'anecdote - et il y en a beaucoup dans le making-of à voir absolument -, le film n'eut pas le succès escompté à cause semble-t-il de l'homosexualité latente des personnages : d'ailleurs, jamais l'équipe de tournage, la production ne prononça ce mot et disaient " en" : le professeur "en" était aussi. D'ailleurs, Hitchcock a supprimé à la lecture du script, tous les "my dear" entre Brandon et Phillip, trouvant que ce mot montrait explicitement qu'ils "en étaient". Cary Grant refusa d'ailleurs le rôle du professeur de peur qu'on croit qu'il "en" était... ah ! Amérique puritaine... Le making-of est aussi intéressant par les informations apportées sur le travail de Hitchcock, et sur son portrait qui se dessine à travers les témoignages des acteurs et notamment du scénariste Arthur Laurents... Où est Hitchcock ? Dans chacun de ses films, le réalisateur a l'habitude de faire une courte apparition, le trouverez-vous ?

Hitchcock, La corde, 1950, 1h23, avec James Stewart, John Dall, Farley Granger.

autre film : Psychose

Challenge "Hitchcock" organisé par Titine et Sabbio. visionnage commun avec titine, son billet ici.

2 juillet 2012

Mais qui a tué Harry ? de Hitchcock : ISSN 2607-0006

 Mais qui a tué Harry ? Bande annonce VO

Quand on sait que The trouble with Harry est adapté d'un roman britannique dont l'auteur est Jack Trévor Story, on comprend mieux l'humour absurde et anglais qui préside aux dialogues et aux situations du film. Cette joyeuse comédie commence par la découverte d'un cadavre. Miss Graveley s'exclame : " Il semble qu'il y ait un petit ennui", en voyant le capitaine Albert Wiles traînant le mort. Doux euphémisme... suivi d'une proposition de prendre une tasse de thé : le décalage entre les propos des personnages et les situations crée de l'humour tout au long du film, où une série de scènes illogiques et cocasses se succèdent. Quant à la femme, Jennifer, en apprenant la mort de son mari Harry, elle déclare satisfaite : " M'en voilà débarrassée" !

Mais qui a tué Harry est aussi un faux film policier, car finalement le shérif ne fait qu'une brève apparition bouffonne où son seul indice est le témoignage d'un sans-abri, voleur des chaussures de Harry et d'un dessin qu'aussitôt le peintre - Sam - modifie, le détruisant ainsi mais une vraie comédie avec de nombreuses idylles qui se nouent tout autour de ledit cadavre... En revanche, s'il y a un vrai mort, les fausses causes apparaissent toutes plus absurdes les unes que les autres : Miss Graveley pense l'avoir tué avec un coup de talon, alors qu'Harry venait juste de recevoir un coup de poêle sur la tête, coup venant de sa femme !  Il est vrai qu'à certains moments, le scénario se fait volontairement répétitif et malheureusement plus languissant : comme le capitaine Albert, on irait bien dormir un peu... Mais ce film est la rencontre de l'humour britannique avec l'humour macabre de Hitchcock. Humoristique et atypique dans l'oeuvre de Hitchcock, n'attendez pas pour découvrir cette hilarante comédie macabre...

En ce qui concerne les anecdotes tournant autour de ce film, on peut citer la première apparition de Shirley Mac Laine qui a eu un Academy Award pour ce rôle, mais que je n'ai pas trouvé particulièrement remarquable, j'ai préféré le flegme tout britannique de l'acteur Edmund Gwenn (Albert Wiles, le capitaine) ou la cocasserie du jeu de John Forsythe en peintre déjanté et enjoué malgré la situation. Les making-of insistent aussi sur les déboires atmosphériques qu'a connu le réalisateur : Hitchcock a dû recréer les forêts automnales en studio, en faisant peindre et coller les feuilles orangées et or à des arbres ! Et encore une fois, Hitchcock fait une brève apparition, le trouverez-vous ?

Mais qui a tué Harry ? / The trouble with harry, Hitchcock, 1955, 1h35,

Autres films : La corde, Psychose,

Participation au challenge " Hitchcock" organisé par Titine et Sabbio. visionnage commun avec Titine, son billet ici.

16 mai 2012

Portrait-souvenir de Balzac de Simenon : ISSN 2607-0006

Sous ce titre trompeur de Portrait-souvenir de Balzac, on peut découvrir de nombreux textes et articles de Simenon, riches par leur diversité : il décrit de grands écrivains dans la Revue Sincère, que ce soit Daudet, Maurice Barrès ou bien il défend Maupassant, tout en affirmant que " tout ceci n'est qu'opinion d'un homme qui se défend d'avoir des idées". Sous ce titre est aussi rassemblés des conférences, des articles sur le roman policier et des préfaces...

Le portrait de Balzac est court mais extrêmement vivant. Aucun élément nouveau n'est avancé par rapport à d'autres biographies mais il met en valeur la vocation d'écrivain de Balzac, son génie romanesque... Comme un personnage de la comédie humaine, Balzac, une fois arrivé à Paris ne cessera de rechercher le succès. De nombreuses citations et extraits de lettres apparaissant comme un catalogue complètent ce portrait dynamique et admiratif pour l'auteur du père Goriot : " L'idée monumentale ne lui viendra d'ailleurs qu'assez tard, à quarante deux ans. Et pour le mener à bien, il faudra, comme il le répète si souvent, sacrifier sa vie privée, son bonheur personnel." (p.47).

Dans une autre conférence "l'aventure est morte" qui se présente comme une causerie, il parle de la mort de l'aventure géographique ; car c'est le roman qui est en fait la véritable aventure : " Et dans le grand Nord, en pleine Laponie, j'oserais à peine vous dire quel moyen de transport nous attendait. Un traineau, bien sûr ! Mais un traineau tiré par une grosse motocyclette américaine qui pétaradait comme un dimanche de course sur la place d'une petite ville" (p. 138). Au passage, il égratigne volontiers les colons.

Mais ce qui frappe dans cette série d'article, c'est le portrait de l'écrivain Simenon qui apparaît en filigrane : parle-t-il de la genèse d'un roman de Maigret qu'il nous conte les conditions dans lesquelles il l'a écrit - en Hollande après l'achat de l'Ostrogoth qui lui permit de voyager dans toute la France et en Europe... De facto, Simenon a beaucoup voyagé, jusqu'en Amérique. Quand il parle de Daudet, se profile le visage malicieux du jeune journaliste qu'il était. Et puis c'est aussi un grand causeur : veut-il nous parler des codes du roman policier, il l'aborde grâce à une anecdote sur Victor Hugo lors d'une représentation d'Hernani. Ainsi portrait de l'homme et théorie littéraire se mêlent intrinsèquement dans un style vivant et bref... C'est donc une manière agréable d'aborder une partie de l'oeuvre journalistique de Simenon, tout en découvrant quelques parcelles de sa biographie...

