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1001 classiques

18 avril 2021

Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa : ISSN 2607-0006

Les-delices-de-Tokyo

Vous avez déjà vu le délicieux film réalisé par Kawase ? Qu'à cela ne tienne ! Il faut absolument lire ce petit roman développant toute une philosophie de la vie, celle de l'accomplissement de soi, tout étant utile à la société.

Trois personnages sont au coeur de ce roman : Sentarô, ancien tolard, fabrique des dorayakis pour rembourser une dette bêtement contractée. Il a perdu sa mère et ne voit plus son père. Les jours passent de manière monotone, surtout qu'il n'aime pas son travail et rêvait de devenir écrivain, quand paraît une vieille femme aux mains déformées, Tokue. Agée de plus de 70 ans, elle voudrait être employée dans la pâtisserie de Sentarô. Ce dernier refuse à plusieurs reprises jusqu'au moment où elle lui fait goûter sa pâte de haricots rouges. Il finit par l'embaucher et cette dernière noue des liens avec la clientèle, notamment avec des jeunes lycéennes. L'une d'elle, Wakana, est particulièrement malheureuse, entre une mère absente et le manque d'argent...

Entre ces trois personnages vont se nouer une relation particulière. Alors que Sentarô et Kawana semblent indécis sur leur avenir, leurs désirs et leurs aspirations, Tokue leur apprend à être attentif au monde qui les environne. "Et si ni moi ni les humains n'existions plus, qu'en serait-il ? Pas seulement les humains, si le monde était privé de tous les êtres doués d'émotions, qu'en serait-il ?" ( p. 208), s'interroge la vieille femme.

Sans être moralisateur, sans être miève, la romancière nous narre l'histoire de trois destins bouleversés par une rencontre. Il ne s'agit pas que de recettes de gâteaux mais il est aussi question de liberté, de maladie, de nostalgie, d'originalité, de liens familiaux, de rêve à réaliser, de rapport au monde et à la société... Un bon livre qu'on dévore comme un dorayaki !

logo Japon 2021Sukegawa Durian, Les délices de Tokyo, Livre de poche, Paris, juillet 2020, 221 p.

Participation à un mois au Japon organisé par Lou et Hilde (LC : livre gourmand)

Sur le web : billet de Hilde, Lou, Niki,

 

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17 avril 2021

Exposition "Shizen" de Benjamin Lacombe : ISSN-2607-0006

ShizenIl y a quelques jours, l'illustrateur Benjamin Lacombe annonçait l'installation de son exposition "Shizen" sur sa page Facebook que vous pourrez admirer à la galerie Daniel Maghen, du 4 au 22 mai. On peut y voir les illustrations de ses ouvrages récents comme Bambi, Esprits et créatures du Japon, Histoire de fantômes du Japon (ci-dessous la présentation de ces ouvrages en vidéo) L'étonnante famille Appenzel et Charlock 1 et 2.

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Pour ceux qui ne peuvent pas s'y rendre, vous pouvez expérimenter la visite virtuelle en cliquant sur le lien du site de la galerie Daniel Maghen ou sur l'image de l'affiche de l'expo ci-dessus : https://www.danielmaghen.com/fr/index.htm

Certes, ce n'est pas toujours facile de bien bouger la souris pour se déplacer dans les différentes salles, pour voir les illustrations, les agrandir, obtenir le titre du tableau, mais c'est une visite virtuelle à tenter pour la beauté des dessins ! J'aime autant les couleurs que les motifs décoratifs proliférants. Voici deux tableaux que j'ai choisis de vous montrer, extraits des Esprits et créatures du Japon. Bonne visite !

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Esprits et créatures du Japon © Benjamin Lacombe

logo Japon 2021Du même illustrateur : Frida, Curiosities

Participation au mois du Japon organisé par Lou et par Hilde

17 avril 2021

Une vie au zoo, tomes 2, 3, 4 de Saku Yamaura : ISSN 2607-0006

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Une vie au zoo ©nobi nobi ! 2017 Yamaura

124151666Cette série courte (4 tomes) Une vie au zoo décrit le quotidien de Haruko, aussi bien son caractère que son métier. Le premier tome vous a plu ? Alors lancez-vous dans la suite de ses aventures.

