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1001 classiques
12 juin 2017

Black out de Bryan Selznick : ISSN 2607-0006

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Voici l'héroïne du livre : une jeune fille, habitant le New Jersey, en 1927, entourée de maisons en papier et d'articles sur une actrice célèbre. Elle ne cesse de vouloir fuir sa maison, où elle vit avec son père. Son histoire va être racontée en image.

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Et maintenant voici le héros : il s'appelle Ben, vit en 1977, dans le Minnesota et vient de perdre sa mère, bibliothécaire qui aimait les citations. Il ne connaît pas son père mais il découvre, par un soir d'orage, des objets dans le chalet de sa mère, qui va le mettre sur la trace de son passé. Après un terrible accident dû à la foudre, commence la quête du héros... Il raconte simplement son histoire, qui est extraordinaire.

Vous pouvez admirer ci-dessus les magnifiques dessins qui alternent avec le texte. Un des objets, qui relie Ben à son passé, est un livre sur les cabinets de curiosités, écrit par un  conservateur de musée travaillant au musée d'histoire naturelle de New York. Les objets, les lieux tiennent une grande place dans la vie de cet enfant.

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" Nous sommes tous au fond du trou mais certains regardent les étoiles" (O. Wilde) : cette citation ponctue le récit. Elle n'est pas la seule. Des objets, des rêves récurrents, des événements se répètent d'un destin, celui de Rose, à l'autre, celui de Ben. Mais si on entre émerveillé dans ce roman, et qu'on a envie de se perdre dans ces belles illustrations, on reste un peu sceptique devant les dangers qui disparaissent comme par enchantement, les coincidences si nombreuses... Au lieu d'admirer l'imbrication des pièces du puzzle, on reste dubitatif devant les facilités narratives, les parallèles presque forcés. A la fin du récit un addendum permet à l'auteur de raconter la genèse de l'oeuvre, les sources, les influences de son roman. Un beau roman où j'ai préféré la forme que le fond... mais je sais que je lirai L'invention d'Hugo Cabret tant l'univers de cet auteur est fascinant. Le livre vient d'être adapté et c'est l'un des oubliés de ce festival de Cannes 2017.

Selznick, Black out, Bayard jeunesse.

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6 janvier 2017

Hunger Games de Suzanne Collins : ISSN 2607-0006

104551484_o"C'était les jeux du cirque, genre de spectacle qui ne me séduit pas le moins du monde. Rien de nouveau, rien de varié, rien qu'il ne suffise d'avoir regardé une seule fois. Aussi je m'étonne d'autant plus que tant de milliers de spectateurs raffolent sans cesse d'une manière aussi puérile, de voir des chevaux au galop, des coches dressés sur leurs chars". Ainsi Pline dénonçait les jeux du cirque au IIeme siècle, dans sa lettre IX, tout comme l'avait fait Juvénal dans ses satires en forgeant l'expression " panem et circentes" ( cité d'ailleurs dans le deuxième tome d'Hunger games, p. 261).

Reprenant cette idée, d'un pouvoir tyrannique qui s'appuie sur le divertissement, Suzanne Collins a modernisé ce concept : du pain et des jeux, oui, mais dans un monde post-apocalyptique. Les Hunger games rassemblent chaque année des jeunes gens de 12 districts, qui doivent s'entretuer sous les yeux des habitants de Panem. Pourtant, involontairement, Katniss va devenir plus qu'un pion dans leurs jeux...

Des longueurs et une héroïne stéréotypée, emportée dans un dilemme amoureux : voici ce qui peut être reproché à cette dystopie. Le choix d'un point de vue interne permet une plus grande empathie pour le personnage féminin principal mais les introspections de Katniss sont trop développées.

En revanche, les districts et le monde inventé par l'auteur auraient mérité de plus amples descriptions. Là où le roman devient vraiment intéressant, c'est dans l'omniprésence des médias : propagande, vote pour le meilleur candidat, la plus belle robe, publicité, surveillance constante... Snow est un nouveau Big Brother, ce qui lui permet de diriger les masses aveuglées : l'auteur a su bien représenter la surmédiatisation, le pouvoir des images... Une bonne dystopie jeunesse malgré des longueurs et des naïvetés...

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Au vu de son succès interplanétaire, Hunger games est devenue une oeuvre transmédiatique, transposée au cinéma par Francis Lawrence et maintenant, vous pouvez même l'écouter en audiolib avec la voix de Nelly Marot, qui a fait le doublage de la voix de l'héroïne Katniss Everdeen, qui a une voix, claire et vraiment agréable, comme vous pouvez le contaster dans cet extrait sur le site Audiolib.

