Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
1001 classiques
11 juin 2018

Trois visages de Panahi : ISSN 2607-0006

Trois visages Bande-annonce VO (2018)

Après l'excellent Taxi Téhéran, il faut aller voir le dernier film en compétition à Cannes de Panahi. Moins réussi, plus lent dans le rythme, Trois visages dépeint un Iran rural après avoir montré l'aspect urbain du pays dans son précédent film. Jafar Panahi, qui se met à nouveau en scène, et une actrice Behnaz Jafari ont reçu une vidéo d'une fille, Marziyeh, tournée sur un téléphone, se suicidant car on l'empêche de devenir comédienne. L'atrice bouleversée décide d'aller voir ce qu'il en est : est-ce un canular ? Est-ce une mise en scène de Panahi ou une mort réelle ? Au fil des rencontres, dans le road-movie qui l'emmène vers le petit village reculé, le réalisateur nous fait connaître la vie des paysans. On croise donc un mariage, on nous montre de loin le quotidien d'une ancienne actrice mais aussi un drame familial dû aux valeurs conservatrices de ses habitants...

Panahi aborde la vision du métier d'actrice, déconsidéré dans ces coins reculés, où elles sont considérées comme des "saltimbanques". Lorsqu'une fille prend une pelle pour proposer judicieusement d'agrandir la route, cela lui est refusé : elle déshonore l'agriculture ! Plusieurs thèmes - La condition des femmes, les coutumes, le cinéma - sont scrutés sous la caméra de Panahi et il évoque même le fait qu'il est assigné à résidence... Mais tout n'est pas noir dans ce film : l'appel de la mère de Panahi donne lieu à de véritables petites saynètes de comédie. Entre la fiction et le témoignage, Panahi nous montre un miroir de l'Iran, un peu lent parfois, mais c'est peut-être pour mieux déployer une certaine lumière et couleur de l'iran. Un film qui montre beaucoup d'inventivité lorsque l'on sait que le réalisateur a interdiction de tourner dans son pays !

Trois visages de Panahi, 2018, 100 min, avec Behnaz Jafari et Jafar Panahi

Autres films : Taxi Téhéran

Sur le web : Le bleu du miroir, Dasola

Alice Gancel, "cinérama : "trois visages" et " Volontaire", 7 juin 2018. URL : https://www.telerama.fr/cinema/cinerama-trois-visages-et-volontaire,n5683051.php

Sotinel Thomas, "Trois visages la grande évasion de Jafar Panahi", Le Monde cinéma, 6 juin 2018. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/06/06/trois-visages-la-grande-evasion-de-jafar-panahi_5310310_3476.html

Publicité
1 novembre 2018

Insidious de James Wan : ISSN 2607-0006

 INSIDIOUS - Bande annonce - VF

Comment bien fêter Halloween ? En découvrant un classique du film d'horreur ! James Wan est un réalisateur prolifique de films d'horreur. Il a notamment réalisé Insidious et sa suite, les Saw, et Death sentence. Le synopsis d'Insidious ressemble à celui de L'exorciste : une famille déménage lorsqu'elle pense que leur maison est hantée. En effet, leur fils Dalton tombe d'une échelle et dans le coma, sans qu'on trouve d'explications médicales. Le père est universitaire et fuit l'ambiance délétère de la maison. Quant à la mère, une compositrice, elle pense devenir folle lorsqu'elle voit des manifestations surnaturelles comme la trace d'une main ensanglantée sur le draps de son fils. Elle décide de faire appel à Elise, une médium qui leur explique que leur fils est hanté car il est capable de faire des voyages astraux. Ainsi, des morts cherchent à prendre possession du corps du garçon.

Quelques jump scares, une photographie grisâtre, des apparitions sont le lot de beaucoup de films d'horreur. En revanche, la présence de deux chasseurs de fantômes venus aider Elise donne une touche d'humour à ce long-métrage fantastico-horrifique. Avec leurs jouets transformés en détecteurs de présence de l'au-delà, leur comportement puéril, ils apportent un élément comique. De fait, le film n'est pas réellement effrayant mais les représentations des cauchemars et des "voyages astraux" apportent une atmosphère gothique dans ce film assez convenu. L'au-delà apparaît comme une immense maison lynchienne avec des personnages étranges créant le malaise. Moins spectaculaire que L'exorciste, ce film très classique dans son montage se regarde sans déplaisir.

Insidious : Chapitre 3 - Bande-annonce VF

Quant à Insidious chapter 3, Elise est à nouveau présente. Quinn, une jeune fille qui vient de perdre sa mère, vient la consulter pour entrer en contact avec elle. Mais elle a un accident de voiture qui la cloue sur une chaise roulante. Préquel d'Indisious et réalisé par Leigh Whannell, ce nouvel opus de la saga reprend le même synopsis, la même représentation de l'au-delà et les mêmes personnages.

Le rythme lent dessert ce film peu inventif où Elise prend une grande importance en luttant contre les forces démoniaques. A nouveau, le film gagne un peu d'intérêt grâce à la présence des deux chasseurs de fantômes, qui donnent une tonalité à la limite parodique à ce long métrage : " ils ont l'air ridicule", déclare le père de Quinn ! Ils désamorcent toute dimension trop effrayante.  Malgré un message sur le deuil, qui donne de la profondeur à un film qui en manque, l'ensemble reste passablement ennuyeux...

Insidious de James Wan, netflix, 112 min, Patrick Wilson, Rose Byrne, Ty Simpkins

Insidious : chapter 3, Leigh Whannell, netflix, avec Lin Shaye, Stephanie Scott, 98 min

Sur le web : Rauger François, "Insidious : une famille hantée par un corps astral", Le Monde, mis en ligne le 14 juin 2011. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/06/14/insidious-une-famille-hantee-par-un-corps-astral_1535666_3476.html

14 décembre 2022

mercredi de Tim burton: ISSN 2607-0006

clip danse scene/ Wenesday Adams

L'algorithme de netflix a parfaitement fait son travail dans Mercredi, série réalisée en partie par Tim Burton. Dans cette mini-série de 8 épisodes, sont mêlés les genres de la comédie horrifique, de la fantasy, du surnaturel, du teen moovies... auxquels s'ajoutent des références littéraires à Edgar Poe ( mais aussi à Mary Shelley, à Stevenson, à Sartre), des cours semblables à ceux d'Harry Potter, une scène de bal de promo ensanglantée comme dans Carrie de Brian de Palma et une enquête à la Enola Holmes etc... etc...

Mercredi Adams se comporte immoralement avec les autres adolescents. Elle est envoyée dans l'académie Nevermore où des meutres horribles effraient la petite communauté. Mercredi, aidée de la chose et de nouveaux amis, enquête dans une forêt hantée par une créature sanguinaire, un ancêtre fantôme, un terrible ennemi...

La série serait assez banale sans le personnage principal qui jette, sans jamais sourire, des répliques sarcastiques à souhait en se voyant envoyée dans cet "enfer dystopique". Mais comme Mercredi a déjà hiberné avec des ours, l'héroïne toujours sans sourire, réussit aussi bien à réparer des machines à café qu'à tuer des hommes revenus à la vie ! L'humour noir et le jeu de Jenna Ortega valent bien le binge watching de la série gothico-morbido-fantastico-modernisée Mercredi.

