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1001 classiques
16 septembre 2020

Itaewon class de Gwang Jin : ISSN 2607-0006

optimizeAdapté d'un webcomic, Itaewon class de Gwang Jin est une série coréenne de 16 épisodes se démarquant des autres K-dramas. Pourquoi ? Certes, certains clichés restent présents comme des triangles amoureux, des moments émotionnellement forts, des embûches sans nombre qui se dressent devant le héros et d'invraisemblables coincidences, mais tous ces stéréotypes sont atténués par le jeux des acteurs moins outranciers que ce que l'on peut voir habituellement dans les autres K-dramas et l'intrigue semble beaucoup plus vraisemblable sans amant venu des étoiles, d'une autre dimension temporelle...

Voici quelques raisons (oui, car une liste de 1000 raisons serait trop longue à faire et à lire) pour lesquelles vous devez regarder Itaewon class qui raconte l'ascension de Saeroyi : le héros est renvoyé de son lycée car il a frappé le fils d'un dirigeant d'une grande chaîne alimentaire, Jang Dae-Hee. Son fils est ensuite responsable de la mort du père de Saeroyi mais il cache son délit de fuite grâce à son père. Saeroyi fait de la prison pour avoir tenté de tuer le fils de la famille Jang mais il décide de se venger en devenant plus riche et plus puissant que la famille Jang...

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Itaewon class © Netflix

1. On ne s'ennuie pas dans cette série où dans un seul épisode, le père du héros meurt et ce dernier, Saeroyi, rencontre son premier amour et se fait renvoyer de son lycée et le lycéen le plus riche de la ville devient son ennemi pour la vie. Rien que ça ! Et ce n'est que le premier épisode... Imaginez la suite, il y a même des enlèvements ! 

2. Aucun des personnages principaux n'est une K-pop idol (contrairement à Hello Monster, où joue D. O., chanteur de EXO ou My only love song où le rôle principal est attribué à Lee Jong Hyeon, ex-chanteur de CNBlue) mais tous sont jeunes, beaux et courageux. On a juste envie de vendre un rein pour être aussi fashion qu'eux, avoir de pareils amis et un patron aussi intègre et tolérant !

3. La photographie est superbe, la ville est superbe et les acteurs sont superbes ! Il y a trop de répétitions de "superbes" dans une seule phrase mais on ne peut pas faire autrement.

4. Itaewon class ne parle pas seulement d'une histoire de vengeance, de réussite sociale et de romance mais il aborde aussi des problèmes sociétaux comme le racisme et l'identité sexuelle. C'est le K-drama parfait.

5. Si vous êtes un K-pop addict, vous pouvez entendre V de BTS chanter Sweet Night, entendre Live de Gaho ou Someday the boy de Kim Feel... et si vous n'êtes pas un K-pop addict, vous le deviendrez forcément.

6. Vous serez certainement émotionnellement touchés par autant de scènes dramatiques : mort du père, amour impossible du héros, amour à sens unique de l'héroïne Yi-Seo ou de son meilleur ami. Le père trahit son fils et les employées trahissent leur patron etc... etc... On pleure beaucoup, même en ayant un coeur de pierre et un rire de hyène comme Dae Hee Jang.

Itaewon class, de Gwang Jin, Netflix, 16 épisodes d'une heure, 2016, avec Park Seo-Joon

Challenge coréenSur le web : Juraver Sénami, "Itaewon class, la série qui dénonce les discriminations", Le point, mis en ligne le URL : https://www.lepoint.fr/afrique/itaewon-class-la-serie-coreenne-qui-denonce-les-discriminations-14-06-2020-2379803_3826.php

participation au challenge coréen de Christie.

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Itaewon class © Netflix

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9 septembre 2020

Zone blanche de Mathieu Missoffe : ISSN 2607-0006

 

Lorsqu'on commence la série franco-belge Zone blanche (saison 1), on pense visionner une série policière lambda avec le quotidien des gendarmes, des enquêtes mystérieuses. Cependant, assez rapidement, on se rend compte que la forêt - et un étrange loup - devient un personnage capital de la série et l'humour vient atténuer l'atmosphère sombre et glauque des investigations.

Les drames s'accumulent à Villefranche avec la disparition de la fille du maire, Marion, et la découverte d'un cadavre pendu dans la forêt. Le major Laurène Weiss mène les recherches tout en luttant contre une criminalité digne des polars norvégiens. A l'équipe du major s'ajoute un procureur aux allergies improbables, ayant une grande connaissance de L'Enfer de Dante dans lequel il se croit plongé, à juste raison, et à l'ironie mordante.

