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1001 classiques

29 avril 2019

Dumbo de Tim Burton : ISSN 2607-0006

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Depuis maintenant une vingtaine d'années, Tim Burton adapte ou réalise régulièrement de nouveaux films avec plus ou moins de succès. Ses films fascinent par son univers original et macabre, celui des monstres, du fantastique et des portes de travers.

En 2016, l'adaptation de Miss Peregrine et les enfants particuliers est confiée à Tim Burton : cela semble naturel, étant donné l'univers de Ramson Riggs dans lequel évoluent des enfants singuliers dans un univers sombre. J'ai abandonné ce film dont l'exposition est très longue, sans susciter d'intérêt. Même lorsqu'on arrive dans la boucle où vivent les enfants particuliers et qu'on découvre un immense manoir abandonné, la photographie paraît plutôt impersonnelle.

En revanche, Ed Wood aborde un autre thème burtonesque, celui de la figure de l'artiste. Ed Wood est un véritable hommage à l'artiste maudit et au cinéma. Considéré comme le plus mauvais réalisateur de tous les temps, celui qui a réalisé La fiancée du monstre ne cesse de tourner alors que personne ne veut financer ses films. Ce long-métrage semble s'éloigner de l'univers noir et fantaisiste de Burton en s'ancrant dans un certain réalisme, celui du monde hollywoodien. Cependant, l'esthétique expressionniste rend bien visible le style du réalisateur avec un jeu sur les ombres, sur les thèmes macabres ou fantastiques, notamment dans les scènes où est présent Lugosi.

Sleepy Hollow est une adaptation brillante d'une nouvelle de W. Irving ! Jouant sur le double registre du macabre et du comique, Sleepy Hollow conte l'enquête d'un policier légiste qui va rechercher un coupable dans un petit village où il tombe immédiatement amoureux d'une jeune femme et sur une multitude de cadavres. L'anti-héros s'évanouit à la vue du sang, donnant lieu à des scènes cocasses et à un jeu d'acteur réussi et burlesque de J. Depp. La noirceur des personnages et les décapitations qui jalonnent l'enquête s'inscrivent parfaitement dans la veine burtonienne de ses films d'animation comme Frankenweenie.

Récemment, les studios Disney avaient demandé au réalisateur d'adapter Alice au pays des merveilles. Adapter ? Alice de Tim Burton n'est plus une enfant en quête d'identité mais une jeune femme qui est confrontée au passage à l'âge adulte. Alors qu'un insupportable fils de lord la demande en mariage, Alice suit le fameux lapin blanc et se retrouve dans le monde déjanté et manichéen des merveilles. Epreuve après épreuve, Alice finit par s'affirmer dans ce monde, où les créatures sont plus burtonisantes que jamais avec un chapelier encore plus loufoque que celui de Carroll, où dominent les rayures, les personnages aux figures pâles et cernées. Tout n'est pas parfait dans ce film visuellement époustouflant ( comme dans Les animaux fantastiques, où l'esthétique semble prendre le pas sur le reste)...

DUMBO Bande Annonce VF # 2 (NOUVELLE, 2019) Tim Burton, Film Disney

Et puis, une nouvelle association entre Tim Burton et les studios Disney donne naissance à Dumbo. S'inscrivant dans la mode des remake en "live action" de dessins animés qui ne sont plus récents, Dumbo étant sorti en 1941, ce film nous parle à nouveau de monstres et de parias.

Dumbo s'inscrit-il dans cette veine commerciale qui pousse Disney à refaire ses classiques en live action ? Après La Belle et la bête, Aladdin et Le roi lion, Dumbo se voit donc donner une nouvelle vie. Tout le monde se moque de Dumbo, qui naît avec des oreilles démesurées. On le sépare de sa mère qui cherche à le défendre et cause l'effondrement du chapiteau. Heureusement que le jeune éléphanteau rencontre deux enfants qui l'aident à voler et à séchapper du cirque. Avant, ils seront confrontés au directeur de Dreamland.

Il n'y a pas grand chose à redire sur l'esthétique de ce film, dont l'intrigue est un peu répétitive, mais dont le principal intérêt est le parallèle - comme l'ont souligné de nombreux critiques - du parc d'attraction et de Disney, qui exploite sans vergogne hommes et animaux, et qui ne souhaite que générer du profit. Comme dans les autres films de la production, on retrouve une héroïne féminine positive et une fin heureuse. Mais où est Burton dans tout cela ? A l'instar de nombreux blockbusters, la beauté burtonienne disparaît sous le cahier des charges des films produits par Disney...

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Tim Burton, Dumbo, avec Colin Farrell, Danny DeVito, Eva Green, 2019, 1 h 52.

