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1001 classiques

8 février 2014

Le garçon dans le chêne, Fredrick Ekelund : ISSN 2607-0006

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" je marche sur le soleil, debout sur le soleil", " Le soleil remplit jusqu'au bord ma poitrine de miel exquis et dit : un jour toutes les étoiles s'éteindront ; et pourtant elles continuent de briller sans crainte"(edith södergran, poétesse finlandaise, cité p. 87)

Voici un polar venu du froid, qui est tout aussi intéressant et captivant que ceux d'Indridason ou de Mankel. L'auteur suédois F. Ekelund nous emmène au coeur de sa ville, à Malmö, ville industrielle du sud de la Suède, dans une sombre affaire de viol et de crime d'honneur. L'inspecteur Lindström et sa nouvelle stagiaire, Monica Gren, enquêtent sur des immigrés où deux cultures s'opposent radicalement, ce qui ne va pas sans heurts. La victime Yasmina - adolescente mystérieuse dont on nous dessine peu à peu un portrait fascinant, qui participe de beaucoup dans l'attrait de ce polar - était trop libre selon sa famille, vivant dans des conditions claniques, marquée par la tragédie de Sabra et Chatila. Cependant, un deuxième meurtre amène nos deux enquêteurs dans une toute autre direction, assez surprenante.

Comme beaucoup de polars nordiques, la dimension réaliste et sociale transparaît à travers l'enquête. Le quotidien, la culture suédoise, la politique, la littérature, de nombreux sujets sont abordés permettant de nous représenter les mentalités scandinaves. Et qu'en est-il de ce nouvel inspecteur ? Nous découvrons corollairement à l'enquête, la vie de Lindström, qui sans être aussi noire que celle d'un Elendur, vit difficilement le drame conjugal de l'éloignement...

Loin des enquêtes de l'univers atemporel des whodunits où la mécanique du mystère prime sur le reste, Le garçon dans le chêne reflète le monde contemporain, dans une écriture sans fioriture, avec des personnages ayant des failles, des défauts et des enquêtes qui ne suivent pas une ligne droite. On a hâte de découvrir les nouvelles enquêtes de Lindstrôm...

Ekelund, Le garçon dans le chêne, Folio policier, 335 p.

 avis de Lystig

Partenariat Folio

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5 janvier 2014

Au mois de janvier 2014... : ISSN 2607-0006

C'est l'heure des bilans ! Vous avez pu lire les bilans des challenges chez Titine, les coups de coeur de Lilly et de Romanza, la liste de meilleurs films et livres de Dasola, "les belles rencontres littéraires" de Cléante, ... Quels sont Mes cinq meilleurs livres de l'année  (qui n'ont d'ailleurs pas été chroniqués) ? Le Rouge et le Noir de Stendhal et ses chroniques italiennes, lu et relu, La dame en blanc de Wilkie Collins,  mensonge romantique et vérité romanesque de Girard ( un essai fascinant abordant la folie livresque de Don Quichotte, Bovary, Julien Sorel...) et  Whodehouse que je suis en train de lire.

 Voici quelques films et séries dont je n'ai pas parlé mais qui m'ont passionnée cette année :

Top of the Lake - Bande-annonce - ARTE

 ♥ Top of the lake : Beaucoup de critiques ont rapproché cette mini-série de l'esthétique de Lynch et avec raison. Les plans d'ensemble montrant de grandes étendues naturelles, sauvages de la Nouvelle Zélande et l'histoire pleine de violence créent une atmosphère étrange, contrastée. Une policière fragile, Robin Griffin revient sur les lieux de son enfance, lieux cauchemardesques où les moeurs ne semblent pas avoir évolué. Elle est confrontée aux problèmes de drogue - et à un caïd local incarné par  le terrifiant Matt Mitcham -, aux violences sexuelles... Lorsque Tui, une jeune adolescente enceinte disparaît, elle mène avec ténacité une enquête qui va la mener aux confins de contrées sublimes et dans un monde de brutalité humaine. On retrouve bien là l'esthétique si singulière de Jane Campion.

Réalisé par Jane Campion, 2013, avec Elizabeth Moss, Holly Hunter, Peter Mullan...

