Goya de Serafini Guiliano : ISSN 2607-0006
L'ombrelle, Goya, 1777
Comment imaginer que le même peintre ait peint L'ombrelle et le sombre Saturne ? La peinture de Goya présente une variété, une richesse extraordinaire et une modernité surprenante. C'est ce que s'attache à montrer cette biographie chronologique avec, d'abord, la période où il copie des maître lorsqu'il fait le Grand Tour (1770) où il a peut-être rencontré Piranèse ( Prison XIII). Il peint alors des tableaux comme Hannibal contemple pour la première fois l'Italie du haut des Alpes.
Saturne, Goya, 1820
Hannibal contemple pour la première fois l'Italie du haut des Alpes ( 1770), Goya
Plus tard appelé à Madrid ( 1774), il s'inspire de la mode du majisme et représente des scènes galantes, de la vie quotidienne édulcorée telles que Les lavandières.
L'intérêt de cette biographie est d'avoir inséré des encadrés permettant l'analyse d'un tableau spécifique (La prairie de San Isidro qui est non seulement une peinture de "plein air" mais aussi moderne par son "inachevé") ou de développer les influences du peintre aragonais en faisant des parallèles entre, par exemple, Vélasquez et Goya.
La pradera de San Isidro, Goya
Tout au long de sa vie, Goya est proche du pouvoir et répond à de nombreuses commande avec notamment des portraits officiels. Au moment où il est atteint de surdité, la Cayetano devient la muse du peintre aragonais ( La duchesse d'Albe). Commence une période où les tableaux de l'artiste présente un aspect plus sombre de l'humanité avec Les caprices, suivis des sorcières de l'Alameda (Le grand bouc).
Le grand bouc, Goya, 1797
Lorsque le biographe éoque la maja desnuda ( 1800), il met en parallèle ce nu avec la Venus d'Urbino de Titien (1553) ou la Venus au miroir de Velasquez ( 1647) pour montrer comment le peintre critique les coutumes et la morale. Le peintre des caprices a aussi peint la guerre avec les célèbres le 2 mai 1808 et le 3 mai 1808 mais sans patriotisme ni héroisation des soldats.
El tres de mayo de 1808 et el dos de mayao de 1808
On retrouve la même veine des Caprices, avec Les Proverbios qui poussent encore plus loin les thématiques de la folie et de l'absurdité. L'aspect ténébreux de la condition humaine est aussi visible dans le Pélerinage à San Isidro lorsqu'on le compare avec la prairie de san Isidro.
Manière de voler ( Les proverbes) et El sueno de la razon produce monstros (Les caprices)
Enfin, à 80 ans, Goya s'exile en France et séjourne à Bordeaux où il peint La laitière de Bordeaux ( 1827).
Richement illustrée, cette collection "vies d'artistes" est une bonne introduction à l'art du peintre aragonais.
Serafini Guiliano, Vies d'artistes, Goya, Grund, mars 2005, 118 p.
Le pélerinage à San Isidro, Goya, 1820, musée du Padro