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11 octobre 2020

Le tigre des neiges, volume 2 d'Akiko Higashimura : ISSN : 2607-0006

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Le tigre des neiges, volume 2 © Akiko HIGASHIMURA

 Si le prermier volume du Tigre des neiges vous a séduit, vous avez peut-être eu envie de continuer cette série historique. Dans le deuxième opus, Torachiyo - qui sera appelé plus tard Kenshin - a bien grandi mais son père meurt et laisse sa région dans une situation troublée. Le frère de Kenshin n'ayant pas le goût pour l'art de la guerre, un autre seigneur Saneyori décide de prendre comme seigneur Torachiyo dans son château. Parallèlement à l'histoire de la jeune fille, on en apprend davantage sur Harunobu du clan rival Takeda.

La mangaka fait clairement une hagiographie de Kenshin. Elle dit dans les bonus qu'elle possède "la classe intersidérale" (p. 218). Elle attribue à la jeune fille toutes les qualités guerrières (monter à cheval, tirer à l'arc, dessiner) et en fait un génie militaire. Cette dernière gagne sa première bataille, à 15 ans, en faisant preuve de courage et en utilisant des stratégies lues dans des livres. La mangaka ajoute aussi une pause historique autour de la cérémonie du Genkupu, rituel du passage à l'âge adulte des garçons (même si Torashiyo est une femme selon la thèse de la mangaka). Elle continue aussi à narrer des anecdotes prouvant que le général Kenshin était une femme...

yukibana-no-tora-visual-2Les arrières-plans sont toujours aussi peu travaillées mais elle ajoute souvent de magnifiques ornements floraux autour de la jeune héroïne. La simplicité du trait du dessin et les cases dépouillées n'enlèvent rien au charme des planches. On a hâte de connaître la suite du destin de Kenshin...

Illlustration couleur Le tigre des neiges, volume 2 © Akiko HIGASHIMURA

Higashimura, Le tigre des neiges, volume 2 (8 volumes en cours), Le lézard noir, France, janvier 2019, 218 p.

Le tigre des neiges vol. 1

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31 mai 2020

Le bateau de Thésée de Toshiya Igashimoto : ISSN 2607-0006

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© VEGA / Toshiya Higashimoto

 Conseillés comme un des quatre thrillers en cours de publication à découvrir par le Parisien, Le bateau de Thésée est un seinen qui plaît autant par sa forme que par ses dessins. Ce manga nous plonge rapidement mais progressivement dans un monde fantastique. Pour ceux qui connaissent l'anime Erased adapté du manga de Kei Sanbe, seinen paru en 2014, on retrouve le même concept : un jeune homme, Shin, dont le père est un policier accusé d'un meurtre qu'il n'aurait pas commis, se retrouve brutalement dans le passé. Il arrive à modifier le cours des actions mais certaines ont lieu comme dans les articles des journaux rassemblés par sa femme.

Peut-il modifier le passé ? Cela changera-t-il sa vie future faite de peur et de honte ? En effet, être le fils d'un supposé criminel n'aide pas à s'intégrer et à se faire accepter, même par sa belle-famille. Shin, étant devenu lui-même père, doit-il léguer ce dramatique héritage à son propre fils ? Le héros commence donc une enquête où il rencontre tous les protagonistes des meurtres perpétrés quelques années avant. 

Quel rapport avec le bateau de Thésée ? Ce titre renvoie à un paradoxe : "Pour perpétuer le souvenir de Thésée, leur héros, les Athéniens ont entrenu son bateau... Le bateau de Thésée est le nom donné à un paradoxe. En remplaçant, petit à petit ses planches usées par des neuves, jusqu'à ce qu'il n'en ait plus une seule origine. Peut-on dire que ce navire est resté le même ? D'où ce paradoxe...".

bateauLa forme du "voyage temporel" n'est pas neuve, ni le trait des dessins plutôt classiques pour un manga. Les fonds sont blancs et le dessin est généralement très sobre, pour mieux mettre en valeur les expressions des visages et les personnages. Cependant, le mangaka a intégré des extraits de journaux (planche 1) pour reconstituer la vieille affaire de meurtres, manière originale de nous permettre de comprendre les faits. Rien d'innovant mais on est curieux de connaître la réponse

Pl. 1 Le bateau de Thésée © VEGA / Toshiya Higashimoto

du mangaka à la question inaugurale : à propos du paradoxe de Thésée, "qu'en est-il si on transpose cette réflexion à l'homme ?"