 Mercredi, Miles Milar, Alfred Gough, 8 épisodes de 47 min, avec Jenna Ortega

11 juillet 2023

Tout simplement de noir de Jean-Pierre Zadi : ISSN 2607-0006

En réalisant un documentaire sur Jean-Pierre Zadi, qui veut organiser une marche pour défendre les droits de l'homme noir, l'acteur qui joue son propre rôle s'interroge sur l'identité "noire". Comment définir un noir ? C'est selon lui, c'est un homme à la peau noire et aux cheveux crépus. Commence alors une série de gags car Jean-Pierre Zadi cherche à contacter des célébrités noires pour relayer sa marche, pour dénoncer le racisme, les clichés sur le racisme et le communautarisme.

N'est-ce pas sexiste que d'exclure les femmes noires ? les métisses peuvent-ils venir à cette marche ? Et les hommes blancs ? Jean-Pierre Zadi, rappeur et comédien, se présente à différents castings où on lui propose soit d'être un violeur de la banlieue, soit un esclave... mais on le trouve trop blanc pour jouer un tel rôle ! Une satire assez drôle est faite des réalisateurs, notamment  de l'opportuniste Fary, qui espère un césar en filmant un homoxesuel noir.

Cette comédie repose aussi sur l'autodérision dont fait preuve l'acteur principal, n'hésitant pas à se moquer de ses dents ou de sa jalousie pour Omar Sy. Une bonne comédie même si elle est parfois outrancière...

John Waxxx, Jean Pascal Zadi, Tout simplement noir, 2020

19 février 2010

Bright star de Jane Campion : ISSN 2607-0006

Bright Star de Jane Campion (Bande annonce VOSTFR)

"Tout objet de beauté est une joie qui demeure :/Son charme croît sans cesse, et jamais/Ne sombrera dans le néant." Ce sont les premiers vers prononcés par Fanny Brawne lorsqu'elle rencontre John Keats. Lentement, entre ces deux jeunes gens commencent à naître un amour impossible en raison de la pauvreté de Keats, puis de sa maladie.

Tout est sublime dans ce film extrêmement esthétique. On retient son souffle devant la force et la grâce de cet amour qui transparaît dans la poésie des lettres envoyées par Keats. Les paysages, accompagnant l'évolution des sentiments des deux jeunes héros, les champs jaunes de narcisses, la blancheur de la neige posée délicatement sur des branches noires, éblouissent par leur luminosité.  On se perd dans la contemplation de cette nature florissante ou hivernale.

Plus qu'un hommage aux vers de Keats ou au poète, Fanny est la véritable star de ce film. Eprise de mode, elle est, sous des dehors superficiels et insolents, une véritable créatrice de beauté. Ses robes style Empire saturent l'écran par leur élégance, leurs couleurs harmonieuses, leur extravagance. Volontaire, amoureuse passionnée, elle brave les conventions sociales qui empêchent son mariage avec le poète, mettant la passion au-dessus de la raison. Ce film est une ode à la beauté, magnifiquement incarnée par la véritable muse de Jane Campion, Fanny Brawne.

Publicité
29 juin 2011

Fragments d'un discours amoureux de Barthes : ISSN 2607-0006

Comme Mythologies ou Le degré zéro de l'écriture, les textes de Roland Barthes sont des réflexions, proche de l'essai mais tout en restant inclassables, surtout lorsque le sujet est aussi vaste que le discours amoureux. A travers 17 chapitres intitulés " Angoisse", " Atopos ", "Insupportable"*... Barthes étudie le comportement amoureux dans des romans célèbres ou des situations courantes. Car comment parler de la jalousie sans parler du narrateur proustien ou quel conte mieux que La bête et la Belle représente la quête de l'amour ?

" C'est donc un amoureux qui parle et qui dit..."

"Altération" : Ainsi pour aborder l'altération de l'image de l'autre dans un couple, selon Barthes, elle se fait par le langage. En prenant l'exemple proustien justement, il montre comment le langage d'Albertine crée une répulsion chez le narrateur. " se faire casser le pot" crée une réaction horrifiée chez Marcel. "Jalousie" : A partir de la définition du Littré, l'auteur analyse le thème de la jalousie dans Les souffrances de Werther, autre grand amoureux de la littérature allemande. L'écriture de Barthes est poétique tout en étant émaillée d'images concrètes : la course amoureuse est comme une course de mouche selon l'auteur ! "Rencontre" : En ce qui concerne la rencontre amoureuse, Barthes évoque le célèbre passage entre Bouvard et Pécuchet où chacun a l'intime conviction de reconnaître et de connaître l'autre...

Les essais se prêtent moins bien à l'écoute pour la simple raison qu'ils demandent beaucoup plus d'attention.  A ne pas écouter donc, en faisant mille choses, et même avec une attention raisonnable, on a tendance à réécouter certains passages. La voix du lecteur est très importante, car si on réagit d'une manière épidermique à certaines voix, on n'a plus envie de l'écouter, ce qui n'est pas le cas de Luchini. En fait, qu'on aime ou qu'on aime pas son timbre de voix, la lecture reste agréable et sa conviction nous entraine dans ce texte hybride dédié à l'amour. Retrouve-t-on le souvenir de nos années enfantines où on se laissaient bercer par la voix de nos parents ? toujours est-il qu'écouter les livres reste de vrais instants de plaisir...

Fragments d'un discours amoureux de Barthes, 1h10,

Merci Audiolib pour ce partenariat.

* Edit du 1/07 : ce sont des extraits, le texte n'est pas intégralement reproduit.

4 juillet 2011

Aux frontières du fantastique de Gérard Caillat : ISSN 2607-0006

Est-ce que la science-fiction vous intéresse ? Ce documentaire en 3 chapitres vous permettra d'aborder les rivages étranges de la science-fiction, analysant quelques grands thèmes et grands mythes de la SF en images. Il n'est pas forcément et seulement destinés aux amoureux de la SF car les films sont souvent des grands classiques ou cultes qu'on prend plaisir à revoir et certains piquent notre curiosité...

En outre, les extraits significatifs mais courts et les analyses très superficielles font de ce documentaire davantage une introduction à ce genre qu'un travail très approfondi. Voici une agréable plongée dans des mondes terribles imaginés par des auteurs et des réalisateurs. Voilà quelques thèmes, longue énumération non exhaustive, pour ce billet informatif, une sorte de compte-rendu :

Aux frontières du fantastique, documentaires de Gérard Caillat, Thomas Briat, Pierre-Henry Salfati, 2007, 2h36.

 Chapitre 1 : mi-homme, mi-bête

Perrault dans le conte du Petit chaperon rouge symbolisait l'animalité de l'homme sous la forme d'un loup. Ce mythe est aussi développé dans les films comme Wolf (Mike Nichols- 1994) ou Le loup garou de Londres ( John Landis- 1891). L'animal représente souvent une menace pour l'homme, qui a toujours peur que la nature reprenne ses droits : on pense aussi bien aux oiseaux de Hitchcock (1963) qu'aux dents de la mer (Spielberg 1975) et Jurassik Park (Spielberg 1993).  Voici quelques autres films de métamorphoses animales ou humaines : La mouche (Cronenberg, 1986), Docteur Jekill et Mister Hyde,(1941-Fleming), Alien (R. Scott, 1979), Starship trooper,(Verhoeven, 1997), King kong (Jackson, 2005), Batman le retour...

