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13 mars 2011

La lettre écarlate d'Hawthorne : ISSN 2607-0006

62706691

Un long prologue montre l'affection de l'auteur pour la ville de Salem. Il faut savoir que le trisaïeul du romancier, ainsi que le père de ce dernier,  furent des juges sans pitié. John Hawthorne (biographie Larousse) participa au fameux procès des sorcières de Salem (1692). Hawthorne y évoque sa vie d'inspecteur des douanes, dans un milieu très conservateur et poussiéreux. Un jour, parmi de vieux papiers, il trouve un énigmatique rouleau écrit par l'inspecteur Pue au XVIIIeme siècle, avec un tissu superbement ouvragé, sur lequel est brodé la lettre A. Mais quelle est l'énigme de cette lettre ?

Cette "relique" est intrinsèquement liée à l'histoire d'Hester Prynne : à son arrivée en Nouvelle Angleterre, sans son mari médecin resté étudier en Allemagne, Hester et le révérend Dimmesdale ont une liaison coupable. Lorsque naît leur enfant Pearl, la jeune femme doit porter le symbole de son péché : elle brode un A écarlate qu'elle porte sur sa poitrine, signe visible de sa déchéance. Son mari, Roger Chillingworth arrive au moment où sa femme est exposée aux yeux de la foule, pendant trois heures, sur le pilori de l'infamie. Il lui demande de ne pas révéler son vrai statut, tant qu'il ne sera pas vengé de cet outrage, car nul ne sait qui est l'amant d'Hester. Commence pour notre triangle amoureux, un drame non pas vaudevillesque mais tragique. Comment le mari va-t-il se venger ?

A l'image de la lettre écarlate, formidablement brodée par Hester, l'auteur entrelace différents motifs. Ce livre se teinte des couleurs symboliques tels que le rouge et le noir. Le doyen adresse à la foule" un discours sur le péché et ses pièges divers entremêlées de continuelles allusions à la lettre infamante" : ce discours est tel qu'il associe le rouge de la lettre aux flammes de l'enfer, exacerbant les terreurs des villageois. Mais cette lettre symbolise aussi l'expiation d'Hester tandis que le noir va être l'apanage de l'âme de son mari : la cruauté de sa revanche prend aussi une couleur infernale. La lutte entre le Bien et le Mal que mène le pasteur, dans sa paroisse et intérieurement, empreint le texte de religiosité, peignant ainsi la vie des puritains, dans la Nouvelle Angleterre du XVIIeme siècle.

Sous le joug de la religion, ces trois personnages se débattent et c'est leur combat intérieur que nous livre l'auteur. Au-delà du visible, Hawthorne se penche sur l'invisible en rendant les états d'âme imagés : le courage, la générosité et la solitude d'Hester, la souffrance allant jusqu'à la folie du pasteur lâche et la cruauté de Roger Chillingworth. mais une issues est-elle possible pour ces trois acteurs du drame ? Ces faits authentiques, rehaussés par l'imagination et l'écriture de Hawthorne permettent de témoigner d'une période de l'histoire de l'Amérique et brille d'un certain éclat dans cette littérature puritaine dont peu de récits perdurent...

 Hawthorne, La lettre écarlate, GF, 299 p.

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Commentaires
N
maggie, ne regrette surtout pas les découvertes "tardives" = je n'ai toujours pas lu "dorian gray" même si j'ai vu les deux versions ciné - donc tu vois, moi aussi il me reste encore des choses à découvrir - c'est juste que j'espère en avoir le temps MDR<br /> <br /> et ne souhaite pas d'avoir des années de plus au portemanteau, crois-moi sur parole = elles arriveront bien assez rapidement ;o))))<br /> je commence à avoir l'impression d'être la "grand-mère" des blogueuses LOL
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M
@ Niki : merci ! Il me tarde d'avoir quelques années au porte manteau ! Mais c'est chouette, de faire pleins de découvertes, bien que parfois je me sente un peu ridicule de certaines découvertes tardives... Je manque toujours de temps...<br /> <br /> @ Cryssilda : je ne savais pas qu'il y avait plusieurs adaptations... Il faudra que je me penche sur la question au moment où je vais regarder le DVD. <br /> <br /> @ Karine : tu as visité Salem ??????? c'est fabuleux de voir un lieu mythique de la littérature bien que ce soit marqué par un triste et sombre événement...
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K
Je l'ai lu il y a quelques années, après une visite à Salem. Du moins, j'ai tenté de le lire, mais j'avais vu le film peu avant et disons que ça n'a pas été winner... faudrait que je réessaie.
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C
J'adore ce livre, je l'ai lu deux ou trois fois quand j'étais plus jeune. Je n'ai pas vu cette adaptation mais la plus récente dans laquelle jouait Gary Oldman, de mémoire j'avais bien aimé.
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N
maggie, crois-moi j'ai quelques années au porte-manteau MDR<br /> et le cinéma, avec la lecture et l'histoire de l'art et des civilisations m'ont toujours passionnées, j'ai donc emmagasiné quelques informations au fil du temps<br /> mais à côté d'autres personnes, c'est peu de chose<br /> et tes références cinéma/livres sont passionnantes aussi
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