 Igashimoto Toshiya, Le bateau de Thésée, (10 volumes, terminé), Vega, 2019, 182 p.

Participation au challenge un mois au Japon de Lou et Hilde

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17 mai 2020

Dr Stone, tome 1 stone world de Riichiro Inagaki et Boichi : ISSN 2607

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DR. STONE © 2019 by Riichiro Inagaki, Boichi/SHUEISHA Inc.

Avec 15 volumes en cours et déjà une adaptation animée, Dr stone connaît un immense succès. De quoi parle ce manga ? L'humanité ayant été entièrement pétrifiée, seuls deux lycéens réussissent à se réveiller dans un monde où le genre humain a disparu. Le synopsis laissait croire à un roman historique se passant à l'âge de pierre ou à un survival post-apocalyptique. En réalité, le mot du mangaka sur le rabat de la jacquette oriente notre attente vers un tout autre domaine : "Quand vous imaginez un scientifique, que voyez-vous ? Un gars introverti, avec des lunettes, un peu maboul ? Mais en réalité, certains sont des vrais charmeurs et il doit même en exister des bodybuildés... Senku le personnage principal, est sans doute un peu différent de l'image que l'on se fait d'un scientifique. Mais c'est un vrai passionné. Ses amis et lui, confrontés à une situation sans précédent, ont besoin de votre soutien !"

 Illustration 1 : DR. STONE © 2019 by Riichiro Inagaki, Boichi/SHUEISHA Inc.

dr_stone_2Contre toute attente, vous pourriez bien apprécier ce shonen. Certains aspects négatifs ne doivent pourtant pas vous rebuter. En ce qui concerne l'arrière-plan, les décors sont réalistes et les personnages ont des traits reconnaissables dessinés par Boichi, dessinateur coréen (créateur aussi de Origin ou Sun-Ken Rock), en revanche, les personnages ont des réactions hyperboliques dans toutes les cases. Ci-contre (l'illustration 1), le personnage principal, Taiju, dit juste vouloir déclarer sa flamme à celle qu'il aime, Yuzuriha. Comme vous pouvez le constater, tout est "super-deformed". Véritables caricatures, Taiju est "l'insensé responsable du labeur physique" alors que "Senku", son ami est le " sensé responsable scientifique". L'un est caractérisé par la force et l'autre par son savoir. Senku ne cesse d'ailleurs de répéter " c'est follement excitant" à chaque nouvelle création scientifique qu'il doit faire pour les ramner vers la civilisation. A ce duo comique, vont s'ajouter Yuzuriha et Tsukasa "le lycéen le plus fort de l'ordre des primates", voire du règne animal, étant donné qu'il tue à mains nues un lion !

Se réveiller 3689 ans après une catastrophe, cela implique la destruction de toute la civilisation. Grâce à ses connaissances scientifiques, Senku recrée les toutes les innovations humaines pour atteindre l'ancien niveau scientifique. A quoi sert le calcium ? où le trouver ? La mangaka a parfaitement réussi à intégrer les connaissances simplifiées sur la fabrication du vin ou de savon ( illustration 2).

Outre cette dimension didactique, un dilemme moral surgit. Tsukasa ne veut sortir de la pétrification que les personnes pures tandis que Kensu désire réveiller l'humanité entière. Lequel des deux réussira à imposer son point de vue ? Etant donné la force de Tsukasa, nos trois héros fuient pour fabriquer un nouvel objet leur permettant de lutter contre la tyrannie de Tsukasa...

Voici un manga scientifico-historico-fantastique plutôt original, qui ne manque pas d'humour, ni de savoirs et qui pourrait vous faire aimer les sciences...

Inagaka Riichiro et Boichi, Dr Stone, tome 1, Stone world ( 15 volumes, série en cours), Glénat, juin 2019, Grenoble.