Suzanne Collins, Hunger Games, 11h40, Audiolib.

Partenariat Audiolib.

Suzanne Collins, Hunger games, Pocket Jeunesse, 411 p.

Suzanne Collins, Hunger games, la révolte, Pocket Jeunesse, 428 p.

Suzanne Collins, Hunger games, l'embrasement, Pocket Jeunesse, 456 p.

8 octobre 2016

Terrienne de Mourlevat : ISSN 2607-0006

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"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays d'utopie n'y figure pas" écrivait O. Wilde. ô combien me paraît juste cette citation car ces mondes imaginaires qui interrogent notre réel me plaisent infiniment.  Voici une utopie destinée à la jeunesse mais qui n'est pas dépourvue de qualités. Dans Terrienne, Mourlevat utilise le procédé du monde parallèle comme Drood de Dan Simmons ou Neverwhere de Gaiman.

Un vieil écrivain, Virgil, prend en autostop une jeune fille, qui va à Campagne, ville qui n'existe pas sur les cartes et dont l'accès n'est que rarement possible. Anne y recherche sa soeur, disparue depuis un an. Quel monde vont découvrir Anne et Virgil ? La jeune fille va-t-elle retrouver sa soeur ? Sa quête aboutira-t-elle ?

Ne croyez pas que Terrienne soit une simple dystopie. L'humour, souvent absent de ce type de récit, contribue à rendre attrayant ce récit. Bien sûr, ce n'est pas une comédie molieresque mais certains passages sont très drôles. Des références à la littérature contribuent aussi à l'intérêt de ce roman : sont convoqués tout à tour le mythe d'Orphée, le conte de "Barbe bleue"... sans oublier le personnage de Virgil, l'écrivain : "Virgil dormit par courtes séquences et d'un sommeil agité. Dans ses moments de veille, il lui semblait qu'il était en train d'écrire un roman fou, un roman dans lequel il ne se serait imposé aucune des limites raisonnables habituelles un roman écrit sans stylo ni traitement de texte, mais avec son propre corps en trois dimensions, dans l'épaisseur des choses"... In fine, on découvre un monde imaginaire où l'auteur nous fait réfléchir sur l'identité humaine, avec humour.

Mourlevat, Terrienne, Gallimard jeunesse, 407 p.

25 mai 2016

Lucas et les machines extraordinaires Lisa Evans : ISSN 2607-0006

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Quelle histoire cache cette jolie couverture ? Ce sont les aventures de Lucas Hutin que nous suivons. Les parents de cet enfant de 10 ans, complexé par sa petite taille ne trouvent rien de mieux à faire que de déménager en plein été, dans leur village natal anglais Beetom et il se retrouve esseulé. Mais la découverte d'une boite énigmatique, ayant appartenu à un grand-oncle magicien, va l'amener à enquêter sur la disparition mystérieuse de son oncle, de son atelier de magie et de la fiancée de cet ancêtre.

Comme dans Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire de Snicket, un narrateur facétieux, le cynisme en moins, entame le récit d'une enquête parsemée de jeux de mots, d'énigmes. De grosses coincidences permettent à notre héros de découvrir la vérité. Lucas et les machines extraordinaires est une agréable lecture même si la fin est farfelue. Le personnage du père est particulièrement réussi, un cruciverbiste distrait, ce qui permet à l'auteur de développer un riche vocabulaire et beaucoup d'humour. Un bon livre jeunesse à découvrir, parlant de magie et faisant appel à la magie de l'enfance...

" Et que dis-tu de celui-ci ? reprit son père, un autre journal à la main. "Quantité de boulanger qui rend malheureux les triskaïdékaphobes", en six lettres.

- Ch'sais pas, souffla Lucas.

- En fait, c'est assez limpide. La triskaïdékaphobie désigne la phobie du nombre de treize. Et quand on parle de "douzaine de boulanger" c'est pour faire référence à leur habitude de faire treize pièces quand  on en demande douze ; d'où l'expression " treize à la douzaine" ou " douzaine de boulanger". Le mot est donc treize".

Evans, Lucas et les machines extraordinaires, Bayard jeunesse, 284 p.

19 mai 2016

Projet oXatan de Fabrice Colin : ISSN 2607-0006

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Avant ma lecture de La poupée de Kafka, comme j'avais beaucoup lu de billets positifs sur Fabrice Colin, j'avais acheté quelques livres au hasard. Les vampires de Londres débute par l'histoire de deux soeurs, qui découvrent leur nature de vampire au premier chapitre. J'ai refermé le livre. Mauvais moment pour commencer une histoire imaginaire ? Est-ce le thème qui me déplaisait ? J'avais d'ailleurs abandonné Comme des fantômes, du même auteur.

