Sept yeux de chats de Choi Jae-hoon : ISSN 2607-0006
http://www.editions-picquier.com/ouvrage/sept-yeux-de-chats/
Auteur coréen, Choi Jae-Hoon a publié un recueil de nouvelles Le baron du comte Curval en 2010 et Sept yeux du chat en 2012. Vous ne connaissez pas cet auteur ? N'hésitez pas à lire son roman !
Tout commence comme Les dix petits nègres coréens : 7 personnes sont réunis dans un chalet, ayant été invités par le Diable, qui tient un site web sur les tueurs en série. Leur hôte est absent et une tempête de neige les empêchent de quitter les lieux. Que faire ? Après une première nuit passée ensemble, un des hommes est retrouvé mort. Qui est le coupable ? Vous pensez que c'est un whodunit classique, mais il n'en est rien : " - Le jeu... a commencé" (p.33). A la fin de la première nouvelle ou chapitre " sixième rêve", commence un chapitre "Equation d'une vengeance" où nous comprenons que la première histoire est en réalité une pièce. Vraiment ? Mais c'est aussi l'histoire que traduit un certain M dans le troisième chapitre, intitulé "Pi". Le dernier chapitre "Les sept yeux de chats", parle du destin du livre qui a disparu... Mais ceci n'est pas un bon résumé. Dans chaque nouvelle, nous retrouvons des éléments similaires mais agencés de manière différente.
"Le nombre Pi se prolonge à l'infini sans qu'aucune de ses décimales ne se répète." (p. 324)
L'auteur nous invite dans un roman labyrinthique où les mêmes motifs et les mêmes personnages sont repris de manière vertigineuse et où on ne sait jamais quelle est la bonne version de l'histoire. Le narrateur est-il un fou enfermé dans une mine qui se raconte des histoires pour ne pas mourir ou est-il un traducteur qui change l'histoire des romans qu'on lui demande de traduire ? Tout en voulant créer le roman à suspense parfait ( p. 324), l'auteur coréen réfléchit sur la littérature, les pouvoirs de la fiction et notamment sur les sources de la création et de l'inspiration. Les personnages de fiction peuvent prendre vie et les références - Alice aux pays des merveilles, La jeune fille et la mort de Munch, Le baiser de Klimt - montrent talentueusement un jeu sur la fiction, la mort et le réel : "Quelle différence entre la réalité et le fantasme du moment qu'on survit ? (p. 247). Le lecteur peut essayer de trouver la vérité, peut jouer et imaginer trouver la solution. Oui, c'est bien le roman à suspense parfait !
Jae-Hoon Choi, Sept yeux de chats, Espagne, Edition Phillippe Picquier, 2014.
Sur le web : A girl from earth, Niki,