Simenon, Portrait-souvenir de Balzac, Bourgois, 299 p.

Autre roman : L'affaire saint-fiacre

Merci à dialogue pour ce partenariat et à Caroline.

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16 juillet 2012

Miss Austen regrets de Jeremy Lovering : ISSN 2607-0006

Miss Austen Regrets - Trailer

Un mois austenien sans biopic de l'auteur, cela n'était pas imaginable... Mais que sait-on de la vie de Jane Austen ? Bien peu de choses en réalité, d'après les biographies à la fin des éditions de ses romans* : ce sont surtout les lettres qu'elle écrivit à sa soeur qui sont une mine d'informations sur les gens qui l'entourent... Malheureusement pour les Janéites curieux, Cassandra, la soeur de Jane Austen, a expurgé les lettres et elles se quittèrent très peu durant toute leur vie, ce qui réduit leur correspondance à une peau de chagrin... A quoi ressemblait-elle ? Aucun portrait ni description n'existe si ce n'est un dessin de Cassandra. Fille d'un pasteur, né dans une famille modeste, les Austen étaient tous de grands lecteurs et tous écrivaient. Comme toute jeune fille de son époque, Jane dansait, cousait, jouait du piano... De 1795 à 1800, la jeune fille écrit les premières versions de ses célébrissimes romans tels que Sense and sensibily... A partir de la mort de son père, sa famille connaît une certaine gêne financière... Mais la romancière continue sans cesse de réécrire ses livres et arrive à les publier.

Miss Austen regrets retrace les dernières années de la vie de l'auteur :  réalité ou fiction ? fidélité aux sources ou trahison ? La première partie du film donne une image surprenante de Jane car bien qu'elle soit ironique et parfois même méchante dans ses commentaires - l'exemple souvent cité de sa correspondance est le suivant : " Mrs Hall, de Sherbourne, a mis au monde hier prématurément un enfant mort-né, à la suite dit-on, d'une grande frayeur. Je suppose qu'elle dû, sans le faire exprès, regarder brusquement son mari"* - on a peine à l'imaginer en train de glousser dans des fourrées avec sa nièce ou flirtant ouvertement avec un quelconque médecin... Bien qu'une grande partie semble romancée - il est d'ailleurs souvent question de la confusion entre ses romans et sa vie -, ce biopic aborde justement une partie méconnue de sa vie sentimentale... Si le film est poignant - le sort des vieilles filles n'étaient guère enviables, ni celles des femmes globalement, le réalisateur a su aborder de nombreux aspects de sa vie comme la question de l'édition de ses romans, ses rapports avec ses proches, et surtout son indépendance. N'écrit-elle pas à sa nièce Fanny Knight qui lui demande conseils sur le choix d'un prétendant : "Tout doit être préféré ou supporté plutôt que de se marier sans affection"... In fine l'image donnée de cet auteur est peu flatteuse et non idéalisée mais apporte une touche supplémentaire au portrait incomplet de cette grande romancière.

Miss Austen regrets, Jeremy Lovering avec Olivia Williams.

* Jane Austen, Emma, 10/18.

Jarrod Julian, Jane, avec A. Hathaway, 2007, 1h58.

Participation au challenge back to the past, organisé avec Lou.

4 décembre 2012

Jeune et innocent, Hitchcock

JEUNE ET INNOCENT - Bande-annonce

Jeune et Innocent fait partie des  films de jeunesse de Hitchcock irradiant de jovialité et de légèreté, bien que le thème du coupable innocent soit toujours présent. En effet, Robert Tisbull est vu par deux jeunes filles en train de s'éloigner, en courant, d'une victime, une actrice qu'il connaissait de surcroit. Il a beau affirmer qu'il allait chercher de l'aide, personne ne le croit car la morte a laissé à ce jeune nouvelliste un leg assez conséquent et qu'elle a été en outre étranglée par la ceinture de son pardessus qu'on lui avait volé... Tout va donc au plus mal pour notre jeune héros et pourtant son avocat est des plus heureux de le défendre car il y a longtemps qu'il n'a pas eu d'affaires aussi intéressantes bien que perdu d'avance... Et même accusé d'un meurtre, pourquoi désespérer un jour aussi beau, comme se le demande Robert ?

Echappant aux policiers dans le tribunal où l'on l'amenait pour être jugé, joyeusement il se met en quête de son par-dessus pour prouver que c'est la personne qui l'a volé qui est le véritable coupable. Heureusement que dans sa fuite romantique, rocambolesque et positivement burlesque, la fille du commissaire lui apporte son secours, ce qui ne va pas sans certaines scènes cocasses, comme leur irruption impromptu à l'anniversaire d'une petite fille. Et comment ne pas se faire repérer lorsqu'on est accompagné de la fille d'un commissaire connue de tous... et dont le père a les moyens de la retrouver quelle que soit le lieu où elle se trouve ? De surcroit, le duo va être secondé par un clochard qui va provoquer des péripéties romanesques et fantaisistes. Comme pour Mais qui a tué Harry, Hitchcock signe là un film policier réjouissant dont la géniale fin et des plus surprenantes !

Jeune et innocent, Hitchcock, 1937, avec Nova Pilbeam, Derrick de Marney, Percy Marmont, Edward Rigby, 88 min.

Autres films : Psychose, La corde, Une femme disparaît, La loi du silence, Mais qui a tué Harry ?, chantage,

Participation au challenge Hitchcock organisé par Titine. son billet ici.

19 août 2012

L'aventure de Mme Muir de Mankiewicz : ISSN 2607-0006

L'aventure de Mme. Muir - Bande-annonce

Une lectrice concluait que si ce n'était pas l'oeuvre Mme Muir et le fantôme de R.A. Dick qu'on qualifiait de chef d'oeuvre, se devait être l'adaptation de Mankiewicz. Et elle avait tout à fait raison. Ce film est un chef doeuvre ! Quels personnages ! Quelles joutes verbales ! Ah, chers téléspectateurs, laissez vous entraîner dans l'univers de Mrs Lucy Muir : cette jeune et séduisante veuve fuit le joug de sa belle-famille pour s'installer avec sa fille et sa servante Marthe dans une demeure baptisée " les goélands" dans le sud de l'Angleterre, qu'on refuse de lui louer. Pourquoi ? Parce qu'elle est hantée ! Là, en effet, est mort un marin qui est de prime abord bourru et colérique. Mais la jeune femme s'exclame : "hantée ! Passionnant !". Puis tout naturellement, elle parle au fantôme et fait progressivement connaissance de cet étrange hôte... S'entendant comme chien et chat au début, ils finissent par écrire ensemble une biographie " sans calfatage" dudit capitaine Gregg...