Tim Burton, Ed Wood, 2h17, avec Johnny Deep, Martin Landau, Sarah Jessica Parker, 1994

Tim Burton, Miss Perregrine et les enfants particuliers, avec Eva Green, Asa Butterfield, Terence Stamp, Samuel L. Jackson, 2 h 07.

Tim Burton, Sleepy Hollow, Netflix, 1999, 1h45, Johnny Depp, Christina Ricci, Miranda Richardson

Tim Burton, Alice aux pays des merveilles, Netflix, avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, Anne Hathaway, Helena Bonham Carter, 2019, 1 h 49.

Autres films : L'étrange noël de Mister Jack,

Sur le web : Le cinéma de Durandal, Pamolico,

Conférence. 2019. "Pourquoi il faut relire "Alice au pays des merveilles" de Lewis Carroll, France culture. Conférence de Philippe Forest. Diffusée le 11 janvier 2019.

Douin, Jean-Luc, Alice au pays des merveilles" : un conte enchanteur sur l'identité, à voir absolument en relief", Le monde cinéma, mis en ligne le 23 mars 2010. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/03/23/alice-au-pays-des-merveilles-un-conte-enchanteur-sur-l-identite_1323303_3476.html

Sotinel Thomas, "Dumbo" : saltimbanques contre show-business", Le monde, mis en ligne le 27 mars 2019. URL : https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/03/26/dumbo-saltimbanques-contre-show-business_5441295_3246.html

No ciné, Dumbo, quand Disney trompe énorménent,

Mandelbaum Jacques, "Miss Peregrine et les enfants particuliers" ; dans la boucle de l'enfance éternelle", mis en ligne le 5 octobre 2016. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2016/10/04/miss-peregrine-et-les-enfants-particuliers-dans-la-boucle-de-l-enfance-eternelle_5007763_3476.html

Le masque et la plume. 2019. "Dumbo" : "courrez-y !". Animée par Jérôme Garcin. Diffusée le 8 avril 2019.

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27 avril 2019

Le bal de Sceaux de Balzac : ISSN 2607-0006

9782081366428

https://editions.flammarion.com/Catalogue/etonnants-classiques/le-bal-de-sceaux

Jamais La comédie humaine n'aura aussi bien portée son nom. De nombreuses références du Bal de Sceaux renvoie au théâtre pour dénoncer le monde des apparences ou pour créer des parallèles entre les caractères moliéresque et les personnages. En effet, Emilie de Fontaine est une orgueilleuse jeune fille aristocratique qui se moque de tout son entourage et de ses prétendants en particulier. Voyez comme on la décrit : " La nature lui avait donné en profusion les avantages nécessaires à ce rôle de Célimène. Grande et svelte, Emilie de Fontaine possédait une démarche imposante ou folâtre, à son gré. Son col un peu long lui permettait de prendre de charmantes attitudes de dédain et d'impertinence. Elle s'était fait un fécond répertoire de ces airs de tête et de ces gestes féminins qui expliquent si cruellement ou si heureusement les demi-mots et les sourires" (p. 37).  Quant au père d'Emilie, il use de la même métaphore théâtrale pour décrire le monde de la noblesse dans laquelle il évolue : " Il tremblait que le monde impitoyable ne se moquât déjà d'une personne qui restait si longtemps en scène sans donner un dénouement à la comédie qu'elle y jouait. Plus d'un acteur, mécontent d'un refus, paraissait attendre le moindre incident malheureux pour se venger" (p. 41)

Pourtant, lors du bal de Sceaux, elle fera une singulière rencontre. Mais qui est ce jeune homme Maximilien de Longueville ? Est-il noble ? Le bal évoque certainement, pour vous, le lieu de la rencontre avec le prince charmant dans les contes de fées. Plus tard, il sera celui de la désillusion et de la vacuité dans L'Education sentimentale de Flaubert ou celui des apparences dans "La parure" de Maupassant.  Mais l'héroïne ne profitera pas longtemps de son amour pour l'inconnu. Autour de ce topos romanesque de la rencontre amoureuse et de notre vaniteuse "Célimène", Balzac dépeint, depuis l'incipit, les bouleversements historiques qu'a vécu la noblesse. Sous la Restauration, cette pratique mondaine  montre un certain désordre des classes sociales. Comme dans Le cabinet des antiques, le refus de s'adapter à la société de son temps marquera la chute de l'héroïne. Encore une nouvelle à chute cruelle, une peinture des caractères et une étude de moeurs habilement construite par Balzac !

Balzac, Le bal de Sceaux, GF Flammarion, Barcelone, 2004, 109 p.

LC avec Cléanthe et Miriam. Prochaine LC : 23 mai avec "Melmoth réconcilié" et le 22 juin avec La maison Nucingen.