ENQUETES CODÉES S1 bande annonce

Enquêtes codées : 4 jeunes femmes ayant travaillé pendant la guerre à Bletchley Park, dans le centre de cryptage de l'Angleterre, reprennent une vie normale dans les années 1950. Pour les unes, c'est le retour au travail, pour les autres, la vie de mère au foyer.  Susan Gray, douée d'une logique peu commune se rend compte des erreurs de la police au sujet d'une série de meurtres. Elle décide d'intervenir dans cette affaire après s'être souvenue des paroles d'une de ses anciennes copines : " ne sois jamais banale". Et ces quatre femmes ne le sont pas : bravant leur famille, la police, elles vont mener une enquête sur les traces d'un tueur en série. Ce qui apparaît d'abord comme une simple série policière supplémentaire est en réalité intéressante par l'arrière-plan historique même ténue, l'Angleterre de l'après-guerre, et la personnalité des quatre protagonistes.  J'attends la suite de leurs aventures avec impatience.                                                                                        

Bande Annonce Game of Thrones, Le Trône de Fer - Saison 1 [HD]

 ♥ Games of thrones : a priori cette série m'a paru très racoleuse en rassemblant les ingrédients très convenus - qu'on trouvait déjà dans Les Borgia - comme le sexe, la violence et de l'action. Cependant peut à peu, on est curieux de savoir ce que devient la famille Stark, notamment le sort de ses filles, dont l'une Sansa est des plus décidées à jouer un rôle important sans se contenter du mariage, contrairement à sa soeur Arya. Pendant ce temps, des créatures maléfiques s'approchent des portes du royaume des sept couronnes alors qu'une guerre civile va bientôt opposer Daenerys, fille du roi fou tué, et les Lannister. Sans temps mort mais avec beaucoup de sang, D. Benioff et D.B. Weiss développent un monde d'héroic fantasy très bien réalisé et finalement assez prenant...

MOTHER de Bong Joon-ho - Film-annonce

 ♥ Mother : Une jeune fille est trouvée morte et très vite les preuves se portent sur  Do-Joon, un homme de 28 ans se comportant comme s'il en avait 12. Sa mère enquête en croyant fermement à l'innocence de son fils en dépit du bon sens. On retrouve le même type de comique que dans The host, notamment à travers le personnage de Do-Joon, mais c'est surtout le portrait d'une mère qui nous est dressé, un portrait ambivalent et touchant. Mother est un film comique mais aussi dérangeant. C'est encore un très bon film de Bon Joon Ho dont Dasola chronique le dernier film ici.

Réalisé par Bon Joon Ho, 2009

Je remercie aussi les filles pour leurs cadeaux. Merci Niki pour Le secret derrière la porte, Shelbylee pour les Wodehouse; Lou, pour Corps et âme de Conroy et le joli miroir de poche et merci Martine pour les tasses et la boîte à gâteau !

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"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais" disait O. Wilde. Alors, je vous souhaite une folle année 2014 et mes meilleurs voeux de lectures

27 décembre 2013

A christmas carol, Docteur Who : ISSN 2607-0006

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Lecteurs, vous passez certainement vos fêtes de fin d'année à chanter à tue-tête des chansons de Noël, autour d'un sapin richement décoré et autour d'une table garnie de délicieux mets, avec vos proches. Ce sont des moments agréables, joyeux et chaleureux. Mais ce n'est absolument pas le cas de la famille Pettigrew, dont l'un des membres (Abigaël) a été cryogénisée pour cause de dettes et pour le docteur who et ses acolytes ( Amy et Rory) qui tentent de sauver un vaisseau spatial coincé dans une atmosphère brumeuse au-dessus d'une planète contrôlée par le sordide Kazran Sardich, qui refuse de les aider.

Dans Les fantômes des noëls passés, on retrouve l'ambiance très dickensienne des Contes de Noel. Le docteur Who, incarné par l'incontrôlable et irrésistible Matt Smith, va comme les esprits de Noël, les revenants qui hantent Scrooge, tenter de faire changer la personnalité de Kazran afin que celui-ci vienne en aide au croiseur spatial. Il retourne donc dans le passé de Kazran pour l'amener à devenir moins avare et plus sensible. De facto, le plaisir de retrouver l'influence de Dickens - la famille Pettigrew est tout à fait similaire à la famille Cratchit, Kazran est un parfait clone de Scrooge -  est augmenté par des détails complètement déjantés : dans l'atmosphère brumeuse nagent des poissons, le docteur se marie avec Marylin, des hologrammes entonnent des chants de Noël, et un requin qui a avalé la moitié du tourvenis sonique tire un traineau de père noël... Que d'inventions ! Quelle belle réalisation !

