Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
1001 classiques
21 avril 2022

Mai la rage d'une mère d'Atul Mongia : ISSN 2607-0006

Mai la rage d'une mère est une série indienne violente. Vous ne trouverez pas de saris colorés, de musiques bollywoodiennes dans cette série à l'ambiance de thriller. Corruption et criminels hantent cette histoire qui repose sur des trahisons, des meurtres et du blanchiment d'argent.

  Une femme timide, Sheel, s'aperçoit que sa fille muette se comporte de manière étrange : lorsque cette dernière veut lui expliquer ce qui la préoccupe, elle est percutée par un camion et meurt sans pouvoir parler... Après le procès du chauffard, celui-ci fait des déclarations qui allertent la mère : il ne voulait pas tuer sa fille. La mère endeuillée, surnommée "Mai" par sa fille, décide de mener une enquête... Tout autour d'elle, évoluent les forces spéciales de la police, deux couples de malfrats, une ancienne taularde qui a tué son mari qui la battait, une belle-famille riche mais terrifiante... qui est le coupable ?

En menant son enquête avec obstination, elle va se révéler être meilleure que James Bond dans tout ce qu'elle entreprend même si elle commet de nombreuses erreurs (Et oui, n'est pas Sherlock qui veut) : elle, si douce, grimpe les murs des jardins pour rentrer illégalement dans des propriétés, vole des produits pharamaceutiques, torture une criminel, en assomme un autre... Mais peut-on faire justice soi-même, même si la justice est elle-même corrompue ?

Le suspense est vraiment prenant ! Comme le dit si bien la fille de Mai, rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. Et c'est donc éclairé d'une lumière jaunâtre, dans des scènes souvent noctures, grises, et tristes que se déroulent la plupart des scènes de cette série en 6 épisodes de 45 minutes. Des pluies de morts et de retournements de situations viennent rythmer chaque épisode qui commence toujours sur un retour en arrière : et c'est là que le spectateur comprend réellement qui sont les personnages tous nuancés... et voir l'ampleur de la corruption dans la société, la place des femmes dans la famille, de la violence dans le système indien. Une efficace série policière indienne mais au visuel trop académique...

274536042_4937182766373437_4794930244502068578_nMai, la rage d'une mère, Netflix, 2022, Atul Mongia

Participation "Ecrans" au challenge Les étapes indiennes organisées par Hilde et Blandine

Publicité
7 avril 2022

senses 1 à 6 de Hamaguchi : ISSN 2607-0006

Avant d'être scésarisé pour Drive my car en mars 2022, Hamaguchi avait réalisé de superbes films comme Asako I et II, Senses 1 à 6 et son dernier film Les contes du hasard sort le 6 avril 2022 sur grand écran. Ses longs-métrages semblent interroger les relations conjugales et plus globalement, ce qu'il se cache derrière les apparences dans la société japonaise, avec toujours la présence d'un personnage d'artiste...

Dans Senses 1 à 6, trois films se succèdent pour décrire l'amitié de 4 femmes aux caractères très différents. Dans la première partie de deux heures, nos quatre amis décident d'organiser un petit voyage. Elles se rencontrent à nouveau lors d'une résidence d'artistes. Là, Jun, déclare qu'elle est en plein divorce car son mari, un scientifique, ne l'a jamais écouté. Soudain, elle disparaît... pour s'éloigner de son mari alors qu'elle est enceinte.

Au fil des films, on voit chacune des femmes évoluer : l'une, femme au foyer, s'interroge sur les sentiments de son époux, l'autre découvre que son mari la trompe avec une jeune romancière, et enfin la dernière, divorcée et célibataire, tombe sous le charme d'un artiste. Leurs relations entre elles changent aussi.

Plus de 6 heures de film, cela peut paraître long. Et pourtant, on ne se lasse pas de la beauté formelle des plans choisis par Hamagushi. Ce dernier rend presque théâtral ses films avec ses personnages figés, parfois avec des scènes sans dialogue, à l'inverse d'un Michaël Bay. La caméra s'attarde sur les personnages, de longs moments silencieux cherchent à capter les émotions et les sentiments des personnages... Un très beau film "en série" ! Une expérience à tenter !

logo 2 japon 2022Senses 1 à 6, Hamagushi, 135 min, 83 min, 73 min, 2021

vu par Dasola

Participation à un mois au Japon organisé par lou et Hilde

 

1636368723

1641888174

senses-1450x800-c

Hamagushi, Senses 1, 2, 3, 4, 5, 6

18 mars 2022

Le chêne de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux : ISSN 2607-0006

Le documentaire de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux a pour cadre un chêne, né en 1810, en Sologne. Qui habite avec lui ? Que font ses habitants le jour et la nuit ? Après le très beau documentaire La panthère des neiges de Vincent Munier voici un nouveau documentaire somptueux !

