Les sorcières de Salem d'Arthur Miller : ISSN 2607-0006
Les sorcières de Salem : La fille du révérend Parris, Betty, ne peut plus bouger : sorcellerie ? Plusieurs jeunes filles, dont Mary, Abigaïl,... qui vont constituer le jury présidé par Hawthorne, sont prises de visions et accusent plusieurs femmes d'accointance avec le diable : parmi elles, se trouvent Elizabeth Proctor, dont le mari fut l'amant d'Abigaïl. quatorze femmes sont arrêtées et condamnées à la pendaison. Puis trente neuf. Au fur et à mesure que la vérité se fait jour, l'imagination, la folie collective, l'hystérie du jury composé des jeunes filles grandissent. De simples poupées, deviennent des objets vaudou, les vieilles dames venant mendier deviennent des sorcières et la lecture de romans devient diabolique. "Elle ne savait pas ses commandements, c'est une preuve accablante ! les juges l'ont dit", s'exclame Mary servante des Proctor. Le puritanisme, la peur de la pendaison, la superstition aveuglent chacun alors que la sorcellerie semble présente partout : John Proctor voulant sauver sa femme et se riant de toutes ses superstitions va bientôt être accusé. Cependant, derrière la chasse aux sorcières se révèlent des histoires de vengeance et de jalousie, des mobiles pécuniaires et de la rancoeur...
En trois actes, Arthur Miller, avec une écriture dépouillée mais efficace, crée une tension qui ne cesse de croître. Drame de la jalousie et de l'honneur, tous les sentiments exacerbés se succèdent sous la plume de l'auteur : dénonciation, cupidité, aveuglement : Arthur Miller scrute l'âme humaine. Où est la vérité ? Sorcellerie ou fanatisme ? Tandis que les arrestations pleuvent, les masques tombent aussi... Ce tristement célèbre épisode de l'histoire américaine fait écho à la chasse aux communistes sous McCarthy. A chaque époque, la justice semble se dissoudre sous les attaques d'une certaine Amérique puritaine, sous la bassesse et l'hypocrisie. Une pièce remarquable !
La Chasse aux sorcières (1996) - Bande-annonce officielle VF
La chasse aux sorcières : "Je hais l'hypocrisie", dit Abigail qui incarne avec force un amour passionnel mais destructeur. Dans ce film d'époque, dont l'atmosphère de suspicion est très bien rendue, l'iniquité du procès est renforcée par le dénouement : les méchants ne sont pas toujours punis alors que les innocents n'éhappent pas à la mort... Ce film visuellement très classique est porté par des acteurs magnifiquement possédés, notamment Winona Ryder, non par le diable, mais par leur rôle.
Miller, Les sorcières de Salem, Robert Laffont, Pavillon poche, 239 p.
La chasse aux sorcières, adapté par N. Hytner, Winona Ryder, Daniel Day Lewis, 1996 , 1h51.
L'avis de Lou !