L'aventure de Mme Muir est un formidable portrait de femme qui refuse d'être "une faible femme", en ce début du XXeme siècle. Mais ce film aborde aussi les thèmes du passage du temps, de la solitude, de l'amour, de l'écriture et du rêve... On éprouve de la tendresse pour les personnages, que ce soit pour le capitaine qui se révèle plus affectueux qu'il n'en a l'air, pour la servante Marthe qui a la langue bien pendue mais qui prend tendrement soin de sa maîtresse et pour Lucy qui affronte la vie avec détermination, indépendance et humour et même pour sa belle-famille encombrante, bienséante et ridicule à souhait...  On est émerveillé par les beaux paysages marins et par la maîtrise dont fait preuve le réalisateur pour signifier le passage du temps... Comédie romantique - l'amour est plus fort que la mort et même que les rêves - c'est surtout un magnifique film onirique dont tous les vifs dialogues humoristiques font mouche. Un véritable chef d'oeuvre !

L'aventure de Mme Muir, Mankiewicz, 1h40, avec Rex Harrison, George Sander et Gene Tierney, 1947

1 octobre 2012

Flaubert, une manière spéciale de vivre de Biasi : ISSN 2607-0006

A Ernest Feydeau, G. Flaubert écrivait en 1859 : "Après mille réflexions, j'ai envie d'inventer une autobiographie chouette, afin de donner de moi une bonne opinion:

1° Dès l'âge le plus tendre, j'ai dit tous les mots célèbres dans l'histoire : nous combattrons à l'ombre - retire-toi de mon soleil - quand vous aurez perdu vos enseignes et guidons - frappe, mais écoute, etc...[...]

3° J'annonçais une intelligence démesurée. Avant dix ans, je savais les langues orientales et lisais la Mécanique céleste de Laplace"

4° j'ai sauvé des incendies, 48 personnes ;[...]

10 ° Tous les éditeurs s'arrachent mes manuscrits ; sans cesse je suis assailli par les avances des cours du Nord; [...]

12° ( et dernier). Je suis religieux !!! J'exige que mes domestiques communient"

Cette autobiographie plus ou moins rêvée et comique apparaît au seuil de la biographie titanesque consacrée à Flaubert par P-M de Biasi : c'est symptomatique du travail fait par ce théoricien de la génétique des textes qui part des avant-textes, des brouillons, des carnets de l'auteur pour pour aller vers sa vie, son style, son oeuvre... A partir de la métaphore du dada de l'écriture, Biasi déroule la vie de Flaubert entre amour des chevaux, des femmes et de l'écriture. Il nous fait plonger dans les détails de l'oeuvre - l'analyse stylistique du mot "baquet" dans l'Education sentimentale, le "nous" de Madame Bovary... - entrant ensuite dans les méandres des oeuvres plus généralement, tout en suivant les anecdotes biographiques de "l'homme-plume". Les détails foisonnent sur le style de l'auteur qui l'a beaucoup commenté dans ses lettres. On retiendra notamment l'axiome de Goethe ou l'impersonnalité de Flaubert et sa documentation scientifique qui n'est pas celle plus ethnographique de Zola. "Madame Bovary, c'est moi" : qui a dit ça ? reposant sur des analyses sérieuses, vous apprendrez que l'ermite de Croisset n'a jamais énoncé cette célèbre formule.

Quelle est cette manière si spéciale de vivre ? Flaubert a vécu dans le culte de l'art, jouant la stratégie du rhinocéros ; isolé, il rejette la bêtise de son siècle : " Il n'y a plus de place dans ce monde pour les gens de goût. Il faut comme le rhinocéros, se retirer dans la solitude en attendant sa crevaison". Bien sûr, parmi toutes les citations de ses lettres, les analyses de ses oeuvres, il y a une place pour L. Colet, Maupassant, Sand et Tourgueniev... Oui, Gustave Flaubert, une manière spéciale de vivre est un véritable travail de titan, nous faisant redécouvrir une oeuvre oscillant entre tentation du réel et l'Orient...

Pour en savoir plus, écoutons H. Guillemin : quelle verve ! De manière pédagogique - illustrés par de nombreuses anecdotes, Guillemin génial orateur, souligne les mêmes éléments que de Biasi. De manière originale, il commence par comparer Flaubert à Rimbaud, ce qui a priori paraît bien étonnant ; mais c'est dans la désillusion du réel que se rejoignent ces deux écrivains et dans la plongée de tous les stupres. De même,  Biasi et Guillemin se rejoignent en finissant respectivement leur tour d'horizon flaubertien par la question de la religion de Flaubert... Deux grandes études d'un des auteurs les plus connus de la littérature française mais qu'on redécouvre encore...

Biasi , Gustave Flaubert, une manière spéciale de vivre, livre de poche, 578 p.

Archive rts. 1959. "Flaubert" présenté par Henri Guillemin. Diffusé le 1 novembre 1959.

Les chemins de la philosophie. 2011. "Flaubert 2/5 : biographie et correspondance". Présenté par Raphaël Enthoven. Diffusé le 10 mai 2011.

Les romans de Flaubert : Madame Bovary, Bouvard et Pécuchet...

Lecture commune avec Dominique.

22 octobre 2012

La dame en noir de James Watkins : ISSN 2607-0006

Après l'engouement suscité par le roman de Susan Hill, le film allait-il être à la hauteur ? La dame en noir peut décevoir bien que les principales composantes du livre soit présentes : le héros, Arthur kipps, un jeune notaire veuf, part trier les papiers d'une défunte étrange habitant un manoir isolé au milieu de marécages. En butte à l'hostilité des villageois de la contrée, là, il voit une étrange dame en noir. Le réalisateur a jugé bon de changer des détails : pourquoi avoir fait du héros un veuf, élevant seul son enfant ? Pour susciter notre compassion et orchestrer une fin sentimentale, étrangère au roman ? Grosso modo, le film respecte l'histoire, et on prend plaisir derrière notre écran à plonger dans cette atmosphère lugubre et funèbre, à découvrir ce manoir isolé, près d'un petit cimetière. La découverte de la maison délabrée est époustouflante. Le héros est bien campé par Daniel Radcliffe, et correspond assez bien à l'idée qu'on s'en fait à la lecture du roman. 
La déception vient de moments beaucoup moins subtils où une petite fille crache du sang comme celle de L'exorciste. Quelques scènes font réellement frisonner, mais comme beaucoup de films d'horreur, l'excès de recherche de sensations amène certaines séquences au bord du ridicules comme les scènes grandiloquentes de possession de Mrs Daily ou des multiples morts dont la mise en scène paraît redondante. Si les portes grinçantes sont les bienvenues, la bande sonore restant plutôt sobre, d'autres scènes sombrent dans l'épouvante grotesque... Le film aurait gagné à mettre en scène plus de mystère et moins de touches d'épouvante. C'est néanmoins avec plaisir qu'on plonge dans les marais perdus de Crythin Gifford...
La dame en noir, 1h35,réalisé par James Watkins, avec Daniel Radcliffe, 2011.
Participation au challenge halloween de Lou et Hilde, vu aussi par Niki, titine, Lou,.Donna Swann...
30 octobre 2012