Darwin dès le XIXe siècle proposait ses nouvelles thèses avec l'évolutionniste qui remettait en cause le créationnisme. La métamorphose ne se fait pas seulement dans le sens de l'homme vers l'animal mais parfois c'est l'animal qui devient presque humain : Pierre Boule exploite les idées de Darwin mais en sens inverse avec la planète des singes. On retrouve ce thème dans L'enfant sauvage (Truffaut) et dans le mythe de l'homme sauvage idéalisé à travers l'image de Tarzan (Greystoke)... Mais finalement, c'est l'homme qui se révèle être le pire des prédateurs.

Chapitre 2 : "Machines humaines" :

Avec les progrès technologiques, la peur d'une domination des machines envahit la littérature et le cinéma. D'abord considérés et créés pour être des esclaves, finalement les rôles semblent s'inverser dans Les temps modernes (Chaplin,1936).

Le rêve de l'homme est de reproduire un être humain, d'être un démiurge lui aussi : Frankenstein (Whale) en est un exemple et Pinocchio est un autre mythe où l'homme cherche à animer la matière. Peu à peu, les machines prennent l'apparence des humains : les "replicants", terme qui apparaît pour la première fois dans le film Blade Runner (R. Scott, 1982), sont des robots à visage humain. Mais l'homme va-t-il à sa destruction ? Et si la machine surpassait son créateur ? C'est ce que montre un film comme Terminator (J. Cameron, 1985); la révolte des machines est aussi le thème de 2001 l'odyssée de l'espace (Kubrick, 1968). Autres films avec des androïdes : Star War (Lucas, 1999), Metropolis (Lang, 1927), Robocop  (Verhoeven, 1987), Existenz (Cronenberg, 1999), Tron (Lisberger, 1982), Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol, 1997), A.I. Intelligence artificielle (Spielberg, 2001)...

Chapitre 3 : "Les vivants et les mort"* :

La mort est une fatalité qui fascine l'homme et qui devient l'un des sujets de prédilection du cinéma. Paradoxalement le cinéma confère une immortalité à la mort même. Les auteurs exploitent parfois l'au-delà de la mort soit avec les morts-vivants (Beetlejuice, 1988 de Tim Burton, La nuit des morts-vivants de Romero, 1968, Evil dead 3 de Sam Raimi,1981), soit avec les vampires (Entretiens avec un vampire de Neil Jordan, 1994, Nosferatu de Murnau, 1922, Le bal des vampires, Polanski,1967).

Le mythe faustien repousse lui aussi les limites de la mort avec le pacte avec le diable comme dans Le portrait de dorian Gray d'Oliver Parker. D'autres mettent en scène le spiritisme et les esprits : Shining, (Kubrick, 1980), L'exorciste (1973, Friedkin), Rosmary Baby (Polanski), Spleepy Hollow,(Tim Burton, 1999) . Autres films : Psychose (Hitchock ), Le sens de la vie (Monty Python), Le diable de Russel...

31 octobre 2011

Halloween party : ISSN 2607-0006

La Nuit des Morts Vivants - Trailer

Véritable classique du film d'épouvante, La nuit des morts vivants reste un chef d'oeuvre du genre. Commençant dans le cynisme - Johnny se plaint de devoir aller sur la tombe de son père dans un cimetière reculé - et dans la plaisanterie, la vie de Barbara et de son frère Johnny tourne au cauchemar lorsqu'un inconnu tue ce dernier. Aussitôt Barbara trouve refuge dans une maison où elle fait la rencontre de Ben ainsi que d'une famille et d'un couple.... Vont-ils survivre à l'attaque des morts vivants ? 

Ce film souffre d'une certaine lenteur et certaines scènes paraissent très longues - notamment lorsque Ben cloue les fenêtres, chacune est montrée en gros plan, heureusement que cette maison ne comporte pas cent fenêtres -, cependant le suspense est bien maintenu, et la tension peu à peu devient plus opressante : c'est un huis clos étouffant où finalement s'affronte Ben qui est courageux et un père de famille individualiste et égoïste. La fille de ce dernier a été mordue par un de ces morts vivants : que va-t-il advenir d'elle ? Fait remarquable pour l'époque, le personnage principal est noir, ce qui était plutôt rare, et ce qui a donné lieu à certaines interprétations politiques, comme une critique de la ségrégation raciale. Romero a réussi à créer, avec une économie de moyens, une atmosphère angoissante qui va être un jalon pour nombre de films.

La nuit des morts vivants, de George Roméro, 1970, avec Duanes Jones et Judith O'Hara.

vu aussi par Mélodie.

Evil Dead 3(Army Of Darkness) "S-smart end"

Sorte d'antihéros, Ash est aspiré dans le passé - ainsi que sa tronçonneuse - et se retrouve projeté dans l'Angleterre du XIVeme. Pour revenir dans son temps, il doit retrouver le Nécronomicon : malheureusement, lorsqu'il le trouve enfin après moults péripéties loufoques, la formule étant mal prononcée, il va devoir affronter une armée de squelettes.

C'est une parodie réjouissante à laquelle se livre Sam Raimi, le comique provenant essentiellement des anachronismes et des mouvements de caméras. Pendant qu'Ash harangue la foule pour les inciter à combattre l'armée des ténèbres, son discours se transforme en discours publicitaire pour les produits du magasin où il travaillait : " chez prixbas, les prix sont bas" ! Admirez la teneur hautement intellectuel de ce discours argumentatif ! Cependant, si l'horreur est tourné en dérision ainsi que l'histoire d'amour, quelques scènes comme le réveil de l'armée de squelettes est particulièrement réussie au niveau esthétique. Un film réjouissant par son comique franc, à la manière de Shaun of dead E. Wright !

Dead Evil III, L'armée des Ténèbres, Sam Raimi, avec Bruce Campbell, 1h36, 1994.

Halloween (2007 - Rob Zomie - bande annonce VF )

"Les crimes de Michael Meyers marqueront les esprits", dit un journaliste, couvrant d'affreux meurtres survenus à Haddfonfield, un 31 Octobre. Michael Meyers, à peine âgé de 10 ans a massacré presque toute sa famille. Le masque, des crimes sanglants, des bimbos : on retrouve les codes imposés du genre, c'est-à-dire horreur, violence et sexe.

Cependant,le film de Rob Zombie échappe au grotesque involontaire par la manière de filmer la naissance de ce monstre en montrant une Amérique sombre, dans le portrait de la famille de Michael avec un beau-père ivrogne et violent, une mère strip-teaseuse, les brimades des autres enfants... Inversement, plus tard, quand Michael réussi à échapper de l'asile en faisant un véritable massacre, c'est dans un milieu de riches bourgeois qu'il évolue marquant ainsi un contraste entre la futilité des préoccupations d'une Amérique moyenne et la sauvagerie des meurtres. Au delà du contexte d'Halloween, c'est donc aussi une histoire de tueur en série. Un film plutôt réussi dans le genre...

Halloween, Rob Zombie, 2007, avec Scout Taylors Campton, 1h46.

vu aussi par Lou. Participation au challenge Halloween de Lou et Hilde.

