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1001 classiques
23 mars 2010

Jane Eyre adapté par Franco Zeffirelli : ISSN 2607-0006

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Un film de Franco Zeffirelli, avec Charlotte Gainsbourg, William Hurt...

Sans avoir lu l'oeuvre de Charlotte Brontë, j'avais vu la Jane Eyre de Robert Young dont je garde un bon souvenir, un film classique et honnête, et je viens de découvrir celle de Franco Zeffirelli qui m'a complètement fascinée. Quelle belle, émouvante et passionnante histoire ! Tout commence avec l'enfance malheureuse de Jane Eyre, dans une atmosphère triste et tourmentée, où les enfants de l'orphelinat Lodwood sont humiliés, battus et malheureux. Mais déjà Jane Eyre apparaît comme une enfant douée pour le dessin et courageuse, avec un caractère bien trempé. Lorsqu'elle obtient la place de gouvernante dans le château de Rochester, sa vie est complètement bouleversée par la rencontre de cet homme violent et irritable. Qu'est-ce qui a pu briser la vie de cet homme ?

Ce film est tout simplement fascinant. Les paysages enneigés, automnales ou printaniers, de la campagne anglaise sont merveilleux et la première vision du château de Rochester est spectaculaire : il est immense, sombre, un peu délabré, à la manière des manoirs gothiques hantant la littérature britannique du XIXeme siècle. Les reconstitutions de décors, les costumes sont admirables, et nous projettent au côté de la sombre et mince silhouette de Jane Eyre.

Rochester considère Jane Eyre comme un "personnage de conte fée" : et c'est effectivement un personnage qui force notre admiration. Dessinatrice, cultivée et intelligente, Jane Eyre est aussi honnête et vibrante de passion. Charlotte Gainsbourg prête ses traits diaphanes à l'héroïne, "restant calme et grave au seuil de l'Enfer". Des moments touchants, les leçons données à Adèle, la fille délaissée de Rochester, la vie misérable au foyer Lodwood, côtoient des moments dramatiques et inquiétants comme des cris et sanglots qui résonnent dans l'immense et imposant château, des agressions mystérieuses.

Un film dont la beauté des personnages, de l'intrigue et des paysages nous transportent dans un lointain XIXeme siècle...

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17 mars 2010

L'étrange Noel de Mister Jack de Tim Burton : ISSN 2607-0006

L'ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK (VF) - Bande Annonce

Après l'esprit de fête de Dickens, je me suis plongée dans une autre singulière fête, celle du Noël de Mister Jack : "Jack Skellington "le roi des citrouilles", est le grand ordonnateur des festivités dans la ville Halloween. Fatigué, il décide de partir. c'est alors qu'il découvre par hasard la ville de Noël qui rayonne de joie et de liesse. Il rentre chez lui avec la ferme intention de contrôler la fête de Noël, et fait kidnapper le Père Noël par trois garnements. Toute la ville Halloween se met alors au travail pour fabriquer des cadeaux aussi horribles que terrifiants. La nuit de Noël, Jack part offrir aux enfants ses macabres cadeaux. Panique sur la ville" (jaquette).

Horrible ? Epouvantable ? Macabre ? Oui, L'étrange noël de Mister Jack est tout cela à fois ! Mais ce n'est pas seulement un film d'animation d'épouvante. Dès les premières images, Tim Burton nous entraîne dans un tourbillon endiablé d'images et de chansons, dans un monde peuplé de personnages orignaux et surprenants. L'imaginaire parfaitement macabre est rehaussé par des images impeccables, dans une esthétique similaire à Noces Funèbres : Jack n'est pas un génie du mal mais semble incompris des autres habitants. Surtout, sa conception de la "fête joyeuse" n'est pas la même que celle des humains. Autre figure importante, Sally, véritable créature de Frankenstein, mais sensible. Elle amène une grande part de beauté sentimentale dans un monde crépusculaire et j'ai beaucoup admiré les scènes qui étaient éclairées par la pleine lune, notamment la dernière séquence... Un funeste conte, non dépourvu de poésie, un chef d'oeuvre de cinéma d'animation !

