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1001 classiques
9 novembre 2011

Les misérables de Josée Dayan : ISSN 2607-0006

Cosette chez les Thénardier - extrait du téléfilm de Josée Dayan

Cosette et Marius étaient les héros de mon enfance. Parce que j'ai une affection et une admiration particulière pour Les misérables de Victor Hugo, je me suis lancée dans le visionnage de la mini-série de Josée Dayan, avec un énorme a priori, voire une certaine répugnance. Et effectivement, il y a des libertés prises par rapport à l'oeuvre de Hugo (exposition virtuelle sur V. Hugo sur le site de la BNF), des changements dus à la recherche de la vraisemblance et de l'intensité dramatique. Ce qui disparaît totalement, c'est la langue du XIXeme siècle, en plus de pans entiers de l'histoire...

Mais dans l'ensemble quel film ! quel rythme ! Ce qui m'a particulièrement plu, c'est l’affrontement des deux personnages principaux, Jean Valjean et Javert. L'un est un ancien forçat devenu une sorte d'ange après un pacte antifaustien où Jean Valjean promet à l'évêque de Digne de devenir un homme bon : "Jean Valjean, mon frère, vous n'appartenez plus au mal, mais au bien. C'est votre âme que je vous achète"*. L'autre, c'est le policier inflexible, incorruptible aux pensées binaires et manichéennes : pour Javert, un misérable reste un misérable. Voici son portrait, très bien incarné par un impassible et cynique J. Malkovitch : " Javert sérieux était un dogue ; lorsqu'il riait, c'était un tigre. Du reste peu de crâne, beaucoup de machoire, les cheveux cachant le front et tombant sur les sourcils, entre les deux yeux un froncement central permanent comme une étoile de colère, le regard obscur, la bouche pincée et redoutable, l'air de commandement féroce."* Quel affrontement !

Et puis il y a aussi le couple un peu falot et pâlot, Marius et Cosette, le couple Thénardier aussi vil et abject que Jean Valjean est bon et grand. C. Clavier donne d'ailleurs un aspect cabotin et comique à ce personnage tout en rendant bien sa cupidité. Tous ces personnages évoluent dans un décor superbe, un peu trop, étant donné que les égouts sont aussi propres que des sous neufs - mais ne cherchons pas la petite bête car ce film rend un réel hommage au livre de Victor Hugo - en lui redonnant un nouveau souffle. Ce téléfilm dure peut-être six heures mais j'ai eu l'impression de n'être restée qu'une petite heure que j'aurais bien voulu prolonger... Une manière grandiose et spectaculaire de rendre vie aux personnages hugoliens.

* citations du roman.

Les misérables, Josée Dayan, 4 épisodes de 90 min, 2000, avec G. Depardieu, Christian Clavier, john Malkovitch.

Participation au challenge back to the past, organisé avec Lou.

challenge romantisme organisé avec Claudia.

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Commentaires
M
@greenlemon : j'adore ce roman et effectivement, ils ont gardé dans la mini-série l'esprit du roman... Ah ! Quels personnages... Je n'ai pas vu Napoléon donc je ne peux pas comparer...
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G
En effet une superbe adaptation avec des scènes d'une qualité grandiose : celle du tribunal par exemple où "monsieur Madeleine" vient disculpé un accusé que l'on prenait pour lui (Jean Valjean).<br /> <br /> <br /> <br /> Même si la langue n'est pas forcément fidèle au livre, le téléfilm est très bien écrit. Les paroles sonnent justes. On sent une véritable implication des scénaristes.<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut également souligner la musique de Jean Claude Petit.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour un téléfilm, on peut dire que c'est du grand niveau. Et même si TF1 avait mis les moyens financiers (environ 15millions d'euros), l'argent ne fait pas tout à l'image de la série "Napoléon" (avec depardieu, clavier, malkovitch) bien moins reussi et profitant pourtant d'un budget double.
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M
@Eequab : J'avoue que j'ai autant aimé l'oeuvre que le film ! Je suis sûre qu'un jour je le relirai !<br /> <br /> @ Meloë : Si tu l'as aimé jeune, tu l'aimeras encore !!!
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M
Plus jeune, j'étais absolument fan de cette adaptation que je n'avais de cesse de re-regarder. Mais cela fait plusieurs années que je n'y ai plus touché. Mais du coup ton billet me donne bien envie de la relancer un soir pour voir si elle me plait toujours autant.
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E
Les misérables résiste à tout.Le feuileton de Dayan ne m'avait pas convaincu.Mais le livre est si fort qu'il est inoubliable.Moi je reste emballé par Harry Baur,Charles Vanel et Charlzes Dullin.
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