Le jour du chien noir de Song Si-Woo : ISSN 2607-0006
Présentons d'abord la romancière (édition Matin Calme) : " Song Si-Woo est née à Daejon. Elle étudie la philosophie à l'université de Kotyo, après quoi elle commence à écrire des polars. La maison du lilas rouge (adapté au cinéma en 2014), L'enquêteur qui courait ( adapté en série TV en 2019) et Le jour du chien noir. Elle reçoit le prix Jeune Talent de la revue Mystery. Elle est également l'autrice d'un recueil de nouvelles : L"os de l'enfant, spécialiste de droit, éthique et psychiatrie, elle travaille à la commission nationale des droits humains à Séoul".
Comme dans une série télévisée, chaque chapitre du Jour du chien noir présente un nouveau personnage et une nouvelle avancée dans une double enquête, qui traite au final du même sujet. Un architecte dépressif frappe à mort son voisin, alors qu'il avait tu sa maladie à son entourage. Son avocat charge son stagiaire Park Shim de rechercher les effets des antipresseurs sur le comportement de cet homme effacé. Une jeune fille solitaire et neurasthénique est retrouvée enterrée dans une montage, proche de Séoul. L'enquêteur et le stagiaire vont découvrir peu à peu les ramifications du milieu pharmaceutique et psychiatrique touchant à la dépression.
Tout en menant l'enquête, la romancière décrit une société où la recherche d'un idéal de vie, la pression sociale et la concurrence dans le milieu professionnel font de la Corée l'un des pays dont le taux de suicide est le plus élevé : " nous vivons dans une culture axée sur la réussite sociale ; les normes requises pour l'atteindre sont très élevées, mais il devient de plus en plus difficile d'y satisfaire", déclare une jeune psychiatre pour expliquer l'augmentation du taux de dépression (p. 171). Un questionnement très sérieux sur la dépression mais aussi des coincidences un peu folles, comme dans un k-drama, aboutissent à un excellent polar social !
Song Si-Woo, Le jour du chien noir, Editions Matin calme, France, 2020, 300 p.
LC coréenne avec Rachel