Ayant d'autres livres de cet auteur sous la main, j'ai commencé projet oXatan, qui débute ainsi : " Les plaines de Mars. Couleur : rouge sang. A l'horizon, les premiers feux du soleil achèvent de mettre l'aube en lambeaux. Notre vaisseau file au-dessus du désert, loin du Bunker, loin du cratère, loin du Lac noir et de la pyramide. Notre Paradis n'est plus qu'un souvenir. Diana est morte. Jester est mort. Mademoiselle Grace est morte. Jamais je n'aurais imaginé que les choses se terminerait ainsi". Mais qui sont ces personnages ? Pourquoi sont-ils morts ? Une analepse, grâce au journal d'Arthur, 13 ans, qui note les événements sur son ordinateur, nous permet de découvrir la vie de quatre enfants, complètement isolés, vivant sous l'autorité de Mademoiselle Grâce. Des "voix" semblent les appeler, des ogres rodent dans la forêt, un agent du Comité d'Ethique Mondial surgit brusquement...

Ce petit roman de science-fiction s'interroge sur l'humain et les progrès techniques. Comment définir l'homme ? Sans philosopher comme Montaigne ou La Bruyère, F. Colin développe une histoire palpitante et bien construite. Est-ce que parce que le roman est destiné à la jeunesse qu'il n'aborde que superficiellement les problèmes multiples ? Beaucoup de pistes sont esquissées qu'on aurait aimé voir approfondies... Reprenant le procédé plaisant de La poupée de Kafka, F. Colin a inséré des dessins que le narrateur aurait fait à l'aide d'un crayon optique, aidant à la lecture et créant un effet de réel. Bien qu'un peu superficiel, Projet oXatan est un bon roman jeunesse de SF. Vous trouverez, par ailleurs, plein d'idées de littérature jeunesse sur le site d'allez vous faire lire

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Colin Fabrice, Projet oXatan, Etonnants Classiques, 217 p.

Colin Fabrice, Les vampires de Londres, Folio Junior, 310 p.

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18 février 2016

Paco et l'orchestre de Magali Le Huche : ISSN 2607-0006

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" Paco est très content

Ce soir, il y a un beau concert

dans la forêt. Mais où sont

donc les musiciens ? ".

En appuyant sur des icones, vous pouvez écouter des musiques et des sons. Paco entre dans une belle forêt colorée, et rencontre un chat qui joue de la clarinette. Puis, on peut écouter un ours au piano. Contrebasse, violoncelle, célesta... S'ensuient plusieurs animaux jouant divers instruments. Quel est ce concert ? En appuyant sur l'icone, à côté de la clarinette, on entend "Le coucou dans les bois" du Carnaval des animaux. D'autres extraits tels que "fossiles", " Volière", de la musique de Saint-Saens peuvent être écoutés, rendant ainsi abordable la musique classique pour les plus petits ( 3 à 6 ans), même si la suite de Saint Saens n'est pas respectée, ni l'ordre des animaux ( ordre que vous pouvez trouver dans cet article).

Ce beau livre - même si les dessins ne sont pas particulièrement remarquables - permet de découvrir la musique classique de manière ludique. Chaque découverte d'instruments est accompagné d'un court texte de quelques lignes, fil d'Ariane de la promenade de Paco. L'aspect pédagogique n'est pas oublié avec une page récapitulant tous les instruments... Et pour prolonger le plaisir, vous pourrez écouter Paco et le rock, Paco et la fanfare et Paco et le jazz.

Paco et l'orchestre, livre sonore, Gallimard jeunesse musique,Magali Le Huche ( un extrait à écouter sur le site Gallimard), 24 p.

27 novembre 2011

Les aventures de Tom Sawyer de Mark Twain : ISSN 2607-0006


Générique Tom Sawyer

Tom Sawyer semble être un héros de l'enfance tombé dans la désuétude, poussé hors du champ littéraire par des personnages plus récents comme Harry Potter et compagnie. Ses aventures, relatées par Mark Twain sont d'ailleurs un étrange mélange de banalité et d'aventures incroyables,  de remarques ironiques et d'événements insignifiants.

