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1001 classiques
21 septembre 2020

Les enluminures du livre des merveilles de Marco Polo : ISSN 2607-0006

 Une exposition virtuelle sur la BNF les cartes marines nous entraîne sur les pas de Marco Polo. Une vidéo donne à voir une présentation succinte du voyage du marchand, puis on pourra admirer les chefs-d'oeuvre de la cartographie de l'époque qui font la synthèse des connaissances de l'Antiquité mais qui sont aussi une invitation à l'ailleurs. Elles allient plaisir visuel et connaissances scientifiques.

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Mappemonde circulaire représentant l’hémisphère portugais
Atlas Miller © Bibliothèque nationale de France

Ensuite, on peut visualiser les pages du manuscrit du Devisement du monde : en feuilletant le livre, pour chaque page, un commentaire sonore permet de comprendre le contexte de l'enluminure. Par exemple, en ce qui concerne l'enluminure ci-dessous, on peut entendre les explications suivantes :

"Les Mongols tentèrent par deux fois d’envahir le Japon, en 1274 et en 1281. Lors des deux tentatives, le corps

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expéditionnaire partit de Corée pour atteindre l’île de Kyushu au sud du Japon. La première échoua face à la résistance farouche des Japonais. La seconde, avec des moyens beaucoup plus importants, fut mise en échec par le typhon Kamikaze (Vent divin en japonais) qui détruisit la flotte mongole."

Fol. 72. Les Mongols échouent à conquérir Sapangu © Bibliothèque nationale de France

Marco Polo Kambaluc

 Fol. 37 Le palais du grand Khan à Cambaluc © Bibliothèque nationale de France

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Fol. 85 La licorne et les animaux d'Ely © Bibliothèque nationale de France

L'analyse de Philippe Ménard, dans l'article "L'illustration du "Devisement du monde" de Marco Polo"*, explique que "LOrient des enlumineurs n'est pas un Orient vu, connu, fidèlement rendu. c'est un Orient de convention. [...] Leur Orient est un Orient de rêve" (p. 90). En effet, les illustrateurs ajoutent des éléments dans leurs miniatures, simplifient et parfois fusionnement ou inventent des scènes.

Cette exposition virtuelle propose une présentation didactique, une visite passionnante et un manuscrit qui est une vraie merveille !

Polo Marco, La description du monde

Marco Polo de Fusco

 Sur le web : Site de la BNF

* Ménard Philippe. L'illustration du «Devisement du monde» de Marco Polo. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquairesde France, 1985, 1987. pp. 85-91

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20 septembre 2020

La description du monde de Marco Polo : ISSN 2607-0006

Marco poloCe récit de voyage relate les pérégrinations de Marco Polo le long de la route de la soie : découpés en petits chapitres, longs d'une page à peine parfois, le voyage commence avec celui de l'oncle et du père de Marco Polo. Ce dernier a déjà 15 ans lorsqu'il rencontre pour la première fois son père.

De manière factuelle, le célèbre voyageur vénitien écrit sobrement les ambassades données, les volontés du grand khan, décrit les pays traversés. Si l'on n'est pas familier de l'Asie centrale, quatre cartes situées à la fin du livres permettent au lecteur de suivre les voyageurs et de nombreuses notes de bas de page indiquent les erreurs de dates - Marco Polo écrit ce livre à la fin de sa vie dans une prison à Venise ce qui explique les oublis ou les erreurs - et les noms actuels des villes traversées par le célèbre marchand. 

On découvre aussi un esprit curieux, instruit. Il tente de rétablir la vérité sur certains éléments culturels comme l'existence de la salamandre ou explique le système monétaire instauré par Koubilaï Khan. A d'autres moments, il raconte des anecdotes entendues qu'il ne remet pas en cause alors qu'il démythifie les licornes par exemple : "Andaman est une île très grande. Les gens n'y ont pas de roi, ils sont idôlatres et sont de vraies bêtes sauvages. J'ajoute que tous les hommes de cette île d'Andaman ont une tête de chien, les dents et les yeux aussi ; leur visage ressemble tout à fait à celui de grands mâtins." (p. 293).

Le livre repose sur une structure extrêmement répétitive (l'auteur énumère toujours les religions, la langue, la monnaie utilisée, le nom du roi etc... pour chaque ville) et fastidieux à lire tant les connaissances s'accumulent. Ce qui est surprenant, c'est l'admiration qu'il voue au grand khan à une époque où les Mongols étaient considérés comme des barbares aux yeux des Européens.

