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1001 classiques
9 juillet 2021

L'Eden des sorcières de Yumeji : ISSN 2607-0006

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© Yumeji / Ki-oon

Rien qu'en voyant l'illustration de la couverture, j'ai eu l'impression que ce manga pourrait me plaire. Les premiers mots de présentation de la mangaka, sur la jaquette, sont aussi de bon augure : " Si les plantes avaient un coeur et une volonté propre, voudraient-elles vivre avec les humains ? Et si je devenais un être végétal ? Et si la flore disparaissait de notre monde ?" Voilà le genre de questions qui m'a traversé l'esprit quand j'ai commencé à écrire mon histoire... J'espère qu'elle vous plaira ! "

Pilly grandit dans un monde où il n'y a plus de végétation, excepté dans les lieux où vivent les sorcières, les seules capables d'entendre leur voix. La jeune fille a été élevée par une vieille femme, qui lui donne une graine lui permettant de trouver l'Eden, un lieu où on ne persécute pas les sorcières et seules quelques élues peuvent s'y rendre. Malheureusement, Pilly n'est guère douée. Elle est candide et naïve et n'arrive pas à faire pousser convenablement les végétaux, dont elle ne comprend pas encore le langage.

Un jour, involontairement, elle va introduire un homme maléfique, Zakum, dans leur jardin caché des humains. Ce dernier va la traquer sans relâche. Heureusement, Pilly va être aidée dans sa quête et sa fuite par une sorte de loup végétal, appelé Oak. Va-elle arriver dans l'Eden ?

Cet univers de dark fantasy écologique et poétique est magnifiquement illustré par Yumeji (double page ci-dessous). Zakum incarne le mal tandis que le loup est l'expression de la haine des humains, Pilly, quant à elle, pose un regard plus nuancé sur le monde. Dès le tome 1, elle vit de multiples aventures tout au long de son périple. Que nous réservera le tome 2 ?

Voici encore une nouvelle héroïne à découvrir aux éditions Ki-oon

Yumeji, L'Eden des sorcières, tome 1 (série en cours), Ki-oon, Italie, Juillet 2021.

Eden des sorcières

© Yumeji / Ki-oon

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12 mai 2021

Je reviendrai vous voir de George Morikawa : ISSN 2607-0006

 

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© George Morikawa / Nobumi

Je reviendrai vous voir est comme Les cerisiers fleurissent malgré tout une histoire autour de Fukushima mais abordée de manière intimiste. Dans ce manga, G. Morikawa dessine un moment de la vie de Nobumi, un illustrateur jeunesse. Après le drame de Fukushima le 11 mars 2011, il décide d'envoyer des livres pour divertir les enfants de la zone sinistrée. Très rapidement, il reçoit de nombreux ouvrages et les envoie à Fukushima : il en parle sur son blog. Aussitôt, il reçoit de nombreux mots d'insultes lui signalant que son geste paraît inutile au regard des besoins de la population... il décide de partir comme volontaire.

skm0G6HlQUORF5-EKnPhfa1ZWRs© George Morikawa / Nobumi

Nobumi paraît très touchant : il est volontaire et veut aider les enfants qui vivent dans des refuges. Mais quel choc lorsqu'il découvre le chaos de la ville, la misère, la saleté ! Pendant 5 jours, il va devoir chercher les souvenirs, désencombrer des rails, nettoyer un entrepôt, ravitailler la population, soutenir les collègues venus avec lui... Morikawa a particulièrement bien rendu le caractère de l'illustrateur qui est plein d'enthousiasme, excessif, mais qui traverse aussi des périodes de découragement et de doutes : est-ce qu'il est utile ? Les gens ont-ils envie qu'on leur rappelle sans cesse cette tragédie ?

71d7ep+9DrL© George Morikawa

Cette véritable histoire est racontée par son auteur Nobumi. Lorsque Morikawa lit cette tranche de vie, il l'adapte en manga. Le dessin paraît "rétro" : en fait, G. Morikawa est l'auteur d'Ippo, un manga de boxe, dont on reconnaît le style. La conception est tout à fait inouïe. Pour certaines planches, 9 autres mangakas ont contribué à dessiner les personnages (ils témoignent à la fin de ce one-shot). Effectivement, on voit parfois des traits de dessins un peu différents mais l'ensemble donne un rendu harmonieux, et n'apparaît pas comme quelque chose de disparate.