Challenge coréenParticipation au challenge coréen de Christie

sur le web : billet de Docbird

Croquet Pauline, "Survivalisme, matière grise et gros muscles : le manga " dr Stone" ne laisse personne de marbre, Le monde, mis en ligne le 23 janvier 2020. URL : https://www.lemonde.fr/les-enfants-akira/article/2020/01/23/survivalisme-matiere-grise-et-gros-muscles-le-manga-dr-stone-ne-laisse-pas-de-marbre_6027014_5191101.html

 

10 mai 2020

Les mystères de Taisho de Kei Toume : ISSN 2607-0006

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©Delcourt 2006 Toume

Vous aimez les enquêtes, les mystères à résoudre, Sherlock Holmes et consort ? Les mystères de Taisho est un manga policier. Plus précisément, plusieurs nouvelles se succèdent dans ce premier opus : indépendants, ces récits construisent au fur et à mesure les figures de deux enquêteurs dans le Japon des années 1920. Dans "La nouvelle assistante", le premier " mystère", Matsunomya, détective privé rencontre sa nouvelle assistante, dont on ne saura rien jusqu'à la dernière enquête où elle semble faire preuve de prescience. Vient-elle du futur ? Mais revenons à la première intrigue : dans "La nouvelle assistante", Maya vient aider le maladroit Matsunomya et l'inspecteur, grâce à des connaissances extraordinaires malgré son jeune âge, à  retrouver un dangereux terroriste.

Dans l'intrigue suivante "L'étrange histoire d'une antiquité chinoise", il n'y a pas d'enquête mais un objet d'art "le faiseur de rêve", ayant été acheté par les parents de Maya, amène notre détective privé à faire d'étranges rêves qui semblent concerner Maya. Il voit une jeune enfant dont les parents auraient soudainement disparu. Les enquêtes suivantes " La disparition du kakemono", "Le chat chauve-souris", La maison hantée", "Un lointain visiteur" et "La galerie sans fin" sont tous des cosy mysteries. Dans des pièces closes, des personnes meurent, des objets disparaissent. Plus précisément, une des sources citées serait Edgar Allan Poe : " Du calme, on n'est pas dans un roman d'Edgar Allan Poe", réplique l'inspecteur à Matsunomya - qui le confond avec Edogawa Ranpo - dans l'affaire du "chat chauve-souris", qui rappelle singulièrement "Double assasinat dans la rue Morgue". "La disparition du Kakemono" et "La galerie sans fin" s'inspirent vaguement des ficelles de "La lettre volée".

MysteresDeTaishoLes_24082006Très simples, les dessins ne sont pas particulièrement remarquables, voire parfois, ils paraissent inachevés avec des visages laissés blancs. Les personnages présentent des traits réalistes mais certains ont de grands yeux typiques des mangas. De même, les exagérations des traits, les onomatopés sont des clichés aussi présents.

©Delcourt 2006 Toume

Malheureusement, Kei Toume n'arrive pas à créer le même type d'atmosphère que l'auteur du "Portrait ovale" et une aura de mystère autour de ses enquêtes, qui paraissent tirées par les cheveux et la résolution est souvent insignifiante. Certes, certaines intrigues comme "La maison hantée" donne de l'importance au contexte historique avec l'évocation de l'ère Meiji où le Japon s'ouvre à la culture occidentale ou avec le personnage d'Einstein dans " Un lointain visiteur". Ces récits - loin d'être déplaisants - prennent aussi une teinte fantastique à travers les origines mystérieuses de Maya et de son chien géant borgne, mais cela ne suffit pas à donner envie de découvrir la suite de ses aventures trop communes.

"Les Japonais sont férus de littérature policière, et particulièrement de l'école classique fondée sur les énigmes à la Agatha Christie, dont le montage complexe flatte leur goût pour l'ouvrage miutieux et pour ces figures imposées (kata !) que sont, à leur manière, "la chambre close" ou "l'horaire impossible". Sa transposition en manga rend le genre moins austère. Elle permet de visualiser d'un coup d'oeil les scènes de crime [...], de remplacer par de jeunes gens les Miss Marple croulantes et autres Hercule Poirot blanchis, et d'introduire une dose de fantaisie fantastique" (p. 397), déclare J.-M. Bouissou*. Certes, Dans Mystères de Taisho, les enquêteurs sont rajeunis, la maladresse de Matsunomya est amusante mais n'est pas Agatha Christie qui veut...