Antoine et Cléopâtre de Shakespeare : ISSN 2607-0006

Tragédie de l'amour, formant un triptyque avec Roméo et Juliette et Troïle et Cresside, Antoine et Cléopâtre n'a pas l'éclat des autres pièces shakespeariennes  : pièce historique aussi, elle représente la chute des héros éponymes à cause d'un conflit entre les trois triumvirs que sont Antoine, Octave et Lépide. D'emblée des tensions sont mises en valeur par la présence d'Antoine à Alexandrie alors que Rome l'appelle pour faire face aux attaques de Pompée. Un devin annonce un destin funeste à Charmian, suivante de Cléopâtre : le désastre se tisse peu à peu. Tout au long de la pièce, le déclin et la destruction se mettent en place  - le devin viendra à nouveau annoncer la catastrophe à Antoine, mais entrecoupée de nombreuses scènes - par exemple la scène 5 de l'acte II, la scène entre Lépide, Agrippa et Mécène - dont on s'interroge sur la fonction. Ainsi des passages très poétiquement beaux côtoient d'autres insignifiants.

Swinburne parlait du " le plus grand poème d'amour de tous les temps". Tragédie ? Certes, oui, les héros semblent implacablement écrasés par un destin déjà tout tracé : "Les dieux sages alors nous aveuglent, dans notre boue ils noient notre esprit lucide, ils nous font adorer nos erreurs, et rient de nous qui nous en allons Fiers et contents à notre ruine".  Mais peut-on parler d'amour ? Antoine meurt parce qu'il est vaincu militairement mais aussi parce qu'il croit que Cléopâtre est morte et qu'elle l'a trahi, mais sans aucun lyrisme. Quant à Cléopâtre, elle aime comme une "querelleuse", comme "une enchanteresse" rusée : mentant, critiquant mesquinement Octavie lorsqu'elle croit qu'Antoine va l'épouser, elle ne recule devant aucun subterfuge. Ils n'ont pas la grandeur amoureuse des fameux Roméo et Juliette. N'ayant pas retrouvé la force dramaturgique de l'écriture shakespearienne, j'ai suivi avec indifférence le destin funeste de ces deux héros descendus du piédestal où les a mis la légende mais avec plus d'intérêt la décadence historique...

 Shakespeare, Antoine et Cléopâtre, GF, bilingue, 427 p.

Lecture commune avec Claudia et Océane, Miriam ; Participation au challenge Shakespeare organisée avec Claudia. Le récapitulatif ici.

16 février 2013

Au mois de Février 2013...

Alex Beaupain - Brooklyn Bridge

J'ai l'impression d'être une revenante, après m'être absentée un petit moment, et après une grande inactivité livresque, je reviens pour vous parler des récentes découvertes sur la blogosphère qui, elle, n'a pas oublié de tourner...

 L'un des films qui me tente beaucoup est Anna Karenine de Joe Wrigth qui a plu à Eiluned; qui nous dévoile de nombreuses et belles images. Si Dasola nous conseille de voir le biopic de Hitchcock, Titine n'a pas vraiment apprécié ce film. Côté série, j'ai suivi avec intérêt la vie de Mildred Pierce : Céline et Romanza l'évoquent dans deux billets élogieux... de même que Retour à Whitechapel, qui bien que disparu des écrans ( ce qui est dommage, étant donné que les programmateurs préfèrent diffuser des navets), présentaient quelques aspects originaux pour une série policière - avec un fabuleux archiviste aux états d’âme amusants mais qui ne sert à rien ! - déjà évoqué par Lou.

Côté challenge, Céline en fait le tour dans son blabatage et je n'ai pas pu résister au challenge de British Mysteries organisé par Lou. Romanza se lance dans le challenge Myself, où nous devons choisir nos propres critères : j'ai choisi de lire les pavés de ma PAL, notamment le Ulysse de Joyce mais aussi Daniel Deronda, Guerre et paix etc....

Non, je ne travaille pas dans une librairie mais j'ai pu repérer la sortie poche des rééditions de Wharton comme les New-Yorkaises. Après Amélia Opie, Malice nous fait découvrir une biographie de l'ère victorienne écrite par David Waller. Quant à Niki, elle revient à un grand classique anglais que je rêve de lire : The mysteries of Udolpho. Le Japon est aussi à l'honneur avec La course au mouton sauvage de Murakami dont parle Miss Léo, et elle a aussi lu Un café maison, de Keigo Higashino qui est très en vogue et qui a été aussi analysé par Dasola....

J'ai beaucoup aimé le billet d'humeur du cabinet des curiosités, car j'aurai pu écrire la même chose, et paradoxalement j'adore aussi les amants de papier de Romanza : très belle idée où Romanza nous parle de ses coups de foudre pour les héros de roman ! Et pour finir en musique, Audouchoc nous fait écouter une chanson d'Alex Beaupin " les tempêtes de l'inéluctable" dont voici sa plus belle chanson " Brooklyn Brige" ....  Bon week-end à tous sans oublier mon traditionnel souhait de bonne lecture !

31 octobre 2013

Le dernier pub avant la fin du monde, Edgar Wright : ISSN 2607-0006

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE Extrait 2 VOST "Et un verre d'eau" - Au cinéma le 28 Août

Après avoir survécu à la vie exaltante dans un commissariat d'une petite ville provinciale anglaise dans Hot Fuzz et après avoir tué de nombreux zombies dans Shaun of dead, Edgar Wrigth revient avec ses joyeux acolytes nous concocter un hilarant film parodique pour passer une très bonne soirée halloweenesque avec the end's world qui clôture la Blood and Ice cream trilogy, dont le titre révèle toute l'ampleur de l'humour du réalisateur.

Le début du film verse dans le pathétique, avec un personnage qui est resté attaché à ses rêves d'adolescent ( et quel rêve ! Finir en une nuit la tournée des bars de New Haven) et qui peine à rassembler ses anciens camarades pour relever le défi. C'est visiblement à reculons que tous ces quadragénaires, bien installés dans leur routine, retournent dans leur village natal : quoi de plus ennuyeux que cette petite ville, " ce trou perdu" ?

Et pourtant, si en apparence le village ne semble pas avoir changé, Gary King découvre vite que les habitants se comportent diféremment : personne ne semble se comporter normalement, si on peut parler de " normalité" lorsque l'on voit ces cinq "mousquetaires" avoir comme unique but de survivre à l'alcool pour atteindre le dernier pub du village...

