Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1001 classiques
Publicité
9 octobre 2019

Contes de Terremer d'Ursula Le Guin : ISSN 2607-0006

81ASZlEgr5L

Ursula Le Guin est devenue une figure emblématique de la littérature de genre ( fantasy et science-fiction) en créant notamment le célèbre cycle de Terremer. Elle nous incite dans son introduction à commencer par Les contes de Terremer plutôt que par Terremer, le premier tome : " Les cinq contes de ce recueil explorent ou prolongent le monde décrit dans les quatre premiers romans de Terremer. Si chacun forme un récit autonome, mieux vaut les lire avant, et non après, lesdits livres". Emer, un personnage, demande : " Oh ! vous êtes conteur ? [...] Vous pouvez me dire une histoire ? Vous feriez mon bonheur, et plus elle sera longue, mieux ce sera ! Mais buvez d'abord votre soupe, laissez-moi m'asseoir pour l'entendre..." ( p. 286). En effet, dans ces îles, les mots ont un pouvoir démiurgique, la parole est primordiale.

Le moins qu'on puisse dire c'est que la romancière refuse "cette fantasy marchande" - définie dans son introduction - pleine de clichés qui n'invente rien : "elle [la fantasy marchande] recycle les vieux thèmes pour les dépouiller de leur densité intellectuelle et éthique, et pour changer leur intrigue en violence, leurs acteurs en marionnettes, leurs vérités premières en platitudes. Les héros brandissent leur épée, leur laser, leur baguette magique, aussi mécaniques que des moissonneuses-batteuses : la récolte n'a d'objet que le profit".

Les contes de terremer raconte différentes histoires où la magie n'a qu'un rôle secondaire par rapport aux volontés et aux caractères des personnages. Certes, il y a des dragons, des métamorphoses d'hommes en animaux et des sorciers mais l'intérêt réside dans l'humanité des personnages qui recherchent un équilibre entre le bien et le mal. Effectivement, Le Guin a bien défini le genre dans lequel s'inscrivent ses nouvelles, loin de la "fantasy marchande" en développant le quotidien de ses personnages, certains renonçant même à leurs pouvoirs pour suivre celles qu'ils aiment. Ne cherchez pas d'épiques batailles comme dans Le Seigneur des anneaux ou l'humour de l'école des sorciers d'Harry Potter. Il y a bien une école des sorciers dans les nouvelles de Le Guin mais il s'en dégage plutôt de la simplicité, du calme et de la mélancolie. Avec Les contes de Terremer, Le Guin réussit à créer son propre univers de fantasy.

Les Contes de Terremer ( bande annonce )

Le premier film d'animation de Goro Miyazaki porte le nom des Contes de terremer mais adapte d'autres romans que les nouvelles de Terremer même si l'on retrouve le personnage de L'épervier par exemple. Mieux vaut connaître le cycle de Le Guin avant de visionner ce long métrage car le spectateur est projeté in medias res dans un monde complètement inconnu malgré la présentation initiale rapide. Les îles de Terremer voit la magie des sorciers s'amenuir et les terres sont l'objet d'un mal inconnu. Le prince Arren possédé tue son père et rencontre un mage, l'épervier, qui va l'aider à lutter contre un sorcier malfaisant.

L'ensemble paraît parfois un peu confus pour ceux qui ne connaissent pas le pouvoir de nomination des mages et des sorciers et pour celui qui n'est pas familier des personnages du cycle. Cependant, on retrouve des thèmes miyazakiens comme la recherche d'équilibre entre l'homme et la nature et son esthétique issue des studios Ghibli. Ce n'est pas le meilleur film produit par ces studios, son scénario étant mal cousu et ses séquences mal rythmées...

Le Guin Ursula, Les contes de Terremer, Livre de poche

Miyazaki, Les contes de Terremer, 116 min, 2006.

Challenge Halloween 2019 de Lou et Hilde.

Sur le web : Sotinel Thomas, "Les contes de Terremer" : Miyazaki, le fils, conte un parricide", Le Monde, mis en ligne le 3 avril 2007. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2007/04/03/les-contes-de-terremer-miyazaki-le-fils-conte-un-parricide_891242_3476.html 

Prolongueau Hubert, "Trois raisons de (re)lire... Terremer d'Ursula K. Le Guin, preuve que la fantasy peut se passer d'orcs et d'elfes", Télérama, mis en ligne le 18 novembre 2018. URL : https://www.telerama.fr/livre/trois-raisons-de-%28re%29lire...-terremer-dursula-k.-le-guin,-preuve-que-la-fantasy-peut-se-passer-dorcs,n5895170.php

les-contes-de-terremer dragon

 © GND / HDDT / Buena Vista International

les-contes-de-terremer-5741

 © GND / HDDT / Buena Vista International

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Je me souviens être allée au cinéma voir l'adaptation de Miyazaki et m'être endormie !^^ Mais c'était une période où j'étais très fatiguée. Je comptais lire le cycle de Terremer un jour mais sans urgence.
Répondre
K
Je ne connais pas le livre mais j'ai vu l'adaptation de Miyasaki. J'adore voir la version initiale qui a donné envie au réalisateur de créer son animé. Je me le note . Merci
Répondre
C
C'est un roman que j'ai découvert il ya longtmeps mais qui m'avait fascinée. Il y a une force dans les personnages et leur univers ! j'aime bien les romans fantasy.
Répondre
D
Je ne connais pas mais ça pourrait me plaire. J'aime bien la fantasy même si j'en lis beaucoup moins qu'avant.<br /> <br /> Daphné
Répondre
M
@ Fondantgrignote : Ce n'est pas le meilleur des studios Ghibli... et surtout, je ne sais pas si on comprend bien l'histoire sans connaître le cycle... Je pense que ça doit paraître un peu confus, c'est le grand reproche que je ferai à ce film d'animation...
Répondre
Publicité
1001 classiques
Newsletter
62 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 506 773
Publicité