13 décembre 2011

Création de Jon Amiel : ISSN 2607-0006

Bande Annonce de Création de Jon Amiel

Création de Amiel est une biographie de Darwin ( biographie sur le site Larousse) assez curieuse : le réalisateur a choisi de filmer un moment capital de la vie de Darwin, le moment où il écrit son livre révolutionnaire, De l'origine des espèces, alors qu'il est en proie au chagrin causé par la mort de sa fille. Curieux, ce film l'est à plusieurs titres. "la religion comme ciment de la société" est un propos très développé à travers les conflits entre Darwin et sa femme, très croyante. "Vous avez tué dieu", lui dit Thomas Huxley : c'est un Darwin en conflit avec lui-même qu'on nous montre, hésitant entre les valeurs d'une société et la publication d'un livre qui viendrait tout remettre en cause.

" La nature sélectionne pour sa survie" :

Plus étonnant est la manière dont le réalisateur a choisi de montrer la douleur de Darwin à ce moment capital de sa vie. La mort de sa fille l'a complètement bouleversé. Le réalisateur J. Amiel mêle souvenirs et présent, réel et irréel, pour illustrer les doutes et la maladie de Darwin, subissant aussi une crise conjugale, choix d'ailleurs des plus discutables : Amiel dramatise et tombe dans le pathos là où il aurait pu davantage développer le travail scientifique de Darwin, ses pensées et ses opinions étant magnifiquement illustrées par des flash-backs ou par des gros plans accélérés sur la nature...

Dommage que, dans cette magnifique reconstitution, visuellement très réussie, la fiction débridée prenne le pas sur la réalité, la vie personnelle sur l'oeuvre...

Création, Jon Amiel, 1h43, 2009, avec Paul Bettary, Jennifer Connely...

challenge "back to the past" organisé avec Lou.

18 avril 2012

Mon oncle de Tati : ISSN 2607-0006

 

 


BANDE-ANNONCE MON ONCLE JACQUES TATI 1958 TRAILER HQ

 Depuis cet hiver 1895, avec L'arroseur arrosé des frères Lumières, le cinéma ne cesse de décliner l'univers du burlesque et de la farce. Buster Keaton et Charlie Chaplin excellaient dans le gag. Mais si Chez Chaplin, le comique se double d'une satire violente qu'elle soit sociale - La ruée vers l'or - ou qu'elle soit politique - Le dictateur -, Jacques Tati, lui, reste en dehors de tout engagement. Au premier abord, par sa critique humoristique de la modernité dans Mon oncle, J. Tati apparaît plutôt réactionnaire... Et pourtant son personnage semble chercher davantage à s'adapter à ce monde modernisé qu'à le bouleverser. Reconnaissable à son parapluie, son imperméable, sa silhouette longiligne et sa gestuelle maladroite, le fameux "oncle" ne cesse de désorganiser l'ordre établi.

Incapable de trouver un travail - avec un clin d'oeil Aux temps modernes de Chaplin -, il n'a de cesse de faire rire de son comportement décalé. Dans Mon oncle, les gags se multiplient autour de cette opposition entre l'esthétique "Bauhaus" et industrielle incarnée par la famille Arpel et son quartier... De la mécanique du rire, des récurrences de scènes, de lieux, des constrates naissent aussi un monde presque surréel : l'esthétique très marquée années 60 lui confère même un charme suranné.

Comme ses prédécesseurs, les dialogues sont peu importants chez Tati mais le bruit y a une place majeure : utilisé en point d'ancrage, véritable actant de son film, caractérisant le personnage, le bruit symbole de la modernité envahit tout cet univers en mutation. En revanche, les gestes, les mouvements, l'agitation des corps jusqu'à l'hystérie envahissent l'écran pour créer un comique certain. Avec ce réalisateur, ça passe ou ça casse... La méticulosité de Tati qui post-produit tout et son personnage original font de Tati un grand réalisateur mais en deçà d'un Chaplin... et ça donne envie de visionner Eraserhead de David Lynch dont les thématiques et les procédés sont très proches...

Mon oncle, Tati, 1h50, 1958.

22 avril 2012

Titanic de Fellowes : ISSN 2607-0006


Titanic 2012 TV Series Trailer

"L'insubmersible" Titanic coulait dans des sombres eaux glacées il y a exactement cent ans. Titanic de J. Fellowes n'est pas aussi remarquable que Downton Abbey. Certes, les costumes d'époque, les reconstitutions, les querelles religieuses contemporaines, la nette démarcation entre les classes sociales sont extrêmement bien rendus : c'est visuellement superbe, tout comme Gosford park ou Downton Abbey. Mais c'est justement trop ressemblant, un peu comme une réplique de ses films, mais transposée sur le Titanic. Seule une ou deux scènes de la salle des machines, et le naufrage final nous rappellent le contexte. Les dialogues sont assez plats, se composant essentiellement de commérages de langues de vipère. Tout le monde a l'air assez indifférent au naufrage, seul compte pour eux leurs sentiments, ressentiments. Chacun est préoccupé par ses amours, ses problèmes d'argent ou d'égo....

Si on prend plaisir à se promener d'une classe sociale à l'autre, à admirer le luxe des premières classes, il est assez peu question du Titanic, bien qu'étant la première grande catastrophe de la modernité. On reste tout de même ébloui par la manière dont J Fellowes sait peindre la société de l'époque, le mépris pour les troisièmes classes et la haine des étrangers...

Pour compléter votre intérêt pour le sujet "C dans l'air, le Titanic 100 ans de fascination" et Xenius, se penchent sur l'énigme du Titanic, des différentes manifestations actuelles commémorant cet événement, des changements apportés notamment dans les normes de sécurité, les raisons scientifiques de ce naufrage. Le Titanic, la véritable histoire est un docu-fiction qui insiste sur les aspects techniques du naufrage, la question des portes étanches, des raisons du naufrage... Malheureusement, la présentation sous forme de docu-fiction avec reconstitution des témoignages des survivants décrédibilisent ce documentaire, qui est par ailleurs remarquablement didactique. Le Titanic aurait-il pu éviter cette catastrophe ? Pourquoi cette tragédie a tant marqué les esprits ? Alicia nous parle du Titanic insubmersible de Gordon korman, Allie de Voyage mortel de H. Brewster du Titanic de Richard D. Nolane et Lou de Cent ans, les enfants du Titanic. Vous trouverez aussi un article très détaillé sur Wikipédia et une interview du réalisateur sur Télérama.

Fellowes, Titanic, mini-série, voir ici.

Autres séries : Downton abbey

"Le Titanic, la véritable histoire", Richard Dale, 2011, 90 min.

Challenge back to the past organisé avec Lou.