On ne voit que partiellement les dégâts de la ville de Fukushima, ses habitants, c'est surtout l'importance de la solidarité que le mangaka illustre. Un beau témoignage !

Capture d’écran 2021-04-04 220105Morikawa, je reviendrai vous voir, (one shot), Edition Akata, Italie, Mai 2015, 152 p.

Participation au challenge un mois au Japon organisé par Lou et par Hilde

17 avril 2021

Une vie au zoo, tomes 2, 3, 4 de Saku Yamaura : ISSN 2607-0006

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Une vie au zoo ©nobi nobi ! 2017 Yamaura

124151666Cette série courte (4 tomes) Une vie au zoo décrit le quotidien de Haruko, aussi bien son caractère que son métier. Le premier tome vous a plu ? Alors lancez-vous dans la suite de ses aventures.

L'héroïne doit affronter de nombreux problèmes (volume 2) : un louveteau est rejeté par sa mère. Haruko arrivera-t-elle à le sauver ? Un des singes est rejeté par les autres, la soigneuse doit-elle intervenir ? De nouvelles péripéties apparaissent dans le tome suivant (volume 3) : un journaliste veut écrire un papier qui risque de faire du tort au zoo, Haruko arrivera-t-elle à dissuader le journaliste de publier l'article ? Le directeur semble avoir changé d'opinion sur la nouvelle recrue puisqu'il la charge de transférer un tigre dans leur zoo, ce qui crée des dissensions entre les soigneurs, certains étant jaloux de l'importance d'Haruko et de ses succès auprès des animaux. Enfin, dans le dernier volume, une ultime péripétie met en péril l'exitence du zoo : les investisseurs veulent cesser de donner des fonds en raison d'une baisse de visiteurs. Pourront-il sauver le zoo ?

Même de manière simpliste et optimiste, la mangaka tente de nous faire réfléchir sur les fonctions des zoos. Les gens viennent visiter le zoo pour se divertir, quant au directeur, il cherche à le rentabiliser. Certes, Haruko est candide, appelée "la godiche irresponsable" par les autres soigneurs mais les animaux sont dessinés de manière réaliste. Et le zoo prend vie sous nos yeux comme dans un documentaire. Haruko, qui comprend mieux les animaux que les humains, porte un regard émerveillé et sensible sur ces bêtes : " Je veux que les visiteurs apprennent à connaître nos pensionnaires. Ca premettra de changer les mentalités petit à petit". On trouve aussi des passages didactiques : " je ne savais pas que les manchots étaient menacés d'extinction. Je me demande combien de gens sont au courant...". "Oui, j'espère que notre zoo contribuera à sensibiliser le public à ce genre de problèmes" (p. 173, volume 2, planche 1).

La mangaka, qui s'est beaucoup documenté, comme l'indique la bibliographie en fin de chaque ouvrage, qui a effecté ses études préparatoires dans le zoo d'Utsunomiya et qui s'est entraîné à dessiner toutes sortes d'animaux, a parfaitement atteint son objectif, celui de nous faire dévoiler la vie d'un zoo et des soigneurs. N'hésitez pas à découvrir cette série !

Une vie au zoo vol 2 001

Pl. 1 : Une vie au zoo ©nobi nobi ! 2017 Yamaura

logo Japon 2021Yamaura Saku, Une vie au zoo, tomes 2, 3, 4 ( 4 volumes, série terminée), Nobi nobi

Autres volumes :  Une vie au zoo, tome 1

Participation au challenge Un mois au Japon organisé par Lou et par Hilde : un livre des éditions Nobi Nobi

12 avril 2021

Les cerisiers fleurissent malgré tout de Ishiguchi : ISSN 2607-0006

FUKISHIMA

Photo de Tadashi Okubo (L'obs)

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les cerisiersMême des années plus tard, on se souvient tous de la tragédie de Fukishima : un tremblement de terre et un tsunami provoquent un accident dans la centrale nucléaire. Plusieurs mangakas se sont emparés du sujet : Je reviendrai vous voir (one shot) de Nobumi, Daisy lycéenne à Fukushima (deux volumes) de Reiko Momochi, Colère nucléaire (3 tomes) de Takashi Imachiro, Au coeur de Fukushima (3 tomes) de Tatsuta, Japon, un an après (one shot) de Tatsuta et Les cerisiers fleurissent malgré tout d'Ichigushi.

