C'est pour mieux te manger Kim Ji Yeon : ISSN 2607-0006
C'est pour mieux te manger de Kim Ji Yeon est un titre qui fait penser au conte de Perrault, Le petit chaperon rouge. En effet, il est bien question d'une grand-mère - qui n'est pas évidemement celle que l'on croit - d'une forêt et d'un prédateur.
Une jeune femme désoeuvrée, écrivant des brèves pour le journal local, est envoyée sur les lieux d'un incendie où une ancienne amie Minjue de lycée a été retrouvée superficiellement brûlée. Ses parents sont morts dans un accident quelques mois auparavant, et, maintenant, son frère et sa grand-mère sont décédés dans cet incendie. Minjue est mutique. A-t-elle un rôle dans cet incident ? Ou est-ce son frère qui était un bon à rien qui est à l'origine de ce feu ? Quel est le mobile ?
L'autrice s'amuse, en changeant les points de vue à semer le doute dans l'esprit du lecteur. Quel est le véritable caractère des personnages ? Qu'ont-ils réellement fait ? Interviennent dans la narration de l'intrigue un assureur, le frère, les parents... Chacun raconte sa version des faits/ Les rumeurs des personnes vivant dans ce coin perdu de Corée sèment encore plus le trouble : Minjue est-elle la personne froide et étrange que décrivent les gens ?
Les personnages mentent et leurs témoignages lacunaires et contradictoires compliquent la recherche de la vérité. Relations familiales, amicales et quête d'identité sont au coeur de roman policier coréen où il faut attendre la dernière page pour avoir accès à une parcelle de la solution. Quelle leçon tirer de cette histoire ? On ne connaît jamais véritablement les personnes même les plus proches et il faut toujours se méfier des apparences !
Kim Ji-Yeon, C'est pour mieux te manger, matin calme,
Lecture commune avec Rachel
Jours de combat de Paco Ignacio Tiabo II : ISSN 2607-0006
Découvrons un nouvel auteur de polar mexicain et un roman complètement déjanté : Jours de combat de Paco Ignacio Taibo II.
Sur un coup de tête, Hector décide un jour de quitter son emploi et sa femme. Il devient détective privé comme un dans un roman policier. Au même moment, un étrangleur se met à tuer des femmes à Mexico. Hector veut l'arrêter. Comment va-t-il s'y prendre ? "1 se remettre dans l'ambiance de la poursuite de l'étrangleur, concevoir un nouveau plan, réorganiser l'attaque. 2. Retrouver la fille, cette femme à la jupe courte et à la queue de cheval. Et pourquoi pas finir de tomber amoureux d'elle. 3. Savoir qui avait essayé de l'assassiner et pourquoi. 4. Gagner le grand prix des soixante quatorze mille pesos."
Notre héros aime faire des listes et le narrateur aime employer diverses narrations comme le passage au tutoiement subitement. Parfois, il dresse des listes et ajoute des personnages comme si tous étaient conscients de vivre dans un roman, tout en cumulant les clichés de romans noirs, comme l'apparition d'une femme fatale, d'un héros torturé, de course de poursuite.
Une place spéciale est réservée à un Mexico cauchemardesque : "La ville se nourrit de charogne. Comme un vautour, comme une hyène, comme l'Urubu si mexicain qui se repaît des morts pour la patrie. Et la ville avait faim". Lisez Jours de combat pour découvrir une enquête surréaliste à l'écriture atypique !
Paco Ignacio Tiabo II, Jours de combat, Rivages/ noir, France, Avril 2000, 266 p.
LC avec A girl, Kathel, Maryline,
Participation au book trip mexicain organisé par A girl et Rachel
quatorze crocs de Martin Solares : ISSN 2607-0006
Partons au Mexique découvrir un auteur de romans policiers : "Martín Solares est né en 1970 à Tampico au Mexique. Parallèlement à son travail de recherche et d’écriture, il travaille depuis 1989 comme critique, professeur et éditeur de littérature. En 1992, il a reçu la mention honorifique du Prix national Periodismo Cultural Fernando Benítez. En 1998, il a obtenu le Prix national Efrain Huerta pour la fiction. De 2000 à 2007, il a vécu à Paris où il a effectué un doctorat en littérature à la Sorbonne." 'Présentation du site Christian Bourgois).
Quatorze crocs ? Quelle est la créature qui peut infliger une telle blessure ? C'est ce que doit découvrir notre enquêteur Le Noir, nouvellement débarqué dans la Brigade nocturne à Paris. A travers la lecture des courts chapitres, nous déambulons à travers un Paris clairement fantastique et surréaliste : Pierre Le noir voit des fantômes qui vont l'aider à mener son enquête, surtout que le mort est mort depuis plus d'un siècle !
L'histoire extrêmement fantaisiste - Martin Solares semble avoir été frappé par la phrase de Lautréamont : "La rencontre forfuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie" - se plaît, sur un rythme frénétique, à mêler personnages historiques comme le groupe des surréalistes, Pasteur ou Jack l'Eventreur et créatures imaginaires comme des vampires, fantômes... Et le Mexique dans tout ça ? Porfirio Diaz surveille les bureaux modernes de l'immigration des êtres surnaturels...( une critique du régime dictatorial ? ou de la bureaucratie française ?).