Outre, la disparition de Marion, les enquêteurs doivent faire face à des drogués, à des enlèvements d'enfants (ce qui donne des répliques teintées d'absurdité : "auriez-vous perdu un bébé ?", demande la stagiaire, qui se fait harceler par des corbeaux, lors de ses appels téléphoniques), des fermiers tueurs, des pyromanes, Maître chanteur, des violeurs... En somme, "un vrai conte de fée", comme dirait le procureur. Et c'est sans compter les difficultés que rencontrent les gens de la bourgade : fermeture d'usines, corruption du maire, imbroglio amoureux entre le maire et le major, organisation secrète...

Bienvenue à Villefranche :

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Zone blanche © Netflix

Au fil des épisodes, on peut admirer la très belle photographie et les magnifiques plans sur la forêt brumeuse, qui prend des dimensions fantastiques, et où la mythologie celte est très présente. Autre atout de cette série, ce sont les sarcasmes et l'ironie du procureur qui rendent savoureux les dialogues : alors que les gens tirent sur les employés de télécom pour empêcher la dernière cabine de la ville d'être enlevée ou que les mamies défendent à coups de fusil leur major, notre procureur parle de "charmante petite ville".

Enfin, de nombreuses références au cinéma de genre empêchent les spectateurs de s'ennuyer : "c'est psychose, la baraque", déclare un des gendarmes en découvrant une vieille ferme dans laquelle se trouve... des animaux empaillés. Mais on peut tout aussi bien penser à des règlements de compte de western ou à la sorcière de Blair Witch avec une imitation de found footage... Zone blanche est une très bonne série à poursuivre et la saison 2 est déjà disponible sur la plateforme Netflix...

Zone blanche de Mathieu Missoffe, saison 1, 8 épisodes d'1h, Netflix, 2017, avec Suliane Brahim, Camille Aguilar, Laurent Capelluto

Sur le web : Poite Isabelle, "Qu'est-ce qui se cache dans les sous-bois de zone blanche ?", Télérama, mis en ligne le 10 avril 2017. URL : https://www.telerama.fr/television/qu-est-ce-qui-se-cache-dans-les-sous-bois-de-zone-blanche,156203.php

Perrin Elisabeth, "Un casting de talent sur France 2", Le Figaro, mis en ligne le 10 avril 2017. URL : https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/zone-blanche-un-casting-de-talents-sur-france-2_7a74bfe0-1b94-11e7-8e12-1180ce5d82c7/

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Zone blanche © Netflix

26 avril 2020

Princesse Mononoke de Miyazaki : ISSN 2607-0006

Princesse Mononoke subsume les thèmes miyazakiens comme le rapport à la nature, des héroïnes courageuses, les divinités et la modernité. Dans un Japon médiéval, un prince subit la malédiction d'un Dieu sanglier devenu fou de douleur par une balle en fer. Il part donc à la recherche de celui qui a provoqué la colère de ce gardien de la forêt. Chemin faisant, il rencontre des hommes cupides comme le seigneur Asano qui cherche à prendre les forges de dame Eboshi. Cette dernière crée des armes, extrait du minerai en détruisant la forêt. Quant à l'empereur, il recherche l'immortalité. Même si le prince ne condamne pas l'industrialisation, il veut aussi sauver la forêt...

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Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki © Studio Ghibli

"C'est le propre de l'homme de vouloir tout ce qu'il y a entre ciel et terre" :

Dans ce film d'animation, deux femmes s'affrontent aussi courageuse l'une que l'autre : Dame Eboshi "n'a peur ni des Dieux, ni des lois". Elle aide les femmes à s'émanciper et elle ose affronter les samouraïs du seigneur des lieux. Cependant, elle n'a que mépris pour la nature. Quant à son antagoniste, la princesse Mononoke, elle hait les humains qui détruisent sa forêt et mène une lutte acharnée contre les hommes. Seul, le prince Ashitaka prône la modération, la cohabitation... 

Le décor sylvestre est poétique, qualificatif habituel, mais aussi effrayant avec des dieux monstrueux et maléfiques. Inspiré d'un lieu réel, la forêt de Yakushima, le réalisateur a réussi à magnifier la forêt sacrée. Il montre aussi tout un pan des traditions japonaises avec ses divinités, son folklore, ses chamanes, les samouraïs... Ce film d'animation des studio Ghibli fait partie des moins enfantins de Miyazaki par son univers graphique et par ses thématiques telles que des affrontements mortels...