L'héroïne doit affronter de nombreux problèmes (volume 2) : un louveteau est rejeté par sa mère. Haruko arrivera-t-elle à le sauver ? Un des singes est rejeté par les autres, la soigneuse doit-elle intervenir ? De nouvelles péripéties apparaissent dans le tome suivant (volume 3) : un journaliste veut écrire un papier qui risque de faire du tort au zoo, Haruko arrivera-t-elle à dissuader le journaliste de publier l'article ? Le directeur semble avoir changé d'opinion sur la nouvelle recrue puisqu'il la charge de transférer un tigre dans leur zoo, ce qui crée des dissensions entre les soigneurs, certains étant jaloux de l'importance d'Haruko et de ses succès auprès des animaux. Enfin, dans le dernier volume, une ultime péripétie met en péril l'exitence du zoo : les investisseurs veulent cesser de donner des fonds en raison d'une baisse de visiteurs. Pourront-il sauver le zoo ?

Même de manière simpliste et optimiste, la mangaka tente de nous faire réfléchir sur les fonctions des zoos. Les gens viennent visiter le zoo pour se divertir, quant au directeur, il cherche à le rentabiliser. Certes, Haruko est candide, appelée "la godiche irresponsable" par les autres soigneurs mais les animaux sont dessinés de manière réaliste. Et le zoo prend vie sous nos yeux comme dans un documentaire. Haruko, qui comprend mieux les animaux que les humains, porte un regard émerveillé et sensible sur ces bêtes : " Je veux que les visiteurs apprennent à connaître nos pensionnaires. Ca premettra de changer les mentalités petit à petit". On trouve aussi des passages didactiques : " je ne savais pas que les manchots étaient menacés d'extinction. Je me demande combien de gens sont au courant...". "Oui, j'espère que notre zoo contribuera à sensibiliser le public à ce genre de problèmes" (p. 173, volume 2, planche 1).

La mangaka, qui s'est beaucoup documenté, comme l'indique la bibliographie en fin de chaque ouvrage, qui a effecté ses études préparatoires dans le zoo d'Utsunomiya et qui s'est entraîné à dessiner toutes sortes d'animaux, a parfaitement atteint son objectif, celui de nous faire dévoiler la vie d'un zoo et des soigneurs. N'hésitez pas à découvrir cette série !

Une vie au zoo vol 2 001

Pl. 1 : Une vie au zoo ©nobi nobi ! 2017 Yamaura

logo Japon 2021Yamaura Saku, Une vie au zoo, tomes 2, 3, 4 ( 4 volumes, série terminée), Nobi nobi

Autres volumes :  Une vie au zoo, tome 1

Participation au challenge Un mois au Japon organisé par Lou et par Hilde : un livre des éditions Nobi Nobi

13 avril 2021

Dans la forêt de Hokkaido d'Eric Pessan : ISSN 2607-0006

hokkaido-et-tohoku-un-japon-de-feu-et-de-glace_p2

Parc national Akan-Japon © gettyimage

Dans-la-foret-de-hokkaido"Tout ce que nous voyons ou croyons n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve", A. E. Poe (exergue) :

L'exergue annonce un récit onirique : en effet, tout commence par un rêve. Julie, une jeune fille d'une quinzaine d'années, se réveille en hurlant. Elle rêvait qu'elle était un garçon perdu, abandonné :

"J'étais un petit garçon.

J'étais dans la forêt d'Hokkaido.

J'étais seul.

J'étais perdu, pire que perdu.

J'étais abandonné" (p. 10).

La jeune adolescente a l'impression d'être dans la forêt d'Hokkaido. Mais quel est ce lieu ? Elle recherche aussitôt des informations sur wikipedia et peut lire : " Wikipedia m'apprend que que Hokkaido n'est pas le nom d'une forêt mais

indexcelui de la plus septentrionale des quatre îles principales qui forment l'archipel du Japon. Elle est glacée l'hiver, fraîche et sèche en été, entourée d'une mer qui gèle régulièrement le long des côtes du nord, soumis à l'influence des vents venus de Sibérie [...]. elle abrite de nombreuses espèces sauvages et tout particulièrement des ours" (p. 21).

l'île d'Hokkaido. Source :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Hokkaid%C5%8D

Pourquoi fait-elle le même rêve ? Quel lien peut-elle avoir ce petit garçon japonais ? Comme une moderne Alice au pays des merveilles, personnage qui n'en finit plus de fasciner les auteurs, elle retrouve ce cauchemar chaque fois qu'elle s'endort. A-t-elle un don de télépathie ?