Une intrigue n'y est pas nécessaire : on voit évoluer les saisons - une année entière -, la vie et la mort des végétaux, des animaux, des reptibles, des insectes... certaines scènes sont paisibles comme les écureuils mangeant des glands, les geais construisant un nid, des abeilles buttinant des fleurs mais d'autres sont particulièrement dramatiques. Les oisillons échapperont-t-ils à une couleuvre ? Comment les mulots, vivant dans les racines du chêne, survivront à une gigantesque tempête ?

On suit particulièrement une famille de mulots, un écureuil, un couple de geais...et un gland. L'amusant casting révèle aussi la présence du balanin des chênes. Toute cette vie grouillante est magnifiée par des plans généraux ou des gros plans sur les coccinelles et autres minuscules insectes. Le cadrage se révèle particulièrement ingénieux pour nous captiver par ce documentaire sans voix off, sans dialogues mais bien rythmé par diverses musiques comme Sway de Dean Martin dans la bande annonce, "Et tu restes" de Tim Dup, ... Quand on sait que ce sont des vues en prise réelle, on admire encore plus la prouesse. Un très beau documentaire !

Le chêne, documentaire de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux, 1h20, 2022

Sur le web : vu par Dasola, Choup,

 

8 mars 2022

Mulan de Niki Caro : ISSN 2607-0006

Mulan inspire aussi bien les cinéastes que les auteurs.

HONGFEI_MULAN_00Vous pouvez lire son histoire sous la forme d'un album jeunesse intitulé La ballade de Mulan, illustré magnifiquement par Clémence Pollet : "tsi-tsi et encore tsi-tsi, Mulan tisse à la maison..." Ainsi commence, dans un style simple et répétitif, l'histoire de la légendaire Hua Mulan. Elle agit librement en prenant la place de son père à la guerre. Les linogravures de Clémence Pollet sont très belles et différentes de ses illustrations pour un album comme La tresse. Elle a choisi ici de représenter de manière stylisée les décors et les personnages et a choisi une harmonie de couleurs turquoise, rouge, jaune que l'on retrouve à chaque page.

ballade-mulan-silhouette

linogravure, La ballade de Mulan, Clémence Pollet

index

Mulan, Niki Caro

En 2015, Disney décide d'adapter en live action le dessin animé réalisé par Barry Cook et Bancroft. Pourquoi ? Que vaut ce remake ?

Le film reprend évidemment les grandes lignes de l'histoire, rajoutant une sorcière parmi les antagonistes de Mulan. Ce personnage incarné par Gong Li, apporte une touche de fantastique dans ce film où tout est très normé. En outre, Mulan est remarquable dès son plus jeune âge car elle apprend à se battre et son comportement peu féminin déplaît dans son village. C'est la raison pour laquelle Mulan se bat comme dans les films d'arts martiaux : elle semble tout droit issue de Tigre et dragron. A l'inverse, ses compagnons d'arme sont peut caractérisés. Parmi les nouveautés notables, les chansons et le dragon comique ainsi que le criquet porte-malheur ont été supprimés.

Surtout, le grand changement intervient dans la "morale" du film : la jeune fille ne symbolise plus une femme indépendante, mais elle a agi pour l'honneur... et pour sa famille... Mulan n'est pas un navet mais un remake n'était certainement pas utile, notamment avec l'absence d'humour et son message tellement conventionnel, voire conservateur.

Niki Caro, Mulan, 2022, 1h55

Mulan, Barry Cook et Bancroft,  88 min, 1998, Disney

La ballade de Mulan, illustrations de Clémence Pollet, HongFei, France, 2015

#8mars

30 janvier 2022

Nightmare alley de Guillermo del Toro : ISSN 2607-0006

Allez voir le dernier film de Guillermo del Toro. Ce long métrage paraît bien éloigné de ses films précédents, mais on reconnaît bien son univers personnel.