11 juin 2012

Nicholas Nickleby de Douglas Mcgrath : ISSN 2607-0006

NICHOLAS NICKLEBY - Bande-annonce VO

Même sans avoir lu l'oeuvre de Dickens ( biographie sur le site Larousse), on prend beaucoup de plaisir à regarder ce film très dickensien justement ! Tout d'abord, on a la mise en scène des bas-fonds de Londres mais surtout d'une école mettant en scène les misères des orphelins, de pauvres enfants sous la coupe d'un précepteur cruel (Squeers) répugnant et complètement immoral. Quand on pense que Albert Wolff se plaignait de la" bas-fondmanie" qui régnait chez les naturalistes, qu'aurait-il dit en voyant les misérables de Dickens ! Les méchants chez Dickens le sont toujours de manière hyperbolique : à part Squeers, il y a aussi l'oncle de Nicholas Nickleby qui est l'incarnation du mal et d'une rare avarice, cherchant à faire tomber toujours plus bas moralement les personnes qu'il fréquente. Il prend plaisir à soumettre sa nièce à des humiliations, à envoyer son neveu chez l'horrible Squeers, après la mort de leur père et de leur ruine... Il n' a qu'un but dans sa vie, avilir les gens.

Fort heureusement, Dickens avait beaucoup d'humour et le réalisateur en a tenu compte. C'est sur un tempo allègre que commence le film, sans compter de nombreux rebondissements comme des enlèvements, des retournements de situations incroyables et nombreux... Si certaines scènes sont pathétiques comme la mort d'un personnage sympathique, d'autres sont complètement loufoques : si vous avez envie de savoir quelle est l'histoire de la famille poney dont le poney père est alcoolique, de découvrir une ambiance shakespearienne - car Nicholas fera partie un temps d'une troupe ambulante - avec un Roméo voulant à tout prix faire une danse écossaise, ou de connaître l’imbroglio d'un ancien amant ( qui avec son frère ressemble fort à des Tweedledum et Tweedledee carrolliens) éconduit qui vient en aide à la fille de son amante tout en le cachant au père... Vous devez à tout prix regarder Nicholas Nickleby qui filme la destinée d'un jeune homme à travers toutes les vicissitudes de la vie et qui n'est jamais ni tout à fait une tragédie, ni tout à fait une comédie. Un film réjouissant - sans compter la beauté du Yorkshire - , qui donne envie de lire cette oeuvre de Dickens.

Nicholas Nickleby, Douglas McGrath, 2004, 132 min, avec Charlie Hunnam, Romola Garai, Christopher Plummer, Jamie Bell.

Challenge back to the past organisé avec Lou.

8 septembre 2012

La loi du silence d'Hitchcock : ISSN 2607-0006

La Loi du Silence - Bande Annonce Officielle (VOST) - Alfred Hitchcock / Montgomery Clift

Imaginez un prêtre, Michael Logan, à qui on confesse le meurtre d'une personne qu'il connaît, l'avocat Villette, qui fait chanter une femme qu'il aimait avant d'être prêtre. Lorsqu'une enquête s'ouvre, imaginez le silence du père Logan à cause du secret de la confession. Imaginez aussi ses tourments lorsqu'il est arrêté pour ledit crime parce que des témoins ont vu un homme en soutane proche du lieu du crime et que cette soutane est retrouvée dans les affaires de M. Logan. C'est l'intrigue de de La loi du silence - titre original : I confess - réalisé par Hitchcock qui s'est inspiré d'une pièce française Nos deux consciences de Paul Anthelme.

Évidemment le suspense est à son comble : Hitchcock excelle dans l'art des faux-semblants, des coupables innocents et l'art de créer une attente insoutenable. Le père Logan va-t-il être condamné à mort ? Comment prouvera-t-il son innocence ? Surtout que toutes les preuves l'accablent, de même que les divers témoignages : il est souvent filmé en plongée comme écrasé par son secret et sa culpabilité. Quelle attente angoissante ! Ce film repose entièrement sur le jeu d'acteur de M. Logan incarné par Montgomery Clift. Ses peurs, ses doutes se lisent sur son visage. Pourquoi la critique de l'époque parle-t-elle de la "retenue habituelle" de cet acteur ? Il laisse véritablement transparaître divers sentiments... C'est un film plus sombre que les autres Hitchcock car aucun humour n'atténue le dramatique de la situation même si un flash-back insère la romance de Michael avec une jeune femme. Comme ses films précédents, c'est encore un excellent Hitchcock. Pour l'anecdote, la femme d'Otto Keller, jouée par l'actrice Dolly Haas, est une ancienne comédienne allemande très célèbre qui a arrêté sa carrière pour suivre son mari aux Etats-Unis. Elle reprend du service exceptionnellement pour le célèbre réalisateur....

La loi du silence, Hitchcock, 1953, 95 min, avec Montgomery Clift, Anne Baxter.

Autres films : La corde, Psychose, Mais qui a tué Harry ?; Une femme disparaît,

Participation au challenge Hitchcock organisé par Titine. Son billet sur "La loi du silence ici.

24 juin 2012

An education de Lone Scherfig : ISSN 2607-0006

une education bande annonce VF

 Quel biopic bien réalisé ! Quelle gageure réussie ! Pourquoi parler de gageure ? Lorsque la journaliste Lynn Barber livre en une douzaine de pages un moment de sa vie qu'elle a longtemps tenu secret, le romancier Nick Hornby métamorphose cette petite histoire biographique en scénario vivant et impertinent. Si l'histoire est somme toute assez convenue, l'interprétation des acteurs est réussie. Sous la pluie, un jour, une lycéenne Jenny rencontre un bel homme séduisant et riche (Jack) dont elle ne tarde pas à tomber sous le charme. Entre la vie ennuyeuse de ses parents et les soirées jazz, entre sa vie de lycéenne terne et les amis éblouissants et frivoles de son nouvel ami, entre une vie d'étudiante à Oxford et des virées à Paris, Jenny a vite fait son choix ! "l'action fait le personnage", comme dirait le professeur de littérature de Jenny et c'est dans un tourbillon que nous emporte les personnages.

La réalisatrice a réussi une jolie peinture de l'Angleterre des années 60, notamment en filmant le milieu petit bourgeois très conservateur, économe et antisémite... bien incarné dans le personnage du père de Jenny, Jack ( Alfred Molina), qui pense que prendre une année sabbatique après le lycée, c'est être un "blouson noir" ou un "juif errant". De facture très classique, on nous livre aussi de jolis portraits très humains, parfois lâche (David), reconnaissant leurs erreurs et leurs faiblesses ( Jack)... C'est toute une nouvelle époque qu'on nous montre avec non plus le dilemme entre le mariage d'amour ou d'argent mais le choix entre des études et se marier... C'est peut-être bien pensant mais c'est aussi bien pensé...

An education de Lone Scherfig, 2010, avec Carrey Mulligan et Peter Sarsgaard, 1h35.

Vu par Lou, et Dasola qui n'a pas aimé...

13 juillet 2012

84 charing cross road de David Jones : ISSN 2607-0006

Je venais à peine de tourner la dernière page du recueil de correspondances de H.Hanff que Théoma proposait de faire voyager l'adaptation... Ayant tellement apprécié le ton et la personnalité si chaleureuse de l'auteur, j'ai bien évidemment eu envie de voir ce film bien que La duchesse de Bloomsbury - second livre des aventures londonniennes de Hélène H. - m'ait paru paradoxalement bien décevant à cause du ton bougon et snob de la narratrice et en même temps attrayant, car c'est une délicieuse cicerone érudite... Mais revenons à notre film qui débute par l'achat d'un livre...