La comédie humaine :

1. Scène de la vie de province : Eugénie Grandet, Le cabinet des antiques

2. scène de la vie parisienne:, "Pierre Grassou", La fille aux yeux d'or, La duchesse de Langeais

3. Etude philosophique : La peau de chagrin, L'auberge rouge, L'Elixir de longue vie

4. Scène de la vie privée : Mémoires de jeunes mariées, Le père Goriot, Le colonel Chabert, La bourse, Gobseck, "Le bal de Sceaux"

5. Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée

25 avril 2019

My absolute Darling, de Gabriel Tallent : ISSN 2607-0006

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https://www.audiolib.fr/livre-audio/my-absolute-darling-9782367627632

Que dire après une pareille écoute ? La lecture est un peu rapide au début mais (écouter un extrait ici) finalement, on s'y habitue. Il faut savoir que selon la sensibilité de l'auditeur, on est plus ou moins attentif à une écoute, plus ou sensible à certaine voix et plus ou moins frappé par les paroles. Des paroles écrites vont plus me frapper ou me choquer que les paroles verbales. C'est pourquoi le choc des mots m'a paru atténué, lu par la voix douce de Marie Bouvet. Cette voix aurait pu convenir pour une adolescente de 14 ans mais elle me paraît en désaccord avec la personnalité du personnage principal  surnommé Turtle, cette dernière ayant des yeux de meurtrière et des jurons agressifs à la bouche. Mais finalement, c'est peut-être cela même qui nous amène jusqu'au bout de l'écoute. Un récit violent lu avec violence ne dissuade-t-il pas l'auditeur de continuer ? Oui, c'est grâce à cette voix très fluide qu'on écoute le récit jusqu'au bout, même si une partie de la dureté de l'histoire est amoindrie.

De quoi parle My absolute darling ? Gabriel Tallent décrit une famille white trash, c'est-à-dire une famille qui vit dans le dénuement et la misère la plus complète. Julia, surnommée Turtle, est une enfant battue, violée, torturée par son père Martin, ne vivant qu'avec son arme et son couteau. Son grand-père alcoolique, son professeur de français et une ancienne amie de son père s'inquiètent pour cette jeune adolescente isolée et craintive, qui vit sans sa mère. Mais que peuvent-ils faire pour l'aider alors qu'elle refuse de dénoncer les agissements de son père ?

Gabriel Tallent décrit l'envers du rêve américain, une Amérique pauvre et sordide. La langue âpre rend compte de la vie misérable de Turtle sans idéalisation. L'auteur ne cherche pas à enjoliver la barbarie. Certains passages sont insoutenables comme l'amputation du doigt d'une petite fille ramenée par Martin. Pourtant, cette histoire sordide et malsaine prend un tournant inattendu : Turtle va finalement affronter ses propres peurs et ses contradictions. En effet, la relation qu'elle a tissée avec son père est ambiguë, relation haineuse mais aussi pleine d'amour.

Obliquement, une certaine image de l'Amérique, à travers les théories survivalistes de Martin, est transmise et n'est pas des plus optimistes. C'est un roman choc, un roman glauque mais l'auteur ne dresse pas la peinture du désespoir et du nihilisme total... A écouter pour découvrir une certaine image de l'Amérique.

My absolute Darling de Gabriel Tallent, audiolib, lu par Marie Bouvet, 2018, 12h52.

Audiolivre écouté dans le cadre du prix audiolib 2019

Sur le web : billet de Lilly,

My absolute Darling, Télérama, mis en ligne le 6 mars 2018. URL : https://www.telerama.fr/livres/my-absolute-darling,n5514901.php

La grande table. 2018. "Le talentueux mister Tallent". Animée par Olivia Gesbert. Diffusée le 9 avril 2018.

22 avril 2019

Simetierre de Stephen King : ISSN 2607-0006

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De mutilples films sont des adaptations de l'oeuvre de Stephen King. Alors que Jessie et 1922 sont des films bien adaptés de romans moins connus du maître de l'horreur, Simeterre a déjà été adapté en 1989 par Mary Lambert. Profitant du succès récent de Ca, remake aussi d'une série des années 80, Simetierre souffre d'une mise en scène banale et d'un manque de profondeur.

Louis Creed s'installe à la campagne, dans le Maine, cher à Stephen King, pour profiter davantage de sa famille. Ironie du sort, il va causer le malheur de ses enfants et de sa femme. A peine arrivé, il doit faire face à la mort d'un jeune homme, qui reviendra le hanter. Le chat, Church, va rapidement être écrasé. Pour éviter un grand chagrin à sa fille, il accepte d'enterrer son animal dans un lieu étrange et glauque, que même les indiens Micmacs ont fui, protégé par un gigantesque entrelacs de bois morts...