Après le pastiche de film de série B, La forme de l'eau, son film sur les méchas, Pacific Rim, ou son film gothique, Crimson peak, le réalisateur s'est tourné vers le film noir avec Nightmare Alley.

Malgré les superbes couleurs, c'est un film angoissant et sombre avec de nombreux personnages immoraux et cyniques. Après une première scène où l'on voit un homme brûler une misérable maison et un corps, ce dernier Stanton Carlisle rejoint un cirque. Là, il observe et découvre les secrets d'un mentaliste. Mais sa nouvelle condition ne lui plaît guère et il cherche à fuir ce lieu à tout prix.

Le cirque ? Voici un univers éloigné des habituels monstres que le réalisateur de Hell boy aime à mettre en scène. Mais finalement, les vrais monstres ne sont-ils pas ces deux escrocs ? Bradley Cooper (Stanton Carliste) et Cate Blanchett, une psychologue, sont épatants dans les rôles de ces deux personnages sans scrupule. On peut aussi apercevoir d'horribles fœtus, des "freaks" qui rappellent ceux de Tod Browning

Vous pouvez aussi écouter l'intéressant parallèle entre le travail du réalisateur et le dévoilement de l'envers des trucages du cirque, fait par les chroniqueurs du podcast "sale temps pour un film". Enfin, même si les chroniqueurs du Masque et de la plume ne paratagent pas tous un avis positif, ils sont unanimes pour souligner la géniale esthétique de Guillermo del Toro !

Guillermo del Toro a su, à merveille, créer un univers cauchemardesque à la limite du fantastique.

Guillermo del Toro, Nightmare alley, 2021, 2h31, Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Colette, Willem Dafoe...

Publicité
24 novembre 2021

Mary Kom d'Omung Kumar : ISSN 2607-0006

 

"Qui t'épousera quand tu auras le nez cassé ?", demande le père à sa fille Mary Kom, qui boxe en secret. En effet, cette dernière, fille d'un pauvre agriculteur du Manipur, région du Nord-est de l'Inde brave l'autorité de son père et décide de s'inscrire à un club de boxe. Elle n'hésite pas non plus à défendre les autres filles contre les agresseurs masculins. Va-t-elle réussi à convaincre un coatch de l'entraîner ? Va-t-elle remporter des victoires ? Mary Kom romance la vie de l'indienne Chungneijang Mery Kom Hmangte (portrait fait par Olivier Bertrand dans "Mary Kom, la mouche décoche", Libération, 2012).

"Tu es une battante", lui dit son mari Onler lorsque Mary remonte sur le ring après la naissance de jumeaux. Son mari la soutient et garde les enfants pour qu'elle puisse continuer à boxer. On a droit, à ce moment à une version féminine de Rocky avec des entraînements intensifs. Pas facile de faire du sport avec deux enfants et en faisant partie d'une des ethnies demandant l'indépendance ! Cette question est aussi abordée à plusieurs reprises (pour en savoir plus, vous pouvez lire l'article de François Chipaux dans Le monde : "Politique, économie, religion : le sous-continent indien mène des guerres internes sur plusieurs fronts") : Mary est persuadée que la fédération de boxe ne la valorise pas à cause de son origine mais elle se déclare indienne avant tout (d'ailleurs pourquoi avoir choisi une actrice aussi peu ressemblante à la vraie sportive ?).

Le film, peu bollywoodien, est un joli hommage à cette championne, film permettant aussi de découvrir des musiques indiennes telles que Ziddi Dil de Vishal Dadlani, Salaam India de Shashi Suman ou Saudebaazi d'Arijit Singh...

soirée cinéMary Kom d'Omung Kumar, avec Priyanka Chopra, 2h, Netflix, 2014.

PArticipation aux étapes indiennes organisée par Blandine (billet Mary Kom de Blandine) et par Hilde.