Actions bien rythmées, personnages fascinants ou amusants, arrière-plan historique et questionnements sur l'homme toujours actuels font de Princesse Mononoke l'un des chefs-d'oeuvre de Miyazaki. C'est un véritable coup de ♥ pour cet anime somptueux encore d'actualité !

logo-mois-au-japon-03Princesse Mononoke, de Miyazaki, Netflix, 2000.

Films de Miyazaki : Mon voisin Totoro,

Participation au challenge un mois au Japon de Lou et Hilde

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Sur le web : Jarno stéphane, "La forêt de Yakushima, Paradis flottant de "Princesse Mononoke", Télérama, mis en ligne le 1 février 2018. URL : https://www.telerama.fr/cinema/la-foret-de-yakushima-paradis-flottant-de-princesse-mononoke,71728.php

Philippe Pons, La forêt sur les flots, Le monde, mis en ligne le 9 aôût 2013. URL : https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2013/08/09/la-foret-sur-les-flots_3459062_4497186.html

Princesse Mononoké au pays des philosophes - Ép. 3/4 - Philosopher avec Miyazaki
"Princesse Mononoké" est un conte entre deux mondes, nature et technique, déchirés par une guerre violente brisant les équilibres. Traversé par le souffle de l'animisme, le film entre sur les terres secrètes où règne le Dieu Cerf... Où peuvent se rencontrer et se reconnecter l'homme et[...]
https://www.franceculture.fr

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Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki © Studio Ghibli

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La forêt de Yakushima ©Yasuyuki Takagi

19 avril 2020

Penny Dreadful de John Logan : ISSN 2607-0006

"All sad people like poetry" :

Penny dreadful semble destiné aux amoureux de littérature de romans gothiques du XIXeme siècle. On peut rencontrer dans cette série Victor Frankenstein, Dracula et Dorian Gray. Comme vous pouvez le constater, c'est un drama historique, fantastique et horrifique, puisque Jak l'éventreur commet ses méfaits dans les bas-fonds de ce Londres où sévissent aussi des vampires stockiens. Comme son titre,  "dreadful", l'annonce, certains épisodes comportent des passages morbides...

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Penny dreadful © Netflix

Pour bien restituer l'atmosphère de l'époque, des séances de spiritisme ont lieu dans un décor typiquement victorien : de la pluie - plus que le jour du Déluge - de la brume et de la saleté. Toutes les couches de la société sont présentes et apparaissent indirectement des références à l'industrialisation, à la culture de l'époque - on joue Sweeney Todd de Rymer dans un théâtre - et à la bienséance victorienne...

Dans ce décor très soigné, évolue donc des créatures littéraires comme Mina Harker, Victor Frankenstein, Van Helsing mais aussi des personnages fictifs commes trois des personnages principaux : Vanessa Ives, jeune femme possédée par le Diable, Sir Malcolm Murray, un explorateur et Ethan Chandler, un tireur américain. Tous sont à la recherche de la fille de Sir Malcolm, Mina Harker, tombée sous les crocs de Dracula... Cette intrigue principale est entrecoupée par les histoires de Frankenstein qui doit rechercher une fiancée pour sa créature ou par celle de Dorian Gray, qui noue une relation amoureuse avec Vanessa.

"Il ne peut y avoir deux monstres sanguinaires dans notre ville", déclare l'inspecteur en découvrant un horrible massacre ( saison 2, épisode 1). Deux, non. Mais une horde... car comme dans L'étrange cas du docteur Jekyll et Mister Hyde, chacun recherche ou cache sa véritable nature, identité parfois monstrueuse, divisée, tourmentée, possédée... révélant bien des surprises dans cette série déjà inventive.

On retrouve des topoï du genre du roman noir, mais la série fait preuve d'innovation avec l'entrelacement de ces trois histoires et des ajouts fantaisistes comme les malédictions égyptiennes, les loups-garous... C'est parfois glauque, gore comme dans un film de série B, racoleur mais c'est un plaisir de retrouver tous ces auteurs et romans anglais dans un scénario digne des romans-feuilletons de l'ère victorienne...

Penny dreadful de Logan, Netflix, saison 1, (8 épisodes), 2014, avec Timothy Dalton, Eva Green, Josh Harnett, Billie Piper...