Commence alors le plus comique, le plus drôle, des films de zombies, avec des scènes de combats comiquement et impeccablement chorégraphiées sans compter les clins d'oeil aux cinéphiles qui reconnaitront des allusions à Terminator, aux westerns... C'est sur un rythme trépidant, ponctué de dialogues burlesques, que Gary et ses amis nous entrainent dans leur poursuite effrénée de pintes de bière et dans le sauvetage de l'univers. Have fun !

The world's end, d'E. Wright ( 2013- 1h49), avec Simon Pegg, Nick Frost, Paddy Considine.

autres films : Shaun of dead, Hot fuzz

Participation au challenge Halloween, de Lou et Hilde.

9 mars 2015

Bodybuilder de R. Zem : ISSN 2607-0006

BODYBUILDER - la bande-annonce

Antoine est poursuivi par des petits malfrats car il leur doit beaucoup d'argent ainsi qu'à des voisins. Son frère, pour le soustraire à cette bande de voyous, l'emmène chez leur père, qui a quitté le domicile familial depuis longtemps. Ce dernier est le propriétaire d'une salle de musculation.

A travers Bodybuilder, nous découvrons l'univer du culturisme d'une manière réaliste, sans être caricaturale grâce au portrait sans fard du père, que l'on montre goguenard, prenant des anti-douleurs, des régimes protéinés... Tout l'oppose à son fil qui n'est pas un colosse : Antoine ment, vole mais va peu à peu évoluer au contact de son père, sans que cela soit sentimental ou invraisemblable. Antoine accumule les combines pour s'en sortir sans travailler alors que son père travaille sans relâche pour se sculpter un corps musclé pour les concours.

Relations familiales, sport, vie quotidienne sont filmés à la manière de Ken Loach. c'est une comédie sociale très réussie. Vincent, le père, n'est d'ailleurs pas incarné par un acteur professionnel. A une réalité parfois sordide, s'ajoutent quelques touches d'humour, à travers la scène finale, qui fait peut-être référence à Looking for Eric de Ken Loach, ou le personnage de la femme du coach de Vincent ( incarné par R. Zem)... Tous les acteurs sont excellents, notamment Vincent Rottiers qui incarne merveilleusement bien ce jeune sans repères. Une belle surprise !

Zem Roschy, Bodybuilder de Roschy Zem, avec Vincent Rottiers et François Mazoue, 2014, 1h40

13 novembre 2015

"Ce qui ne me tue pas" de D. Lagercrantz : ISSN 2607-0006

" Ce qui ne tue pas" (Nietzsche) : Cette oeuvre de commande est foisonnante. Le successeur de Larsson a repris les principaux éléments larssonniens. Cependant, ce quatrième opus ressemble à un gigantesque imbroglio, rassemblant divers genres et intrigues : un scientifique spécialiste du domaine de l'intelligence artificielle, Frans Balder, se fait tuer sous les yeux de son fils autiste, doué en maths et en dessin. Son travail étant piraté, il devait rencontrer Mikael Blomvist pour lui faire d'importantes révélations. Commence alors une quête de la vérité qui nous amène à découvrir le passé de Salander et une enquête qui mêle une histoire d'espionnage et de hackers, l'histoire d'une femme battue... Comme l'intrigue est emberlificotée !

cette multiplication de fils narratifs et le fourmillement de personnages rendent indigeste l'écoute du livre. Si vous souhaitez l'écouter à bord d'un transport en commun, abandonnez-en l'idée ! De longues explications sur les nombres premiers, les craquages de cryptogrammes, des passages explicatifs sur l'autisme, auxquels s'ajoutent des considérations sur l'époque contemporaine sans subtilité, rendent laborieuses la poursuite de l'histoire et endorment notre attention. En outre, le style familier, voire grossier, et les personnages caricaturaux ne donnent pas davantage envie de continuer à connaître les aventures extravagantes de ces personnages, qui paraissent sans vie...

L'écoute dans une position confortable ou dans un lieu calme ne change rien. Malgré les efforts de E. Dekoninck pour rendre sa lecture expressive, ce roman a un singulier effet soporifique... Une suite fabriquée à des fins commerciales ? La fin ouverte le laisse malheureusement présager.

Millenium 4, ce qui ne tue pas, David Lagercrantz, texte lu par Emmanuel Dekoninck, traduit du sudéois par Hege Roel-Rousson, durée 16h15

Merci Audiolib pour ce partenariat : fiche de l'audiolib ici et vous pouvez écouter un extrait

Billet de Nathalie, Dasola, Dominique, Claudia

21 mai 2017

Get out de Jordan Peele : ISSN 2607-0006

GET OUT Bande Annonce VF (2017)

Dans Qu'est-ce qu'un bon film ?, Jullier énonce 6 critères pour reconnaître un bon film, auxquels répond Get out. Dans ce film, Rose décide de présenter son copain noir, Chris, un photographe. Son ami Rod, un gardien de la sécurité, veut l'en empêcher, pressentant des problèmes. Avant leur arrivée dans un village caricatural avec les maîtres de maison blancs et les domestiques noirs, les deux jeunes gens heurtent un daim : commence alors une bonne alliance entre angoisse et humour...

1. Un succès commercial ? Avec 4,5 millions de dollars qui a engendré 172 millions de dollars de recette ( cf. Le monde, " Get out, Frankenstein à l'épreuve du racisme contemporain" ici), le film de Jordan Peele est un succès commercial inattendu.

2. Bonne technique : une ouverture qui ne prend sens que vers la fin du film, des échos d'images mais peu d'effets spéciaux inscrivent ce film dans la lignée des séries B, sans tomber dans le nanar.

3. Apprendre quelque chose : Le discours du film n'est certes pas nouveau mais amène une fois de plus à s'interroger sur les problèmes raciaux.

4. Cohérence : excepté certains moments pleins d'hémoglobines et un dénouement un peu brutal, au regard du reste du film qui installe lentement une atmosphère inquiétante, le film propose une narration très cohérente.

5 L'originalité : Jordan Peele arrive à parler du racisme ordinaire d'une manière renouvelée, en montrant une brutalité plus verbale et psychologique que physique. Le réalisateur joue avec adresse des codes des films d'horreur, notamment Frankenstein, les maisons hantés, les morts-vivants...

6. Emotion et plaisir : effrayant, intrigant, angoissant avec des moments hilarants, sans tomber dans la parodie ! Un film à voir !

Get out, de Jordan Peele, avec Allison Williams, Daniel Kaluya 2017, 1h44

Billet de Dasola

26 mai 2017

Le tunnel de Kim Seong Hun : ISSN 2607-0006

TUNNEL Bande Annonce VF (2017)

Contrairement aux films catastrophes américains qui jouent des effets spéciaux et d'une surenchère de dramatisation, ce film coréen repose sur la sobriété et ajoute une question sociétale. Dans Tunnel, le héros Jun soo se retrouve coincé sous les décombres d'un tunnel qui s'effondre. Que faire ? Heureusement, le personnage principal a un téléphone portable qui lui permet de contacter les secours. Ces derniers entreprennent tout de suite des recherches, qui vont s'avérer extrêmement difficiles en raison de l'ampleur des dégâts et des problèmes techniques liés au sauvetage.