Toume Kei, Les mystères de Taisho, tome 1, (4 albums, série terminée), Delcourt, Ligugé, juillet 2006, 213 p.

*  Bouissou Jean-Marie, Manga, Histoire et univers de la bande dessinée japonaise, Piquier poche, Barcelone, Avril 2018, 477 p.

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Participation au challenge un mois au Japon de Lou et Hilde

12 avril 2020

The dungeon of black compagny (volumes 1, 2, 3) de Yasumura : ISSN 2607-0006

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© Youhei Yasumura 2019

Comme vous avez peut-être pu le constater, les mangas ont la capacité d'aborder tous les thèmes, que ce soit les intelligences artificielles ( Ghost in the shell, Demokratia...), du harcèlement scolaire (Le perce neige) ou de divers métiers (Bakuman, Deep see aquarium magmell, Une vie au zoo...)... The dungeon of black compagny aborde la vie de l'entreprise mais par le biais d'un mélange générique audacieux : ce shonen mêle fantasy et vie salariale.

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 © Youhei Yasumura 2019

Qui est le héros ? Egoïste et paresseux, Kinji se prélasse depuis que des spéculations l'ont mis à l'abri du besoin. Cependant, il va être projeté dans un monde  - comme dans les isekais - où il est obligé de trimer comme un esclave dans une mine pour un petit salaire. Très rapidement, il s'endette et doit trouver des solutions pour échapper à l'entreprise Raizaher Mining, qui l'exploite.

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© Youhei Yasumura 2019

L'entreprise emploie tous les moyens pour asservir ses employés comme le lavage de cerveau, l'humiliation... Les mineurs travaillent au son d'une chanson vantant l'entreprise. Mais Kinji est bien décidé à ne pas travailler. Il arrive toujours à fédérer les autres esclaves comme les fourmis et les exploite à son tour sans vergogne.

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© Youhei Yasumura 2019

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© Youhei Yasumura 2019

Mais pire que les fourmis, il y a la salariée ultime, appelée l'héroïne, qui déclare : "je travaille jusqu'à la mort" ! ou " Maintenant travaillons sans relâche"...

Au fur et à mesure qu'on avance dans les volumes, notre anti-héros monte dans la hiérarchie pour constater que la situation est la même à tous les niveaux : salaire bas, exploitation, endettement, dévouement pour l'entreprise... Avec un humour grinçant, voire glaçant, le mangaka décrit le monde de l'entreprise transposé dans la fantasy. Tout en développant des combats, des personnages humanoïdes, le mangaka critique la société...

Yasumura Youhei, The dungeon of black compagny, ( 4 volumes, en cours), Komikku, France, 2018.

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Participation au challenge un mois au Japon organisé par Lou et Hilde

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5 avril 2020

Claymore d' Yagi : ISSN 2607-0006

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CLAYMORE © 2001 by Norihiro Yagi

Avec le succès d'Harry Potter, du Seigneur des anneaux, de Games of throne, de The witcher ( récemmement disponible sur Netflix), l'héroïc fantasy s'impose peu à peu dans le paysage littéraire. Elle était déjà très présente dans les mangas que ce soit dans Grendel de Mako, l'iconique Bersek de Kentaro Miura, Seven deadly sins de Nabaka ... ou Claymore.

9781421506180_manga-claymore-1-sample1Claymore fait apparaître tous les éléments traditionnels de la dark fantasy et fait penser notamment à la saga The witcher d'A. Sapkowski. Le titre désigne des femmes mi-humaines et mi-démons qui ont pour mission de tuer des monstres, qui ont pris l'apparence humaine pour s'en nourrir. Leurs yeux argentés repèrent les créatures assoiffées de sang. Elles cheminent donc de ville en ville, en portant une épée gigantesque et doivent rester vigilantes : elles ne doivent pas laisser leur part démoniaque prendre le dessus.

pl. 1 CLAYMORE © 2001 by Norihiro Yagi

Dans les premiers volumes, nous faisons connaissance de Claire, une héroïne qu'un jeune garçon, qu'elle a sauvé, décide de suivre. C'est le début d'une aventure épique...