© by ICHIGUCHI Keiko /

Keiko Hishigushi vit en Italie où elle s'est mariée avec un bédéiste. Elle ne raconte pas d'une manière documentaire ce drame du 11 mars 2011, vécu de l'extérieur, mais elle met en scène une jeune journaliste lui ressemblant et montre les sentiments, les réactions des Japonais qui ne sont pas sur les lieux au moment du drame.

Dans les bonus, elle décrit ses recherches documentaire, le processus d'écriture et de création de ce manga : "Pour moi, une histoire se crée à partir d'un petit texte. cette histoire a vu le jour pour la première fois sous forme de quelques texts courts et appromatifs, gribouillés sur un petit bout de papier. Au départ, j'avais envie de faire une histoire inspirée de mes souvenirs d'enfance. A aprtir de cette idée, j'ai commencé à noterr les différentes scènes qui me venaient à l'esprit. c'était comme si j'écrivais un essai. Pendant ce processus, l'énorme séisme, suivi du terrible tsunami, s'est abattu sur le Japon. L'histoire a été irrésistiblement influencée par cette tragédie. Mon essai/récit s'est mué en une sorte de confession de mes émotions confuses" ( p. 123).

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© by ICHIGUCHI Keiko /

Ainsi, elle raconte l'enfance d'une jeune enfant Itsuko, différente des autres enfants car elle est atteinte d'une maladie qui peut être mortelle. Elle s'attache à sa maîtresse qui l'aide à progresser. Elle côtoie la mort mais elle se rappelle sans cesse que chaque chose est éphémère telle les fleurs de cerisiers, fleurs qui reviennent comme un leitmotiv poétique dans cette oeuvre. On en apprend davantage sur la mentalité des Japonais et des conséquences de ce drame : " S'il n'y avait pas eu l'explosion de la centrale nucléaire, les gens auraient pu reconstruire leur vie malgré toutes ces victimes et toutes ces destructions. J'en suis sûre. Je connais la force des Japonais ! Ils en auraient été capables !" (p. 91). Mais doit-on croire les informations données par l'Etat ? Itsuko doit-elle repartir pour le Japon ?

Même si les dessins paraissent parfois inachevés, les visages n'ayant pas toujours de traits, et malgré des fonds blancs, K. Ishigushi arrive parfaitement à transmettre ses émotions, ses ressentis à travers ces planches émouvantes. Les magnifiques motifs floraux, symbole de toute une nation, expriment merveilleusement ses idées. Un très bel hommage à son pays, à son enseignante et aux victimes de Fukushima... 

Les cerisiers fleurissent malgré tout, Keiko Ishigushi, Kana, Italie, 2013, 122 p.

Participation au challenge Un mois au Japon organisé par Lou et Hilde : hommage aux victimes de Fuskisma

Sur le web : billet de Hilde

Japon : pourquoi la "madone des décombres" a autant marqué ?
André Gunthert, directeur du laboratoire d'histoire visuelle contemporaine à l'EHESS, s'interroge sur le succès de la photo de cette sinistrée japonaise, qui a illustré la Une de plusieurs magazines, dont le Nouvel Observateur. Serge Ricco, directeur artistique de l'Obs, lui répond.
https://www.nouvelobs.com

 

7 avril 2021

Moi aussi de Reiko Momochi : ISSN 2607-0006

 

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© Reiko Momochi 

Un bandeau annonce sur le tome 2 de Moi aussi : " Pour chaque exemplaire vendu, 5% du prix reversés à l'association [solidarité femme] jusqu'au 30 avril 2021". Vous aurez aussi reconnu en lisant le titre, la référence au fameux #Me Too. En effet, Moi aussi, Shôjo en deux volumes, parle de la condition des femmes dans le monde du travail.