Comme dans les autres films coréens, Tunnel allie plusieurs genres, notamment l'humour au film catastrophe ( même cas dans The Host qui mêle humour et fantastique, ou la parodie de film de Zombie dans Dernier train pour Busan). Plusieurs scènes sont véritablement burlesques avec un chef des sauveteurs qui doit faire face à la maladresses physiques de co-équipiers. De plus, l'aspect sociétal n'est pas oublié : doit-on poursuivre des sauvetages de grande ampleur lorsqu'une seule personne doit être sauvée ? Doit-on continuer à construire des infrastructures sachant qu'elles ne correspondent pas forcément aux normes de sécurité ? La ministre et les politiques apparaîssent souvent, mais bien plus intéressés par les médias que par la victime. Un très bon film qui donne envie de découvrir Hard day du même réalisateur.

 Le tunnel, Kim Seong Hun, 126 min, 2017

Billet de Dasola avec d'autres liens et billet de Trillian.

19 février 2018

Taxi Téhéran de J. Panahi : ISSN 2607-0006

TAXI TÉHÉRAN Jafar Panahi (Official Trailer) Goldener Bär Berlinale

Le réalisateur n'a plus le droit de filmer, ni de quitter son pays. Qu'à cela ne tienne : il met trois caméras dans sa voiture et s'improvise chauffeur de taxi, ce qui lui permet de filmer les rues de Téhéran, les passagers de son taxi.

On peut donc assister à différentes conversations : les deux premiers passagers évoquent la condamnation à mort des voleurs. Doit-on punir pour l'exemple ? Est-ce que cela sert à quelque chose ? A l'inverse, un ami de Panahi vient expliquer qu'il n'a pas dénoncé un voleur car il a reconnu cette personne qui vit dans une pauvreté extrême. Il n'y a pas de vérités assénées mais différents points de vue, un dialogue qui s'instaure entre les personnages et les différentes séquences du films.

Au-delà du quotidien iranien et du questionnement moral de la vie de ses habitants, Panahi met en abyme son film : un jeune étudiant s'interroge sur son futur film. Quelle idée doit-il prendre comme point de départ ? Puis, la nièce de Panahi monte dans la voiture et explique qu'elle doit filmer un cout-métrage : toutes les règles qu'elle énonce sont bafouées par le réalisateur ( il faut dire que selon sa maîtresse, un héros ne doit pas porter de cravate. Et celui qui en porte, est-il forcément mauvais ? ). La forme ingénieuse du docu-fiction force l'admiration mais montre aussi l'insoumission du réalisateur.

Panahi, Taxi Téhéran, 2015, 79 min,

2 juillet 2018

Psychokinesis de Yeong San Ho : ISSN 2016-006

PSYCHOKINESIS Bande Annonce (2018) SUPER-HÉROS

Film Netflix, Psychokinesis a été réalisé après l'excellent Dernier train avant Busan. Après avoir parodié les films de zombies, voici que Yeong San-Ho revisite le genre de film de super-héros. Pourtant, le personnage principal Seok Hyeon a tout d'un anti-héros : il a abandonné sa femme et sa fille et se contente d'être gardien d'un immeuble, lâche et égoïste. Un jour, en buvant une eau contaminée par un météorite extra-terrestre, il acquiert des super pouvoirs. Peu à peu, il devient télékinésique... Forcément, il veut utiliser ses nouveaux pouvoirs pour s'enrichir en se produisant dans un  cabaret. Pendant ce temps, sa femme et sa fille Roo-mi luttent contre une multinationale qui cherche à détruire leur quartier pour y construire un centre commercial. Ce conflit provoque la mort de la mère, ce qui va permettre au père de retrouver sa fille.

"Vous êtes plus fort que vous ne le pensez"

Un film de super-héros supplémentaire ? Quel est l'intérêt de visionner ce film coréen ? Contrairement à la vogue des films de super-héros actuels, on ne retrouve pas de débauche d'effets spéciaux, excepté à la fin. Au contraire, le film s'ancre dans une réalité contemporaine avec la vie difficile du quartier pauvre, où Roo-mi travaille comme restauratrice et avec leur lutte quotidienne pour contrecarrer les plans de la société de construction. Le méchant n'a pas la peau violette et ne vient pas d'une autre galaxie contrairement à l'univers parallèle marvélien. Cela permet au réalisateur de glisser, même superficiellement, une dénonciation d'un système gangréné par la corruption et l'argent. C'est donc paradoxalement un film de super-héros intimiste : le père va user de ses pouvoirs pour renouer des liens avec sa fille, non pour sauver l'univers. Drôle, avec ce personnage principal maladroit, original et divertissant !

Psychokinesis, Yeon San Ho, 2018, 101 min, Netflix

Sur le web : le bleu du miroir,

Béot Ludovic, " Psychokinesis", le premier film netflix réussi de 2018 ?", Les inrockuptibles, mis en ligne le 4 juin 2018. URL : https://www.lesinrocks.com/2018/05/04/cinema/psychokinesis-le-premier-film-netflix-reussi-de-2018-111079118/

Elodie Bardinet, "Envie de voir un film de super-héros original ? Psychokenesis arrive sur netflix", Télérama, mis en ligne le 27 avril 2018. URL : http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Envie-de-voir-un-film-de-super-heros-original--Psychokinesis-arrive-sur-Netflix--critique

13 novembre 2018

The chase de Kim Hong-Seon : ISSN 2607-0006

 The Chase Korean Movie Trailer

En lisant cet article de Première, vous pourrez apprendre que Netflix, après Dernier train pour Busan ou Psychokinesis, a acheté de nouveaux films coréens : The chase en fait partie.

Un viel homme acariâtre, Sim Deok-Soo, possédant plusieurs appartements, vient régulièrement harceler ses locataires d'un quartier misérable pour récupérer l'argent des loyers. Il est en outre serrurier. Cet homme brutal et grincheux va pourtant faire deux rencontres qui bouleversent sa vie : une de ses locataires est une jeune étudiante qui donne tout son argent à sa mère malade et qui se montre respectueuse envers lui alors que tout le monde le méprise. L'autre rencontre est celle d'un vieux locataire, un ancien inspecteur de police qui est obsédé par une affaire vieille de 30 ans et qui pense qu'un meurtrier en série a recommencé à tuer. Ce dernier est toujours en contact avec un ancien policier ( Park Pyong Dae) qui est atteint de la maladie d'Alzheimer et qui a vu les yeux du tueur. Malgré lui, notre vieux misanthrope va être embrigadé dans cette enquête lorsque la jeune étudiante disparaît après le meurtre de deux vieillards.