Le voyage de Marco Polo a été très joliment et romanesquement adapté par John Fusco : les faits historiques sont globalement respectées mais le réalisateur a eu soin de multiplier les intrigues amoureuses et politiques pour rendre palpitantes les aventures du jeune homme sur les terres du grand khan. On suit donc les événements de son point de vue : comme ce qui est relaté dans la Description du monde, une guerre va naître entre Koubilaï Khan et son neveu Caïdou.  Les nombreux fils du grand khan complotent et des intrigues sentimentales complètent la tableau. Les déplacements de Marco Polo nous font entrevoir la culture mongole et de somptueuses scènes.

La photographie est très belle et le jeux des acteurs convaincants. Malheureusement, de nombreuses scènes paraissent répétitives comme les soirées autour des yourtes, des combats d'arts martiaux, les convocations du marchand vénitien devant Koubilaï Khan... La caméra traîne souvent sur des visages et le rythme est bien lent malgré tous les rebondissements inimaginables et incalculables comme des trahisons, des meurtres, des mises à mort, des mariages...

Malgré toutes ses qualités, cette série historique n'est pas entièrement une réussite. Peut-être que l'enchevêtrement des intrigues secondaires singeant celles de Game of thrones ralentisse le rythme de la série ou la pléthore de personnages ne permet pas qu'on s'attache aux protagonistes trop nombreux, notamment à Marco Polo, bien silencieux souvent et peu prompt à l'action. Au moins, elle a le mérite de rendre accessible et vivant le livre de Marco Polo mais il n'y aura pas de troisième saison, comme l'indique l'article de Caroline Madjar dans le 20 minutes, pour cette remarquable série historique.

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Marco Polo © Netflix

Polo Marco, La description du monde, Livre de poche, France, Janvier 2012, 406 p.

Marco Polo de John Fusco, saisons 1 et 2, Netflix, 2014, avec Lorenzo Richelmy, Benedict Wong, Chin Han

Sur le web : Langlais Pierre, "Marco Polo pose ses valises sur netflix : luxueux mais longuet", Télérama, mis en ligne le 12 décembre 2014. URL : https://www.telerama.fr/series-tv/netflix-presente-les-aventures-sedentaires-de-marco-polo,119866.php

Marco Polo (rediffusion de l'émission du 6 octobre 2012)
Une émission de Matthieu Garrigou-Lagrange , réalisée par Anne Sécheret Le récit de Marco Polo débute dans une prison de Gênes où on l'a enfermé. Avec lui, se trouve l'écrivain Rusticien de Pise, à qui il dicte le Devisement du monde, récit de ses aventures sur les routes de Chine.
https://www.franceculture.fr

 

16 septembre 2020

Itaewon class de Gwang Jin : ISSN 2607-0006

optimizeAdapté d'un webcomic, Itaewon class de Gwang Jin est une série coréenne de 16 épisodes se démarquant des autres K-dramas. Pourquoi ? Certes, certains clichés restent présents comme des triangles amoureux, des moments émotionnellement forts, des embûches sans nombre qui se dressent devant le héros et d'invraisemblables coincidences, mais tous ces stéréotypes sont atténués par le jeux des acteurs moins outranciers que ce que l'on peut voir habituellement dans les autres K-dramas et l'intrigue semble beaucoup plus vraisemblable sans amant venu des étoiles, d'une autre dimension temporelle...

Voici quelques raisons (oui, car une liste de 1000 raisons serait trop longue à faire et à lire) pour lesquelles vous devez regarder Itaewon class qui raconte l'ascension de Saeroyi : le héros est renvoyé de son lycée car il a frappé le fils d'un dirigeant d'une grande chaîne alimentaire, Jang Dae-Hee. Son fils est ensuite responsable de la mort du père de Saeroyi mais il cache son délit de fuite grâce à son père. Saeroyi fait de la prison pour avoir tenté de tuer le fils de la famille Jang mais il décide de se venger en devenant plus riche et plus puissant que la famille Jang...

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Itaewon class © Netflix

1. On ne s'ennuie pas dans cette série où dans un seul épisode, le père du héros meurt et ce dernier, Saeroyi, rencontre son premier amour et se fait renvoyer de son lycée et le lycéen le plus riche de la ville devient son ennemi pour la vie. Rien que ça ! Et ce n'est que le premier épisode... Imaginez la suite, il y a même des enlèvements ! 