Lentement, les deux premiers tomes mettent en place un arrière-plan médiéval et fantastique. Dès le volume 3, un retour en arrière nous permet de découvrir l'enfance de Claire. Comme dans toute bonne saga de fantasy et comme nous le rappelle Anne Besson, dans La compagnie des auteurs ("d'autres mondes sont possibles") sur France culture, Claymore met en exergue la lutte du bien contre le mal. Cependant, les Claymore elles-mêmes qui défendent les humains sont considérées comme monstrueuses. Leur sacrifice - vous saurez pourquoi en lisant ce shonen - questionne leur humanité dans ce monde moins manichéen qu'il n'y paraît, créé par Norihiro Yagi.

claymoreSeul l'univers graphique est moins attrayant : les dessins simples permettent de bien rendre les mouvements, la rapidité des Claymore mais les personnages ont tous le même visage. Ces personnages longilignes ne semblent pas tous bien proportionnés permettant encore moins de les distinguer. Au moins l'univers graphique de ce mangaka est immédiatement reconnaissable, style repérable dans sa nouvelle série Ariadne, l'empire céleste sortie en 2019. Cela ne doit pas vous empêcher de commencer cette excellente série de dark fantasy.

 pl. 2 CLAYMORE © 2001 by Norihiro Yagi

Yagi, Claymore, volumes 1 à 3, (Série terminée en 27 volumes) Glénat, France.

Sur le web :

D'autres mondes sont possibles - Ép. 4/4 - J. K. Rowling
Le cycle "Harry Potter" serait le dernier monument en date du genre de la fantasy. Lorsqu'on parle de fantasy, deux noms viennent spontanément : celui de J. R. R. Tolkien, et celui du monde qu'il a créé dans le "Seigneur des Anneaux". Voyage au cœur de la Terre du Milieu avec Anne Besson.
https://www.franceculture.fr

Paquot Valentine, "Top 15 des meilleurs mangas de fantasy", Le figaro, mis en ligne le 27 octobre 2016. URL : https://www.lefigaro.fr/bd/2016/10/27/03014-20161027ARTFIG00016-le-top-15-des-meilleurs-mangas-de-fantasy.php

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Participation au challenge un mois au Japon de Lou et de Hilde

8 mars 2020

Le couvent des damnées (volumes 1 à 6) de Minoru Takeyoshi : ISSN 2607-0006

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Le couvent des damnées © 2015 Minoru TAKEYOSHI

Dans le contexte des guerres de religions, au XVIeme siècle, une jeune femme Angelica recueille une enfant Ella vendue par ses parents qui pensent qu'elle est possédée. Lorsqu'Angelica est arrêtée pour sorcellerie - elle est sage-femme - Ella est envoyée dans le monastère du partage des eaux. Cette dernière n'aura plus qu'une obsession : elle veut se venger la mort de sa mère adoptive en tuant Edelgard, la dirigeante de l'ordre du Claustrum, qui veut restaurer la puissande de l'Eglise, dans le Saint-Empire romain germanique.

On découvre la vie quotidienne dans le couvent, faite de châtiments corporels, d'humiliations, d'endoctrinement, de maltraitances. Ella va finir par se lier d'amitié avec quatre autres jeunes filles Cordula, Hilde, Théa et Kaja dont on va connaitre les vies respectives. Elles découvrent un endroit où elles organisent leur résistance. L'amitié et l'entraide les aident à supporter leur travail, les tortures ( aucune violence n'est épargnée aux lecteurs non plus...)

Le contexte historique, l'architecture, les maladies de l'époque semblent crédibles et bien documentés. L'Eglise maintient le peuple dans l'ignorance et les victimes de l'inquisition le sont sur des rumeurs et la calomnie de voisins jaloux. La diabolisation des femmes se fait dans ce climat d'inquiétudes religieuses...