On apprend sur la quatrième de couverture que l'histoire se fonde sur une histoire vraie, dévoilant un problème de société dans une société patriarcale (L'histoire commence en 2005). Satsuki travaille en tant qu'intérimaire, opératrice client dans un service téléphonique, dans une société où elle forme de jeunes recrues. Elle est harcelée par son supérieur (et par d'autres hommes de l'entreprise) et la jeune héroïne tombe rapidement malade. Elle devient boulimique, suicidaire... Va-t-elle réussir à le dénoncer ? Aura-t-elle des preuves suffisantes ? Quelqu'un a-t-il croire une simple "intérimaire" ?

Dans le tome 2, on voir le combat de la victime face à son agresseur. Elle doit affronter plusieurs instances sociales qui restent sceptiques. Les rejets de l'inspection du travail ne la rebuttent pas : elle intente enfin un procès à l'Etat pour faire reconnaître le harcèlement sexuel comme un accident du travail... On voit donc la jeune femme combattre les préjugés, les hommes de l'entreprise, mais aussi sa famille qui ne la comprend pas...

MoiAussi-6La mangaka réussit parfaitement à montrer l'angoisse et la souffrance de cette femme, grâce à des gros plans sur les visages. Les sentiments sont retranscrits avec justesse. On voit aussi la réaction des hommes, notamment celui de l'agresseur. Même s'il y a très peu de décors dans les cases, l'ensemble paraît très réaliste, aussi bien dans les conversations que dans les situations professionnelles.

Le parcours de cette femme, inspirée de faits réels, est retranscrit avec vraisemblance. Dans son parcours contre l'injustice, elle est aidée par une association d'entraide pour les femmes où l'héroïne découvre d'autres femmes battues... Enfin, on admire le courage de Satsuki : une fois qu'elle a commencé à parler, elle aceptera de témoigner à visage découvert et ne renoncera jamais face aux multiples embûches...

C'est avec brio que la mangaka met en lumière ce problème de société dans le Japon et hélas, ailleurs aussi... Achetez ce manga et regardez aussi Purl de Kristen Lester, un court-métrage de Pixar, de 8 minutes, créé pour Youtube, pour dénoncer le sexisme.

© Reiko Momochi

logo Japon 2021Moi aussi, Reiko Momochi, (deux tomes, série terminée), éditions Akata, Italie, septembre 2020.

Participation à un mois au Japon organisé par Lou et Hilde/ LC du  avril : lire un manga

Sur le web :

Les (shôjo) mangas luttent contre les violences faites aux femmes
" Moi aussi ", " Don't fake your smile ", " 17 ans, une histoire du mal ", " Transparente "... Plusieurs sorties manga s'attaquent aux agressions sexuelles. L'éditeur Akata a voulu faire de 2020 une année engagée et féministe. Le shôjo manga raconte depuis toujours des histoires dures, avant-gardistes.
https://www.20minutes.fr

 

Du récit intime à la dénonciation, quand le manga s'empare des violences envers les femmes
Pendant dix ans, Satsuki Yamaguchi a mené une bataille administrative et judiciaire : faire reconnaître comme un accident du travail le harcèlement sexuel qu'elle a vécu en tant qu'intérimaire sur une plate-forme d'appels téléphoniques.
https://www.lemonde.fr



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17 mars 2021

Demon slayer de Koyoharu Gotouge (volumes 2, 3 et 4 ) : ISSN 2607-0006

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Demon slayer © 2019 by Koyoharu Gotouge/ SHUEISHA Inc.

Après l'interruption de la série en 2017, les éditions Panini ont sorti deux nouveau volumes en octobre 2019, un mois après la publication des deux premiers volumes.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans cette série, la mangaka ne musarde pas ! Dès le deuxième volume, notre héros Tanjiro enchaîne les missions de pourfendeur de démons. Sans traîner, il rencontre Muzan, celui qui a massacré sa famille, mais découvre aussi d'autres créatures démoniaques, pas toutes mal intentionnées. Au fil de ses aventures, deux autres compagnons vont accompagner le sérieux Tanjiro, apportant de l'humour par leur comportement burlesque.