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Sur le web : Cesbron Mathilde, "Penny dreadful : monstrueusement bon", Le point pop, mis en ligne le 7 avril 2020. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/penny-dreadful-monstrueusement-bon-07-04-2020-2370352_2920.php

Langlais Pierre, "Penny Dreadful", La série qui alligne les monstres", Télérama, mis en ligne le 14 mai 2014. URL : https://www.telerama.fr/series-tv/penny-dreadful-la-serie-qui-aligne-les-monstres,112415.php

Mortens Luc, "Penny Dreadful : cette série met en scène la cruauté de manière émminemment dérangeante", L'express, mis en ligne le . URL : ttps://www.lexpress.fr/culture/tele/l-esthetique-horrifique-de-la-serie-penny-dreadful-danse-avec-les-monstres_1546029.html

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Penny dreadful © Netflix

 

15 avril 2020

Au service de la France de Jean-François Halin : ISSN 2607-0006

 

Série française, Au service de la France parodie les films d'espionnage avec talent. La première saison, ayant pour arrière-plan la France des années 60, filme l'arrivée d'un espion candide, cherchant à s'adapter dans un milieu professionnel kafkaïen. Son patron ne comprend pas la logique de son nouvel agent secret : Merleaux ose répondre au téléphone quand il sonne. Il doit aussi différencier les vrais-faux passeports, des faux-vrais passeports et des faux-faux passeports...

Merleaux doit travailler avec trois agents ouvertement et conscienseument incompétents, qui font bévues sur bévues, mais considérés comme des héros, ayant des primes lorsqu'ils torturent des gens sans savoir ce qu'ils doivent leur faire avouer. Doués pour prendre des pots, ils commencent dès le jeudi, parce que c'est proche du week-end. Ils sont en outre machistes, racistes et nationalistes !

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Au service de la France © Netflix

Les dialogues sont éminemment comiques, brocardant les lourdeurs administratives et les stratégies géopolitiques, sans oublier les allusions au régime de Vichy, au Maréchal ou à la collaboration. Dénazificaion, décolonisalistion, premiers essais atomiques français... tout est passé au crible d'un regard ironique ou humoristique. Les criminels sont classés par catégories A, B, commes les fonctionnaires, et les documents sont "très" secrets ou confidentiels à tout va. Le tout culmine avec le running gag du tamponnage et double tamponnage de documents officiels - car une mission réussie est râtée si elle n'est pas tamponnée - et des jeux de mots autour d'un costard mal coupé : "l'habit ne fait pas le moine mais l'agent, même non titularisé"... Cette série, hautement comique et excessivement parodique, possède, en outre, une très belle photographie. A voir et à revoir pour rire et rerire!

Au service de la France de Jean-François Halin, Netflix, 2016, saison 1 ( 12 épisodes), avec Hugo Becker, Wilfred Benaiche, Christophe Kourotchkine, Karim Barras.

Sur le web : Peyrat Carla, "Au service de la France, la série façon OSS 117, de retour cet été", Le point pop, mis en ligne le 8 juin 2018. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/series/au-service-de-la-france-la-serie-facon-oss-117-de-retour-cet-ete-08-06-2018-2225252_2957.php

Poitte Isabelle, "Au service de la France dézingue les années de Gaulle", Télérama, mis en ligne 29 septembre 2015. URL : https://www.telerama.fr/television/au-service-de-la-france-dezingue-les-annees-de-gaulle,132895.php

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Au service de la France © Netflix

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29 mars 2020

Kingdom de Kim Seung-Hun : ISSN 2607-0006

Encore une série avec des zombies après ceux du classique La nuit des morts-vivants de Romero, des zombies sud-coréens dans Dernier train avant Busan, des zombies comiques de Shaun of the dead et des zombies récents et décalés de The dead don't die de Jarmusch...! Pourtant, les deux saisons de Kingdom réalisées par Kim Seung Hun ( connu pour Tunnel sorti en 2017) méritent d'être vues : la série ne repose pas sur le gore, même si on tranche des têtes à tour de bras, mais la pandémie se propage sur fond de réalités sociales, historiques, politiques.

