Pourquoi lire des romans policiers ? : ISSN 2607-0006
Pourquoi lire des romans policiers ? Pour se divertir ( malgré les meurtres) !
Le lieu du crime : un théâtre, à Siglufjördur, Islande. La victime : Hrolfur, un vieil écrivain, qui a connu la gloire grâce à un roman, Au nord des collines. L'arme : une chute. Les suspects : Leifur est un menuisier, qui s'occupe des décors du théâtre. Ugla est une jeune fille arrivée depuis peu à Siglufjördur et elle joue le rôle principal dans la pièce écrite par Palmi. Ce dernier est un instituteur à la retraite, qui a écrit la pièce de théâtre jouée par la troupe amateur. Karl a le premier rôle et Anna, joue un rôle secondaire dans la pièce. Elle est jalouse d'Ugla, la protégée du vieil écrivain. Ulfur, ancien ambassadeur, dirige toute la troupe. L'inspecteur : Ari Thor, un jeune enquêteur, tout juste sorti de l'école de police.
Voici tous les éléments posés : qui est l'assassin ? Quel est son mobile ? Il n'y a pas d'arrière-fond social dans ce roman policier, contrairement aux romans d'un autre célèbre auteur islandais, Indridason ( L'homme du lac ). On suit l'évolution des sentiments d'Ari Thor, qui a des difficultés à s'intégrer dans ce petit village, où rien ne reste caché.
Snjor s'inscrit dans la lignée des whodunits : l'auteur a été un traducteur d'A. Christie et on le perçoit bien en le lisant. D'ailleurs, la résolution de l'enquête ne repose pas entièrement sur des preuves mais sur la psychologie des personnages. D'autres morts s'accumulent sur le chemin du pauvre Ari Thor, oppressé par la neige : un bon whodunit.
Jonasson, Snjor, Editions de la Martinière, 348 p.
Billet de Dasola.
PArticipation au challenge nordique de Margotte.
Pour sa dimension littéraire !
"Je sais apprécier un bon roman policier. Mais voyez-vous, ils commencent toujours pas le mauvais bout ! Ils commencent par le meurtre. Or le meurtre n'est jamais que la fin. L'histoire débute bien avant ça - des années plus tôt, parfois - avec les mille et une causes et la longue suite d'événements qui font que des individus donnés sont présents un jour donné, à une heure donnée, dans un endroit donné. [...] Tous ont convergé vers un point donné dans l'espace et le temps... Et le moment venu, hop ! le couvercle a sauté. L'heure zéro...", déclare Mr Treve (p. 10)
Ainsi A. Christie ( biographie sur le site Larousse) va-t-elle mettre en oeuvre cette théorie. On commence par voir une personne, qui n'est pas nommée, mettant au point un plan diabolique. Puis, tous les personnages vont converger vers cette heure zéro. A Saltcreek, demeure de Lady Tressilian, sont rassemblés un tennisman Neville Strange et sa femme Kay. L'ex-femme de Neville, Audrey, son ami d'enfance, Thomas, Ted, un ami de Kay et enfin le juge Treve sont aussi présents. Un premier mort survient. Crime ou accident ? Un deuxième meurtre est commis. "le couvercle a sauté"
Dans ce huis clos, on nous donne différents éléments, même des pistes assez éloignées - comme un vol soi-disant perpétré par la fille de Battle - pour nous donner la longue suite d'événements qui vont mener au meurtre : saurez-vous trouver le vrai coupable ? C'est l'inspecteur Battle qui enquête avec son neveu. Ce whodunit se démarque des autres intrigues par sa construction atypique, commenté par l'un des personnages, Treve.
Il existe aussi un téléfilm assez fidèle mais simplifié de ce roman avec, à la place de Battle, Miss Marple. ( série avec Géraldine Mc Ewan, 2007)
Christie, L'heure zéro, Livre de poche, 251 p.
Pour sa dimension sociétale :
Rébus - célèbre commissaire créé par Rankin - est à la retraite et travaille à la résolution des affaires non classées. La disparition d'une jeune fille semble être l'oeuvre d'un tueur en série.
"Tu es vinyles, nous sommes numériques", réplique Clarke, une collègue de Rébus. Effectivement, l'enquête, comme dans une série comme Brodchurch, montre l'importance des nouvelles technologies dans les enquêtes actuelles. Elles peuvent aider la policer par l'envoi de photos, ou a contrario, la freiner en diffusant des informations allertant le tueur. Rien de bien original, mais Rebus est un homme attachant, intuitif, et bien évidemment, alcoolique et solitaire.
Rankin, Debout dans la tombe d'un autre, Livre de poche, 600 p.