Succession de jump scares, de scènes gores juxtaposées, le film n'arrive pas à susciter d'émotions tant les personnages manquent de profondeur, exceptés la femme de Louis et le voisin, dont on découvre les peurs, le passé. A contrario, l'univers mental de Louis, qui semble peu à peu obsédé par la mort, est bien représentée par des portes s'ouvrant sur le lieu maudit, sombre à souhait. Bénéficiant de trop d'argent pour être un nanar et d'une trop belle photographie pour être un navet, Simetierre est un simple film d'horreur supplémentaire contenant le cahier des charges d'un banal film horrifique avec zombies, grincements de porte et hectolitres d'hémoglobine...

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https://www.livredepoche.com/livre/simetierre-9782253151432

En revanche, il est étonnant qu'on réduise l'oeuvre de Stephen King à des romans d'horreur : à partir de l'introduction de Simetierre un peu décousue, l'auteur annonce le thème métaphysique de son livre, " le mystère de la mort". Comme un leitmotiv, la mort s'insinue partout. Les premières lignes évoquent la mort du père de Louis Creed, médecin, qui va travailler dans le dispensaire d'une université, où dès le premier jour d'ouverture du dispensaire, un jeune homme décède. De même, son chat  - "qui tel le chat du Sheshire, repar[aît] comme par enchantement" - et son fils vont connaître un sort funeste. Comment Louis va-t-il réagir face à la mort brutale et inhumaine de son fils ?

Certes, l'arc narratif est chronologique, sans complexité en apparence, mais des notations de temps montrent l'inéluctabilité de la mort, voire la fatalité qui frappe le personnage principal. Les lieux hantent ce père de famille. On retrouve les paroles en italiques indiquant le monologue intérieur de Louis, spécificité présente dans les romans précédents de l'auteur. Homme rationnel, homme de science, Louis ne croit pas à l'au-delà. La banalité de son quotidien se mue imperceptiblement en une lente escalade vers le surnaturel culminant dans une scène finale atroce. La folie, thème emblématique de l'auteur, plane inexorablement sur Louis : le roman est assez éprouvant d'un point de vue psychologique et les protagonistes poignants.

Est-ce dû à la traduction ? Le lexique spécialisé de la médecine - Louis écrit des articles scientifiques, comme beaucoup de personnages de S. King, c'est un écrivain - et un langage courant ou soutenu permettent de s'immerger dans cette histoire où les sensations, les descriptions de lieux et les sentiments prennent une place très importante par rapport à l'intrigue. On n'est pas loin des Revenants de Kasischke, la complexité narrative en moins, mais aussi des romans noirs anglais, cités fréquemment : "Une autre idée lui passa par la tête : celle que cette équipée lui avait fait courir des dangers bien réels, même si elle semblait droit sortie d'un roman-feuilleton frénétique de Wilkie Collins" (p. 212).

Ne vous laissez pas influencer par l'étiquette habituellement attribuée à S. King ( bien que l'horreur et le surnaturel soient présents). Certes, ce roman appartient à la "littérature populaire" exploitant un imaginaire éculé comme les zombies, les fantômes... mais il n'en est pas pour autant mauvais. Découvrez ce roman qui parle des rituels mortuaires, de la question du deuil, de la relation de l'homme et de la mort dans la société américaine... 

King Stephen, Simetierre, Livre de poche, France, mars 2019.

Simetierre de Kevin Kolsch, Dennis Widmyer, avec Jason Clarke, Amy Seimetz, 2019, 1h41

Jessie, de Mike Flanagan, avec Carla Gugino, Bruce Greenwood, Carel Struycken, Netflix, 2017, 1h43

1922, Zak Hilditch, 1922, Netflix,  avec Thomas Jane, Dylan Schmid, 1h43, 2019.

Sur le web : No ciné, Simetierre, ce fléau

Mury Cécile et Douhaire Samuel, "A voir sur Netflix : trois adaptations inédites de Stephen King", Télérama, mis en ligne

Macheret Mathieu, "Simetierre" : une petite mécanique horrifique", Le monde, mis en ligne le 10 avril 2019. URL : https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/04/10/simetierre-une-petite-mecanique-horrifique_5448127_3246.html

LGL spécial Stephen King, entretien de l'émission La grande librairie. URL : https://www.youtube.com/watch?v=6-f8C3GU23I

19 avril 2019

Un gentleman à Moscou d'Amor Towles : ISSN 2607-0006

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Couverture : création graphique : Melissa Four - adaptation graphique : Jeanne de Nimes

Que faire lorsqu'on est reclus par un tribunal bolchévique dans une chambre d'hôtel de 9 mètres carré ? Se comparant à un Robinson Crusoé et non pas à Edmond Dantes, qui voulait se venger de ses ennemis, le comte Alexandre Ilitch Rostov organise ses journées autour de ses dîners, de sa coupe de cheveux... La rencontre avec une petite fillle bourgeoise prénommée Nina pousse le comte à visiter le luxueux hôtel Métropol dans ses moindres recoins, à raconter des souvenirs, à faire des aménagements...