Théoma conseille scones, plaid et thé pour voir ce film surrané ; et effectivement, on retrouve la même ambiance que dans les lettres de Hélène et de ses destinataires vivant dans le Londres d'après guerre. Quel plaisir de retrouver nos épistoliers ! Si A. Hopkins incarne très bien un Mr Doel "modeste", au flegme britannique, Anne Bancroft me paraît un peu moins appropriée pour jouer la vivacité et l'ironie de Hélène Hanff en en faisant trop. Mais David Jones arrive tout à fait à redonner vie aux protagonistes et donne une place de choix aux lettres, les lettres étant lues intégralement et s'intégrant très naturelllement au scénario : c'est d'ailleurs un tour de force d'adapter une correspondance et de remplir ainsi les blancs... Le seul élément qui m'a paru superflu est les appartés aux spectateurs : ces adresses aux spectateurs semblent peu naturels. L'intrigue est légère mais l'amour des livres et cette relation épistolaire rendent émouvante cette histoire atypique. C'est un vrai plaisir de retrouver Hélène Hanff pour qui a aimé la vivacité de sa prose...

84 charing cross road, David jones, avec Anne Bancroft et Anthony hopkins, 95 min.

27 août 2012

Une femme disparaît d'Hitchcock : ISSN 2607-0006


Une femme disparaît est un film d'espionnage décalé et charmant : le complot ne semble qu'un prétexte à mettre en scène des britanniques dans des situations les plus rocambolesques ! Dans une auberge des Balkans, des touristes débarquent après l'arrêt de leur train dû à une avalanche. Comme dans une comédie, nous faisons la connaissance de divers couples singuliers, des obsédés du cricket, un musicien et spécialiste de la danse folklorique - Gilbert Redman - qui dérange le soir tout l'hôtel, notamment notre héroïne, Iris Henderson... Le lendemain, La jeune femme capricieuse et hautaine repart vers Londres pour se marier et fait la connaissance d'une affable gouvernante qui l'aide car Iris a failli être assommée par un pot de fleurs. Lorsque Miss Froy, la gouvernante, disparaît, toutes les personnes du train nient l'avoir vu, du serveur du wagon-restaurant aux occupants du compartiment d'Iris. A-t-elle des hallucinations comme le sous-entend un éminent docteur ? Est-ce un complot comme Iris le prétend ?

Beaucoup de détails savoureux et comiques viennent pimenter cette histoire de disparition inquiétante et mystérieuse : deux vieux garçons qui mentent pour ne pas rater un match de cricket, un couple adultère qui dirait n'importe quoi pour rester discret, une religieuse portant des talons hauts, la gouvernante qui voyage avec son propre thé... L'enquête semble inextricable, car il faut ajouter à tout cela, un magicien, une fusillade, un détournement de train, des indices qui apparaissent et disparaissent, des témoignages contradictoires... Un train, une disparition, une enquête - avec un Gilbert comiquement et provisoirement déguisé en Sherlock Holmes - l'ambiance a le charme désuet des romans d'Agatha Christie... mais avec un humour très hitchcockien. Pas étonnant que ce film soit l'un des plus gros succès de la période anglaise Hitchcock : les personnages secondaires et les héros sont délicieux et malicieux, de même que l'humour des dialogues très enlevés, sans compter le fin mot de l'histoire d'espionnage complètement farfelue ! un film à découvrir absolument ici.

Une femme disparaît, Hitchcock, 1938, d'après le roman The Wheel Spins, Ethel Lina White, avec Margaret Lockwood, Michael Redgrave, 96 min

Autres films : La corde, Psychose, Mais qui a tué Harry ?,

L'avis de Miss Léo

Participation au challenge Hitchcock de Titine.

19 juin 2012

L'avare, adapté par Girault : ISSN 2607-0006


L'avare bande-annonce

Harpagon est devenu une antonomase : il désigne un avare... créé par Molière. Ledit Harpagon est obnubilé par sa cassette contenant 10 milles écus, au point d'en être mal habillé et de vouloir obliger ses enfants à se marier par intérêt ; sa fille Elise à un vieux barbon qui accepte une mariée sans dot et son fils à une vieille fausse douairière, très riche mais aussi très laide. Ce personnage caricatural et ridicule est incarné par Louis de Funes qui ne se prive pas de ses habituelles mimiques... avec un excès qui finit par enlever l'aspect désopilant qu'a ce personnage au premier abord.

La mise en scène oscille entre un grotesque burlesque avec arrachage de cheveux véritable - le texte moliéresque est pris à la lettre -  et un aspect plus littéraire avec des passages de l'Avare sur les murs de la maison du vieux pingre, ou l'apparition du roi assistant à la scène comme dans la tradition des théâtres du XVIIeme siècle. Si le texte est respecté à la lettre, et on ne peut que louer cette bonne intention, de nombreuses scènes farcesques sont rajoutées comme une nonne poursuivant notre avare pour avoir la pièce de sa quête, ou le vêtement en paon lorsque Harpagon fait la cour à Mariane... Je crains que la diction très rapide des personnages ne rende difficilement compréhensible les paroles des personnages, pour qui n'a pas lu la pièce, et l'aspect comique est excessivement développé au point de faire rire de manière sarcastique à la énième grimace de Funes.

L'avare de Jean Girault reste un diversement qui manque de subtilité, même si certaines scènes sont vraiment drolatiques avec des valets rasant les murs pour ne pas montrer leur haut de chausse troué... ou un Harpagon se tenant la main pour s'empêcher de se voler et s'apercevant que c'est sa propre main... Quelques clins d'oeil sont réussis, les apartés sont bien mis en scène, le tout est enlevé mais manque singulièrement de finesse...

 Molière, L'avare, GF.

L'avare, Jean Girault, avec Louis de Funes, 1980, 1h57.

Challenge "en scène" de Bladelor.

 

3 septembre 2018

Incendies de Denis Villeneuve : ISSN 2607-0006

Film annonce français INCENDIES.mov

Avant de réaliser Blade runner 2049 ou les excellents Premier contact, Prisoners, Enemy, ou Sicario, Denis Villeneuve a adapté Incendies une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad ( né au Liban).  A la mort de leur mère Nawal Marwan, son patron qui est notaire, Jean Lebel, lit le testament devant ses deux enfants. Les jumeaux, Simon et Jeanne, reçoivent deux enveloppes à remettre à leur père qu'ils croyaient mort et à leur frère, dont ils ne connaissaient pas l'existence. Si les jumeaux ne retrouvent pas leur famille, ils ne pourront pas donner de pierre tombale à leur mère. 

Le film retrace le drame d'une famille déchirée par la guerre. Jeanne part du Canada pour aller au Moyen-Orient où vivait sa mère, avant son exil, pendant une guerre civile qui opposaient les Chrétiens et les Musulmans. Là, elle va découvrir de nombreux secrets familiaux.

La construction atypique ne cesse de déconstruire cette histoire aussi cahotique que celle de de Nawal. Plusieurs Flash-back montrent sa jeunesse et ses difficiles débuts dans la vie marquée par l'horreur de la guerre. De nombreux gros plans soulignent les émotions intenses des personnages mais aussi des indices concernant le premier fils de Nawal que les jumeaux doivent chercher. Plusieurs titres fractionnent le film - "La femme qui chante", " Nahad", "Chamseddine"... - en lien avec le genre d'une pièce théâtrale mais ausi les pièces d'un puzzle, qui se remettent en place pour nous conduire au bout de la quête.