Eric Pessan a transposé un fait divers et réel et l'a enrichi de plusieurs thématiques comme celles des migrants, des relations parents-enfants pour en faire une histoire originale et fantastique. L'auteur arrive habilement à mêler science-fiction, l'univers du conte - on peut penser au petit poucet aussi - et faits contemporains et réussit à nous surprendre...

Pessan Eric, Dans la forêt d'Hokkaido, L'école des loisirs médium poche, Paris, Mars 2020, 158 p.

Participation au mois du Japon organisé par Lou et Hilde (LC : un roman jeunesse)

Sur le web :

Hokkaido, le Japon nature
Choisir Hokkaido, c'est choisir un autre Japon. Le plus vaste des 47 départements de l'archipel offre à ses hôtes de vastes étendues vallonnées, verdoyantes et faiblement peuplées, contrastant avec le reste du pays, plus contraint.
https://www.lexpress.fr
"Dans la forêt de Hokkaido" d'Eric Pessan
Julie, 15 ans, se réveille avec le cœur qui bat à 100 à l'heure, angoissée et effrayée, en sursaut et en poussant le cri le plus déchirant de sa vie, au point de réveiller toute sa famille, c'est-à-dire son père, sa mère et son frère aîné.
https://www.franceinter.fr
Japon: L'enfant abandonné en forêt par ses parents a été retrouvé vivant
Il avait disparu samedi soir, laissé sur le bord de la route par ses parents en guise de punition sur l'île d'Hokkaido, au nord du Japon. Le petit garçon de 7 ans que 200 soldats, pompiers, policiers et bénévoles cherchaient depuis plus de cinq jours a été retrouvé vivant vendredi matin, selon le Hokkaido Shimbun.
https://www.20minutes.fr

 

12 avril 2021

Les cerisiers fleurissent malgré tout de Ishiguchi : ISSN 2607-0006

FUKISHIMA

Photo de Tadashi Okubo (L'obs)

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les cerisiersMême des années plus tard, on se souvient tous de la tragédie de Fukishima : un tremblement de terre et un tsunami provoquent un accident dans la centrale nucléaire. Plusieurs mangakas se sont emparés du sujet : Je reviendrai vous voir (one shot) de Nobumi, Daisy lycéenne à Fukushima (deux volumes) de Reiko Momochi, Colère nucléaire (3 tomes) de Takashi Imachiro, Au coeur de Fukushima (3 tomes) de Tatsuta, Japon, un an après (one shot) de Tatsuta et Les cerisiers fleurissent malgré tout d'Ichigushi.

© by ICHIGUCHI Keiko /

Keiko Hishigushi vit en Italie où elle s'est mariée avec un bédéiste. Elle ne raconte pas d'une manière documentaire ce drame du 11 mars 2011, vécu de l'extérieur, mais elle met en scène une jeune journaliste lui ressemblant et montre les sentiments, les réactions des Japonais qui ne sont pas sur les lieux au moment du drame.

Dans les bonus, elle décrit ses recherches documentaire, le processus d'écriture et de création de ce manga : "Pour moi, une histoire se crée à partir d'un petit texte. cette histoire a vu le jour pour la première fois sous forme de quelques texts courts et appromatifs, gribouillés sur un petit bout de papier. Au départ, j'avais envie de faire une histoire inspirée de mes souvenirs d'enfance. A aprtir de cette idée, j'ai commencé à noterr les différentes scènes qui me venaient à l'esprit. c'était comme si j'écrivais un essai. Pendant ce processus, l'énorme séisme, suivi du terrible tsunami, s'est abattu sur le Japon. L'histoire a été irrésistiblement influencée par cette tragédie. Mon essai/récit s'est mué en une sorte de confession de mes émotions confuses" ( p. 123).

