Jane Eyre adapté par Franco Zeffirelli : ISSN 2607-0006
Un film de Franco Zeffirelli, avec Charlotte Gainsbourg, William Hurt...
Sans avoir lu l'oeuvre de Charlotte Brontë, j'avais vu la Jane Eyre de Robert Young dont je garde un bon souvenir, un film classique et honnête, et je viens de découvrir celle de Franco Zeffirelli qui m'a complètement fascinée. Quelle belle, émouvante et passionnante histoire ! Tout commence avec l'enfance malheureuse de Jane Eyre, dans une atmosphère triste et tourmentée, où les enfants de l'orphelinat Lodwood sont humiliés, battus et malheureux. Mais déjà Jane Eyre apparaît comme une enfant douée pour le dessin et courageuse, avec un caractère bien trempé. Lorsqu'elle obtient la place de gouvernante dans le château de Rochester, sa vie est complètement bouleversée par la rencontre de cet homme violent et irritable. Qu'est-ce qui a pu briser la vie de cet homme ?
Ce film est tout simplement fascinant. Les paysages enneigés, automnales ou printaniers, de la campagne anglaise sont merveilleux et la première vision du château de Rochester est spectaculaire : il est immense, sombre, un peu délabré, à la manière des manoirs gothiques hantant la littérature britannique du XIXeme siècle. Les reconstitutions de décors, les costumes sont admirables, et nous projettent au côté de la sombre et mince silhouette de Jane Eyre.
Rochester considère Jane Eyre comme un "personnage de conte fée" : et c'est effectivement un personnage qui force notre admiration. Dessinatrice, cultivée et intelligente, Jane Eyre est aussi honnête et vibrante de passion. Charlotte Gainsbourg prête ses traits diaphanes à l'héroïne, "restant calme et grave au seuil de l'Enfer". Des moments touchants, les leçons données à Adèle, la fille délaissée de Rochester, la vie misérable au foyer Lodwood, côtoient des moments dramatiques et inquiétants comme des cris et sanglots qui résonnent dans l'immense et imposant château, des agressions mystérieuses.
Un film dont la beauté des personnages, de l'intrigue et des paysages nous transportent dans un lointain XIXeme siècle...