2. Aucun des personnages principaux n'est une K-pop idol (contrairement à Hello Monster, où joue D. O., chanteur de EXO ou My only love song où le rôle principal est attribué à Lee Jong Hyeon, ex-chanteur de CNBlue) mais tous sont jeunes, beaux et courageux. On a juste envie de vendre un rein pour être aussi fashion qu'eux, avoir de pareils amis et un patron aussi intègre et tolérant !

3. La photographie est superbe, la ville est superbe et les acteurs sont superbes ! Il y a trop de répétitions de "superbes" dans une seule phrase mais on ne peut pas faire autrement.

4. Itaewon class ne parle pas seulement d'une histoire de vengeance, de réussite sociale et de romance mais il aborde aussi des problèmes sociétaux comme le racisme et l'identité sexuelle. C'est le K-drama parfait.

5. Si vous êtes un K-pop addict, vous pouvez entendre V de BTS chanter Sweet Night, entendre Live de Gaho ou Someday the boy de Kim Feel... et si vous n'êtes pas un K-pop addict, vous le deviendrez forcément.

6. Vous serez certainement émotionnellement touchés par autant de scènes dramatiques : mort du père, amour impossible du héros, amour à sens unique de l'héroïne Yi-Seo ou de son meilleur ami. Le père trahit son fils et les employées trahissent leur patron etc... etc... On pleure beaucoup, même en ayant un coeur de pierre et un rire de hyène comme Dae Hee Jang.

Itaewon class, de Gwang Jin, Netflix, 16 épisodes d'une heure, 2016, avec Park Seo-Joon

Challenge coréenSur le web : Juraver Sénami, "Itaewon class, la série qui dénonce les discriminations", Le point, mis en ligne le URL : https://www.lepoint.fr/afrique/itaewon-class-la-serie-coreenne-qui-denonce-les-discriminations-14-06-2020-2379803_3826.php

participation au challenge coréen de Christie.

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Itaewon class © Netflix

13 septembre 2020

The lost city of Z de David Grann : ISSN 2607-0006

 Lors d'une conférence littéraire, un homme plutôt grand,avec un air plein de bonhommie, s'avance. A peine présenté et la première question posée, il se lance dans des réponses longues, développées et surtout pleines d'humour. Quel conteur ! Quelle verve ! Cet homme, c'est David Grann, l'auteur de La note américaine.

Que ce soit pour raconter l'extermination des indiens ou la vie d'un explorateur anglais, D. Grann a le don d'harponner le lecteur. The

La-cite-perdue-de-Zlost city of Z n'est pas une biographie supplémentaire d'un homme, Le colonel Fawcett,  qui a fasciné des milliers de lecteurs et de nombreux explorateurs. D. Grann a décidé de s'équiper, de suivre les traces de l'aventurier britannique en Angleterre et en Amérique du Sud et de vérifier ses thèses. Dans l'Amazonie, des indiens auraient construit une fabuleuse cité, l'Eldorado, qu'il a nommé Z : " Comment des générations de scientifiques et d'aventuriers avaient pu être le jouets d'une obsession fatale, cemme d'élucider " la plus mystérieuse exploration du XXeme siècle" et de localiser la cité perdue de Z : voilà ce que j'étais venu étudier, rien de plus" (p. 11). Le colonel était persuadé que les anciennes tribus de l'Amazonie étaient capables d'édifier de somptueuses cités.... Une multitude d'aventuriers ont disparu en voulant retrouver la trace de Fawcett, D. Grann arrivera-t-il à trouver ce qu'il lui est arrivé et la fameuse cité ?

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The lost city of Z © Netflix

Comme dans La note américaine, le reportage de Grann s'appuie sur une riche documentation. Il a pu rencontrer des descendants de Fawcett et compulser ses carnets secrets. Les lettres envoyées à sa femme lui permettent de retracer la vie de l'explorateur. Les nombreuses expéditions du colonel dans la jungle amazonienne sont de véritables exploits à l'époque. Il frôle à tout moment la mort dans cette nature hostile où fourmillent insectes mortelles, tribus d'indiens dangereuses, maladies.. Mais le colonel ne renoncera jamais à sa quête jusqu'à sa disparition près de Cuiabà.

