Carmilla de Sheridan Le Fanu : ISSN 2607-0006
Dans une contrée éloignée, en Styrie, vivent dans la solitude Laura, son père le général, sa préceptrice Mademoiselle Delafontaine et Madame Perrodon, la gouvernante. Ils se réjouissent de la venue du général Spieldolf et de sa fille mais une lettre annonce le décès de celle-ci, dans des conditions mystérieuses. Lors d'une promenade, devant leurs yeux, se renverse un attelage d'où émerge une femme distinguée et une jeune fille inconsciente, Carmilla. Cette dernière, étant trop faible pour continuer le voyage, est invitée à se rétablir dans le château du général. Au même moment, commence à se produire d'étranges morts dans la région...
Un château isolé entouré d'une forêt, des morts mystérieuses, des superstitions, une jeune héroïne naïve : tous les ingrédients du roman gothique et fantastique anglais sont présents. Sous forme de confession et en seize chapitres, l'auteur réussit à créer le suspense. Un mot pour qualifier ce court roman, publié en 1871 : "l'ambiguïté" entre rêve et réalité, amour et répulsion, mort et vie... L'écriture rétrospective et naïve de la narratrice contribue à créer un charme particulier à ce court récit qui nous transporte dans des lieux isolés. Candidement, elle raconte sa rencontre avec la surprenante Carmilla. La naïveté de la jeune narratrice crée une atmosphère doucement surannée ignorant les indices inquiétants, comme l'arrivée annuelle d'un saltimbanque bossu qui remarque aussitôt les dents en "crochet" de Carmilla, ou la découverte d'un mystérieux tableau, vieux de deux cents ans, qui est l'exact portrait de Carmilla...
On apprécie ce roman, qui a pour thème la figure du vampire, précurseur du genre, puisqu'il a été publié avant le célèbre Dracula de Bram stocker et qui s'inspire du roman anglais gothique.
Le Fanu, Carmilla, Babel, 155 p.