 

 

 

l-indienne-mary-kom-decroche-sa-6e-medaille-d-or-a-new-delhi-devant-son-public-le-24-novembre-2018_6131712

Mary Kom

MV5BMTU4MTExMzc5OV5BMl5BanBnXkFtZTgwMzc4MjI2MjE@

 Mary Kom d'Omung Kumar

 

24 novembre 2021

La panthère des neiges de Sylvain Tesson : ISSN 2607-0006

cca0f0aa73d1ecdfd0a5a583e3a672f8Quelle cadrage pour filmer tous ces animaux, notamment le trop mignon chat de Pallas - et oiseaux du Tibet ! Marie Amiguet filme avec beaucoup de talent les animaux sauvages comme les yacks. Mais surtout, on attend avec la même impatience que Sylvain Tesson la fameuse panthère des neiges. Se montrera-t-elle ? La verront-ils ?

photographie de  ©Vincent Munier

Il faut savoir que le film et le livre écrit par Sylvain Tesson ne sont pas redondants. L'auteur y a ajouté des considérations philosophique, politique et amoureuse absentes du film. Il décrit notamment les changements survenus au Tibet (la Chine ayant bouleversé le paysage naturel par des travaux etc...), mais aussi sa vie amoureuse. C'est le même style que dans Les forêts de Sibérie où il mêle une aventure qu'il vit avec ses réflexions personnelles et sa vie sentimentale. Evidemment, il aborde la question de la photographie animalière. L'affût demande de la patience et elle n'est pas toujours récompensée, ce qui provoque encore plus de digression de la part de notre auteur.

9782072936494-475x500-1En revanche, le film a le mérite de mettre en lumière le duo comique de l'auteur et du photographe (on n'y voit pas Marie Amiguet, la réalisatrice, ni son assistant "Léo"). L'écrivain est habitué aux lumières des médias, des soirées alors que le photographe ne vit que pour le surgissement de la vie sauvage. Le documentaire donne un visage bien plus sympathique de l'auteur que ce qu'il laisse deviner dans ses romans...

Ce qu'il faut retenir du film et du livre, c'est la beauté traquée par le photographe. On a bien sûr reprocher à V. Munier d'avoir esthétisé cette nature au lieu de la défendre mais n'est-ce pas une autre manière de dénoncer les méfaits des hommes en la montrant dans son état sauvage ? Et quelle vie sauvage ! Rendez virale cette panthère des neiges pour qu'elle puisse toujours bailler dans ces immensités fascinantes !

étape au tibetTesson Sylvain, La panthère des neiges, Folio, 2021, 192 p.

Marie Amiguet, La panthère des neiges, avec Vncent Munier et Sylvain Tesson, 2021, 1h32

Participation "étape au Tibet" (les étapes indiennes organisées par Hilde et Blandine)

unnamed

©Vincent Munier

16 octobre 2021

Bulbbul d'Anvita Dutt : ISSN 2607-0006

🧛‍♀️Comme Les sorcières d'Akelarre, film sorti en 2021, Bulbbul d'Anvita Dutt parle de féminisme à travers le thème de la sorcière. Voilà qui n'est pas neuf. Cependant, ce conte horrifique mérite d'être visionné pour son propos peu édulcoré.

🧛‍♀️Les allures bollywoodiennes de l'ouverture du film ne doivent pas tromper le téléspectateur. Aux images colorées et joyeuses d'un mariage arrangé succèdent celles des violences faites aux femmes, mariées jeunes et n'ayant aucune liberté. Bulbbul se réfugie dans l'amitié pour son beau-frère qui a presque le même âge qu'elle. Près de là où elle vit, résiderait une sorcière. Enfin, toujours pour déjouer les attentes du spectateurs, ce n'est pas une musique angoissante ou effrayante qui annonce les pires horreurs mais une musique des plus mélancoliques.

🧛‍♀️Lorsque plusieurs hommes dont les femmes sont battues sont découverts morts, Satya le jeune beau-frère mène l'enquête. En réalité, il n'y a pas de véritable suspense car on devine rapidement qui est le meurtrier. En revanche, cela permet de déployer par des flashbacks la vie de Bulbbul.

🧛Si la mise en scène du fantastique est outrancièrement colorée et le message peu subtil, visionnez quand même ce film aux genres entremêlés et au propos toujours d'actualité...

Bulbull, Anvita Dutt, Netflix, 2020, 1h34

logo cinéma indeParticipation au cinema indien pour les étapes indiennes n° 4 organisées par Blandine ( son post ici) et Hilde.

participation au challenge Halloween 2021 organisé par Lou et Hilde.

The haunted Reading Bingo du challenge Halloween :

 

 

10 octobre 2021

Ghoul de Patrick Graham : ISSN 2607-0006

Loin des musiques et des danses bollywoodiennes, Ghoul de Patrick Graham est un film de genre qui emprunte ses codes au cinéma d'horreur et au cinéma fantastique. Pacte avec le diable, monstre assoiffé de sang, enquêtes sur des morts surnaturelles etc... le début de ce film apparaît comme une mini-série de 3 épisodes pleine de clichés, accessible sur Netflix. Mais le réalisateur a finalement réussi à rendre original cette dystopie.