 Dans la Corée médiévale de l'ère Joseon, deux clans luttent pour le pouvoir. Le clan Haewon Cho est prêt à tout pour régner dans le pays en évinçant le prince héritier Chang. L'abominable seigneur Cho décide même de faire revivre le roi mort en attendant que sa diabolique fille, enceinte, donne naissance à un héritier. Dans le pays, où le peuple meurt de faim, se répand une horde de morts-vivants. Certains se sacrifient pour aider le prince Chang à découvrir la vérité sur cette pandémie, d'autres s'enfuient pour sauver leur peau...

D'un épisode à l'autre, de la saison 1 à la saison 2, la tension grandit : l'épidémie évolue et on n'est jamais bien sûr de la mort d'une personne. En parlant de mort, il faut rappeler que comme dans Game of Thrones, aucun personnage n'est à l'abri d'une mort brutale ou subite même pas les personnages principaux... Le suspense est aussi maintenu par les intrigues curiales : jusqu'où ira l'ambition dévorante du clan Cho ? qui empoisonnera qui ? Qui se fera dévoré ? qui régnera ? A côté de ces personnages machiavéliques et abominables, se dessine en creux le portrait du bon prince, Chang, aussi courageux qu'actif, sachant courir comme un guépard sur les toits du palais royal et manier le sabre comme un samouraï.

Et comme c'est une série sud-coréenne, on a forcément une hybridation des genres complètement réussie : parmi tous ces sombres personnages, on voit évoluer un duo comique avec une femme médecin téméraire, suivie d'un falot magistrat aussi lâche que bruyant. Aux scènes d'actions succèdent des scènes de dénonciation du comportement des puissants qui veulent à tout prix sauvegarder les traditions, quitte à mettre les autres en danger et aux sublimes paysages, ainsi qu'aux magnifiques costumes essentiellement portée par la fille du clan Cho, succèdent des villages insalubres.

kingdom-img-une3De nombreux retournements de situations, des personnages secondaires attachants, des plans audacieux notamment les scènes aquatiques (photogramme ci-dessous) dans la saison 2, et des sujets

Kingdom © Netflix

de réflexions très bien amenés vont vous faire aimer ce period drama sud-coréen, adapté d'un webcomic Land of the gods.

Kingdom, de Kim Seung Hun, saisons 1 et 2, Netflix, 2019.

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sur le web : Sorin Etienne, "Kingdom, la série sud-coréeene de Netflix délpoie les moyens du grand écran", Le Figaro, mis en ligne le 26 mars 2020. URL :  https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/kingdom-la-serie-sud-coreenne-de-netflix-deploie-les-moyens-du-grand-ecran_d575bc54-6f61-11ea-916b-6184e2949cca/

Langlais Pierre, "Kingdom sur Netflix, la série coréenne qui nous réconcilie avec les zombies", Télérama, mis en ligne le 25 janvier 2019. URL : https://www.telerama.fr/series-tv/kingdom-sur-netflix,-la-serie-coreenne-qui-nous-reconcilie-avec-les-zombies,n6090918.php

Ono-dit-biot Christophe, "Kingdom, l'épidémie vaincue à coups de sabre", Le point pop, mis en ligne le 23 mars 2020. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/kingdom-l-epidemie-vaincue-a-coups-de-sabre-23-03-2020-2368296_2920.php#

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Kingdom © Netflix

15 mars 2020

The villainess Byeong Gil-Jeong : ISSN 2607-0006

THE VILLAINESS - Bande-Annonce (VF)

Comme vous pouvez vous l'imaginer, les vies des tueurs à gages ne sont pas des sinécures comme nous le prouvent John Wick, Léon, le Kaiser dans Polar* (de Jonas Akerlund) ou la vie de Sook Hee dans The villainess. Son père a été tué et elle rêve de le venger. Elle se marie à un homme qui va lui aussi mourir, en l'aidant à venger son père. Elle perpétue un véritable massacre envers les assassins présumés de son mari : c'est ainsi que commence le film, avec un long plan-séquence inspiré de Old boy de Park Chan Wook - couloir étroit et glauque, lumières verdâtre, assaillants innombrables. Après ce morceau de bravoure, la photographie du film reste très belle. Une fois arrêtée par la police, elle est engagée comme tueuse à gages pour un organisme.