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Demon slayer © 2019 by Koyoharu Gotouge/ SHUEISHA Inc.

Quant aux dessins, le graphisme est toujours aussi beau avec des cadrages audacieux et des motifs toujours aussi finement travaillés (planche 1). De gigantesques onomatopées viennent dynamiser les scènes. Quelle inventivité dans les épisodes, le découpage des cadres et la narration ! Les rencontres et les démons s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. Il y a des trouvailles extraordinaires qui empêchent l'ennui de s'installer.

Même s'il y a beaucoup de combats comme dans les shonens traditionnels, la mangaka prend le temps de développer les rapports entre le frère et la soeur et l'univers de nos héros : les moyens de communication entre pourfendeurs de démons, leur grade, les caractéristiques des démons... Nezuko ne se contente pas d'être trimballée dans une boîte pour être protégée du soleil, elle aide aussi son frère dans les combats et se montre tout aussi altruiste et courageuse. Une série à découvrir ou à poursuivre...

Gotouge, Demon slayer, volumes 2 à 3, (17 volumes, en cours), Panini, août 2019, Nice.

autres volumes : Demon slayer ( volume 1)

 

19 février 2021

L'atelier des sorciers de Kamone Shirahama : ISSN 2607-0006

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© Kamome Shirahama

Quel succès pour K. Shirahama ! Chacun de ses mangas sort en édition collector pour magnifier le dessin de ce manga de magie. Coco le personnage de L'atelier des sorciers est un peu le Harry Potter du manga. Présentons d'abord la mangaka : " Diplômée de l'Université des Arts de Tokyo, section Design, elle embrasse une carrière d'illustratrice free-lance et de mangaka. Elle réalise plusieurs couvertures de comis américains : Marvels, DC, Star Wars... Parmi ses autres mangas, on peut citer Enidewi" (jaquette).

Le parallèle entre ces deux sagas est facile à faire puisque Coco est une petite fille ordinaire qui découvre à 10 ans qu'elle peut faire de la magie. Elle entre alors dans une école dans laquelle trois autres fillettes apprennent depuis leur plus jeune âge à pratiquer la magie. Malheureusement, Coco découvre que la magie se pratique en dessinant. Quoi de plus facile ! Elle décide alors de reproduire un dessin qu'un magicien lui a vendu lorsqu'elle était plus jeune, ce qui provoque une catastrophe...

61wSRRlzhcLLa première chose qui frappe l'oeil, dans ce manga, c'est la beauté des dessins. Les cercles dominent et remplacent parfois la case réglementaire. Certains personnages ressemblent à des figures féminines présentes dans les cartes postales art nouveau. Les cases ne suivent jamais le schéma d'un gaufrier mais présente une grande variété de mise en page avec de superbes éléments de décors. Le trait est très fin comme dans une gravure.

© Mucha

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© Kamome Shirahama

L'originalité de la magie dans cette histoire où les sorciers portent des capes et des chapeaux pointus mais pas de balai volant, c'est qu'elle naît de dessins qui pourraient être pratiqués par tous. C'est pourquoi cette magie reste secrète. Certains l'utilisent à mauvais escient comme l'antagoniste de Coco, la confrérie du capuchon. Outre cet adversaire, la fillette doit passer de nombreuses épreuves pour rester en compagnie des apprenties-sorcières : passer l'examen des élèves sorciers sans que Coco y soit préparée, afffronter un dragon...

Comme dans Harry Potter, cet univers magique se constitue peu à peu sous nos yeux : quelle encre utiliser pour faire les dessins magiques ? Quels sont les symboles à utiliser... On découvre ainsi les différents emblèmes magiques et les lieux constituant cet univers comme la tour-bibliothèque, les monts surréalistes, Carn la ville des sorciers...