6 mars 2010

Orgueil et préjugés adapté par Joe Wright : ISSN 2607-0006

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Après avoir écouté de nombreuses remarques négatives de Lou, j'ai commencé à regarder le film de Joe Wright sans orgueil mais avec beaucoup de préjugés : résultat, je ne suis pas complètement convaincue par le film mais cette version est loin d'être un navet. Orgueil et préjugés n'est en rien une comédie sentimentale (sauf la scène où Elizabeth avoue ses sentiments sur fond de lever de soleil éblouissant de mauvais goût) et le scénariste a su garder les dialogues les plus ironiques du livre, notamment lorsque Darcy n'est pas dupe du comportement de Mrs Bingley, même si on peut déplorer la disparition de pans entiers de l'intrigue. On peut aussi noter des petites discordances, par exemple, en ce qui concerne le personnage de Georgina, soeur de Darcy, qui en le voyant, se jette sur lui, alors que dans le roman, elle est réservée et timide et montre un grand respect pour son frère ou Mr Bennet, plutôt falot et sentimental, loin de son caractère dans le roman... On peut crier à la trahison pour le décor de la maison des Bennet : jamais, Jane Austen n'a fait de la famille Bennet, de grossiers personnages vivant dans une ferme. A l'image de la jaquette, le film est parfois trop champêtre. Là où je rejoins tout à fait Lou, c'est dans le choix des costumes : les filles Bennet et surtout Elizabeth sont particulièrement mal fagotées et mal coiffées. Ce débraillé et ces problèmes capillaires se propagent aux autres personnages et Mr Bingley est affublé d'une coiffure complètement ridicule quant à Darcy, dans les scènes finales, il a les cheveux ébouriffés et une chemise entrouverte. Vous l'avez compris, les personnages sont très peu victoriens.
En revanche, Mrs Bennet et les plus jeunes soeurs sont assez proches de l'image que je m'en étais faite à partir du roman, jusqu'à la caricature. Ridicules à souhait et bruyantes. On peut louer aussi l'esthétique des images très lumineuses, aux couleurs  vives, et les paysages somptueux. J'ai retrouvé avec plaisir les personnages de Jane Austen et ce film se laisse regarder malgré un choix malheureux d'acteurs et un manque de piquant et de dynamisme... Je formule quasiment les mêmes reproches que Lou, envers ce film, mais cela ne m'a pas empêchée de passer un agréable moment...

En plus de l'avis critique de Lou, je rajoute celui, bien différent, de leslivresdegeorgeetmoi...

27 février 2010

Shutter Island de Scorsese : ISSN 2607-0006

BANDE D'ANNONCE - Shutter Island

Accompagné d'un nouveau coéquipier, Chuck Aule, l'inspecteur Teddy Daniels se rend sur une île de Boston, qui renferme un asile psychiatrique pour criminels dangeureux : là, il doit enquêter sur la disparition de Rachel Solando. Comment une femme a-t-elle pu s'évader de sa chambre de patiente sans réveiller l'attention des infirmières et des surveillants ? Où peut-elle avoir disparu sur une île aux côtes déchiquetées ? Le marshal Teddy Daniels, dès son arrivée sur cette île lugubre, prend conscience d'événements insolites. Il pressent qu'on lui ment et qu'on lui cache la vérité. Pourquoi ?
En lisant le synopsis, j'ai tout de suite été attirée par l'intrigue de thriller noir. Effectivement, le scénario complexe sait admirablement jouer du suspense, de retournements de situation : le spectateur est plongé dans un lieu clos étouffant et mené en bateau du début à la fin. Savamment conçue comme un labyrinthe, l'intrigue étonne, fait douter le spectateur et l'emporte dans une tourmente onirique. Les décors, une tempête shakespearienne, une sombre prison labyrinthique contribuent à rendre l'atmosphère étouffante. Scorsese semble sonder les abîmes où l'homme peut sombrer : folie, meurtres, mensonge et réalité, où sont les limites ? On est balloté dans cette intrigue conçue comme un puzzle. Le film ne se révèle pas être un thriller mais une plongée en enfer, où inconscient et folie envahissent l'histoire : le doute nous saisit et nous lâche plus. Cependant, déçue dans mon attente première, le scénario n'en n'est pas moins vertigineux et l'atmosphère schizophrénique est très bien rendue.
Ce que j'ai beaucoup moins apprécié, ce sont les images d'horreur et l'humour noir, qui ne m'ont pas fait sourire, dans le contexte du film : quelques images horrifiques m'ont paru déplacé et rappellent les films grand guignolesques. Je n'ai pas non plus apprécié le jeu des acteurs, qui discrédite le film et la bande son n'est pas très convaincante non plus. Cependant, la fiction pose de manière étonnante des questions plus sérieuses, voire politiques : au sujet des malades mentaux et des grands criminels, comment les soigner ? Shutter Island aborde aussi la question de la Shoah et de la libération des prisonniers des camps nazis.
Une semi déception ou une semi réussite... comme l'avait été l'adaptation de Mystic River, roman du même auteur, Denis Lehanne, même si Shutter Island reste un film assez riche pour mériter un coup d'oeil et susciter l'intérêt. Vous trouverez un avis élogieux sur ce film sur le blog de calypso et un avis plutôt négatif de everkhorus.