Si l'enquête policière structure l'ensemble du film, ce qu'on retient de ce long métrage, c'est sa dimension comique et sociétale. Le comique provient évidemment de ce duo d'enquêteurs improbables dont l'un a alzheimer et l'autre est misanthrope. On apprend d'ailleurs que Sim Deok-Soo aurait pu être soupçonné dans la première enquête, 30 ans auparavant, mais dans les papiers de l'inspecteur, on découvre qu'il a noté qu'il était trop "bête" pour les commettre, ce qui déclenche la colère de notre irascible anti-héros.

Le réalisateur met aussi en exergue la condition des personnes âgées - qui constituent une grande partie du casting - obligées d'aller manger à la soupe populaire, ou mourant seules dans de misérables logis. Néanmoins, point d'apitoiement, c'est ce même élément qui crée le comique, avec une course poursuite anti-héroïque : on voit, par exemple, notre bougon propriétaire, sur son scooter, poursuivre un jeune mais qu'il n'arrive pas à rattraper alors que ce dernier est éclopé ! Le tout culmine lorsque le vieux Park arrive à mettre au tapis une vingtaine de jeunes qui se moquaient de lui... Ainsi nous retrouvons avec plaisir l'hybridation générique commune aux films coréens.

The chase, Kim Hong-Seon, avec Yun-Shik baek, Chun Ho-Jin, 2017, Netflix, 1h50

17 septembre 2018

Office de Hong Won Chan : ISSN 2607-0006

Office - Bande annonce HD VOST

Conseillé par Télérama, Office est un thriller coréen de Hong Won Chan, son premier film, projeté en séance de minuit au festival de Cannes en 2018.

Cette enquête policière est supplantée par d'autres aspects mis en avant : le monde de l'entreprise. Dans une boîte de vente, Monsieur Kim, un salarié laborieux et sérieux, tue soudainement toute sa famille à coups de marteau : ce meurtre sordide - hors champ - surprend tout le monde, notamment parce que c'est un homme effacé, gentil, sans histoire. Cependant, au fur et à mesure de la découverte du quotidien de cette entreprise, on perçoit une autre vérité.

Monsieur Kim semble s'être évaporé : tout le monde pense qu'il est encore dans les locaux. Les meurtres se poursuivent, effrayant toute l'équipe de cadres et une jeune stagiaire timide, ayant de nombreux points communs avec Monsieur Kim au niveau professionnel. Les open space permettent de créer un climat anxiogène par leur disposition, de lieux semi-clos. Surtout le montage crée des ellipes, qui laissent surgir le doute quand à l'identité du criminel, et des indices parsemés progressivement nous font peu à peu comprendre la réalité glaçante sur cette série de meurtres. La tension ne cesse de croître.

Les couleurs grises et ternes, les lumières artificielles des open-space, des orages et un climat pluvieux contribuent à créer une ambiance délétère et oppressante, introduite par la sauvagerie inaugurale des premiers meurtres. Même s'il y a quelques scènes englantées, le réalisateur évite le gore ou le grand-guignolesque car il montre plutôt la violence dans le milieu professionnel, la déshumanisation produite par le monde du travail. Un bon premier film...

Office, de Hong Won Chan, avec Ko Asung, Netflix, 1h51, 2015

 Sur le web : Douaire Samuel et Pierre Langlais Pierre, "A voir sur netflix un thriller coréen et une sitcom anglaise sur les geeks", Télérama, mis en ligne le 27 octobre 2017. URL :https://www.telerama.fr/cinema/a-voir-sur-netflix-un-thriller-coreen-et-une-sitcom-anglaise-sur-les-geeks,n5293439.php

10 octobre 2018

Mission : Impossible 3 de J.J. Abrams : ISSN 2607-0006

 Mission Impossible 3 ( bande annonce VF )

Mission : Impossible 3 appartient à une franchise - comme Alien, Harry Potter, Thor... - dont chaque film est réalisé par un cinéaste différent : après Bryan de Palma et John Woo, c'est J.J. Abrams qui est au commande de ce troisième opus. Cette franchise est assez connue pour que tout le monde puisse au moins imaginer le début : on propose à l'agent secret Ethan Hunt d'accepter une mission alors qu'il se fiance à Julia. En effet, un des agents qu'il a formé est enlevé et torturé. Il doit le sauver. Il est confronté à Owen Davian, qui le menace ainsi que sa femme. Davian cherche à se procurer un objet : "patte de lapin". Est-ce que Ethan arrivera à sauver sa femme à temps ? Quel est l'objet des convoitises de Davian ? Va-t-il pouvoir le récupérer ?

Certaines scènes d'actions sont mémorables, voire, J.J. Abrams se prend parfois pour Michael Bay : on peut donc voir des combats d'hélicoptères, des explosions et encore des explosions dans la première grosse scène d'action, lorsque Ethan Hunt cherche à sauver son agent. L'action est bien filmée, notamment les scènes noctures avec Shangaï illuminée, au moment où le personnage principal doit aller chercher la "patte de lapin". Heureusement qu'il y a toutes ces scènes d'actions, car toutes celles qui concernent la vie privée d'Ethan et de sa femme sont plutôt mièvres et stéréotypées.

Comme tous les films ayant comme acteur principal Tom Cruise, il vampirise complètement ce long-métrage en étant présent dans toutes les scènes. Il faut dire que l'acteur réalise lui-même ses cascades. Maquillage, déguisements, combats, le rythme est soutenu. C'est un honnête film d'action et d'espionnage, où la patte de l'auteur n'apparaît pas vraiment.

Mission : Impossible 3, J.J. Abrams, Netflix, avec Tom Cruise, P. S. Hoffman, 2005, 126 min.

Sur le web : Mury Cécile, Mission : Impossible 3 de Cécile Mury, Télérama. URL :https://www.telerama.fr/cinema/films/mission-impossible-3,260332.php

26 septembre 2018

Battle royale de Kinji Fukasaku : ISSN 2607-0006

Battle Royale Official Blu-Ray Trailer - Cult Classic Movie (2000)

Semblablement à Hunger games, Battle royale met en scène, dans un Japon dysptopique, une classe de jeunes lycéens, tirés au sort, et cloîtrés sur une île, qui doivent se battre jusqu'à la mort. Il n'y aura qu'un seul survivant à la fin du massacre. Munis de collier émetteur, ils sont surveillés et tués s'ils ne respectent pas les règles pendant ces trois jours d'enfermement. Pourquoi sont-ils sur cette île ? Comment vont-il survivre ?

