Le mystère d'Avebury de Goddard : ISSN 2607-0006
En 1981, à Avebury, David Umber est le malheureux témoin de l'enlèvement d'une petite fille et du meurtre de sa soeur, les enfants des Hall. Il venait rencontrer, dans ce lieu historique, un universitaire, qui devait lui donner des renseignements sur Junius : ce dernier est un polémiste anonyme du XVIIIeme siècle. L'affaire semble close, lorsqu'un tueur en série reconnaît, dix ans plus tard, avoir tué la jeune enfant des Hall. Mais Sharp, l'enquêteur en charge de l'affaire, à la retraite, a reçu une lettre anonyme, qui relance l'affaire.
"Parce que ça veut dire que nous pouvons oublier les experts scientifiques à la noix. Je n'ai jamais fait confiance aux blouses blanches de toute façon [...]. Alors que le temps ? C'est autre chose. Il révèle des structures, des motifs. Ce que les gens touchés par l'enlèvement de Tamsin Hall et le meurtre de Miranda Hall ont fait pendant toutes ces années, voilà les éléments que nous allons passer au crible", déclare Charp. L'ancien inspecteur et David vont donc rencontrer tous les témoins de l'affaire.
Il y a donc une énigme littéraire, à l'intérieur d'une énigme policière. Qui est Junius ? Quel est son lien avec l'enlèvement de Tamsin Hall ? David tente de résoudre cette affaire mais les embûches sont sans nombre. Autant l'énigme autour de Junuis est enthousiasmante et réelle, autant l'excès de rebondissements rend invraisemblable l'histoire : les lieux, les personnages, les secrets se multiplient. En outre, le personnage principal est maladroit, naîf et désorienté. On dirait un pantin balloté par un écrivain en proie à une imagination débordante. L'aspect jeu de piste avec les rendez-vous manqués devient un procédé lassant.
Cependant, Robert Goddard arrive à maintenir le suspense jusqu'à la fin, mais en complexifiant à l'outrance l'intrigue, qui aurait mérité d'un peu plus de vraisemblance. Sous ses airs de simple quête de vérité, on perçoit aussi une vision assez sordide de l'humanité, où tout se monnaie, où les hommes sont sans scrupule et sans honneur. Les mystères d'Avebury reste toutefois un bon page-turner...
Goddard, Le mystère d'Avebury, Les éditions sonatine, 394 p.
Billet de Lewerentz ici.