Une femme disparaît d'Hitchcock : ISSN 2607-0006
Une femme disparaît est un film d'espionnage décalé et charmant : le complot ne semble qu'un prétexte à mettre en scène des britanniques dans des situations les plus rocambolesques ! Dans une auberge des Balkans, des touristes débarquent après l'arrêt de leur train dû à une avalanche. Comme dans une comédie, nous faisons la connaissance de divers couples singuliers, des obsédés du cricket, un musicien et spécialiste de la danse folklorique - Gilbert Redman - qui dérange le soir tout l'hôtel, notamment notre héroïne, Iris Henderson... Le lendemain, La jeune femme capricieuse et hautaine repart vers Londres pour se marier et fait la connaissance d'une affable gouvernante qui l'aide car Iris a failli être assommée par un pot de fleurs. Lorsque Miss Froy, la gouvernante, disparaît, toutes les personnes du train nient l'avoir vu, du serveur du wagon-restaurant aux occupants du compartiment d'Iris. A-t-elle des hallucinations comme le sous-entend un éminent docteur ? Est-ce un complot comme Iris le prétend ?
Beaucoup de détails savoureux et comiques viennent pimenter cette histoire de disparition inquiétante et mystérieuse : deux vieux garçons qui mentent pour ne pas rater un match de cricket, un couple adultère qui dirait n'importe quoi pour rester discret, une religieuse portant des talons hauts, la gouvernante qui voyage avec son propre thé... L'enquête semble inextricable, car il faut ajouter à tout cela, un magicien, une fusillade, un détournement de train, des indices qui apparaissent et disparaissent, des témoignages contradictoires... Un train, une disparition, une enquête - avec un Gilbert comiquement et provisoirement déguisé en Sherlock Holmes - l'ambiance a le charme désuet des romans d'Agatha Christie... mais avec un humour très hitchcockien. Pas étonnant que ce film soit l'un des plus gros succès de la période anglaise Hitchcock : les personnages secondaires et les héros sont délicieux et malicieux, de même que l'humour des dialogues très enlevés, sans compter le fin mot de l'histoire d'espionnage complètement farfelue ! un film à découvrir absolument ici.
Une femme disparaît, Hitchcock, 1938, d'après le roman The Wheel Spins, Ethel Lina White, avec Margaret Lockwood, Michael Redgrave, 96 min
Autres films : La corde, Psychose, Mais qui a tué Harry ?,
L'avis de Miss Léo
Participation au challenge Hitchcock de Titine.