Si le principe est le même que dans Hunger games, la dénonciation est déplacée vers les conflits intergénérationnels et l'observation du comportement de jeunes gens dans une société restreinte. En effet, le film s'ouvre et se ferme sur la relation conflictuelle d'un professeur avec ses élèves et avec sa fille. De même, des flash-back évoquent la vie de certains des personnages comme le héros Shuya qui tire son courage des dernières paroles de son père. Certains décident de s'entraider, d'autres, plus individualistes, en profitent pour régler leur compte.

Ce survival est sanglant mais pas horrifique avec des morts nanardesques où malgré plusieurs salves de mitraillette, les personnages peuvent parfois se relever quelques minustes pour passer un coup de fil ou dire une dernière parole... Des déclarations d'amour naives s'intercalent entre deux tueries. Le film n'est pas mauvais mais il soulève moins de questionnements que dans Hunger games : alors que dans ce film, le peuple se soulève contre la tyrannie, ici, une fois la "battle royale" terminée, rien n'est remis en cause et le conflit entre générations n'est pas beaucoup évoqué. Apparemment, selon Pauline Croquet dans un article du Monde Pixels, le manga dont est inspiré ce film, présente une dimension politique, ce qui est moins visible dans le film.

Battle royale, de Kinji Fukasaku, Netflix, 114 mn, avec Takeshi Kitano, Tatsuya Fujiwara, 2000.

Sur le web : Croquet Pauline, "Manga iconique des récits de survie, "Battle royale" est réédité en France", Le monde Pixels, mis en ligne le 22 août 2018. URL : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/08/22/manga-iconique-des-recits-de-survie-battle-royale-est-reedite-en-france_5345036_4408996.html

Strauss, "Battle royale", Télérama. URL : https://www.telerama.fr/cinema/films/battle-royale,53958.php

20 octobre 2018

Les mauvais esprits de Johannesson : ISSN 2607-0006

LES MAUVAIS ESPRITS Bande Annonce (2018)

A l'approche d'Halloween, Nefflix propose de nouveaux films horrifiques dans son catalogue, notamment Les mauvais esprits dont parle avec justesse Le bleu du miroir. Après les films d'horreur mexicains (L'échine du diable de Guillermo del Toro, L'orphelinat de Bayona), espagnols ( Les autres d'Amenabar) ou britanniques ( La dame en noir de James Watkins), un Islandais, Olaf de Fleur Johannesson, propose une variation autour du thème de la maison hantée.

Angela et son frère Jackson font croire qu'ils sont des chasseurs de fantômes. Ils sont aidés dans leur arnaque par la copine de Jackson, Beth, et un ami, amoureux d'Angela, Elliot. Avec des bruits de portes qui grincent, des voix d'outretombe pré-enregistrés, ils arrivent à duper les gens désireux de renouver avec des morts. Progressivement, Angela perçoit des formes fantomatiques : sa mère, avant elle, avait été internée car elle avait des visions. La nouvelle mission d'Angela paraît particulièrement éprouvante avec la visite d'une maison où ont eu lieu des crimes d'enfants.

Des plans fixes de la maison, des couloirs, des escaliers, et des chambres, font penser qu'il va y avoir des apparitions mais elles ne sont jamais là où on les attend. Pourtant, le réalisateur a le bon goût d'éviter les jump scares à outrance et le gore. Si ce long-métrage ressemble à un téléfilm sans photographie particulièrement belle, Johannesson a utilisé un twist pour nous tenir en haleine. Les mauvais esprits n'est pas véritablement effrayant mais arrive à bien jouer sur les frontières du vrai et du faux, du réel et de la folie. Mais ce film est trop fourre-tout ( une partie est filmé en found footage, l'héritage de la folie, une intrigue amoureuse...) et trop impersonnel pour marquer les esprits.

Les mauvais esprits, de Johannesson, netflix, avec Florence Pugh, Celia Imrie, Ben Lloyd-Hugues, 25 oct 2018, 125 min

8 avril 2019

Minuscule, La vallée des fourmis perdues de Thomas Szabo et Hélène Giraud : ISSN 2607-0006

Bande annonce - Minuscule - La vallée des fourmis perdues (2014)

 "Il existe une très ancienne légende chantée tout l'été par les grillons et les cigales, l'épopée d'une coccinelle ayant combattu les fourmis rouges... Voici son histoire".

Des fourmis noires trouvent une boîte de sucre, laissée par un couple qui pique-niquait, dans une plaine aux allures de la comté de la Terre du Milieu. Une petite coccinelle, qui n'arrive pas à voler, les accompagne vers leur fourmilière. Mais chemin faisant, elles sont confrontées à des fourmis rouges.

La coccinelle-"Frodon" et la communauté de fourmis doivent aussi descendre un fleuve comme le hobbit descendant Auduin. Les fourmis "Uruk-hai" rouges font le siège de leur foumilière-"gouffre du Helm". Ce serait réducteur de faire croire que Minuscule est la transposition du  Seigneur des Anneaux  à l'échelle d'un monde minuscule. D'autres références - western, Star Wars - sont convoquées. A côté des aventures de nos héroïnes, de nombreux gags fourmillent créant une touche de comique. En outre, les insectes ne sont pas personnifiés mais l'absence de dialogue et les décors créent une immersion dans une nature colorée et poétique.

Dans le making-of ( 35 min), on apprend comment le film a été tourné, notamment les repérages des paysages dans le Mercantour, les reconstitutions en studio et ce qui a été créé en images de synthèse, la manière dont ont été conçue les insectes. Toute une partie est consacrée aux bruitages. Le travail est impressionnant !

Dans le minuscule livret du film, on nous rappelle les inspirations filmiques des réalisateurs ( Chaplin, Indiana Jones, Star Wars) et une double page concerne l'éco-attitude : " Le sujet étant la découverte du monde vivant, la production a choisi de s'engager dans une démarche responsable lors du tournage en prenant en compte l'impact de ses propres actions. Un long travail a été fait en amont pour avoir une empreinte écologique maîtrisée aux côtés des Parcs Nationaux, avec l'aide du proramme AGIR de la région PACA et accompagné par Eco Prod et l'outil Carbon' Clap  calculateur de carbone. Toute une série de points spécifiques ont été anticipés en préparation, ce qui a permis de réduire de façon importante l'incidence environnementale du tournage".

"Le film reflète la volonté partagée avec les Parcs Nationaux français de véhiculer des valeurs de respect et de partage, de sensibiliser à la fragilité de la nature et du petit monde qui nous entoure pour "naturellement" les protéger. L'ensemble des objets du films ont la même origine : la polution. La canette rouillée, la boîte d'allumettes, le pesticipe Butor les cotons tiges, les cure-dents ou encore les objets inombrables dans les réserves faites par les fourmis et la petite araignée noire... ces clins d'oeil subtils touchent notre inconscient et proposent une version singulière et originale du recyclage !"

Minuscule, La vallée des foumis perdues, Thomas Szabo et Hélène Giraud, 85 min, 2013

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