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19 juin 2019

La salle de bal d'Anna Hope : ISSN 2607-0006

G02464-1

http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/La-salle-de-bal

Après le joli succès du chagrin des vivants, Anna Hope a écrit La salle de bal, qui, sous ce titre romanesque, aborde une réalité historique qui l'est moins. Le début chaotique, avec des phrases brèves, non verbales, nous fait entrer dans l'histoire de trois personnages, en 1911, en Irlande. Des sous-titres, les noms des personnages, introduisent trois points de vue différents. Ella :  jeune fille pauvre, elle travaille depuis l'âge de huit ans dans les fillatures. Progressivement, on découvre qu'elle est battue et abandonnée dans l'asile de Sharston. John : après avoir perdu sa fille et sa femme, John devient miséreux et se rend dans cet asile. Charles : Médecin médiocre, pour échapper à sa famille, il devient auxiliaire infirmier tout en jouant du violon comme thérapie pour les patients de l'asile. Mais attiré par les idées d'eugénisme, il développe des théories de l'homme supérieur en observant les indigents et les aliénés de l'asile.

 La plume de la romancière est aussi agréable et fluide à lire que celle de Tracy Chevalier, par exemple, mais elle présente les mêmes travers que cette dernière. Ellle inclut aussi l'histoire de ses personnages principaux dans le contexte historique de l'époque. Quel regard porte-t-on sur les aliénés ? Comment les soigne-t-on ? Le quotidien du personnel et des indigents, le bal thérapeutique, les activités des aliénés sont développés minutieusement. On peut regretter que le mélodrame sentimental prenne le pas sur l'aspect historique.

Dans ses remerciements et la note de l'auteur, H. Hope rend hommage à son grand-père qui a été interné dans cet hôpital. Elle décrit ses sources et la genèse de son roman. Elle explique aussi qu'elle a fait de nombreuses recherches en s'appuyant notamment sur les archives en ligne sur le site http://www.highroydshospital.com et les photographies de Mark Davis. De même, elle s'est intéressée à l'histoire de l'eugénisme et cite des documents fidèlement comme la Eugenics review. Le développement de ses recherches dans les archives de l'hôpital ou sur les fileuses de l'époque est bien plus passionnant que le roman lui-même.

Hope Anna, La salle de bal, Folio, Barcelonne, Mars 2019, 439 p.

Partenariat Folio.

Sur le web : Lu par Book'ing, Tania,

menston ballroom sm

http://www.highroydshospital.com

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Commentaires
Y
Je t'avoue que le thème m'intrigue.. Mais je crois que malgré tes réserves, c'est quand même grâce à ta chronique que le livre me tente ;)
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A
Beaucoup d'enthousiasme autour des romans de cette auteure donc une certaine curiosité de ma part mais je n'ai pour l'instant pas sauté le pas (PAL oblige...). Et en même temps, je me disais que ça avait l'air de pouvoir attendre. Ta comparaison avec Tracy Chevalier me laisse penser que ce n'est en effet vraiment pas urgent.:)
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N
Hello<br /> <br /> Pendant très longtemps, on ne parlait pas d'eugénisme et évidemment pas non plus de tout ce qui pouvait se passer dans les asiles notamment durant la deuxième guerre mondiale sous Vichy.<br /> <br /> ça ne doit pas être un livre toujours facile à lire mais je dois dire qu'il me tente malgré tout !<br /> <br /> Bon week-end
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D
Bonjour Maggie, je comprends tes réticences mais j'ai été touchée par l'histoire. D'ailleurs, c'est pour cela que j'ai lu après le premier roman paru d'Anna Hope et j'espère qu'elle en fera un troisième. Bonne journée.
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T
Tu mets le doigt sur la question que soulèvent de nombreux romans historiques : quelle est la "bonne" dose de romanesque ? Leurs auteurs cherchent à rendre l'histoire vivante, tout en imaginant des relations entre les personnages d'un point de vue peut-être très éloigné de l'époque. Une question difficile. Mais c'est tout de même positif quand ils arrivent ainsi à nous intéresser à un contexte historique bien documenté.<br /> <br /> En pensant à un autre roman de ce genre que je viens de terminer, j'ajouterai un autre motif qui me déçoit fréquemment : le style, souvent trop factuel ou trop actuel, si tu comprends ce que je veux dire.<br /> <br /> (Merci pour le lien, Anne.)
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