Evidemment, l'épisode finit bien grâce au docteur ! Avec ses noeuds papillons," la supériorité aristocratique de son esprit " ( Baudelaire)  - le docteur veut toujours sauver le monde quel qu'en soit le prix - et avec "son plaisir d'étonner et la satisfaction orgueilleuse de ne jamais être étonné" ( Baudelaire), Le docteur incarne à merveille l'excentrique et le dandy britannique, moderne et lointain épigone d'un G. Brummel. Cet épisode n'est que l'un des enchantements de cette série incontournable qui vient de fêter ses cinquante ans ! Joyeux noël à tous !

Les fantômes des noëls passés, scénario de Moffat, avec Matt Smitt, 2010 BBC.

24 novembre 2013

Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde : ISSN 2607-0006

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"Quand il parvint au sommet de la petite falaise, il découvrit qu'il était seul. La chaloupe , n'était plus tirée sur la plage, ne nageait pas sur les eaux turquoises. La goélette n'était plus au mouillage à l'entrée de la baie, aucune voile n'apparaissait même à l'horizon. Il ferma les yeux, secoua la tête. Rien n'y fit. Il étaient partis." Ce n'est pas l'incipit de Robinson Crusoe que vous lisez mais celui de Ce qu'il advint du sauvage blanc.  Comme Robinson - histoire romancée d'un véritable matelot tout comme pour le "sauvage blanc" - Narcisse Pelletier se retrouve abandonné sur une plage d'Australie. Mais la comparaison s'arrête là car, contrairement au célèbre naufragé, c'est le jeune français Narcisse qui va devoir adopter les coutumes d'une tribu arborigène : la solitude, le long désaprentissage de ses propres us et coutumes se révèlent difficiles pour ce très jeune matelot de 19 ans.

Dix-huit ans plus tard, il est ramené dans son pays par le vicomte de Vallombrun : ce dernier, qui incarne une figure icarienne de scientifique romantique, espère étudier d'une manière systématique les habitudes du " sauvage" mais il se heurte au silence de Narcisse. En faisant alterner récit du début de la vie australienne par Narcisse et les lettres du scientifique envoyées à la société de géographie française, une dialectique apparaît : comment définir le "barbare" et le "civilisé ? : "Mais quoi ? Il faudrait reconnaître comme civilisées les coutumes barbares que Narcisse révèle à chaque instant ? Cela ne se peut." (p.130).

La présence de Narcisse est une énigme dans cette époque où les sciences commencent à peine à émerger en tant que matière autonome, où des théories nouvelles comme celle de Darwin s'imposent. Ce roman n'est pas seulement le reflet scientifique d'une époque, il est aussi une réflexion sur l'apprentissage des langues, la construction d'une identité, et la question du relativisme et de l'ethnocentrisme... De nombreuses questions sont soulevées et de nombreux thèmes abordés, faisant de cette bistoire vraie une passionnante découverte sur la vision de l'autre, qui se lit comme un roman.

Garde F., Ce qu'il advint du sauvage blanc, Folio, 378 p.

FOLIO PARTENARIAT PLUS : Grâce aux éditions Folio, je vous propose de gagner 3 exemplaires de ce roman qui a reçu le prix Goncourt, bien mérité, du premier roman. Vous devez simplement laisser un commentaire en donnant un argument sur l'envie qui vous pousse à découvrir ce roman et un tirage au sort désignera les gagnants dans une semaine ( le 3/12/2013).

Merci Lise et Folio pour ce partenariat. Voici le billet de Lilly.

2/12/ 2013, voici les gagnantes du concours : Shelbylee, Claudia et Vanessa.

N'oubliez pas de m'envoyer votre adresse ( dans contactez l'auteur). Merci pour vos participations !