Le personnage principal est jeune, naïf mais aussi très attachant : Coco est débrouillarde, tenace et courageuse. De nombreux éléments, lieux et personnages secondaires sont peu développés et seulement introduits dans ce tome 1. L'ensemble est assez enfantin avec des petites saynètes comiques ou mignonnes. Cependant, on attend avec impatience de faire plus ample connaissance avec ce monde de fantasy.

Shirahama K., L'atelier des sorciers, tome 1 (7 tomes, série en cours), Pika, 204 p.

Sur le web :

billet de Docbird, billet de Kiona

" L'Atelier des sorciers ", manga enchanteur
Tolkien a aussi des héritiers au Japon. Les mangas de fantasy et de récits où la magie est un élément central de la narration abondent. En revendiquant l'influence d'Harry Potter et du Seigneur des anneaux, la mangaka Kamome Shirahama inscrit totalement sa série L'Atelier des sorciers dans ce courant tout en cherchant à le renouveler.
https://www.lemonde.fr

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© Kamome Shirahama

11 novembre 2020

La voie du tablier Koosuke Oono : ISSN 2607-0006

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© Kousuke Oono / 2018 SHINCHOSHA

 "Tueurs ou victimes, les héros à "voie" sont plongés jusqu'au cou dans ce que l'Occident définit comme le mal. Ils ont assassiné leurs parents ou été victimes d'ignobles complots. Ils sont témoins ou acteurs de la boucherie guerrière et du massacre des innocents"* : c'est ainsi que que Jean-Marie Bouissou définit le héros "à voie". Koosuke Oono inscrit son personnage dans cette tradition mais ce n'est pas une voie banale. Tatsu l'immortel, yakuza capable de tuer 10 hommes à lui seul, a choisi de devenir... homme au foyer. Il s'évertue donc à nettoyer son appartement, à préparer des bentos à sa copine et à faire les courses.

Evidemment, cela crée des scènes loufoques où Tatsu choisit des cibles par exemple, mais la cible est un habit en solde. Face à des policiers qui contrôlent son identité, s'il plonge sa main dans sa veste, c'est pour en sortir un bon de réduction ! L'aspect comique du personnage vient du décalage entre son aspect effrayant et ses intentions de "parfaite ménagère".

On retrouve un "style manga" typique avec des sentiments hyperboliques représentés grâce à des déformations ou à d'énormes onomatopées (planche 1). Les procédés comiques sont répétifs et le scénario de ce seinen est assez décousu - ce n'est qu'une suite de petits instants quotidiens, de gags - voire fafelu avec un chapitre sur la vie du chat de Tatsu (Pouquoi ?) mais on attend la suite avec impatience en espérant qu'un scénario se mette en place.

Oono Koosuke, La voie du tablier, volume 1, (5 volume, en cours), Big Kana, Italie, Juin 2019, 159 p.

*Bouissou Jean-Marie, Manga, Histoire et univers de la bande dessinée japonaise, Picquier poche, Barcelone, avril 2018, 477 p.

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Pl. 1 : La voie du tablier © Kousuke Oono / 2018 SHINCHOSHA

29 octobre 2020

Dans l'abîme du temps de Gou Tanabe : ISSN 2607-0006

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L'univers lovecraftien est décliné en jeu vidéo (L'appel de Cthulhu), en film, en romans (Cochrane vs Cthulhu de G. Villaroël, en mangas (Les montagnes hallucinées Gou Tanabe) et influence des séries comme Lovecraft country créé par Misha Green. 

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Pl. p. 100 « Dans l'abîme du temps ». © GOU TANABE

Dans l'abîme du temps prend place à côté des Montagnes hallucinées dans la collection "les chefs-d'oeuvre" de Lovecraft. Ce manga, aux cases sagement alignés, arrive entièrement et complètement à nous plonger dans le "fantastique cosmique" de l'auteur américain. Comme nombres de ses nouvelles, ce manga nous fait découvrir la vie d'un universitaire en économie politique qui devient amnésique. Il a, pendant toute cette période, adopté un comportement étrange en explorant les quatre coins du globe. Que cache ce comportement ? Pourquoi est-il en proie à d'affreux cauchemars peuplés d'immondes créatures ? 