" Lorsque la vie empêche un homme de poursuivre ses rêves, il fera tout pour les poursuivre quand même"

Comme ses mouvements sont restreints, le comte lit Les essais de Montaigne, qui aura un rôle ultérieur peu banal, évoque les moeurs de l'aristocratie russe, tout en invoquant des oeuvres littéraires dans un style digressif : le duel - présent dans Eugénie Onéguine, des rencontres, notamment avec Micha, qui a écrit un livre et qui permet à l'auteur de citer plusieurs auteurs russes ou un couple de Norvégiens qui va écouter l'opéra Boris Godounov.

Ce livre détonne dans le paysage littéraire actuel car on a l'impression d'être au coeur d'un roman du XIXeme siècle comme A rebours de Huysmans ou Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre dans lesquels des personnages parlent essentiellement d'art, tout en restant cloîtrés. A travers ces personnages solitaires, souvent les auteurs évoquent les aspects culturels de leur époque. C'est donc toute la Russie du début du XXeme siècle qui surgit à travers la vie du comte. Comme dans Le maître et Marguerite de Boulgakov, la fiction interroge le réel : le destin de Nina est lié aux goulags, celui du comte à la police politique. Des échos de l'opération Barbarossa ou de la Guerre froide transparaissent dans les tribulations du personnage principal. Non seulement l'auteur évoque la culture, les événements historiques du pays mais il s'interroge sur la spécificité de cette culture : la violence et la destruction sont-elles inhérentes au peuple russe ? Quelle est la quintessence de leur art ? En quoi se différencie-t-il des autres pays ?

Comme dans Le Guépard de Lampedusa, Un gentleman à Moscou donne à voir le passage du temps : toute une époque est ressuscitée en même temps que son déclin, ce que le comte appelle "les vestiges de sa Russie à lui". Et puis, un jour, Nina revient avec sa fille qu'elle doit laisser chez le comte amplifiant l'impression de l'écoulement du temps.

La voix du lecteur (Ecoutez un extrait), tout comme le récit, commence de manière monotone (en fait, seulement la première plage) pour devenir enlevée et on ne s'ennuie pas aux aventures livresques, esthétiques, immatérielles du comte, lues par Thibault de Montalembert. Sa belle voix grave convient parfaitement aux péripéties de la vie du comte, pas du tout fastidieuses, mais exprimant la distance par rapport aux événements, la résilience et parfois l'humour. D'abord, on craint l'ennui, puis comme les papillons de Manchester darwinien, évoqués vers la fin du roman, on voit l'évolution de l'aristocratique Alexandre, de son entourage et de son époque. Armor Towles réserve d'ailleurs de nombreuses révélations finales très romanesques, qui semblent surgir d'un roman d'espionnage ! Un très bon roman !

Un gentleman à Moscou d'Amor Towles, lu par Thibault de Montalembert, Audiolib, 16h58, 2019.

Audiolivre écouté dans le cadre du prix Audiolib 2019

Sur le web : La grande table. 2018. "Amor Towles : un gentleman à Paris". Animée par Olivia Gesberg. Diffusée le 11 septembre 2018.

Un gentleman à Moscou, Télérama, mis en ligne le 11 décembre 2018. URL : https://www.telerama.fr/livres/un-gentleman-a-moscou,n5930704.php

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15 avril 2019

Leave no trace de Debra Granik : ISSN 2607-0006

Bande annonce - Leave no trace (2018)

Peut-on vivre en dehors de la société ? Comment faire face à un traumatisme de guerre ? La société de consommation ne comporte-t-elle que des points négatifs ? Voici quelques questionnements que Debra Granik aborde dans  Leave No Trace.

Ce long métrage retrace la vie d'un père, Tom, et de sa fille, Will, qui vivent dans un parc naturel, dans l'Oregon, en consommant le moins possible et en tirant leurs ressources de la forêt. Lorsqu'ils sont repérés, on cherche à les réinsérer dans une sylviculture. La jeune adolescente s'adapte rapidement et lie facilement connaissance alors que son père refuse de s'intégrer, d'installer un téléphone et d'utiliser les commodités proposées. Au bout de quelques temps, le père décide de repartir... Blessé après une chute dans la forêt, le père est à nouveau contraint à l'immobilité dans une zone forestière, où vivent quelques marginaux dans des mobil-homes. Sa fille le suivra-t-elle dans cette fuite de la civilisation ?