pl les cerisiersimages

© by ICHIGUCHI Keiko /

Ainsi, elle raconte l'enfance d'une jeune enfant Itsuko, différente des autres enfants car elle est atteinte d'une maladie qui peut être mortelle. Elle s'attache à sa maîtresse qui l'aide à progresser. Elle côtoie la mort mais elle se rappelle sans cesse que chaque chose est éphémère telle les fleurs de cerisiers, fleurs qui reviennent comme un leitmotiv poétique dans cette oeuvre. On en apprend davantage sur la mentalité des Japonais et des conséquences de ce drame : " S'il n'y avait pas eu l'explosion de la centrale nucléaire, les gens auraient pu reconstruire leur vie malgré toutes ces victimes et toutes ces destructions. J'en suis sûre. Je connais la force des Japonais ! Ils en auraient été capables !" (p. 91). Mais doit-on croire les informations données par l'Etat ? Itsuko doit-elle repartir pour le Japon ?

Même si les dessins paraissent parfois inachevés, les visages n'ayant pas toujours de traits, et malgré des fonds blancs, K. Ishigushi arrive parfaitement à transmettre ses émotions, ses ressentis à travers ces planches émouvantes. Les magnifiques motifs floraux, symbole de toute une nation, expriment merveilleusement ses idées. Un très bel hommage à son pays, à son enseignante et aux victimes de Fukushima... 

Les cerisiers fleurissent malgré tout, Keiko Ishigushi, Kana, Italie, 2013, 122 p.

Participation au challenge Un mois au Japon organisé par Lou et Hilde : hommage aux victimes de Fuskisma

Sur le web : billet de Hilde

Japon : pourquoi la "madone des décombres" a autant marqué ?
André Gunthert, directeur du laboratoire d'histoire visuelle contemporaine à l'EHESS, s'interroge sur le succès de la photo de cette sinistrée japonaise, qui a illustré la Une de plusieurs magazines, dont le Nouvel Observateur. Serge Ricco, directeur artistique de l'Obs, lui répond.
https://www.nouvelobs.com

 

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10 avril 2021

Pompoko de Takahata : ISSN 2607 0006

 Deux célèbres scénaristes ont fondé les studios Ghibli : l'un est Miyazaki, réalisateur du Château dans le ciel, du Voyage de Chihiro et l'autre est Takahata, réalisateur du Tombeau des lucioles, des Voisins les Yamada. Chez Miyazaki, les dessins sont merveilleusement beaux, majestueux comme dans les fables écologiques Princesse Mononoke ou Nausicaa la vallée du vent. Pompoko traite exactement du même sujet mais sur un ton joyeux, farcesque à travers la vie de Tanuki. Ces derniers sont des sortes de divinités capable de se tranformer pour certains.

© by Ghibli 

Pour lutter contre l'invasion des humains et des promoteurs qui déforestent leurs habitats, les tanuki décident d'aller chercher les sages pour les aider. Pendant ce temps, deux clans se forment : ceux qui souhaitent combattre agressivement les hommes et ceux qui agissent d'une manière plus indirecte. On assiste donc à un défilé d'ectoplasmes, à des gags pour effrayer les humains mais rien n'y fait ! L'urbanisation galopante se poursuit...

Malgré le pessimisme du message, l'auteur arrive à nous faire rire de ce problème sérieux et à nous faire réfléchir sur le respect de la nature. Ce qui frappe dans ce film d'animation, ce sont les changements d'esthétiques : parfois, les tanuki sont représentés de manière réalistes à d'autres moments, ils sont stylisés. Malgré les déboires des tanukis, on rit devant leur comportement burlesque, leur pitreries, leur goinfrerie sans jamais oublier le message écologique... Takahata met aussi en lumière le folklore japonais avec toutes ces divinités et la relation entre les humains et ces créatures : à côté des festifs Tanuki, on retrouve aussi parmi les humains, d'autres dieux cachés comme les renards. Une merveille à découvrir avec un message écologique encore d'actualité !

logo Japon 2021Pompoko de Takahata, Netflix, 1994, 1h59

Participation au Mois du Japon organisé par Lou et Hilde (voir un film de Takahata)

 

 

© by Ghibli

 Sur le web :