Le journaliste ne se contente pas de raconter des événements biographiques mais il va replacer toute cette histoire dans son contexte tout en faisant une large place à l'histoire des explorateurs anglais et à celle des amérindiens, en racontant notamment le boom du caoutchouc, l'arrivée des conquistadors. Il n'oublie pas d'évoquer Bartolomé de Las Casas et sa fameuse controverse avec Sépulveda : les indiens ont-ils une âme ? Enfin, il évoque les théories récentes des anthropologues et archéologues menant des recherches dans le Sud de l'Amérique.

Encore une fois, D. Grann arrive merveilleusement à mêler histoire de l'Amérique, récit biographique et enquête palpitante comme dans un roman de Conan Doyle (l'auteur se serait d'ailleurs inspiré des aventures de Fawcett pour écrire Le monde perdu) !

Une telle destinée romanesque a donné envie au réalisateur James Gray de donner vie à cet explorateur légendaire. Le film est extrêmement classique et rend plutôt falot le personnage principal. On voit clairement comment Fawcett s'est exposé à la réprobation de tous à cause de son statut social mais aussi de ses thèses, celui d'une civilisation avancée existant en Amazonie, dans une Angleterre coloniale. Certes, la reconstitution est belle, les décors magnifiques, mais on s'ennuie vaguement devant les événements qui se succèdent platement...

Grann David, The lost city of Z, Points, Février 2017, France, 415 p.

The lost city of Z de James Gray, Netflix, 2017, avec Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Tom Holland...

Autre roman : La note américaine

Sur le web : Guichar Louis, Avec The lost city of Z, James Gray livre un film aussi majestueux que subtil", Télérama, mis en ligne le 14 mars 2017. URL : https://www.telerama.fr/cinema/the-lost-city-of-z-james-gray-livre-un-film-aussi-majestueux-que-subtil,155391.php

Le masque et la plume cinéma

"The Lost City of Z/"Citoyen d'honneur"/"La Confession"/"Le secret de la chambre noire"/"L'autre côté de l'espoir"/"Grave"/"Chacun sa vie"

https://www.franceinter.fr

 

9 septembre 2020

Zone blanche de Mathieu Missoffe : ISSN 2607-0006

 

Lorsqu'on commence la série franco-belge Zone blanche (saison 1), on pense visionner une série policière lambda avec le quotidien des gendarmes, des enquêtes mystérieuses. Cependant, assez rapidement, on se rend compte que la forêt - et un étrange loup - devient un personnage capital de la série et l'humour vient atténuer l'atmosphère sombre et glauque des investigations.

Les drames s'accumulent à Villefranche avec la disparition de la fille du maire, Marion, et la découverte d'un cadavre pendu dans la forêt. Le major Laurène Weiss mène les recherches tout en luttant contre une criminalité digne des polars norvégiens. A l'équipe du major s'ajoute un procureur aux allergies improbables, ayant une grande connaissance de L'Enfer de Dante dans lequel il se croit plongé, à juste raison, et à l'ironie mordante.

Outre, la disparition de Marion, les enquêteurs doivent faire face à des drogués, à des enlèvements d'enfants (ce qui donne des répliques teintées d'absurdité : "auriez-vous perdu un bébé ?", demande la stagiaire, qui se fait harceler par des corbeaux, lors de ses appels téléphoniques), des fermiers tueurs, des pyromanes, Maître chanteur, des violeurs... En somme, "un vrai conte de fée", comme dirait le procureur. Et c'est sans compter les difficultés que rencontrent les gens de la bourgade : fermeture d'usines, corruption du maire, imbroglio amoureux entre le maire et le major, organisation secrète...

Bienvenue à Villefranche :

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Zone blanche © Netflix

Au fil des épisodes, on peut admirer la très belle photographie et les magnifiques plans sur la forêt brumeuse, qui prend des dimensions fantastiques, et où la mythologie celte est très présente. Autre atout de cette série, ce sont les sarcasmes et l'ironie du procureur qui rendent savoureux les dialogues : alors que les gens tirent sur les employés de télécom pour empêcher la dernière cabine de la ville d'être enlevée ou que les mamies défendent à coups de fusil leur major, notre procureur parle de "charmante petite ville".

Enfin, de nombreuses références au cinéma de genre empêchent les spectateurs de s'ennuyer : "c'est psychose, la baraque", déclare un des gendarmes en découvrant une vieille ferme dans laquelle se trouve... des animaux empaillés. Mais on peut tout aussi bien penser à des règlements de compte de western ou à la sorcière de Blair Witch avec une imitation de found footage... Zone blanche est une très bonne série à poursuivre et la saison 2 est déjà disponible sur la plateforme Netflix...