23 février 2010

Raison et sentiments adapté par Ang Lee : ISSN 2607-0006

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L'adaptation de Ang Lee du roman de Jane Austen est tout à fait plaisante. Raison et sentiments narre les déboires sentimentaux de deux soeurs que tout oppose. A la mort de leur père, les soeurs Dashwood, la sage et vertueuse Elinor, l'impétueuse Marianne, et leur mère Margaret sont obligées de s'exiler dans un petit cottage dans le Devonshire prêté par un cousin, John Middleton car leur maison revient à leur frère, Mr Ferrars. Dans leur nouveau cottage, elles font la connaissance de la grossière et bruyante Mrs Jenning qui espère le mariage rapide de ses jeunes et belles voisines...
Ce film est une belle galerie de portraits de la société bourgeoise anglaise du XIXeme siècle. Elinor incarne la raison : elle s'accommode calmement de leur nouvelle situation et se montre pleine de retenue dans ses amours avec le timide Edward Ferrars. Même lorsqu'elle souffre véritablement parce qu'il s'est déjà engagé auprès d'une autre jeune fille, dans le passé, elle ne parle que de résignation, de devoir et  d'honneur et pleure délicatement dans son mouchoir brodé. Pour Marianne, l'amour c'est la spontanéité, symbolisée par des personnages littéraires passionnés comme Juliette, Guenièvre... Elle se moque de la pondération de sa soeur aînée. "L'amour est-il fantaisie ou folie ?". Elle-même croit trouver l'amour dans la personne de Willoughby... mais que vaut une fille sans dot, dans cette ère victorienne, face à une jeune fille avec une rente de cinq mille livres par an ?  On appréciera tout particulièrement les seconds rôles très soignés : la ridicule et bruyante Mrs Jenning et son rire hystérique prêtent à rire, le sarcastique Mr Palmer (Hugh Laurie dans un rôle qui lui va comme un gant) et la détestable Fanny Ferrars complètent cette peinture des caractères.
Ce film est aussi une belle reconstitution de l'époque aussi bien dans les scènes bucoliques que dans la somptueuse scène de bal : décors, costumes et calèches sont impeccables. Le film de facture très classique sert bien une ambiance délicieusement surannée. Ang Lee et Emma Thompson ont su mettre en scène le dilemme entre les exigences du coeur et les exigences de l'argent et la question du mariage au coeur de l'oeuvre austenienne, sans mièvrerie, au contraire avec légèreté et humour...

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19 février 2010

Bright star de Jane Campion : ISSN 2607-0006

Bright Star de Jane Campion (Bande annonce VOSTFR)

"Tout objet de beauté est une joie qui demeure :/Son charme croît sans cesse, et jamais/Ne sombrera dans le néant." Ce sont les premiers vers prononcés par Fanny Brawne lorsqu'elle rencontre John Keats. Lentement, entre ces deux jeunes gens commencent à naître un amour impossible en raison de la pauvreté de Keats, puis de sa maladie.

Tout est sublime dans ce film extrêmement esthétique. On retient son souffle devant la force et la grâce de cet amour qui transparaît dans la poésie des lettres envoyées par Keats. Les paysages, accompagnant l'évolution des sentiments des deux jeunes héros, les champs jaunes de narcisses, la blancheur de la neige posée délicatement sur des branches noires, éblouissent par leur luminosité.  On se perd dans la contemplation de cette nature florissante ou hivernale.