20 novembre 2013

Le jardin blanc de Stéphanie Baron : ISSN 2607-0006

 

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Figure fascinante, autant par sa vie que par son oeuvre du groupe de Bloomsbury, V. Woolf (biographie sur le site Larousse) inspire encore de nombreux auteurs. Malheureusement, cela donne parfois de bien mauvaises idées aux auteurs : S. Baron imagine que V. Woolf ne meurt pas le 28 mars 1941, noyée, mais elle aurait survécu un mois supplémentaire et aurait peut-être été tuée... Cette idée saugrenue permet ainsi à la romancière de développer une intrigue très plaisante où se mêle - à une intrigue amoureuse entre le personnage principal Jo Bellamy et Peter, la personne chargée d'authenfier un manuscrit miraculeusement retrouvé de V. Woolf, - une chasse aux indices pour prouver la véracité du dernier manuscrit de V. Woolf, avec de nombreux poncifs : une boite entérrée au fond d'un jardin, une société secrète, un concurrent déloyal... Pas de temps morts, l'enquête se déroule sur un rythme trépidant.

Outre l'enquête haletante autour du manuscrit, l'intérêt réside dans les nombreux éléments sur la vie de Vita Sackville West et de son jardin de Sissinghurst. En effet, l'héroïne est une paysagiste américaine dont le commanditaire souhaite recréer le "jardin blanc" situé dans le Kent. La découverte d'un cahier qui semble appartenir à V. Woolf - dont le pastiche n'est pas particulièrement réussi - précipite la jeune femme dans une quête reposant sur des coincidences stupéfiantes.

Au détour de l'histoire, on en apprend davantage sur Albert Woolf et les apôtres. Quel est leur rôle joué pendant la guerre ? Comme un petit parcours touristique, on découvre les différents lieux où ont vécu la romancière et ses proches mais aussi les bibliothèques d'Oxford, et de Cambrige. Si l'évocation du groupe de Bloomsbury, de leurs oeuvres picturales et artistiques, est particulièrement intéressante, l'histoire romanesque entre la jeune jardinière et son patron, puis de Peter, semble se surajouter aux clichés créant ainsi un roman bien documenté mais cousu de fils blancs.

Baron, Le jardin blanc, NIL, 397 p.

Merci aux édition du Nil pour ce partenariat. Lu par Cryssilda, Lou, Titine... et participation au challenge V. Woolf de Lou

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9 novembre 2013

Au lieu-dit de Noir-Etang... de Thomas H. Cook : ISSN 2607-0006

 

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 "La vie ne vaut d'être vécue qu'au bord de la folie" :  Fils du directeur de la Chatham school, Henry est un enfant solitaire, tourmenté, qui découvre avec l'arrivée de son professeur de dessin, Miss Channing - d'une Afrique qui paraît qui lointaine de la Nouvelle Angleterre - une nouvelle vision de la vie : " Nulle règle pour régler la vie". Son père, Arthur Griswald lui apparaît comme le modèle de l'ennui et d'un conformisme morne qu'il rejette au profit de visions de liberté.

Au fil d'une histoire proleptique - on connaît le dénouement tragique - se développe l'imaginaire de cet adolescent lié à deux destins dignes des héros de Bronte. Miss Channing et son amant, un professeur marié, incarnent pour cet adolescent révolté de véritables héros de romans gothiques, la passion absolue. Mais l'imagination exaltée du héros lui permet-elle de percevoir les événements de manière objective ?

Souvenirs après souvenirs, Henry reconstitue la sombre histoire de meurtres autour du lieu-dit du Noir-Etang.  Que s'est-il passé véritablement entre les deux amants ? Le procès de Miss Channing a-t-il été équitable ? Henry est-il un témoin fiable ? Dans l'atmosphère brumeuse de ce cap battu par les vents, un vent de folie semble s'abattre sur tous les personnages : Mr Pearson, le procureur, s'acharne sur la femme adultère, Henry construit des châteaux en Espagne, une petite ville est aveuglée par le puritanisme...

Plusieurs destins se nouent et se dénouent autour des trois protagonistes principaux : une jeune domestique rêve d'être cultivée, le désir d'ordre et de vertu d'Arthur Griswald s'effondre, une petite fille devient orpheline... Lecteurs, retenez votre souffle, pour suivre ce récit haletant, passionné, passionnant, pour enfin découvrir la vérité sur le drame du mystérieux Noir-étang.

billet de Titine et celui de Margotte !