Mort d'Isao Takahata, réalisateur du " Tombeau des lucioles "
Cofondateur avec le réalisateur Hayao Miyazaki du studio Ghibli, producteur et réalisateur de films d'animation comme Le Tombeau des lucioles ou Le Conte de la princesse Kaguya, nommé aux Oscars en 2015, le Japonais Isao Takahata est mort jeudi 5 avril à 82 ans.
https://www.lemonde.fr

 

"Totoro" et "Pompoko", vie et mort du Japon rural
Voilà bien longtemps que l'on attendait cette édition de Mon voisin Totoro. Projeté en 1998 dans les salles françaises, dix ans après sa sortie au Japon, le plus exquis, le plus doux des films d'Hayao Miyazaki était resté inédit en DVD.
https://www.lemonde.fr



7 avril 2021

Moi aussi de Reiko Momochi : ISSN 2607-0006

 

Moi aussiMoi aussi 2

© Reiko Momochi 

Un bandeau annonce sur le tome 2 de Moi aussi : " Pour chaque exemplaire vendu, 5% du prix reversés à l'association [solidarité femme] jusqu'au 30 avril 2021". Vous aurez aussi reconnu en lisant le titre, la référence au fameux #Me Too. En effet, Moi aussi, Shôjo en deux volumes, parle de la condition des femmes dans le monde du travail.

On apprend sur la quatrième de couverture que l'histoire se fonde sur une histoire vraie, dévoilant un problème de société dans une société patriarcale (L'histoire commence en 2005). Satsuki travaille en tant qu'intérimaire, opératrice client dans un service téléphonique, dans une société où elle forme de jeunes recrues. Elle est harcelée par son supérieur (et par d'autres hommes de l'entreprise) et la jeune héroïne tombe rapidement malade. Elle devient boulimique, suicidaire... Va-t-elle réussir à le dénoncer ? Aura-t-elle des preuves suffisantes ? Quelqu'un a-t-il croire une simple "intérimaire" ?

Dans le tome 2, on voir le combat de la victime face à son agresseur. Elle doit affronter plusieurs instances sociales qui restent sceptiques. Les rejets de l'inspection du travail ne la rebuttent pas : elle intente enfin un procès à l'Etat pour faire reconnaître le harcèlement sexuel comme un accident du travail... On voit donc la jeune femme combattre les préjugés, les hommes de l'entreprise, mais aussi sa famille qui ne la comprend pas...

MoiAussi-6La mangaka réussit parfaitement à montrer l'angoisse et la souffrance de cette femme, grâce à des gros plans sur les visages. Les sentiments sont retranscrits avec justesse. On voit aussi la réaction des hommes, notamment celui de l'agresseur. Même s'il y a très peu de décors dans les cases, l'ensemble paraît très réaliste, aussi bien dans les conversations que dans les situations professionnelles.

Le parcours de cette femme, inspirée de faits réels, est retranscrit avec vraisemblance. Dans son parcours contre l'injustice, elle est aidée par une association d'entraide pour les femmes où l'héroïne découvre d'autres femmes battues... Enfin, on admire le courage de Satsuki : une fois qu'elle a commencé à parler, elle aceptera de témoigner à visage découvert et ne renoncera jamais face aux multiples embûches...

C'est avec brio que la mangaka met en lumière ce problème de société dans le Japon et hélas, ailleurs aussi... Achetez ce manga et regardez aussi Purl de Kristen Lester, un court-métrage de Pixar, de 8 minutes, créé pour Youtube, pour dénoncer le sexisme.

© Reiko Momochi

logo Japon 2021Moi aussi, Reiko Momochi, (deux tomes, série terminée), éditions Akata, Italie, septembre 2020.

