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1001 classiques
15 octobre 2017

La littérature post-apocalyptique : ISSN 2607-0006

 

hunger gameslivre le mur invisibleth

Dans un article du Monde diplomatique, Catherine Dufour s'interroge sur la SF : " Dépassée, la science-fiction ?". Elle distingue deux types, "la science-fiction romanesque" ( par exemple, La horde de contrevent, de Damasio) et "la science-fiction de proximité". Ce n'est pas de cette dernière dont je vais vous parler. C. Dufour la qualifie "d'habituation", c'est-à-dire qu'elle anticipe l'évolution technologique, comme dans 1984 d'Orwell pour ne citer qu'un paradigme.

Selon l'auteur, "la science-fiction romanesque" a de beaux jours devant elle et c'est d'elle dont je vais vous entretenir.

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Le film Le mur invisible est adapté d'un roman allemand du même titre, écrit par l'Allemande Marlen Haushofer. Contrairement à beaucoup de ce roman de ce type, on ne saura pas les raisons pour lesquelles un mur indestructrible et invisible s'est formé au-dessus d'une petite maison isolée dans la montagne. Une femme y vit seule, enfermée. Un film ennuyeux ? Pas du tout ! tout d'abord, le film est assez court (1h30) pour éviter les longueurs. On nous raconte le quotidien de cette femme, forcée de s'habituer à ces nouvelles conditions : comment faire pour subsister lorsqu'on n'a plus accès à toutes les commodités d'une ville ? Comment survivre lorsqu'il ne reste pas une seule personne pour vous parler ?

Le suspense est maintenu : va-t-elle découvrir d'autres survivants ? Réussira-t-elle à trouver des ressources pour s'alimenter ? etc... On remarquera toutefois, le ryhtme assez lent du film : l'héroïne contemple souvent cette nature vidée d'hommes, qui finalement l'aide à vivre. Comme, le mystère autour du mur reste entier, on peut se demander alors s'il n'y a pas une valorisation du retour à la nature, d'une vie simple... En outre, ce film évite le cliché des survivals horrifiques avec zombies, hordes d'humains se battant entre eux pour survivre... L'actrice porte le film sur ses épaules, avant l'arrivée de toutes les héroïnes de post-apocalyptique comme Katniss ou Triss... Un film étrange dont le mystère reste entier...

 Le mur invisible, de Julian Polstler, 108 min avec Martina Gedeck

le paradoxe de fermi

Le paradoxe de Fermi est certainement le roman post-apocalyptique le plus réaliste qu'il soit. Ce que nous lisons est le journal intime d'un homme esseulé, survivant dans la montagne. Le narrateur décrit une catastrophe monétaire, qui progressivement amène le chaos. Il décrit alors comment s'organise la vie des survivants. Certains pensent encore pouvoir maintenir des savoirs pour pouvoir reconstruire le monde alors que d'autres s'acharnent à tout piller et détruire.

"La bête humaine survivra-telle ? Je ne sais pas. Sans la civilisation, nous sommes moins que des animaux"( p. 197) : dépassant le genre du survival, le roman se double de réflexions physiques et métaphysiques. L'auteur y a ajouté la question de l'évolution de l'espèce et il semble s'appuyer sur les analyses d'un darwiniste pour expliquer sa théorie (Darwin et les grandes énigmes de la vie, S. Jay Gould). Qu'est-ce le Paradoxe de Fermi ? Le temps humain serait très court au regard de l'univers : c'est pourquoi l'homme n'a pas trouvé trace d'autres vivants sur les planètes. Sommes-nous seuls dans l'univers ? L'homme est-il responsable de sa propre destruction ? Boutine donne sa réponse au paradoxe à la dernière page, avant, il faudra lire tout ce roman de SF très prenant...

Boutine, Le paradoxe de Fermi, Folio SF, 211 p.

légende

 Paru en 1954, ce roman s'inscrit dans la longue mode des récits de vampires : un virus a peu à peu décimé la race humaine, les transformant en êtres assoiffés de sang. Seul Neville, un homme mordu par une chauve-souris, réussi à survivre. Ce roman est des plus pessimistes : les causes de la pandémie semble être d'origine humaine, et c'est la faiblesse du personnage principal qui le ménera à sa perte. Point de héros pour reconstruire la civilisation après la mort de quasiment tous les humains.

En effet, nous avons affaire à un héros faible, buvant pour oublier les horreurs qu'il voit quotidiennement. Par rapport aux romans antérieurs portant sur le même sujet, Matheson a introduit une dimension plus scientifique, puisque Neville cherche des solutions en analysant le virus qui transforme les êtres en vampire. Quelques clichés demeurent comme l'utilisation de l'ail.  L'auteur a-t-il cherché à renouveler le mythe des vampires ? Donne-t-il sa vision de l'humanité ? J'ai trouvé le livre vide et le personnage sans intérêt ( excepté, pour montrer les bas instincts de l'homme...)

Matheson, Je suis une légende, Folio SF, 228 p.

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Commentaires
L
Je garde un souvenir vraiment marquant, ému même, de ma lecture du Mur invisible. Ce livre est de ceux que l'on n'oublie pas. J'avais bien apprécié le film également. <br /> <br /> Par contre, malgré tout le bien qu'on m'en a dit, je n'ai pas du aimé le Damasio. Pour ne pas tourner autour du pot, je l'ai trouvé chiant inutilement.
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A
Je ne suis pas une fan du genre, même si j'ai bien aimé Le mur invisible et surtaout Dans la forêt de Jean Hegland. Le spécialiste chez est fiston qui a adoré le Damasio et me le fourre régulièrement sur ma pile pour que je le lise. Je sais qu'il recommande aussi Silo. Pour Je suis une légende, je conseille le film, juste excellent ! (avec un bémol à partir de l'arrivée des zombis, un peu too much zombis !)
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S
Comme Lily j'ai adoré "le mur invisible", un livre qui m'a beaucoup marquée, dernièrement j'ai vu le film, à mon avis vraiment réussi, même si le livre est plus fort.
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L
j'ai lu sans être complètement convaincue"le mur invisible" tu peux rajouter à ta liste Homo Deus de Yuval Noah Harari qui projette l'humanité dans un futur qui m'a glacée.
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V
j'ai lu ton billet avec intérêt mais ce genre me fait peur même si j'y viens très doucement!
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