Cette enquête et quête identitaire tragique - beaucoup d'éléments renvoient à la tragédie d'Oedipe - est accompagnée de la mélancolique musique de Radiohead ( You and whose army, ci-dessous) et nous fait ressentir avec intensité cette histoire. Un excellent film à voir...

Incendie de Denis Villeneuve, Netflix, 2010, avec Lubna Azabal, Maxim Gaudette, Rémy Girard, Mélissa Désormeaux-Poulin, 2h10

autres films : Premier contact, Ennemy, Prisoners

Radiohead - You and Whose Army

18 mars 2019

La neuvième vie de Louis Drax d'Alexandre Aja : ISSN 2607-0006

The 9th Life of Louis Drax (Jamie Dornan, Aaron Paul, Sarah Gadon, Aiden Longworth)–Official Trailer

La neuxième vie de Louis Drax mêle plusieurs influences pour créer un film prenant même s'il reste en dessous de certains modèles du genre comme Le labyrinthe de Pan de G. del Toro ou Quelques minutes après minuit de Bayona. Ce long-métrage est l'adaptation d'un livre de Liz Jensen.

Débutant de manière burlesque, la voix off de Louis, un petit garçon, narre comment plusieurs accidents ont failli lui coûter la vie. A huit reprises, il a frôlé la mort ! Electrocution, chute, accidents ont jalonné sa vie. Lors de son anniversaire, il tombe d'une falaise et son père disparaît, ce qui le rend suspect aux yeux de la police. Tombé dans le coma, sa mère veille sur lui, de même qu'un neurologue (incarné très platement par Jamie Dorman, qui semble devoir jouer toujours le même type de rôle). Des flash-back de la vie de Louis finissent par reconstituer les évéments dramatiques. Le père de Louis est-il un assassin ?

 A la fois hitchcokien - cette fois-ci, ce n'est pas une femme qui disparaît mais un homme - et fantastique, le scénario parvient à bien allier ces deux éléments à l'enquête policière. Si l'on peut faire un rapprochement avec les films de Guillermo del Toro et J. A. Bayona, c'est parce que le monstre n'est ici que la métaphore des peurs de l'enfant, qui n'arrive pas à surmonter un drame. Il incarne à la fois l'imaginaire enfantin et un traumatisme.

Scénaristiquement bien construit, la tension ne retombe jamais. Sous des dehors de conte fantastique, La neuxième vie de Louis Drax cache des aspects plus profonds qu'il n'y paraît et aborde un domaine psychologique intéressant.

La neuvième vie de Louis Drax, Alexandre Aja, Netflix, 2017, 1h48, Aiden Longworth, Jamie Dornan, Sarah Gadon.

Sur le web : Douaire Samuel, " La neuxième vie de Louis Drax" d'Alexandre Aja : terrifiant et merveilleux" Télérama, mis en ligne le 24 juin 2017. URL : https://www.telerama.fr/cinema/la-9e-vie-de-louis-drax-d-alexandre-aja-terrifiant-et-merveilleux,159907.php

16 octobre 2022

L'origine du monde de Sébastien Marnier

Des gros plans sur des carnivores empaillés sont omniprésents dans le dernier film de Sébastien Marnier, l'origine du mal. Qui est la proie ? Qui  se fera manger ?

Une femme, Stéphane, travaillant dans une usine de mise en conserve de poissons, décide de reprendre contact avec son père, Serge. Son amante, en prison pour avoir tué sa maîtresse, est violente et jalouse. Elle mène une vie difficile entre son travail et le manque d'argent. Lorsqu'elle rend visite à son père, elle découvre une famille peu accueillante vivant dans un immense et luxueux domaine : le père se révèle être un homme violent, bien que diminué physiquement, et sa femme tente d'oublier le départ de son fils ainsi que son ennui en achetant mille objets. Quant à sa fille George, elle déteste aussi Serge. Tous semblent cacher de sombres secrets.

Stéphane apparaît comme une femme fragile, vivant dans la précarité. Sera-t-elle la victime de ce père qui tente de la manipuler en lui demandant de témoigner dans un procès l'opposant à sa fille George et à sa femme ? George arrivera-t-elle à l'éloigner de son père et de son héritage ?

Quelques rebondissements et une mise en scène très travaillée font défiler rapidement les deux heures du film : la nature humaine et le faux-semblant sont explorés par des split-screen et les gros plans sur les prédateurs... Un très bon thriller !

L'origine du mal, Sébastien Marnier, 2h, 2022, avec Laure Calamy, Jacque Weber, Suzanne Clément, Doria Tillier, Dominique blanc

Sur le web : analyse du cinéma de Durendal, billet de Dasola

25 octobre 2009

Certains l'aiment chaud de Billy Wilder : ISSN 2607-0006

Bande Annonce - Certains l'aiment chaud.

Juste deux mots sur un film, un classique du cinéma américain, un film de Billy Wilder, des années 60, qui n'est pas une adaptation littéraire mais qui est à voir !

En pleine Prohibition, Jo et Jerry, deux musiciens dragueurs et machos, vont devoir se déguiser en femmes pour rejoindre un orchestre féminin car ils sont devenus des témoins gênants : ils ont assisté à une fusillade orchestré par des truands appelés "les guêtres". Finalement, Jo tombe amoureux de la chanteuse de la troupe tandis que Jerry alias Joséphine se fait courtiser par un millionnaire.

Le jeu des acteurs, notamment celui de Jack Lemmon, est vraiment désopilant. Déguisé en femme, il subit les pires déboires, perd ses faux seins et est poursuivi par un millionnaire. Exploitant le comique créé par le travestissement des deux acteurs principaux, les gags s'enchaînent : Jo se rendant à un rendez-vous galant avec Sugar (Marylin Monroe), déguisé en millionnaire, oublie d'enlever ses boucles d'oreilles... Véritable vedette de ce film en noir et blanc, Marylin Monroe joue parfaitement le rôle de l'ingénue, dans des tenues très suggestives. Une comédie hilarante. Irrésistible !

7 février 2010

Sherlock Holmes de Guy Ritchie : ISSN 2607-0006

Sherlock Holmes - Bande Annonce Officielle (VF) - Robert Downey Jr / Jude Law / Guy Ritchie

J'hésitais à aller voir les nouvelles aventures du célèbre détective créé par Conan Doyle ( biographie  sur le site Larousse), lorsque j'ai lu un billet élogieux sur le site de Lou qui m'a incitée à aller le voir, jugez un peu : " Et si vous aimez Londres et le XIXe, les vues de la capitale sont magnifiques (peut-être les plus belles scènes dans une Londres victorienne pour moi)". Effectivement, la reconstitution de Londres, les costumes d'époque et les décors d'intérieur sont tout à fait époustouflants.

Sherlock Holmes de Guy Ritchie est un film comico-policier-d'actions. Le spectateur est d'emblée projeté en pleine cérémonie satanique : de nombreux meurtres rituels ont été commis par Lord Blackwood. Condamné à mort, il ressuscite pour assujettir Londres. Face à lui, deux adversaires de taille, Holmes et Watson vont contrecarrer ses plans les plus diaboliques, grâce à la légendaire déduction infaillible de Holmes.