Plus qu'un hommage aux vers de Keats ou au poète, Fanny est la véritable star de ce film. Eprise de mode, elle est, sous des dehors superficiels et insolents, une véritable créatrice de beauté. Ses robes style Empire saturent l'écran par leur élégance, leurs couleurs harmonieuses, leur extravagance. Volontaire, amoureuse passionnée, elle brave les conventions sociales qui empêchent son mariage avec le poète, mettant la passion au-dessus de la raison. Ce film est une ode à la beauté, magnifiquement incarnée par la véritable muse de Jane Campion, Fanny Brawne.

7 février 2010

Sherlock Holmes de Guy Ritchie : ISSN 2607-0006

Sherlock Holmes - Bande Annonce Officielle (VF) - Robert Downey Jr / Jude Law / Guy Ritchie

J'hésitais à aller voir les nouvelles aventures du célèbre détective créé par Conan Doyle ( biographie  sur le site Larousse), lorsque j'ai lu un billet élogieux sur le site de Lou qui m'a incitée à aller le voir, jugez un peu : " Et si vous aimez Londres et le XIXe, les vues de la capitale sont magnifiques (peut-être les plus belles scènes dans une Londres victorienne pour moi)". Effectivement, la reconstitution de Londres, les costumes d'époque et les décors d'intérieur sont tout à fait époustouflants.

Sherlock Holmes de Guy Ritchie est un film comico-policier-d'actions. Le spectateur est d'emblée projeté en pleine cérémonie satanique : de nombreux meurtres rituels ont été commis par Lord Blackwood. Condamné à mort, il ressuscite pour assujettir Londres. Face à lui, deux adversaires de taille, Holmes et Watson vont contrecarrer ses plans les plus diaboliques, grâce à la légendaire déduction infaillible de Holmes.

En ce qui concerne les personnages, Holmes n'en porte que le nom car il est métamorphosé en homme d'action, boxeur hors pair... Echevelé, excentrique et déjanté, il ressemble davantage à un dandy décadent, maniant l'humour et l'ironie, qu'au vieux limier décrit par Conan Doyle. Un des aspects gardés par le réalisateur est l'amour de Holmes pour les déguisements, ce qui rend loufoque certaines scènes. Watson n'est plus un stupide acolyte mais l'égal d'Holmes. La mise en scène est un peu surchargée en combats, trop "blockbusterisé" pour vraiment convaincre. On n'échappe pas à la traditionnelle course poursuite, aux explosions titanesques... Cependant, l'intrigue ésotérique est digne d'être résolue par Holmes, les acteurs (Jude Law et Downey JR., les scènes où il apparaît drogué et hagard semble être du vécu tant elles sont vraisemblables) très drôles et Londres merveilleux. Décidément, Sherlock Holmes a le vent en poupe, pour notre plus grand plaisir ! Bien que très éloigné de l'univers de Conan Doyle, on aime ce Sherlock Holmes modernisé et surtout le Londres du XIXeme siècle.

12 janvier 2010

Tous les autres s'appellent Ali de Fassbinder : ISSN 2607-0006

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J'ai vu récemment un film étrange mais qui me permet de mieux appréhender l'histoire du cinéma allemand : Tous les autres s'appellent Ali est une histoire d'amour, peu banale, entre un arabe "Ali" et Emmy une vieille femme. Tout les sépare : leur âge, leur origine, leurs amis. Cependant, très vite, ils se marient à la grande réprobation de leur entourage. Emmy supporte difficilement cette situation et le racisme ambiant dont font preuve les voisins et ses propres enfants, dans cette Allemagne post-nazie. Le couple résistera-t-il à la pression sociale ?

Les premières images créent un climat presque surréaliste : Emmy entre dans un bar d'étrangers dans lequel elle se réfugie à cause de la pluie battante. Elle commande une boisson, dans un silence de mort. Tous l'observent. Soudain une jeune fille propose à Ali d'aller inviter la vieille dame à danser. Celui-ci s'exécute et la magie de l'amour opère : les deux solitaires se présentent, parlent, et communiquent. Dans ce bar, il n'y a aucun figurant, ni décoration. Les couleurs sont sordides, une lumière blafarde éclaire les visages. Drôle d'ambiance. Et tout le film se déroule dans ce climat de distanciation et d'enchaînement rapide des actions sans véritable logique parfois. Paradoxalement, les plans fixes abondent ce qui créent une certaine lenteur.
Le film est particulièrement déroutant, notamment par la laideur des costumes, des visages et des décors. Le scénariste semble dire regardez l'image, il ne faut pas chercher de réalisme, ni de véracité car l'essentiel est de donner à réfléchir.