Zone blanche de Mathieu Missoffe, saison 1, 8 épisodes d'1h, Netflix, 2017, avec Suliane Brahim, Camille Aguilar, Laurent Capelluto

Sur le web : Poite Isabelle, "Qu'est-ce qui se cache dans les sous-bois de zone blanche ?", Télérama, mis en ligne le 10 avril 2017. URL : https://www.telerama.fr/television/qu-est-ce-qui-se-cache-dans-les-sous-bois-de-zone-blanche,156203.php

Perrin Elisabeth, "Un casting de talent sur France 2", Le Figaro, mis en ligne le 10 avril 2017. URL : https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/zone-blanche-un-casting-de-talents-sur-france-2_7a74bfe0-1b94-11e7-8e12-1180ce5d82c7/

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Zone blanche © Netflix

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6 septembre 2020

L'oeil était dans l'arbre... de Michel Picard : ISSN 260-0006

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Scénariste et réalisateur, notamment de documentaires animaliers (vous pouvez visionner ici une compilation d'un de ses documentaires), Michel Picard s'est lancé dans l'écriture d'un thriller L'oeil était dans l'arbre...

Dans le premier chapitre, Adrien, un adolescent, l'un des personnages principaux de cette histoire, qui se diffracte dans tous les sens, enterre un cadavre au fond d'une forêt. Mais comment en est-il arrivé là ? Au chapitre suivant, on découvre ce qu'il s'est passé le jour précédent. Ainsi, prend-on connaissance de la perverse famille d'Adrien : Blandine, la mère cupide, le père chirurgien raté, la soeur partiellement amnésique depuis la mort traumatisante de son copain... auxquels vont bientôt s'ajouter un mystérieux

Nashornpersonnage qui les observe tous, une vieille dame handicapée etc... etc... Pauvre Adrien ! Il va bientôt décourir d'horribles secrets de famille tournant autour d'un trafic d'animaux, de meurtres et de magie noire. Les écorchés de Fragonard, Le rhinocéros en dentelle de Dürer semblent présider ce roman biscornu.

L'histoire aurait pu être tout à fait palpitante si l'auteur ne s'était pas perdu dans des détails fantasques comme un bistrot poulailler, des péripéties inutiles ou trop longues telles que des courses-poursuites après un chien sur plusieurs chapitres. Le roman est bien trop bavard, trop frénétique et il agacerait moins sans les nombreuses longueurs. En outre, une fois les personnages et l'intrigue longuement et lentement installés, le récit sombre dans un gore burlesque excessif qui gâche toute la fin du roman.

Le roman a clairement des accointances avec les séries télévisées - avec la mention incessantes de musiques de téléphone, d'un joueur de guitare..., le découpage en courts chapitres, les descriptions détaillées - mais il traîne trop en longueur et manque souvent de subtilité...

Picard Michel, L'oeil était dans l'arbre, Harmattan, Juin 2020, France, 439 p.

Merci aux éditions de L'Harmattan pour ce SP

2 septembre 2020

C'est le premier, je balance tout (août 2020) : ISSN 2607-0006

c-est-le-1er-je-balance-tout-banniere-bicolore-marineLogo d'allez-vous faire lire

1) LES CHRONIQUES VENUES D'AILLEURS

Dans sa chronique culturelle ("L'exposition immersive de Klimt est-elle encore une exposition ?") sur France culture, la journaliste Mathilde Serrell s'interrogeait sur le statut de l'exposition de l'atelier des lumières sur Klimt à la base sous-marine de Bordeaux. Effectivement, une immense foule s'est déplacée pour voir de façon immersive les tableaux du peintre de la Cessession viennoise ou de Klee, projetés sur les murs et le sol. A travers des images animées, on peut découvrir les oeuvres de ces peintres tout en écoutant des musiques. Un simple divertissement culturel ? En tout cas, une manière différente d'appréhender l'art... Si la dimension didactique manque un peu, vous pouvez consulter le Connaissance des arts dédié au peintre de la fameuse frise de Beethoven...