Cook, Au lieu-dit de Noir-Etang, Editions Points, 378 p.

4 novembre 2013

Lady Hunt de H. Frappat

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Au seuil du roman, une citation de Stevenson en exergue, du docteur Jekyll et Mister Hyde, inaugure le récit H. Frappat : "It's ill to loose the bands that God decreed to bind ;/ Still we will be the children of the heather and the wind"(p. 21). Le thème du double et de l'inconscient. Le fantastique et la folie. A travers un rêve obsédant, surréaliste, où une jeune femme de brume cherche à entrer dans une maison, Laura s'interroge sur ses origines, tissant des fils autour de thèmes récurrents - une maison maudite, une pierre noire, la maladie d'un père - qui s'enroulent autour du lecteur, l'emprisonnant peu à peu dans le tissu du récit. La prose poétique de H. Frappat fait sombrer le lecteur dans le cauchemar de cette jeune femme prise au piège de ses propres angoisses, de ses propres rêves : quelle est la signification de ce songe ? A-t-elle la même maladie que son père ? Que dissimule les mensonges de sa mère ?

"Je suis à moitié malade d'ombres", disait la Dame de Shalott tout en tissant sa toile jusqu'au moment où "le miroir se brisa de part en part" ( Tennyson, p. 317). Des miroirs et des ombres jalonnent ce récit autour de la légende de la dame de Shalott. Laura réussira-t-elle à briser le miroir pour revenir dans le monde des vivants et dissiper ses peurs ? Légendes, suspense, irrationnel intriguent, mais lorsque les répétitions des mêmes procédés d'écriture deviennent des tics de langage, des affectations et lorsque le récit se fait aussi brumeux que le narcissique personnage principal, on se détache progressivement de cette narration, qui est une tentative de renouvellement du roman gothique qui ne tient pas ses promesses.

Frappat, Lady Hunt, Acte sud, 318 p.

participation au match de la rentrée 2013 Priceminister

31 octobre 2013

Le dernier pub avant la fin du monde, Edgar Wright : ISSN 2607-0006

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE Extrait 2 VOST "Et un verre d'eau" - Au cinéma le 28 Août

Après avoir survécu à la vie exaltante dans un commissariat d'une petite ville provinciale anglaise dans Hot Fuzz et après avoir tué de nombreux zombies dans Shaun of dead, Edgar Wrigth revient avec ses joyeux acolytes nous concocter un hilarant film parodique pour passer une très bonne soirée halloweenesque avec the end's world qui clôture la Blood and Ice cream trilogy, dont le titre révèle toute l'ampleur de l'humour du réalisateur.

Le début du film verse dans le pathétique, avec un personnage qui est resté attaché à ses rêves d'adolescent ( et quel rêve ! Finir en une nuit la tournée des bars de New Haven) et qui peine à rassembler ses anciens camarades pour relever le défi. C'est visiblement à reculons que tous ces quadragénaires, bien installés dans leur routine, retournent dans leur village natal : quoi de plus ennuyeux que cette petite ville, " ce trou perdu" ?

Et pourtant, si en apparence le village ne semble pas avoir changé, Gary King découvre vite que les habitants se comportent diféremment : personne ne semble se comporter normalement, si on peut parler de " normalité" lorsque l'on voit ces cinq "mousquetaires" avoir comme unique but de survivre à l'alcool pour atteindre le dernier pub du village...

Commence alors le plus comique, le plus drôle, des films de zombies, avec des scènes de combats comiquement et impeccablement chorégraphiées sans compter les clins d'oeil aux cinéphiles qui reconnaitront des allusions à Terminator, aux westerns... C'est sur un rythme trépidant, ponctué de dialogues burlesques, que Gary et ses amis nous entrainent dans leur poursuite effrénée de pintes de bière et dans le sauvetage de l'univers. Have fun !

The world's end, d'E. Wright ( 2013- 1h49), avec Simon Pegg, Nick Frost, Paddy Considine.

autres films : Shaun of dead, Hot fuzz

Participation au challenge Halloween, de Lou et Hilde.

