FUKISHIMA

Photo de Tadashi Okubo (L'obs)

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les cerisiersMême des années plus tard, on se souvient tous de la tragédie de Fukishima : un tremblement de terre et un tsunami provoquent un accident dans la centrale nucléaire. Plusieurs mangakas se sont emparés du sujet : Je reviendrai vous voir (one shot) de Nobumi, Daisy lycéenne à Fukushima (deux volumes) de Reiko Momochi, Colère nucléaire (3 tomes) de Takashi Imachiro, Au coeur de Fukushima (3 tomes) de Tatsuta, Japon, un an après (one shot) de Tatsuta et Les cerisiers fleurissent malgré tout d'Ichigushi.

© by ICHIGUCHI Keiko /

Keiko Hishigushi vit en Italie où elle s'est mariée avec un bédéiste. Elle ne raconte pas d'une manière documentaire ce drame du 11 mars 2011, vécu de l'extérieur, mais elle met en scène une jeune journaliste lui ressemblant et montre les sentiments, les réactions des Japonais qui ne sont pas sur les lieux au moment du drame.

Dans les bonus, elle décrit ses recherches documentaire, le processus d'écriture et de création de ce manga : "Pour moi, une histoire se crée à partir d'un petit texte. cette histoire a vu le jour pour la première fois sous forme de quelques texts courts et appromatifs, gribouillés sur un petit bout de papier. Au départ, j'avais envie de faire une histoire inspirée de mes souvenirs d'enfance. A aprtir de cette idée, j'ai commencé à noterr les différentes scènes qui me venaient à l'esprit. c'était comme si j'écrivais un essai. Pendant ce processus, l'énorme séisme, suivi du terrible tsunami, s'est abattu sur le Japon. L'histoire a été irrésistiblement influencée par cette tragédie. Mon essai/récit s'est mué en une sorte de confession de mes émotions confuses" ( p. 123).

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© by ICHIGUCHI Keiko /

Ainsi, elle raconte l'enfance d'une jeune enfant Itsuko, différente des autres enfants car elle est atteinte d'une maladie qui peut être mortelle. Elle s'attache à sa maîtresse qui l'aide à progresser. Elle côtoie la mort mais elle se rappelle sans cesse que chaque chose est éphémère telle les fleurs de cerisiers, fleurs qui reviennent comme un leitmotiv poétique dans cette oeuvre. On en apprend davantage sur la mentalité des Japonais et des conséquences de ce drame : " S'il n'y avait pas eu l'explosion de la centrale nucléaire, les gens auraient pu reconstruire leur vie malgré toutes ces victimes et toutes ces destructions. J'en suis sûre. Je connais la force des Japonais ! Ils en auraient été capables !" (p. 91). Mais doit-on croire les informations données par l'Etat ? Itsuko doit-elle repartir pour le Japon ?

Même si les dessins paraissent parfois inachevés, les visages n'ayant pas toujours de traits, et malgré des fonds blancs, K. Ishigushi arrive parfaitement à transmettre ses émotions, ses ressentis à travers ces planches émouvantes. Les magnifiques motifs floraux, symbole de toute une nation, expriment merveilleusement ses idées. Un très bel hommage à son pays, à son enseignante et aux victimes de Fukushima... 

Les cerisiers fleurissent malgré tout, Keiko Ishigushi, Kana, Italie, 2013, 122 p.

Participation au challenge Un mois au Japon organisé par Lou et Hilde : hommage aux victimes de Fuskisma

Sur le web : billet de Hilde

Japon : pourquoi la "madone des décombres" a autant marqué ?
André Gunthert, directeur du laboratoire d'histoire visuelle contemporaine à l'EHESS, s'interroge sur le succès de la photo de cette sinistrée japonaise, qui a illustré la Une de plusieurs magazines, dont le Nouvel Observateur. Serge Ricco, directeur artistique de l'Obs, lui répond.
https://www.nouvelobs.com