L'enfance décrite semble assez banale, celle d'un enfant orphelin, élevé par sa tante, qui refuse de travailler et préfère faire les quatre cents coups avec ses amis. Paresseux, menteur, voleur, Tom n'est pas un modèle enfantin conventionnel. Comme dans un autre roman de jeunesse ultérieur Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee, la part à l'imagination est grande : Tom Sawyer s'identifie toujours dans ses jeux à Robin des bois, à des pirates en citant textuellement les répliques... Rien que du très banal et du très humain. Si l'on s'ennuie parfois à suivre Tom dans ses mésaventures ou aventures, l'histoire prend parfois un tour plus surprenant, très romanesque : Tom et Huckleberry Finn sont les témoins cachés d'un meurtre et Tom finira même par trouver un énorme trésor. En outre, le livre n'est pas dénué de comique qui naît dans les réactions et descriptions exagérées des aventures amoureuses, des sentiments et des réactions de Tom et dans les remarques ironiques de l'auteur qui ne cesse d'intervenir pour souligner ce que la société peut avoir de rigide dans ses lois comme dans ses coutumes.

Ainsi là où le roman se fait le reflet d'une époque révolue, c'est dans la part très grande qui est faites à la superstition et à la religion. C'est là où le ton de l'auteur se fait le plus railleur : " L'hymne une fois chantée, le révérend M. Sprague se transforma en un bulletin de nouvelles. Il donna sur les réunions, les fêtes, les événements de la localité, des détails dont l'énumération semblait devoir durer jusqu'au jugement dernier. Etrange habitude, qui persiste en Amérique même à notre époque où la presse est si développée. il semble que moins une coutume se justifie plus elle soit dure à déraciner", ou "le pasteur énonça le texte de son sermon et entreprit d'une voix monotone un commentaire si filandreux que bien des assistants commencèrent à dodeliner de la tête; Et cependant il s'agissait du feu éternel, auquel les élus devaient échapper en si petit nombre que ce n'était guère la peine de les sauver" ! On prend davantage de plaisir à découvrir l'écriture railleuse de Mark Twain qu'aux aventures de Tom Sawyer...

Twain, Tom Sawyer, Folio junior, 343 p.

23 octobre 2010

L'île au trésor de Stevenson : ISSN 2607-0006

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L'île au trésor de Stevenson...

"Monsieur Trelawney, le docteur Livesey et tous ces messieurs m'ayant demandé d'écrire ce que je sais de l'ïle au Trésor, du commencement à la fin, sans rien omettre, si ce n'est la position exacte de l'île, et cela parce qu'il s'y trouve encore un trésor, je prend la plume en l'an de grâce 17.., et retourne à l'époque où mon père tenait l'auberge de l'Amiral-benbow, et au jour où le vieux marin à la peau basanée et balafrée d'un coup de sabre prit pour la première fois logement sous notre toit" : ainsi commence L'île au trésor, le roman d'aventures par excellence. L'apparition de Billy Bones annonce de nombreuses aventures pour notre jeune narrateur, Jim Hawkins. Ce dernier aide ses parents à tenir une auberge où pour leur malheur, débarque un vieux loup de mer louche. Peu à peu Jim comprend que Billy Bones est détenteur d'une carte menant à un trésor. Mais avant d'arriver au trésor, il devra braver de nombreux dangers et affronter des individus peu recommandables.

Ce roman de mer présente une intrigue qui n'est entravée par aucune intrigue secondaire : tous les chapitres convergent vers l'île sur laquelle vont se révéler les personnages. Raconté à la première personne, on suit les peurs et les rêves de Jim, gamin de 15 ans, exalté par cette aventure mais aussi favorisé par le destin et par son courage. Une première partie correspondrait à l'attente et le rêve de voyage, ponctué par les effrayantes apparitions de Chien noir et l'ombre du "loup de mer à une jambe", mais on côtoie aussi le comique Trelawney et le brave docteur Livesey. La deuxième partie se passe sur une île, rude, sauvage, où s'affrontent des pirates conduit par Long Silver et des hommes honnêtes autour du brave capitaine Smollett. Mais cette confrontation est moins manichéenne qu'elle n'y paraît... Morts violentes, lutte acharnée entre les deux camps, trésor, pirates, L'île aux trésor est indéniablement un roman d'aventures exaltant, mais qui fait la part belle à l'aventure humaine. La force de ce récit est de nous projeter sur les pas de cet enfant, dans cette île malsaine, dont on suit chacun de ses espoirs et de ses doutes. S'il n'y pas de réalisme psychologique,  l'aventure ne manque pas entre trahisons et rencontres étranges. Ce roman est sans le moindre doute un modèle du genre qu'il faut lire pour son style épuré...

...à l'édition tourbillon...

Si on peut déplorer les éditions expurgées ou par extraits, mutilant souvent de grandes oeuvres, Les éditions Tourbillon ont sorti une version "ad delphinum" très réussie de L'île au trésor. Certes l'histoire a subi une grande simplification mais l'essentiel du roman est là, efficace. Les descriptions sont moins nombreuses mais l'intrigue reste très fidèle. L'île au trésor illustré par Vincent Dutrait est un bel ouvrage.