En ce qui concerne les personnages, Holmes n'en porte que le nom car il est métamorphosé en homme d'action, boxeur hors pair... Echevelé, excentrique et déjanté, il ressemble davantage à un dandy décadent, maniant l'humour et l'ironie, qu'au vieux limier décrit par Conan Doyle. Un des aspects gardés par le réalisateur est l'amour de Holmes pour les déguisements, ce qui rend loufoque certaines scènes. Watson n'est plus un stupide acolyte mais l'égal d'Holmes. La mise en scène est un peu surchargée en combats, trop "blockbusterisé" pour vraiment convaincre. On n'échappe pas à la traditionnelle course poursuite, aux explosions titanesques... Cependant, l'intrigue ésotérique est digne d'être résolue par Holmes, les acteurs (Jude Law et Downey JR., les scènes où il apparaît drogué et hagard semble être du vécu tant elles sont vraisemblables) très drôles et Londres merveilleux. Décidément, Sherlock Holmes a le vent en poupe, pour notre plus grand plaisir ! Bien que très éloigné de l'univers de Conan Doyle, on aime ce Sherlock Holmes modernisé et surtout le Londres du XIXeme siècle.

17 mars 2010

L'étrange Noel de Mister Jack de Tim Burton : ISSN 2607-0006

L'ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK (VF) - Bande Annonce

Après l'esprit de fête de Dickens, je me suis plongée dans une autre singulière fête, celle du Noël de Mister Jack : "Jack Skellington "le roi des citrouilles", est le grand ordonnateur des festivités dans la ville Halloween. Fatigué, il décide de partir. c'est alors qu'il découvre par hasard la ville de Noël qui rayonne de joie et de liesse. Il rentre chez lui avec la ferme intention de contrôler la fête de Noël, et fait kidnapper le Père Noël par trois garnements. Toute la ville Halloween se met alors au travail pour fabriquer des cadeaux aussi horribles que terrifiants. La nuit de Noël, Jack part offrir aux enfants ses macabres cadeaux. Panique sur la ville" (jaquette).

Horrible ? Epouvantable ? Macabre ? Oui, L'étrange noël de Mister Jack est tout cela à fois ! Mais ce n'est pas seulement un film d'animation d'épouvante. Dès les premières images, Tim Burton nous entraîne dans un tourbillon endiablé d'images et de chansons, dans un monde peuplé de personnages orignaux et surprenants. L'imaginaire parfaitement macabre est rehaussé par des images impeccables, dans une esthétique similaire à Noces Funèbres : Jack n'est pas un génie du mal mais semble incompris des autres habitants. Surtout, sa conception de la "fête joyeuse" n'est pas la même que celle des humains. Autre figure importante, Sally, véritable créature de Frankenstein, mais sensible. Elle amène une grande part de beauté sentimentale dans un monde crépusculaire et j'ai beaucoup admiré les scènes qui étaient éclairées par la pleine lune, notamment la dernière séquence... Un funeste conte, non dépourvu de poésie, un chef d'oeuvre de cinéma d'animation !

17 avril 2010

The Host de Bong Joon-Ho : ISSN 2607-0006

The Host (2006) bande annonce

Voici un film d'horreur coréen qui se révèle être un film "réjouissant" et très riche. En 2006, un monstre surgit du fleuve pollué, le Han, et enlève la fille chérie de la famille Park : Huyn-seo survit et tente d'échapper à tout prix au monstre. Quant à son père, simple d'esprit, il renverse des montagnes pour sauver son unique enfant et lutte contre l'état, les scientifiques et la police... La famille Park, va-t-elle arriver à retrouver Huyn-Seo. Celle-ci pourra-t-elle survivre longtemps dans les égouts où l'a emmenée le monstre ?

The Host est plus qu'un film de monstre et des problèmes socio-politiques transparaissent dans de nombreuses situations, comme la manière dont l'état de panique de la ville est prise en compte par l'Etat, la question de la désinformation, et l'intervention des Américains.  La dénonciation aussi de la pollution est un des problèmes sous-jacents, représentée dans les premières images avec le déversement de produits toxiques dans le fleuve.

Ce film prend une dimension comique, burlesque, grâce aux personnages : la famille Park se rassemble pour sauver la fillette, mais ce sont des anti-héros : maladroit, le père ne pense qu'à dormir et à manger. Quant à son frère, il a fait des études mais est alcoolique. La soeur, plus mature, a aussi ses faiblesses. On retiendra des scènes mémorables : le père veut sauver sa fille, lorsque la bête fait sa première apparition, mais après une chute, il s'aperçoit qu'il est en train de sauver l'enfant d'un autre. Tout le pathos est désamorcé : le grand-père de la famille Park veut revaloriser son fils aîné en racontant sa jeunesse pathétique, en montrant à ses frères qu'il a été mal éduqué, abandonné à lui-même : ses enfants en profitent pour dormir pendant son récit.  Les chutes et les maladresses des personnages se multiplient donnant une dimension grotesque à cette histoire de kidnapping.

Un film donc, qui mélange les genres, extravagant à l'image du monstre hybride, mélange de plusieurs créatures : the host tient autant d'Alien que du monstre du Loch Ness... Cette production hybride, délirante, novatrice, pas du tout horrifique même si parfois on sursaute, nous fait passer un agréable moment de détente...

15 mai 2010

-A single man de Tom Ford : ISSN 2607-0006

 A SINGLE MAN - Bande Annonce Officielle (VF) - Tom Ford / Colin Firth / Julianne Moore

"Il y a de la beauté même dans les pires choses".

L'oeil de "photographe" ou du couturier Tom Ford, qui a travaillé pour YSL ou Gucci, filme la journée d'un professeur d'université, dans les années 1960, à Los Angeles. Après la mort de son compagnon, dans un accident de voiture, George Facolner ne supporte plus la vie et traine son désespoir même dans la soirée de son amie Charley, amoureuse de lui.

L'esthétique est irréprochable : élégance et beauté des acteurs (en particulier du talentueux Colin Firth, dont l'interprétation est splendide), décor magnifique et luxueux. La perfection des êtres, la sophistication des acteurs, le raffinement des couleurs sont proche des publicités ou d'images de modes sur papier glacé. Ajoutez à la beauté des images, des touches d'humour, des ralentis esthétiques et des dialogues rares et ambigus.

Mais  A single man n'est pas qu'une succession de belles images, ni l'histoire d'un deuil impossible, ni un film sur l'homosexualité. C'est la solitude des êtres qui semblent relier tous ces personnages. "On naît seul et on mort seul", dit un des étudiants à George. Solitude aussi de l'exubérante Charley (remarquablement interprétée par Julianne Moore), qui depuis son divorce et le départ de son fils, vit seule désœuvrée dans une riche demeure. Solitude de George face à la détresse et au vide qu'a laissé le mort. La perfection de l'image ne fait pas oublier la poignante tristesse des personnages même si ce film n'est pas désespéré car il y a  "de la beauté même dans les pires choses". De la beauté formelle  des séquences naît l'émotion. Un très beau film porté par une belle musique...

Adapté du roman de Christopher Isherwood. Avis de Lou, Cécile

Publicité
<< < 10 20 30 40 41 42 43 44 45 > >>
Publicité
1001 classiques
Newsletter
62 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 501 878
Publicité