Dans un futur imprécis, un état autoritaire supprime toutes les libertés, notamment religieuses. Une fille, travaillant pour l'armée dénonce son propre père, qui critique ce régime totalitaire. Malgré sa culpabilité, elle intègre un centre spécial détention où sont torturés les prisonniers politiques. Là, elle doit faire face à des phénomènes surnaturels.

 "La ghoule nous montre nos péchés", déclare un religieux. Certes, certains religieux sont persécutés mais ce sont davantage les travers de cette tyrannie et le comportement intolérant de chaque personne qui sont pointés. La jeune fille est saisi de remords lorsqu'elle s'aperçoit qu'on persécute des innocents.

Finalement, le film limite l'horreur ou le met au service d'un message bien plus riche sans tomber dans le pensum... et j'ai apprécié la fille badasse, ce qui est plutôt rare dans le cinéma indien. Il y a, certes, quelques scènes gores mais l'ensemble est finalement bien pensé ! Une bonne découverte !

logo cinéma indeParticipation au cinema indien pour les étapes indiennes n° 4 organisées par Blandine ( qui propose une sélection de films ici et Hilde qui a vu Kaali Khuki.

 participation au challenge Halloween 2021 organisé par Lou et Hilde.

The haunted Reading Bingo du challenge Halloween

 

 

9 juin 2021

Da 5 bloods de Spike Lee : ISSN 2607-0006

Spike Lee est un réalisateur engagé même lorsqu'il filme des braquages comme dans Inside man. Son dernier film, directement sorti sur une plateforme de streaming présente des défauts mais n'en est pas moins intéressant.

Quatre vétérans noirs américains décident de retourner au Vietnam pour retrouver des lingots d'or cachés lors d'un de leur combat et de rapatrier le corps d'un ancien compagnon. Ils retournent donc tous, au Vietnam, dans l'espoir de retrouve l'argent. Sous leur air de vieux touristes joyeux et inoffensifs, ils manoeuvrent habilement pour mettre la main sur leur trésor. Malheureusement, leur quête n'est pas sans dangers entre un des vétérans qui devient fou, les serpents, la jungle...

Ce long film ne paraît pas si long que ça malgré car les actions s'enchaînent avec des retours en arrière, des intrigues secondaires, des fusillades, des rencontres... Mais c'est justement là que le bât blesse : ce foisonnement, sans compter l'insertion d'images documentaires sur les défenseurs des droits des Afro-américains comme Marin Luther King, est un peu brouillon et bouillonnant. Il y a des longueurs avec le développement de personnages complètement inutiles comme celui de démineurs (même si on voit bien la pique envers les Français qui ont colonisé l'Indochine), deux intrigues amoureuses superflues. Justement, les sujets sont effleurés et le réalisateur semble s'éparpiller pour démontrer comment les Noirs ont été envoyés en première ligne lors de cette guerre et la propagande vietnamienne pour diviser les soldats américains etc...

Ce film comporte, en outre, de nombreux dialogues avec des règlements de compte sanglants comme ceux de Tarantino et fait des références explicites au long-métrage de Coppola, Apocalypse Now. Mais on reconnaît aussi les cadrages audacieux et originaux du réalisateur de Blackkklansman qui valent bien le détour !

dafivebloodstill_netflix

Da 5 Bloods, de Spike Lee. © DAVID LEE/NETFLIX

Da 5 bloods de Spike Lee, Netflix, avec Isiah Whitlock jr, Delroy Lindo, Jonathan Majors, Clarke Peters, Norm Lewis, 2020, 2h36.

Autres films : Inside man, Blackklansman

Sur le web :

Da 5 Blood, Spike Lee perdu dans la jungle sur Netflix
CRITIQUE - Dans ce film, le cinéaste dénonce les ravages de la guerre du Vietnam sur la communauté afro-américaine. Mais s'embourbe dans une aventure bien trop bavarde. Spike Lee aurait dû être le premier Noir à présider le jury de Cannes cette année. Le Covid-19 en a décidé autrement.
https://www.lefigaro.fr

 

 

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité
1001 classiques
Newsletter
62 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 501 672
Publicité