Stevenson, L'île au trésor Livre de poche, 243 p.
L'île au trésor, illustré par Vincent Dutrait, Edition Tourbillon.

15 mars 2010

Alice aux pays des Merveilles de Lewis Carroll : ISSN 2607-0006

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Lorsqu'on jette un rapide regard sur la littérature victorienne, on s'aperçoit que les auteurs usent d'ironie ou d'humour pour railler une société rigide. D'autres auteurs, font preuve parfois de fantaisie, présente par exemple, dans les romans de Wilkie Collins, où les rebondissements les plus invraisemblables se multiplient, ou dans des romans tels que ceux de L. Carroll, comme si l'imaginaire romanesque voulait s'affranchir d'un carcan réel.

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Alice au pays des merveilles est l'un des romans marquants de ma jeunesse et je l'ai acquis dans des éditions différentes, magnifiquement illustrée par les dessins de Tenniel. Mais qui est Alice ? S'endormant sur un livre d'école, Alice tombe dans un monde où les lapins donnent des ordres, où les chats sourient et où La Reine de coeur fait couper des têtes. Dans le pays des Merveilles, Alice est confrontée à la folie des personnages et à la fantaisie du langage. Destiné à des enfants, il est lu par les adultes car c'est un conte avec un fol imaginaire qui pose la question de l'identité. Après plusieurs métamorphoses, Alice se demande : " mais si je ne suis pas la même, qui donc serais-je ?". En filigrane apparaît aussi l'ordre de l'ère victorienne : Alice est puni de ses actes irréfléchis, de son manque de savoir et de ses libres prises de paroles. A la vue du départ rageur d'une souris, une mère crabe dit à sa fille : "Ah! ma chérie ! que ceci te serve de leçon : ne perds jamais ton sang froid !". Mais cet ordre est remis en cause par la dimension ludique du langage - jeux de mots, calligramme, chanson populaire, dialogue absurde - qui frôle le non-sens. Découvrez l'étrange monde d'Alice, lisez ses aventures oniriques...

17 août 2009

Les désastreuses aventures des enfants Baudelaire de Lemony Snicket : ISSN 2607-0006

 

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S'inscrivant dans la tradition du roman-feuilleton du XIXeme, Les désastreuses aventures des enfants Baudelaire est paru en 13 tomes.

Tome 1 : "Tout commence mal..." L'histoire est celle de trois enfants confrontés à de multiples mésaventures. Nos trois héros surdoués sont Violette, l'aînée de quatorze ans, qui aime inventer des machines farfelues, Klaus qui adore lire et la petite dernière Prunille qui aime mordre les gens. Tout débute avec la mort de leurs parents, qui ont péris dans un incendie. Mr Poe, ami de la famille, décide de les placer chez un parent éloigné, le Comte Olaf. Ce dernier, mi-comte, mi-acteur, n'a qu'une idée en tête voler : l'immense fortune de la famille Baudelaire. Toute son ingéniosité est mise au service de ce projet qui vaudra bien des malheurs aux orphelins Baudelaire...

Ce roman tient à la fois du conte et du roman mélodramatique du XIXeme siècle. Ce qui relève du conte, ce sont  les lieux et les temps indéterminés, la figure d'opposant, le comte Olaf, l'adjuvant, la juge Abott, et les héros malheureux qui doivent surmonter des épreuves. Mais il s'agit aussi d'une histoire mélodramatique qui mêle sentiment, humour, suspense et un narrateur omniprésent. Celui-ci intervient directement, avec beaucoup de désinvolture, dans le récit, pour commenter les aventures des orphelins. On est charmé de retrouver le style désuet des romans-feuilleton et de la place qu'occupe les livres dans l'intrigue. Après la lecture de ce premier opus, on a hâte de suivre les aventures de nos trois malheureux héros...

"Klaus regarda la porte se refermer sur sa soeur et un accès de découragement le prit. Trois jours, il ne restait que trois jours pour découvrir ce que tramait le comte, sans parler, bien sûr, de trouver le moyen de déjouer ses plans. Pauvre Klaus ! Il avait grandi dans la certitude que les livres contenait la solution à tous les problèmes. Il avait toujours cru, dur comme fer, qu'il suffisait d'avoir beaucoup lu pour venir à bout de tout. Il n'en était plus si sûr. Un coassement le fit sursauter : - Dis donc, toi ! Qu'est-ce que tu fais là ?

Il se retourna. Un compère du comte s'encadrait dans la porte, le grand diable aux crochets à la place des mains."

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