Le scénario n'est pas follement orginal, en revanche, le montage est excellent : le réalisateur a pris soin de complexifier cette simple histoire de vengeance en faisant des retours arrières et en créant ainsi un récit semblable à un puzzle. Les personnages ne sont jamais ceux qu'on croit qu'ils sont ! Certaines scènes débordent d'hémoglobine mais d'autres ressemblent à celles qu'on peut voir dans des dramas coréens. Cependant, jamais le réalisateur ne tombe dans la mièvrerie, la facilité, et il arrive, à partir de son scénario déjà vu, à nous surprendre plus d'une fois. Plusieurs scènes sont spectaculaires, mais le film échappe aux stéréotypes grâce à une dimension sombre et une fin anti-hollywoodienne...

Présenté au Festival de Cannes, hors compétition, en 2017, ce thriller sud-coréen au scénario bien construit se révèle être une bonne surprise !

The villainess, de Byeong-Gil Jeong, Netflix, avec Ok-Bin Kim, Shin Ha-Kyun, Bang Sung-Jun, 2018, 2h03

Sur le web :
Douhaire samuel, "A voir sur Netflix : The Villainess et Minority report", Télérama, mis en ligne le 7. 09. 2019. URL : https://www.telerama.fr/cinema/a-voir-sur-netflix-the-villainess-et-minority-report,n5795285.php

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27 novembre 2019

L'oiseau-tempête de Westmoreland : ISSN 2607-0006

L'OISEAU TEMPETE Trailer 2019

Inspiré d'un roman de la romancière anglaise Susanna Jones, L'oiseau-tempête s'ouvre mystérieusement sur la disparition d'une jeune fille américaine, dans un Japon contemporain. Lucy Fly, une jeune femme expatriée au Japon est accusée de meurtre lorsque l'on trouve des indices sur des liens entre ces deux femmes et un photographe japonais. Encore un triangle amoureux ! Evidemment, les apparences sont trompeuses et on découvrira peu à peu la part de mensonges et de vérités dans les déclarations de Lucy.

"On vit tous dans notre monde"

Ce n'est pas l'intrigue convenue qui attire l'oeil du spectateur mais bien plutôt l'atmosphère envoûtante : le quotidien laisse place à de nombreuses scènes nocturnes où les souvenirs du personnage principal s'insèrent, créant des doutes sur la véracité de que l'on voit. Le choix d'un point de vue subjectif nous entraîne dans le passé brumeux de Lucy et de son amant non moins névrosé... La croyance que la photographie happe l'âme de celui qui est dans le cadre, une jeune fille qui lit dans les lignes de la main, Lucy qui croit provoquer la mort d'une amie tombant dans les escaliers... créent une atmosphère troublante autour de personnages énigmatiques.

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L'oiseau-tempête © NETFLIX

Surtout, les cadrages choisis sont beaux comme des tableaux. A travers les déambulations des personnages, on découvre les rues de Tokyo, les fêtes nipones, les îles japonaises. Le réalisateur  - qui a tourné aussi Colette - nous entraîne dans la vie de cette ville, non pas comme dans un documentaire, mais éclairée doucement par les lueurs de l'aube ou colorée par les lumières nocturnes... Certes, le scénario est assez prévisible, les scènes d'interrogatoire classiques, mais ce long-métrage possède une très belle photographie.

L'oiseau-tempête, Wash Westmoreland, 1h46, 2019, Netflix, avec Alicia Vikander et Naoki Kobayashi.

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L'oiseau-tempête © NETFLIX

28 octobre 2019

Sorry to bother you de Boots Riley : ISSN 2607-0006

SORRY TO BOTHER YOU Bande Annonce (2019) Tessa Thompson, Comédie

Voici une comédie grinçante et satirique à ne pas rater ! Elle réserve, en outre, bien des surprises, notamment dans le genre, présentant de vagues ressemblances avec les films de Spike Lee (Inside man, Blakkklansman) ou de Jordan Peel (Get out).

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Photo Universal Pictures International

Pourquoi évoquer ces deux réalisateurs ? Tout d'abord, le style de Boots Riley n'est pas commun. De nombreuses scènes répétitives soulignent des inversions, des constrastes, les cadrages et les couleurs avec des scènes souvent nocturnes, nous immergent peu à peu dans le fantastique.

Pourtant, Sorry to bother you apparaît d'abord comme une comédie réaliste avec des faux CV très apparents et un faux trophée, des voix qui ne semblent pas appartenir aux acteurs, des chambres garages qui s'ouvrent inopportunément, des codes de 30 chiffres... Le personnage principal, Cassius, devient telemarketeur et manifeste pour des salaires plus justes. Pourtant, on va lui proposer de s'enrichir rapidement, sans effort. 