L'exposition immersive de Klimt est-elle encore une exposition ?
Telle est la question ou le débat que soulève cette exposition d'un nouveau genre ouverte à Paris dans une ancienne fonderie baptisée " L'Atelier des lumières ". La foule ne désemplit pas pour voir cette " attraction artistique ", si bien qu'on se croirait à l'ouverture de Space Montain à Disneyland.
https://www.franceculture.fr

Gustave Klimt d'or et de couleurs, Du 10 juin 2020 au 3 janvier 2021

Base sous-marine, Bordeaux

2) MES FILMS

Tenet est attendu depuis des mois... Pourtant, le dernier film de Nolan, qui veut à tout prix innover, rendre complexe ses intrigues, n'arrive pas à être davantage qu'un bon film de divertissement. Et encore ! On s'ennuie pendant une bonne partie du film où se met en place la théorie de la temporalité inversée et la fin du film ressemble à un gros film d'action avec des explosions dignes de Michaël Bay.

Un espion américain doit empêcher la troisième guerre mondiale, qui sera temporelle. Il doit faire face à un antagoniste qui paraît toujours avoir un coup d'avance. Réussira-t-il à l'empêcher d'acquérir le dernier artefact manquant ( mais est-ce le dernier ou le premier ?) ? Avec son scénario bancal ou peu compréhensible, ses personnages sans profondeur et une bande son trop forte, Tenet est une perte de temps pour ceux qui se déplaceront en salle...

Tenet, Nolan, avec John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki, Kenneth Branagh, 2020, 2h30


Tenet de Nolan
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Encore un film coréen ! Pour notre plus grand plaisir ! A l'affiche pendant tout l'été, Lucky strike est une adaptation d'un roman, ce qui explique son découpage et ses intertitres très romanesques. Très sombre, ce long-métrage entremêle l'histoire de 8 personnages, chacun représentant un archétype comme le mafieux accompagné d'un sociopathe, une femme battue, un pauvre employé, cherchant à récupérer un énorme sac Vuitton plein d'argent mal acquis :  de coincidences en ironie du sort, les personnages s'entre-tuent allégrement dans un scénario plein d'humour noir.

Le rythme du film est très lent mais cette comédie policière très noire surprend et divertit avec son humour grinçant qui n'est pas sans rappeler Tarantino dans ce mélange d'hyper violence et de longs dialogues. La narration surprenante et la belle photographie nous font espérer d'autres films coréens de cet acabit...

Lucky strike, de Kim Yong Hoon, 2020, 1h48

Rieux François, "Lucky strike : le cinéma sud-coréen devient enfin grand public", Le point pop, mis en ligne le 8 juillet 2020. URL : https://www.lepoint.fr/pop-culture/lucky-strike-le-cinema-sud-coreen-devient-enfin-grand-public-08-07-2020-2383608_2920.php


psychopath diary
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"Un film, un concept" semble être la devise d'Edgar Wright. Dans cette comédie musicale post-moderne, Baby est un conducteur hors pair au service d'un malfrat. Sa vie est rythmée par la musique et lui permet de rencontrer une jeune femme partageant ses rêves. Pourtant son dernier braquage ne se passe pas comme prévu.

Il n'y a pas véritablement de passage où le personnage danse sur de la musique comme dans une comédie musicale mais elle fait partie intégrante du scénario, créant un film divertissant et dynamique. Les personnages sont stéréoptypés, certaines scènes parodient les films de braquage, notamment avec un climax ahurissant et extravagant mais Baby driver plaira aux amoureux des films pop culture précédents de Wright, tels que Scott Pilgrim ou Shaun of the dead.

 Baby driver, Edgar Wright, avec Ansel Elgort, Lily James, Kevin Spacey, Jon Hamm, Jamie Foxx, Netflix, 1h53

Regnier Isabelle, "Baby driver : un conducteur surdoué branché sur les tubes de l'été", Le monde, mis en ligne le 19 juillet 201. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/07/19/baby-driver-un-conducteur-surdoue-branche-sur-les-tubes-de-l-ete_5162244_3476.html

3) MES ACHATS

J'ai ajouté quelques livres à ma PAL : Dragon ball Z de Toriyama, Histoire de ma vie de G. Sand et Dora Bruger de Modiano. Je lis rarement de BD mais j'ai adoré le tome 1 des Cahiers d'Esther de Riad Sattouf et j'ai donc acheté le dernier tome paru. J'ai reçu deux SP, L'oeil était dans l'arbre... de Michel Picard et Ainsi naissent les fantômes de L. Tuttle, dont je parlerai prochainement.

ModianoDragonBall1Sand Histoire de ma vie

Les cahiers d'esther22297CVT_Loeil-etait-dans-larbre-et-regardait-de-droles-_7793

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