Participation à un mois au Japon organisé par Lou et Hilde/ LC du  avril : lire un manga

Sur le web :

Les (shôjo) mangas luttent contre les violences faites aux femmes
" Moi aussi ", " Don't fake your smile ", " 17 ans, une histoire du mal ", " Transparente "... Plusieurs sorties manga s'attaquent aux agressions sexuelles. L'éditeur Akata a voulu faire de 2020 une année engagée et féministe. Le shôjo manga raconte depuis toujours des histoires dures, avant-gardistes.
https://www.20minutes.fr

 

Du récit intime à la dénonciation, quand le manga s'empare des violences envers les femmes
Pendant dix ans, Satsuki Yamaguchi a mené une bataille administrative et judiciaire : faire reconnaître comme un accident du travail le harcèlement sexuel qu'elle a vécu en tant qu'intérimaire sur une plate-forme d'appels téléphoniques.
https://www.lemonde.fr



4 avril 2021

C'est le premier, je balance tout (mars 2021) : ISSN 2607-0006

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Logo d'allez-vous faire lire

LES CHRONIQUES VENUES D'AILLEURS

logo Japon 2021Pour les lecteurs aimant le Japon, je rappelle que Hilde et Lou ouvrent la 4eme édition du mois du Japon avec un beau programme riche que vous pouvez découvrir sur son site. Voici ma présentation du challenge. J'ai déjà commencé avec des nouvelles d'Akutagawa : Rashômon. En ce qui concerne les challenges, je me suis aussi inscrite au challenge les étapes indiennes toujours chez Hilde : voici son billet récapitulatif

LES FILMS

LES LIVRES

Pour la journée internationale des droits de la femme, j'ai lu L'événement d'Annie Ernaux qui parle d'IVG dans les années 60 mais dont le propos est toujours d'actualité. J'ai continué la lecture de la série Demon slayer et parcouru la biographie de Goya. Pour notre LC balzacienne, nous avons lu "Adieu", une courte nouvelle captivante... Pour la prochaine LC, j'ai proposé Honoré et moi de T. Lecoq pour le 25 avril. Pour les lectrices, qui lisent d'autres romans sur Balzac, vous pouvez publier le même jour même si ce n'est pas le même titre...

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adieuGoyaL'événement

MES ACHATS

Bientôt une nouvelle série de fantasy, sortira sur la plateforme Netflix : elle adapte la série Grisha de Bardugo. Je continue la lecture et les achats de Demon Slayer (tomes 5, 6 et 7). J'ai acheté un nouveau livre de Sand : Le château de Pictordu. J'ai ajouté un nouveau polar pour le challenge coréen (L'île des Chamanes de Kim Jay).

Demon-Slayer 7ds 5ds 6

île des chamanesgrishale chateau de pic tordu

 

4 avril 2021

Rashômon et autres contes de Ryûnosuke Akutagawa : ISSN 260-0006

rashomonQuatre "contes " rassemblés dans ce recueil nous introduisent dans l'oeuvre de Akutagawa et deux nouvelles ont été adaptées en film par Kurosawa. Elles ont été écrites entre 1915 et 1922.

"Rashômon" nous introduit d'emblée dans l'univers étrange et inquiétant, voire cauchemardesque, de cet auteur japonais : un homme, qui vient de perdre son emploi, dans une ville sinistrée, est désespéré. Va-t-il être amené à voler ou à mourir de faim ? Dans les décombres de la ville, il voit, le soir tombant, une vieille femme en train d'arracher les cheveux d'un cadavre. Qui est-elle ? Pourquoi agit-elle ainsi ?

Un conteur raconte dans "Figures infernales" l'histoire tragique d'un peintre. Dès le début, l'histoire suscite la terreur du narrateur : "Moi, entre tous, qui le servais depuis vingt ans, je n'avais jamais vu spectacle plus horrible" (p. 33). Enfin, il commence à conter l'histoire d'un peintre aimant beaucoup sa fille, mais il est d'une grande arrogance, créant l'antipathie du seigneur d'Horikawa. Pendant ce temps, sa fille d'une grande beauté rentre au service du seigneur, au grand déplaisir du père. L'artiste ne peint que ce qu'il voit et ses disciples doivent se plier à toutes les excentricités de leur maître. Quand le seigneur lui commande Le paravent des Figures infernales, un choix cornélien s'offre au père : choisira-t-il de sauver sa fille ou de peindre avec justesse...

"Dans le fourré" est une succession de cinq dépositions faites à un lieutenant : on vient de retrouver un homme mort. Un moine itinérant est interrogé, puis un mouchard, la belle-mère du mort, sa femme, un voleur et enfin, le mort par la bouche d'une sorcière. Mais chaque version est différente : l'épouse a-t-elle tué son mari ?  Est-ce le voleur ? Ou l'homme retrouvé mort s'est-il suicidé ?