Certes, les personnages paraissent caricaturaux, notamment Ella dominée par sa vengeance, mais elle fait aussi preuve de courage. Soupçonnée à de nombreuses reprises de trahison, elle est attaquée par les autres religieuses. Lorsqu'elle reçoit des ordures dans son dos, elle déclare : " Celles qui attaquent les gens dans le dos ne pourront jamais souiller le visage de celles qui vont de l'avant" ( volume 3). La mangaka a visiblement voulu dépeindre un personnage courageux et intrépide. Il n'y a pas de bonus mais sur les rabats des jaquettes, on peut lire ses intentions ou ses sources : "J'espère avoir réussi à évoquer la lutte contre soi-même que chacun mène jour parès jour, à l'école ou au travail. J'aimerai que ce manga donne de l'audace à ceux qui le liront !" ( volume 1, Minoru  Takeyoshi).

Le couvent des damnées, volumes 1 à 6, série terminée, Glénat.

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Le couvent des damnées © 2015 Minoru TAKEYOSHI

26 février 2020

Héroïnes game de Tabasa Iori : ISSN 2607-0006

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HEROINES GAME © Tabasa Iori 

Dans cette courte série de 3 volumes, la mangaka Tabasa Iori revisite les contes de fées pour en faire un manga horrifique. On perçoit mal l'intérêt de cet imaginaire. Le scénario n'est en rien original, c'est celui de Battle royale et bien d'autres où des canditates doivent s'affronter jusqu'à la mort...

Alice est une idol, prête à tout pour réussir. Un jour, elle se trouve projetée dans un monde où 12 héroïnes de contes - telles que Poucette, Le petit chaperon rouge, Alice aux pays des merveilles, Céndrillon... - doivent s'entretuer : celle qui survivra pourra exaucer son voeu. On comprend assez rapidement le parallèle entre la compétition entre héroïnes et l'univers des idols où se nouent des rivalités, apparaissent des jalousies ou des coalitions...

Mais Tabashi Iori en a profité pour réécrire les contes d'une manière personnelle et peu intéressante. Chacun des personnages littéraires diffèrent de celui qu'on connaît mais, excepté le retournement final, le renouvellement des contes est complètement farfelu et vain...

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pl. 1 HEROINES GAME © Tabasa Iori

héroine game découpeEn revanche, le style est magnifique ! Les combats paraissent bien brouillons parfois mais la mangaka a fait le choix de créer de grands contrastes entre le blanc et le noir (planche 2), créant un effet de papiers découpés. On retrouve ainsi l'univers des découpages de Laura Barrett. C'est visuellement très beau et les décors, notamment floraux, sont superbes. Quand on voit la planche 1,  on peut y voir un souvenir intentionnel ou non de conteurs célèbres qui ont eu recours à ce type d'art

pl. 2 HEROINES GAME © Tabasa Iori

 comme Hans Christian Andersen ou Henry Dickens. Malheureusement, le dessin ne suffit pas à sauver ce seinen de la bérézina...

Iori Tabasa, Héroïnes game ( volume 1, 2, 3, série terminée), Kana, Italie, 2019.

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Alice's Adventures in wonderland © Laura Barrett

16 février 2020

Marry Grave de Hidenori Yamaji (5 volumes): ISSN 2607-0006

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© 2018 Hidenori YAMAJI

Une des nouvelles séries 2019 de Kana est Marry Grave dans laquelle on peut découvrir un couple jeune et beau. Marry et Sawyer se sont jurés de s'aimer pour l'éternité. Malheureusement, le jour de leur mariage, des monstres attaquent l'église où ils vont s'unir. Ces créatures vont décimer la terre et tuer tous les humains, dont notre personnage principal. Sa jeune épouse décide alors de le lui redonner vie grâce à un grimoire. Mais lorsqu'elle le réssuscite, elle décède et c'est au tour de son mari d'entreprendre une quête pour réunir tous les ingrédients pour la faire revenir à la vie... Une histoire romantique ?