Comme le film commence in medias res et qu'il y a peu de dialogues, on ne comprend que progressivement que le père est un ancien vétéran et qu'il ne peut pas supporter le bruit des hélicoptères, qui lui rappelle certainement la guerre. Laquelle ? Nous n'en saurons rien. Beaucoup d'éléments restent dans l'ombre et on ne sait pas ce qu'est devenu la mère de Will.

Des gros plans de la nature permettent de voir la beauté des paysages, et parfois son inclémence avec la froidure, le manque de nourriture... Sans beaucoup de paroles, ni de bande-son, ce qui surprend assez, la réalisatrice Debra Granik arrive à suggérer les liens familiaux forts entre le père et la fille et la psychologie des personnages, notamment le dilemme de la jeune fille, partagée entre son amour pour son père et son refus de fuir les autres. Un très beau film, tout en délicatesse, sur les blessures psychologiques provoquées par la guerre, le refus de la consommation de masse, les liens familiaux, le regard porté sur l'adolescence...

Leave No Trace de Debra Granik, avec Thomasin Harcourt McKenzie, Ben Foster, 1h49, 2018.

Sur le web : Sotinel Thomas, "Leave no trace" : le père, la fille et l'esprit des bois", Le Monde, mis en ligne le 19 septembre 2018. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/09/19/leave-no-trace-le-pere-la-fille-et-l-esprit-des-bois_5357118_3476.html

11 avril 2019

Fief de David Lopez : ISSN 2607-0006

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https://www.audiolib.fr/livre-audio/fief-9782367628301

A quoi ressemble une certaine jeunesse d'aujourd'hui ? Comment s'exprime-elle ? D'emblée, on est projeté dans une conversation entre quelques jeunes qui fument du shit, jouent aux cartes, racontent leurs relations avec les filles. Ces scènes de la vie quotidienne alternent avec les séances de boxe de l'un des personnages.

L'imitation de la langue de ces jeunes est tout à fait novatrice dans un roman, entre mots en verlan et grossiéretés. Alors que le langage a évolué très rapidement ces dernières années, la prise en compte d'un nouveau vocabulaire est encore rare dans les romans, certainement parce qu'il ne correspond pas à un certain canon de la langue littéraire. "La gueule", "les meufs", "un ouf", "le toncar" ponctuent les dialogues de cette bande. La juxtaposition de scènes dialoguées, les phrases brèves, orales, rythment ce récit, dans lequel, comme l'auteur le précise dans l'entretien, à la fin du CD, il a voulu privilégier la forme. Mais le fond semble oublié !

Comme pour Avec toutes mes sympathies de O. de Lambertherie, le récit est lu par l'auteur lui-même. De fait, sa lecture est fluide, maîtrisée, très agréable à entendre ( vous pouvez écouter un extrait sur le site audiolib). Qui mieux que l'auteur sait quelles intonations prendre ? Il sait à merveille rendre vivant un texte où tout est monotone "comme un grand trottoir roulant" ( Proust à propos de L'éducation sentimentale de Flaubert)

Cependant, on peine à s'intéresser à ces personnages, et à toutes ces descriptions de leur vie médiocre et prosaique comme les règles du jeux de cartes, les coups à donner en boxe, le quotidien de ces jeunes qui cultivent l'ennui et l'auteur arrive parfaitement à nous faire ressentir ce vide et cet ennui.

Fief, David Lopez, lu par l'auteur, Audiolib, 6h57, 2018.

Audiolivre écouté dans le cadre du Prix Audiolib 2019.

Sur le web : Fief, David Lopez, Télérama, mis en ligne le 1 septembre 2017. URL : https://www.telerama.fr/livres/fief,n5181783.php

Par Jupiter ! 2018. "David Lopez, lauréat du prix du livre Inter 2018". Animée par Charline Vanhoenacker. Diffusée le 28 août 2018 

8 avril 2019

Minuscule, La vallée des fourmis perdues de Thomas Szabo et Hélène Giraud : ISSN 2607-0006

Bande annonce - Minuscule - La vallée des fourmis perdues (2014)

 "Il existe une très ancienne légende chantée tout l'été par les grillons et les cigales, l'épopée d'une coccinelle ayant combattu les fourmis rouges... Voici son histoire".

Des fourmis noires trouvent une boîte de sucre, laissée par un couple qui pique-niquait, dans une plaine aux allures de la comté de la Terre du Milieu. Une petite coccinelle, qui n'arrive pas à voler, les accompagne vers leur fourmilière. Mais chemin faisant, elles sont confrontées à des fourmis rouges.