Enfin, "Gruau d'igname" est plus flou dans ses intentions : un homme, méprisé par tous, rêve de manger un gruau d'igname. Lorsqu'il pourra se rassasier de ce plat, il ne le fera que dans l'inquiétude. En effet, son maître lui prépare des soupières et des soupières de ce met rare. Mais veut-on montrer que cet homme finira par s'affirmer ou au contraire, qu'être le centre d'intérêt peut créer bien des problèmes ?

KonjaruLes trois premières nouvelles permettent de prendre connaissances d'anciens contes, écrits au XIII, Le Konjaru monogatari. C'est un univers peuplé de légendes, de dieux, d'esprits contenant une certaine cruauté, créant une inquiétude chez le lecteur.

En peu de mots, l'auteur sait peindre des situations, des personnages, des atmosphères. Le style est concis mais extrêmement évocateur. Ces nouvelles sont contruites d'une manière virtuose ! On pense notamment à "Dans le fourré", où chaque point de vue diffère légèrement. Qui croire ? Quant à "Figures infernales", le conteur ménage un suspense terrible, ne cessant de retarder le dénouement inéluctable. En mettant en scène le conteur, il nous entraîne dans ces histoires à la limite du fantastique...

Ces nouvelles d'Akatugawa se révèlent être d'excellents récits pour découvrir la littéraire japonaise traditionnelle (Konjaru manogatari) renouvelée...

logo Japon 2021Akutagawa Ryûnosuke, "Rashômon et autres contes", folio 2 euros, Barcelone, 26 décembre 2018, 105 p.

Participation à un mois au Japon organisé par Lou et Hilde, LC du 2 avril : lire une nouvelle.

1 avril 2021

Journal de bord, un mois au Japon 2021: ISSN 2607-0006

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Lou et Hilde nous invitent à explorer divers domaine de la culture japonaise pendant un mois. Pour cette quatrième édition, elles ont prévu un programme dans ce billet de présentation du challenge.

Pour le premier avril, elles proposaient de présenter nos PAL, nos collections en rapport avec le challenge etc... De fait, je vous présente ma petite collection de mangas que j'ai débutée il y a un an environ... Tous ne sont pas rangés car j'ai évidemment une PAL de mangas...

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20210331_223915

20210331_213903En ce qui concerne mes futures lectures, j'espère, pour le 2 avril, avoir le temps de lire les nouvelles de Rashomon. Ci-contre, une photo où ne paraissent pas tous les livres que j'ai prévu de lire...

Pour le 7, 14, et 21 avril, je vous présenterai des mangas : j'ai déjà lu Moi aussi de Reiko Momoshi (en 2 volumes) que j'ai beaucoup apprécié. Je lirai certainement Wandering souls, une autre série courte en deux tomes de Zélihan. Et enfin, Je finirai la série Mes voisins les esprits d'Ushio que j'avais commencée me semble-t-il l'année dernière pour le mois du Japon 2020.

Pour l'hommage aux victimes de Fukushima, j'ai commandé Les cerisiers fleurissent quand même d'Ishigushi. Mais vais-je le recevoir à temps (12 avril) ? En attendant la réception du livre, j'ai acquis les trois tomes d'Au coeur de Fukushima de Kazuto Tatsuta sur le même thème.

Avec Noir sur blanc de Tanizaki, je compte participer, le 19 avril, à la lecture d'un polar.

Pour le 25 avril, si j'ai le temps (cela fait deux fois que je le dis....), je découvrirai le roman Les délices de Tokyo de Sukegawa dont j'ai vu l'adaptation.

In fine, pour conclure ce modeste mais réjouissant programme, j'ai prévu de voir un film japonais : Gozilla versus Biollante ? Les 47 ronins de Carl Rinsh ?  J'ai d'ailleurs acheté Les 47 ronins de Jiro Osaragi mais je ne suis pas sûre de venir à bout des 1085 pages avant la fin du mois...

Et vous ? Avez-vous préparé votre PAL ? Bonnes lectures à tous et belles découvertes !

logo Japon 2021

Un mois au Japon organisé par Lou et Hilde

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