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Illustration 1 © 2018 Hidenori YAMAJI

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Illustration 2 © 2018 Hidenori YAMAJI

On s'attend donc à un univers macabre. Le chemin du héros est semé d'embuches, de monstres et d'univers divers, tous appartenant à la fantasy comme des mandragores (Illustration 1), des slimes, des fées... Mais, c'est quand compter l'humour, qui renouvelle le genre de l'héroïc fantasy, avec des super deformed (Illustration 2). Allègrement, le mangaka y ajoute des morts-vivants, des passages sentimentaux, des souvenirs... Le mélange est plutôt réussi et Hidenori Yamaji revisite le conte, avec une enfant perdue dans les bois ou l'héroïc-fantasy avec une ville-arbre peuplée de fées, un épisode mythologique avec la rencontre de harpies... Cela aboutit à une ambiance originale romantico-mythologico- fantasyco-burlesque.

Le trait graphique est précis mais l'esthétique n'est pas la qualité première de ce shonen où des cases à fond blanc succèdent à des cases très chargées (Illustration 3). Autant les créatures malégiques et les rares décors créent une ambiance sombre et sont bien dessinés, autant les personnages ne présentent pas un style graphique particulier.

marry-grave-5-kanaL'intrigue nous réserve bien des révélations : tout en cheminant aux côtés de Sawyer, on en apprend davantage sur lui mais aussi sur sa femme, dont on découvre le parcours extraordinaire. Et si le héros n'est pas celui que l'on croit ? Les personnages secondaires sont eux aussi bien développés. Le dernier volume paru le 14 février - pour célébrer ce couple mythique - est un peu décevant et tente maladroitement de résoudre toutes les intrigues, mais la série reste divertissante et renouvelle bien le genre de la dark fantasy...

© 2018 Hidenori YAMAJI

YAMAJI Hidenori, Marry grave, (terminé en 5 volumes), Kana.

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Illustration 3 © 2018 Hidenori YAMAJI

9 février 2020

Time Shadows (volumes 1 à 4) de Tanaka : ISSN 2607-0006

time-shadows-1-kanatime-shadow-2-kanaTime-Shadows

 © 2017 by Yasuki Tanaka

time-shadows-t4Le bandeau publicitaire annonce que Time Shadows est "le thriller de l'été" (2019) mais est-ce le cas ? En ce qui concerne le graphisme, ce n'est vraiment pas original, ni particulièrement remarquable. Le style graphique est assez commun et consiste essentiellement en des successions de gros plan de visages ( planche 1). Ce qui est tout à fait naturel étant donné que ce manga policier  - mais peut-on vraiment parler de manga policier ? - repose beaucoup sur les sentiments et la psychologie des personnages.

On ne sait vraiment pas comment commencer le résumé étant donné que le seinen brasse plein de concepts ! A l'origine, Shinpei retourne sur l'île de son enfance pour l'enterrement de sa meilleurs amie, Ushio Kofune. Mais aussitôt d'étranges phénomènes se produisent... A partir de ce simple point de départ, une intrigue alambiquée à souhait se développe dans toutes les directions !

Une partie de l'histoire se déroulant dans le restaurant Kofune et Shinpei étant lui-même cuisinier, beaucoup de scènes de repas sont montrées et on a même droit à l'énumération de la recette du poulet au curry dans le tome 4. Mais ce n'est pas le sujet central bien évidemment.

PlancheA_368509Pour ne pas dévoiler l'intrigue, il suffit de savoir qu'une enquête est menée par Shinpei, avec l'aide d'un policier, qui ne sert à rien, plus obsédé par les femmes que par la recherche de suspect, autour d'une légende concernant l'île, celle de la maladie des ombres, des doppleganger. Ajoutez à cette histoire de double, une romancière schizophrène qui cite Byron ("la vérité est toujours étrange, plus étrange que la fiction"), Mio, la jeune soeur d'Ushio menacée de mort, des boucles

Pl. 1 Time Shadows © 2017 by Yasuki Tanaka

temporelles, des meurtres et des hôpitaux abandonnés avec des divinités étranges... Même avec tous ces éléments, vous êtes loin de percevoir la complexité de cette histoire... Une série fantastico-romantico-policière bien palpitante à commencer mais comportant une certaine violence (publié chez Dark Kana)...

Tanaka, Time Shadows, volumes 1 à 4 ( 8 en cours), Dark Kana, Bruxelles, septembre 2019

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