Vous aurez certainement reconnu les thématiques fétiches que déploient habituellement Lovecraft comme le peuple des Grands Anciens, la découverte de créatures extraordinaires, le dédoublement de la personnalité... Les dessins, ressemblant aux BD européennes, arrivent totalement à suggérer l'horreur à travers les visages des personnages (planche ci-dessous p. 36), la folie du personnage et Gou Tanabe a su dessiner parfaitement les monstres lovecraftiens et des décors grandioses (planche p. 100,  ci-dessus).

Il faut aussi mentionner, dans les qualités de ce manga, l'édition très soignée : une introduction succinct avec des citations de Lovecraft, une jaquette imitation cuir, des pages couleurs, un grand format. Une excellente adaptation !

Gou Tanabe, Dans l'abîme du temps, Kioon, 2018.

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Pl. 36 « Dans l'abîme du temps ». © GOU TANABE

de l'auteur : Par-delà les murs du sommeil

Sur le web : billet Dans l'abîme du temps et Lovecraft country de Rachel

Croquet Pauline, Leloup Damien, "La grande histoire d'amour de la France avec l'horrible Cthulhu", Le monde, mis en ligne le 30 octobre 2018. URL : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/30/la-grande-histoire-d-amour-de-la-france-avec-l-horrible-cthulhu_5376452_4408996.html

127581987_oMonasterolo Bernard, "Les montagnes hallucinées, adaptation risquée et réussie de Lovecraft en manga", Le monde, mis en ligne le 15 octobre 2018. URL : https://www.lemonde.fr/les-enfants-akira/article/2018/10/15/les-montagnes-hallucinees-adaptation-risquee-et-reussie-de-lovecraft-en-manga_5369585_5191101.html

 Participation au challenge Halloween organisé par Lou et Hilde

 

28 octobre 2020

Ghost Teller de QTT : ISSN 2607-0006

Cyi9KbqDoERN0X48RelFLes webcomics, mangas coréens appelés aussi "manwhas", souvent adaptés en séries télévisées comme Bring it on ghost, Kingdom, Itaewon class, Other people hell, Along with the gods... semblent connaître un grand succès. Vous pouvez avoir accès à ces mangas, sur des sites comme webtoon ou Delitoon.

La lecture est facilitée par la mise en page verticale - il suffit de faire défiler les images de haut en bas - et le système de téléchargement via l'application sur un smartphone, permet de les lectures hors connexion. Chaque semaine paraissent de nouveaux chapitres. 

Série fantastique, Ghost Teller met en scène des fantômes se racontant des histoires : la première intitulée "cette femme-là" nous présente une jeune femme laide et malchanceuse. Elle n'a ni mari, ni travail. Un jour, dans la boutique d'une voyante, elle vend son âme pour obtenir deux bonheurs contre un malheur. Assez rapidement, elle fait la connaisance d'un bel homme qui l'épouse. Elle aura un fils tout aussi beau que père. Quel malheur lui réserve le sort ?

Les décors sont assez peu détaillés mais les dessins peuvent être de belle qualité, comme c'est le cas pour Ghost Teller. Les couleurs viennent renforcer l'ambiance et plairont à ceux qui ne s'habituent pas à l'absence de couleurs dans les mangas.

Après "Cette femme-là", commence une deuxième histoire concernant un orphelinat raconté par un deuxième fantôme...

L'avantage des webtoons, outre l'aspect matériel, c'est que les sites proposent divers genres et différentes esthétiques. A vous maintenant d'expérimenter, de tester et peut-être d'adopter les webtoons...

QTT, Ghost Teller, Webtoon, 2020.

Sur le web : Maillé Pablo, "Avec les webtoons, la BD sud-coréenne est en passe de conquérir le monde", mis en ligne le 8 octobre 2019, Télérama. URL : https://www.telerama.fr/livre/avec-les-webtoons,-la-bd-sud-coreenne-est-en-passe-de-conquerir-le-monde,n6427246.php

Challenge coréen

Participation au challenge coréen de Christie

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Participation au challenge Halloween de Lou et Hilde

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