Le capitalisme qui réduit les humains en esclavage, n'est pas qu'une métaphore dans ce film. Peu à peu les genres se brouillent et on a l'impression de basculer dans un autre film. Comme dans Get out de J. Peel, la comédie bascule dans l'horreur. Sorry to bother you réussit à dénoncer les dérives du consumérisme, le racisme, tout en innovant formellement. Les séquences paraissent parfois juste juxtaposées mais c'est un très bon premier film de Boots Riley !

Boots Riley, Sorry to bother you, 2019, avec Lakeith Stanfield ( 1h51).

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Sur le web : Quelque part ailleurs,

Mandelbaum, "Sorry tobother you" : un ovni séditieux et anticapitaliste", Le monde, mis en ligne le 30 janvier 2019. URL : https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/01/30/sorry-to-bother-you-un-ovni-seditieux-et-anticapitaliste_5416374_3246.html

Chessel Luc, "«Sorry to Bother You», Marx à suivre", Libération, mis en ligne le 29 janvier 2019. URL : https://next.liberation.fr/cinema/2019/01/29/sorry-to-bother-you-marx-a-suivre_1706201

Léger François, "Sorry to bother you, une grande satire sociale", Première, mis en ligne le 29 janvier 2019. URL : http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Sorry-to-bother-you-Une-grande-satire-sociale--Critique

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Photo Universal Pictures International

13 octobre 2019

Shining de Kubrick : ISSN 2607-0006

Bande annonce VF SHINING (1980)

Stephen King a inspiré de nombreux réalisateurs : actuellement sur nos écrans, vous pouvez voir Ca 2 et Doctor sleep, la suite de Shining, va bientôt paraître sur nos écrans, fin cotobre 2019. Vous n'avez pas encore vu Shining réalisé par Kubrick ? En cette époque halloweenesque, il est temps de le visionner : pourtant, malgré sa réputation de film horrifique, il faut savoir que Shining, comme beaucoup des romans de S. King, repose surtout sur l'horreur psychologique.

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Shining, Stanley Kubrick, 1980

Certaines images iconiques contribuent à faire du long métrage de Kubrick un film d'horreur (photogrammes 1 et 2 ci-dessus), comme des hectolitres de sang jaillissant d'un ascenseur, une vieille femme décatie sortant d'une baignoire ou l'apparition de deux jeunes jumelles au bout d'un couloir, alors qu'il est surtout question des tourments d'un écrivain en proie à la folie. D'ailleurs les dernières photographies rendent plus ambigues l'interprétation du film.

Au contraire, la symétrie des décors, la propreté des lieux, les couleurs chaudes viennent contraster avec les films horrifiques. Shining n'est pas seulement un film gore mais confronte un écrivain à la page blanche, à ses problèmes d'alcoolisme comme dans nombre des romans de l'auteur de Misery ou de La part des ténèbres.

Comme le rappelle Hélène Lacolomberie dans sa revue de presse, cette adaptation du roman de S. King n'a pas été unanimement célébrée lors de sa sortie : pourtant, il ne faut pas oublier les prouesses techniques - avec l'utilisation de la steadicam dans les couloirs hantés de l'hôtel Overlook.

Que l'on aime ou que l'on n'aime pas ce long métrage, on doit reconnaître une certaine recherche technique dans la manière de filmer et des innovations par rapport au genre filmique. Il est devenu un classique, inspirant d'autres réalisateurs comme Spielberg dans Ready player one, qui exploite les scènes de l'ascenseur, des jumelles et de la femme dans la baignoire...

Kubrick, Shining, avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd, 1h55, 1980.

Autres billets : Simetierre,

Challenge Halloween 2019 organisé par Lou et Hilde

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Sur le web : Sotinel Thomas et Régnier Isabelle, "Stephen King au cinéma : le meilleur et le pire en dix films", Le monde, mis en ligne le . URL : https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/11/15/stephen-king-au-cinema-le-meilleur-et-le-pire-en-10-films_3514731_3246.html

Lacolomberie Hélène, "revue de presse de Shining", cinémathèque, mis en ligne le 7 mars 2019. URL : https://www.cinematheque.fr/article/1386.html

Guedj, "De "Shining" à "Ca" : pourquoi Hollywood adore Stephen King ?", Le point pop, mis en ligne le 28 août 2019. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/cinema-le-clown-tueur-d-enfants-est-revenu-pourquoi-stephen-king-remet-ca-28-08-2019-2332040_2920.php

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