La coccinelle-"Frodon" et la communauté de fourmis doivent aussi descendre un fleuve comme le hobbit descendant Auduin. Les fourmis "Uruk-hai" rouges font le siège de leur foumilière-"gouffre du Helm". Ce serait réducteur de faire croire que Minuscule est la transposition du  Seigneur des Anneaux  à l'échelle d'un monde minuscule. D'autres références - western, Star Wars - sont convoquées. A côté des aventures de nos héroïnes, de nombreux gags fourmillent créant une touche de comique. En outre, les insectes ne sont pas personnifiés mais l'absence de dialogue et les décors créent une immersion dans une nature colorée et poétique.

Dans le making-of ( 35 min), on apprend comment le film a été tourné, notamment les repérages des paysages dans le Mercantour, les reconstitutions en studio et ce qui a été créé en images de synthèse, la manière dont ont été conçue les insectes. Toute une partie est consacrée aux bruitages. Le travail est impressionnant !

Dans le minuscule livret du film, on nous rappelle les inspirations filmiques des réalisateurs ( Chaplin, Indiana Jones, Star Wars) et une double page concerne l'éco-attitude : " Le sujet étant la découverte du monde vivant, la production a choisi de s'engager dans une démarche responsable lors du tournage en prenant en compte l'impact de ses propres actions. Un long travail a été fait en amont pour avoir une empreinte écologique maîtrisée aux côtés des Parcs Nationaux, avec l'aide du proramme AGIR de la région PACA et accompagné par Eco Prod et l'outil Carbon' Clap  calculateur de carbone. Toute une série de points spécifiques ont été anticipés en préparation, ce qui a permis de réduire de façon importante l'incidence environnementale du tournage".

"Le film reflète la volonté partagée avec les Parcs Nationaux français de véhiculer des valeurs de respect et de partage, de sensibiliser à la fragilité de la nature et du petit monde qui nous entoure pour "naturellement" les protéger. L'ensemble des objets du films ont la même origine : la polution. La canette rouillée, la boîte d'allumettes, le pesticipe Butor les cotons tiges, les cure-dents ou encore les objets inombrables dans les réserves faites par les fourmis et la petite araignée noire... ces clins d'oeil subtils touchent notre inconscient et proposent une version singulière et originale du recyclage !"

Minuscule, La vallée des foumis perdues, Thomas Szabo et Hélène Giraud, 85 min, 2013

4 avril 2019

Ca raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard : ISSN 2607-0006

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https://www.audiolib.fr/livre-audio/ca-raconte-sarah-9782367628400

Le premier roman de Pauline Delabroy-Allard a été rapproché de l'écriture durassienne, que l'auteur cite (Hiroshima, mon amour). Effectivement, par la représentation de la passion - comme dans L'amant - et par les répétitions, le style de l'auteur d'Un barrage dans le Pacifique ne paraît pas loin. Truffaut, Bonnard, Shakespeare, Bach, Dumas (La dame aux camélias) nombreuses sont les oeuvres qui nourrissent la prose de P. Delabroy-Allard.

Les jeux d'échos se font bien entendre dans la lecture de Clara Brajtman, qui de sa voix mélodieuse nous transporte dans l'histoire (Vous pouvez écouter un extrait ici). Mais elle reste sobre pour lire ces courts paragraphes qui composent ce texte parlant de passion. Malgré cette lecture harmonieuse, peut-être que la lecture du support papier permet-il de mieux revenir sur ces jeux de sonorités.

Qui est Sarah ? La narratrice, jeune professeur de français et mère d'une petite fille, rencontre une musicienne Sarah. D'emblée, c'est la "tempête" : les deux femmes s'aiment mais de manière fusionnelle, funeste. La narratrice parsème des définitions du terme "souffre" lors de l'aveu mutuel d'amour, de l'élément chimique à son étymologie, " la foudre"  ou " subir une peine". Un tel amour peut-il durer ?

Styliquement, les entralacs et les répétitions de Marguerite Duras dans L'amant disent l'obsession d'une image et les souvenirs labyrinthiques. Il n'y a rien de tel dans le roman de Ca raconte Sarah. Comme les allitérations du titre l'indiquent, on est davantage du côté de la musique - en lien avec le personnage de Sarah la musicienne - et des rimes poétiques, des anaphores, des leitmotivs : "Ca raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l'allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d'une seconde à peine. Ca raconte Sarah, de symbole : S". Les très brefs paragraphes et les répétitions imitent un rythme rapide, celui du coup de foudre, puis d'une passion frénétique, versatile, dévorante.

