Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
1001 classiques
15 juillet 2017

Le retour de Robert Goddard : ISSN 2607-0006

9782253194569

Si vous avez déjà lu un roman de Robert Goddard, vous reconnaîtrez certains ingrédients, qui sont présents dans ses précédentes oeuvres : l'importance du passé dans la vie d'un homme et le thème du chantage, qui apparaissait déjà dans Les mystères d'Avebury. Dans Le retour, Christopher Napier est en proie à un chantage : pour quelle raison ? Qui est cette femme qui lui réclame de l'argent ? Cet épisode va permettre au héros narrateur de faire un retour en arrière sur sa vie et ce ne sera pas le seul. Le livre est entièrement construit sur des analepses : chaque nouvel élément permet à l'auteur d'évoquer ses souvenirs.

En effet, la famille de Chris est devenue riche grâce à un oncle Joshua, qui a fait fortune en Alaska à l'époque de la ruée vers l'or. Mais cet argent ne leur était pas destiné. Le vieil oncle était amoureux de Cornélia Lanyon et celle-ci était devenue sa gouvernante. La soeur de Joshua, personnage cupide n'a de cesse de se rapprocher de lui dans l'espoir d'hériter de cette colossale fortune. Soudain, l'oncle est tué par son protégé Michael Lanyon, le fils de Cordélia. A partir de ce drame, les Napier deviennent riches alors que les Lanyon subissent de nombreux revers de fortune. Mais le fils de Michael Lanyon, Nick, est persuadé de l'innocence de son père. Lorsque Nick se suicide, Chris décide de mener une enquête pour vérifier la culpabilité de Michael Lanyon.

Comme dans Les mystères d'Avebury, le héros part à la quête des témoins du meurtre passé et est confronté à de nombreux problèmes. Outre, ces problèmes, il doit faire face aux mensonges des uns et des autres. L'enfance du héros se déroulant pendant les années 1940, on nous donne aussi un aperçu de l'Angleterre après la Seconde Guerre Mondiale. La construction du roman est très efficace mais, on voit réapparaître quelques ficelles similaires aux Mystères d'Avebury. Le retour reste toutefois un bon page-turner.

Goddard, Le retour, Livre de poche, 517 p.

Billet de Lewerentz

Autres romans de cet auteur : Les mystères d'Avebury

Publicité
Commentaires
M
Ah, un roman de Robert Goddard, c'est toujours une bonne nouvelle. Alors c'est vrai que c'est toujours un peu la même chose, usant des mêmes ficelles, c'est pour ça qu'il vaut mieux espacer les lectures. Mais j'aime bien "m'en faire un" de temps en temps :-)
Répondre
C
Si tous les livres de la rentrée étaient des "Sarraute", ce serait monotone. Je ne veux pas faire figure d'intégriste des livres, mon seul but en amorçant ces discussions est de partager mes sentiments afin de permettre à d'autres de vivre les satisfactions que j'ai connues (et connais) avec les livres. Ces bonheurs passent par une évolution, par la difficulté parfois de sortir des sentiers battus ou d'aborder des ouvrages plus difficiles.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour préciser mon idée, et répondre à l'évocation des 581 livres de la rentrée littéraire, je reviens à S Divry que tu connais. Elle appelle à changer le roman, par l'innovation, par une magie de l'écriture, sans laquelle le roman restera sur le quai "en voulant répondre à un lectorat prédéfini". Si la narration (raconter une histoire) est constitutive, plaisir archiconnu, il est important que l'écrivain propose d'autres plaisirs. "C'est très efficace de raconter une histoire, mais ça ira toujours plus vite ailleurs", écrit-elle en pointant le cinéma et les séries télévisées, "machines narratives si puissantes qu'il est à mon avis vain de chercher à les <br /> <br /> concurrencer". Les écrivains doivent mettre dans leurs textes une beauté, une finesse, une profondeur que ne peut l'écran. Et une esthétique. (billet Marque-pages du 8 mars 2017).<br /> <br /> C'est là où je veux en venir par «vrai» écrivain. <br /> <br /> <br /> <br /> J'aime aussi évoquer de vieux billets tirés d'une lecture de Frédérique Pernin, "petite philosophie du lecteur" : du lecteur autophage au lecteur rationnel, c'est amusant et instructif. Si cela t'intéresse : <br /> <br /> https://christianwery.blogspot.be/2012/09/dietetique-spirituelle-quels-lecteurs.html
Répondre
C
Quand j'évoque l'idée péjorative de l'addiction, je veux dire, par exemple, qu'à presque 66 ans – et cela n'engage que moi – je préfère être libre de tourner ou pas la page suivante d'un livre, qu'il soit passionnant ou pas. Lorsqu'on évoque l'idée d'addiction «page-turner») cette liberté s'amenuise, voire s'annule et c'est inquiétant. Mais d'accord, c'est moins grave que la cocaïne... :-)
Répondre
M
@christw : addictif ne me paraît pas péjoratif, cela doit dépendre de l'addiction ! <br /> <br /> En ce qui concerne le terme d'écrivain, je suis beaucoup plus tolérante que toi : par exemple, Levy est un écrivain dont je n'ai lu aucun livre. A tort ou à raison, je ne veux pas le lire. Rien que les 4eme de couverture me font fuir. Pourtant, cet auteur a un lectorat et il écrit peut-être sans penser à l'argent qu'il va gagner... Après, peut-être peut-on parler de mauvais et de bons écrivains.<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, il n'est pas question d'époque mais en parlant de roman feuilleton, je parlais des écrivains du XIXeme siècle qu'on apprécie comme Dumas qui écrivait à la ligne (être payé à la ligne pousse à écrire des romans feuilletons qui ne se terminent plus !). Pourtant, il est qualifié d'écrivain lui, même si certains universitaires semblent le mépriser...<br /> <br /> <br /> <br /> Je lisais que 581 livres allaient sortir pour la rentrée littéraire. Sur la masse de livres, je ne pense pas qu'il y ait que des auteurs qui écrivent de manière innovante comme Sarraute ou qui énoncent des idées aussi bien qu'Hannah Arendt... Pourquoi écrivent-ils ?<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que tu écris demande réflexion, plus que ce que je fais ici...
Répondre
C
Enfin et j'en termine, je me demande si la traduction de page-turner ne devrait pas inclure la notion d'addiction : il y a des romans passionnants de cent pages. Alors pourquoi pas "roman addictif", mais ce serait très péjoratif...
Répondre
Publicité
1001 classiques
Newsletter
62 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 501 638
Publicité