Lire ou ne pas lire : Ragougneau et Moussa Konaté : ISSN 2607-0006
A lire : Konaté, L'empreinte du renard, meurtre en pays Dogon, Points, 260 p.
C'est armée d'une carte du Mali que j'ai commencé la lecture de L'empreinte du renard. Ne connaissant pas ce pays, j'ai découvert grâce à l'enquête de Habib, commissaire fameux de Bamako, les coutumes et les moeurs des Dogons.
En effet, des meurtres étranges sont commis en pays Dogons : après un duel traditionnel entre deux amis, d'autres meurtres s'ensuivent. c'est Issa, le conseiller du ministre, qui dépêche Habib dans ce lieu où l'irrationnel domine. Là, le commissaire et l'inspecteur Sosso sont confrontés au silence des Dogonos et à leurs rites qui leurs paraissent étranges, bien qu'habitant le même pays.
On découvre donc le rôle du Hogon, le chef spirituel, un Dama, une fête funéraire ou une séance de divination où des devins observent des messages laissés par des renards... Dans cette communauté, ce qui les surprend, c'est la jeunesse du maire et de ses adjoints, qui semblent très riches malgré leur petit salaire. Le personnage principal applique la loi mais cela ne l'empêche pas de mener des réflexions : " Ce qui est sûr, dit Habib, c'est que j'ai reçu la plus belle leçon d'humilité de ma vie. J'ai rencontré des personnes qui mettent l'homme au centre du monde. S'ils commettent un crime, ce n'est jamais pour défendre des intérêts personnels, mais pr sauver l'honneur et maintenir les fondements de leur société. [...] Ils vivent peut-être en dehors du temps, ils s'accrochent peut-être à un monde condamné à disparaître, mais ce monde a un sens".
L'empreinte du renard permet de découvrir presque de manière ethnologique la communauté des Dogons, mais en plus, la langue est sobre et élégante. Il n'y a pas de longues descriptions pédagogiques : les informations sont intégrés dans des dialogues. Un très bon roman où le suspense est maintenu et qui donne envie de découvrir les autres enquêtes de cet inspecteur.
Autre roman : La malédiction du Lamantin
A ne pas lire : Ragougneau, La madone de Notre-Dame, Points, 230 p.
Comme j'avais lu une bonne critique du deuxième roman de Ragougneau, intitulé Evangile pour un gueux, publié aux Editions Hamy et qu'on soulignait sa ressemblance avec Fred Vargas, j'ai décidé d'ouvrir son premier roman : La madone de Notre-Dame.
Une jeune femme arabe est assassinée à l'intérieur de l'église mais qui a pu commettre ce crime dans un lieu clos ? Est-ce un crime raciste ? Le mobile est-il religieux ? L'enquête est menée par le commandant Landard, un homme mysogyne, raciste, et brutal :
"C'est ça mon garçon. La statue la Vierge, les curés, les chevaliers de saint frusquin et la petite poule en blanc qui tortillait du cul à pas deux mètres de toi. Tu t'en souviens ?
- Oui, je m'en souvens, oui mais vous avez de ces mots..."
Effectivement, le personnage antipathique et le vocabulaire employé m'a tellement déplu que je n'ai pas fini le roman. Dommage, ce roman policier finissait chaque chapitre en dévoilant un élément essentiel qu expliquait toute la scène antérieure, créant un bon suspense mais cela n'a pas suffit à me donner envie de découvrir le fin mot de l'histoire.