L'écriture travaillée manque un peu de pudeur - par rapport à un récit comme L'amant de Duras - et de retenue mais on peut comprendre le succès médiatique de cette oeuvre (Prix du style 2018, Prix de la poste 2018, Prix de des libraires de Nancy-Le point, Prix du roman des étudiants France Culture) qui n'a rien de banal, même si c'est parfois moins poétique dans la deuxième partie. Laissez-vous tenter par la petite musique de P. Dellabroy-Allard.

Ca s'appelle Sarah, Pauline Dellabroy-Allard, lu par Clara Brajtman, Audiolib, 4h40, 2019.

Audiolivre écouté dans le cadre du Prix Audiolib 2019

Sur le web : Le masque et la plume. 2018. Animée par Jérome Garcin. Diffusée le 25 novrembre 2018.

Landrot Marine, Ca raconte Sarah, Télérama, mis en ligne le 5 septembre 2018. URL : https://www.telerama.fr/livres/ca-raconte-sarah,n5791621.php

Landrot Marine, "Pauline delabroy-Allard remporte le prix du Roman des étudiants France Culture-Télérama", Télérama, mis en ligne le 11 décembre 2018. URL : https://www.telerama.fr/livre/pauline-delabroy-allard-remporte-le-prix-du-roman-des-etudiants-france-culture-telerama,n5928075.php

1 avril 2019

C'est le premier, je balance tout (mars 2019) : ISSN 2607-0006

c-est-le-1er-je-balance-tout-banniere-bicolore-marineLogo d'allez-vous faire lire

1) LES CHRONIQUES VENUES D'AILLEURS

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http://www.itiphoto.com/

Comme l'année dernière, vous pouvez vous rendre dans différents lieux bordelais, du 2 au 28 avril, pour voir "Itinéraires Photographes voyageurs". Vous pouvez avoir accès au dépliant sur leur site : http://www.itiphoto.com/

2) MES FILMS

CAPTAIN MARVEL Bande Annonce VF # 2 (NOUVELLE, 2019) Film Marvel

Le dernier Marvel vient de sortir : Captain Marvel semble marcher sur les traces du DC Universe, qui a sorti son premier film avec une héroïne, Wonder Woman, en 2017. L'héroïne Vers, une Kree, atterrit sur terre après avoir été capturée par les "méchants Skrulls", des métamorphes. Ils chercheraient à coloniser de nouvelles planètes. Croyant défendre une juste cause, Vers les combat avec acharnement tout en menant une quête identitaire...

Autant Thor Ragnarok était une succession de gags pas toujours réussie, autant Captain Marvel en est dépouvu. Les effets spéciaux sont plutôt bien faits, mais les personnages peu remarquables, sans grand méchant comme Thanos. Le film semble cumuler les références aux années 90 avec les musiques de Nirvana ou de No doubt, qui se marient maladroitement d'ailleurs avec l'intrigue, avec des tenues grunges ou avec des clins d'oeil à Top gun ( 1986), Star wars ( 1983), Men in Black ( 1997)... La super-héroïne sauve le monde mais pas le film, tant il est calibré sur le modèle de Marvel insignifiants comme Doctor Strange, Advengers, Advengers : l'ère d'Ultron. Une "Marvellerie" de plus...

Captain Marvel, Anna Boden, Ryan Fleck, 2019, avec Brie Larson, Jude Law, Samuel L. Jackson, Ben Mendelsohn (2 h 04)

Sur le web :thrillian

Mandelbaum Jacques, « Captain Marvel » : une super-héroïne en mal de charisme", Le monde, mis en ligne le 05 mars 2019. URL : https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/03/05/captain-marvel-une-super-heroine-trop-bergmanienne_5431442_3246.html

3) MES LECTURES

Voici deux nouveaux audiolib écoutés dans le cadre du prix Audiolib 2019 : La toile du monde d'Antonin Varenne et Frère d'âme de Diop. 7 yeux de chats de l'auteur coréen Choi Jae Hoon a été une belle découverte ! J'ai enfin lu un classique de la littérature russe, Le maître et Marguerite de Boulgakov et un classique français avec la nouvelle "Pierre Grassou" de Balzac. La prochaine LC balzacienne aura lieu le 27 avril : nous lirons Melmoth.

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4) MES ACHATS

Après la lecture plaisante des Revenants, j'ai acheté Esprit d'hiver de Kasischke et après celle des Sept yeux de chats, j'ai acquis Le château du baron de Quirval de Choi Jae-Hoon. Le visionnage du Livre de la jungle sur Netflix m'a donné envie de lire le livre de Kipling. J'ai reçu un nouveau audiolib pour Le prix Audiolib 2019 : Ca raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard. Après une rencontre avec le journaliste David Grann, venu présenter son dernier livre intitulé Le Diable et Sherlock Holmes, j'ai aussi acheté La note américaine et The lost city of Z !

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