29 octobre 2013

Les faucheurs sont les anges d'Alden Bell : ISSN 2607-0006

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Les faucheurs sont les anges raconte le périple d'une adolescente de 15 ans, dans une Amérique ravagée par des zombies, jalonné de bonnes ou de mauvaises rencontres. A travers les souvenirs de Temple, s'élabore peu à peu la vie d'une personne n'ayant jamais connu que la destruction des autres pour survivre. Pourtant, elle ne semble pas insensible aux beautés d'un monde qui suscitent chez elle un questionnement métaphysique, moins manichéen qu'il n'y parait. Si le monde post-apocalyptique rejoint celui de La route de Mc Carty ou celui antérieur de Malevil de R. Merle, on ne perçoit pas l'originalité apportée au " mythe de Zombie" comme l'indique la quatrième de couverture...

Lector in fabula : Tout auteur, selon U. Eco pense à un archi-lecteur, un lecteur idéal à l'horizon de son roman. Quel est celui de A. Bell ? Les amoureux d'histoires de zombies ? Les adolescents, qui peuvent se projeter dans le jeune personnage ? Les amateurs de jeux-vidéos où l'objectif est de détruire  tout obstacle rencontré sur le chemin ? Peu habituée à la lecture de science-fiction, je n'ai pas du tout été intéressée par la personnalité de l'héroïne. La quête de Temple, ponctuée par de nombreux massacres, se fait mécaniquement, aussi automatiquement que les gestes des zombies hantant ce roman, et la fin du roman est des plus brutales, tournant court sur ce qui parait être une impasse du roman. Comme l'auteur ne décrit pas la société, comme il ne parle pas des autres personnages et évoque seulement la manière dont les gens réagissent face à un monde sans sens, le récit tourne vite dans le vide amenant un dénouement rapide et peu cohérent... On s'ennuie vite avec cette histoire qui se lit facilement mais qui n'aboutit sur aucun enjeu....

Bell, Les faucheurs sont des anges. Un avis positif ici.

Partenariat Folio.

Participation au challenge Halloween de Lou et Hilde.

6 octobre 2013

Le flambeau d'A. Christie : ISSN 2607-0006

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Enigme policière et nouvelle fantastique peuvent faire bon ménage dans les nouvelles d'A. Christie ( biographie sur le site Larousse). Mais les neuf nouvelles du recueil Le flambeau sont de teintes très différentes. "Le chien de la mort" est une bizarre nouvelle d'inspiration lovecraftienne avec l'évocation d'une surréalité et de mondes parallèles assez surprenants sous la plume de la romancière britannique. L'écrivain joue avec les codes du fantastique, de manière très traditionnelle dans "Le flambeau" avec une banale histoire de revenant hantant une vieille demeure mais doublée de la mort tragique d'un petit garçon. "Le cas étrange de sir Arthur Carmichael", "la dernière séance" abordent le thème de la possession avec des séances de spiritisme. "SOS" et "Le mystère du vase bleu" sont beaucoup plus proches des whodunits auxquels nous a habitués l'auteur avec une touche de prescience et la création d'une atmosphère étouffante propre à susciter l'angoisse. "Témoin à charge" est une véritable enquête policière, immortalisée par B. Wilder.

A priori, les thèmes semblent bien banals, ordinaires et pourtant l'auteur a su distiller un certain mystère et une certaine étrangeté. Dans "SOS", une jeune fille pense inconsciemment qu'un danger rôde, dans cette maison isolée par la neige, avec une famille qui a changé d'attitude... Le visiteur égaré saura-t-il la sauver ? L'inexplicable devient rationnelle dans la nouvelle "Le mystère du vase bleu" où un jeune homme est victime d'escrocs exploitant sa crédulité ou inversement basculer complètement dans l'étrange comme dans "La dernière séance" où une séance de spiritisme tourne tragiquement au drame. Sous des apparences toujours banales, A. Christie sait merveilleusement créer des atmosphères angoissantes où la folie n'est jamais loin. Loin des ambiances explicitement effrayantes et même si ce ne sont pas les meilleures nouvelles d'A. Christie, l'on referme le recueil en ressentant un étrange malaise...

Participation au challenge Halloween de Lou et Hilde.

 Autres romans : Poirot joue le jeu, La mystérieuse affaire de style, L'homme au complet marron,

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