En effet, l'un des axes importants de ce film est montrer les rapports de domination dans la société contemporaine de Fassbinder (film de 1970), et comment la violence sociale se répercute dans la sphère de l'intime. Ainsi, après un voyage à l'étranger, lorsque le couple revient, Emmy commence à exercer sur Ali une violence plus détournée, en folklorisant ses goûts ou en le montrant telle une bête de foire. Ce film noir dénonce différent aspect du racisme et la solitude des personnages. Cette phrase en exergue du film laisse rêveur : " le bonheur n'est pas toujours joyeux"... Influencé par la Nouvelle Vague, ce film joue de la stylisation et de la distanciation. Il est aussi influencé par un film lacrymal et hollywoodien de Douglas Sirk Tout ce que le ciel permet tout en exacerbant les critiques de Sirk. Subtilement et sans manichéisme, Fassbinder critique la société contemporaine et montre la permanence du nazisme dans les mentalités. Il met en scène aussi l'écrasement des êtres par les objets et l'enfermement des individus dans une classe sociale. Cinéma intellectuel, le film est pourtant bouleversant et émouvant.

29 octobre 2009

Docteur Jekyll et Mister Hyde, produit par Victor Flemming

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Ce film en noir et blanc, de 1941, est remarquable par sa manière d'adapter la nouvelle de Stevenson, L'étrange cas du docteur Jekyll et Mister Hyde. Le docteur Jekyll, un célèbre savant, provoque le mépris ou la moquerie de ses collègues par sa croyance en plusieurs personnalités présentes dans un seul homme, ou plus précisément d'un inconscient que l'homme arriverait à maîtriser. Grâce à des potions, il se transforme en son double inversé : lui, un gentleman, devient une sorte de brute sans morale et sans tabou. Devenu violent, à l'aide de son breuvage, il commet un crime et n'arrive plus à maîtriser ses métamorphoses...

La nouvelle de Stevenson est reconnaissable même si la complexité narrative disparaît, notamment l'emboitement des voix narratives. L'histoire filmique est linéraire et simplifiée et joue davantage sur le thème du double : deux femmes aimées par le docteur Jekyll, une femme de petite vertu et une bourgeoise. Les deux façades pour une même demeure permettent les allées et venues du docteur ou de Hyde... Deux hommes, un policer et l'autre, à la face simiesque, dont le comportement est celui d'un animal.
Reprenant des thèmes fantastiques en vogue au XIXeme siècle, comme la figure du savant fou ou le rôle de l'inconscient, ce film se laisse regarder avec plaisir...

28 octobre 2009

Vipère au poing adapté par de Broca : ISSN 2607-0006

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C'est avec un petit de retard, que je mets un petit billet sur Vipère au poing, adaptation du livre d'Hervé Bazin par P. de Broca, avec dans les rôles principaux C. Frot, J. Villeret et Jules Sitruck.

L'auteur, H. Bazin, raconte son enfance, entourée de ses frères, de ses parents et des domestiques. Enfant turbulent, il voue une haine farouche à sa mère, qu'il a surnommée Folcoche...

Voici un film qui a eu le mérite de me donner envie de relire le roman autobiographique de Bazin, qui est d'ailleurs d'une grande qualité d'écriture, mais dont je n'avais pas gardé un bon souvenir, lors de ma première lecture.
Si P. Murat, dans sa critique de Télérama, qualifie cette adaptation "d'édulcorée" - ce qui n'est pas faux - cela ne m'a pas empêchée de l'apprécier, notamment pour le jeu des acteurs : C. Frot joue à merveille cette femme aigrie, comme fuyant le bonheur et J. Villeret incarne parfaitement cet homme effacé et écrasé par sa femme. La métaphore du serpent, qui parcourt tout le film et le livre, est très bien rendue... Même si le scénario et la manière de filmer est très classique, on passe un bon moment...

 Sur le web : article Télérama

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