De situations saugrenues en aventures extraordinaires, Martin Solares explore les bas-fonds de Paris tout en dévoilant davantage la personnalité de notre enquêteur. Mais on retiendra surtout le goût pour l'absure de l'auteur. Voyez la teneur des dialogues au sujet d'un mort : "Mais pourquoi est-ce qu'il ressusciterait ? Et comment ?
- Tant que tu n'auras pas trouvé qui l'a tué, et sachant qu'il est le représentant d'une variante méconnue de parasitisme, tout est possible, monsieur l'enquêteur". (p. 90). Oui, tout est possible avec Martin Solares !
Une excellente enquête pleine de références littéraires, drôle et feuilletonnesque !
Solares Martin, Quatorse crocs, éditions Christian Bourgois, Février 2020, France, 186 p.
LC avec Rachel
Participation au book trip mexicain organisé par A girl et Rachel
Un café maison de Keigo Higashino : ISSN 2607-0006
Le crime parfait existe-t-il ? Comme dans les cosy mysteries, l'intrigue est particulièrement insoluble car elle se déroule dans un huis clos où la seule personne coupable ne paraît pas pouvoir avoir commis le crime ! Mais comme pour Hercule Poirot, aucun crime ne reste irrésolu face aux déductions du scientifique Yukawa !
Un homme est sur le point de quitter sa femme Yanané, une trentenaire qui crée des patchworks, car elle n'a pas eu d'enfant au bout d'une année de mariage. Cette dernière décide d'aller chez ses parents dans l'île d'Hokkaido, loin de Tokyo. Elle apprend, lors de son séjour dans sa région, que son mari est mort à côté d'une tasse de café renversée. Qui a pu le tuer alors qu'il semble n'avoir reçu aucun invité ? Quel est le mobile du crime ?
Assez rapidement, l'inspecteur Kusanagi et sa coéquipière Kaoru Utsumi découvrent que la victime, Monsieur Mashiba avait une maîtresse. De plus, le café était empoisonné à l'arsenic... ce qui fait ressurgir une ancienne enquête... Kaoru décide de faire appel à Yukawa, un jeune scientifique car l'affaire semble particulièrement difficile. Impossible de comprendre comment le café a pu, à distance, être empoisonné : " s'il ne s'agit pas d'un nombre imaginaire, ajouta-t-il, le regard brillant, vous ne gagnerez pas cette partie. Ni moi non plus. Nous sommes en face d'un crime parfait" (p. 226). La science va-t-elle triompher ? Et l'intuition féminine de Kaoru fera-t-elle avancer l'enquête ?
Comme dans Le dévouement du suspect x, on retrouve avec plaisir le duo formé par Kusanagi et le scientifique Yukawa. Mais ce serait qu'une vaine enquête très sophistiquée dans son intrigue, si l'auteur ne parlait pas indirectement des femmes, de leur place au sein de la famille japonaise et de leurs caractères. Un excellent polar avec une intrigue des plus surprenantes !
Higashino, Un café maison, Babel noir, Novembre 2013, France, 335 p.
du même auteur : La maison où je suis mort autrefois
Lu par Dasola
Le jour du chien noir de Song Si-Woo : ISSN 2607-0006
Présentons d'abord la romancière (édition Matin Calme) : " Song Si-Woo est née à Daejon. Elle étudie la philosophie à l'université de Kotyo, après quoi elle commence à écrire des polars. La maison du lilas rouge (adapté au cinéma en 2014), L'enquêteur qui courait ( adapté en série TV en 2019) et Le jour du chien noir. Elle reçoit le prix Jeune Talent de la revue Mystery. Elle est également l'autrice d'un recueil de nouvelles : L"os de l'enfant, spécialiste de droit, éthique et psychiatrie, elle travaille à la commission nationale des droits humains à Séoul".
Comme dans une série télévisée, chaque chapitre du Jour du chien noir présente un nouveau personnage et une nouvelle avancée dans une double enquête, qui traite au final du même sujet. Un architecte dépressif frappe à mort son voisin, alors qu'il avait tu sa maladie à son entourage. Son avocat charge son stagiaire Park Shim de rechercher les effets des antipresseurs sur le comportement de cet homme effacé. Une jeune fille solitaire et neurasthénique est retrouvée enterrée dans une montage, proche de Séoul. L'enquêteur et le stagiaire vont découvrir peu à peu les ramifications du milieu pharmaceutique et psychiatrique touchant à la dépression.
Tout en menant l'enquête, la romancière décrit une société où la recherche d'un idéal de vie, la pression sociale et la concurrence dans le milieu professionnel font de la Corée l'un des pays dont le taux de suicide est le plus élevé : " nous vivons dans une culture axée sur la réussite sociale ; les normes requises pour l'atteindre sont très élevées, mais il devient de plus en plus difficile d'y satisfaire", déclare une jeune psychiatre pour expliquer l'augmentation du taux de dépression (p. 171). Un questionnement très sérieux sur la dépression mais aussi des coincidences un peu folles, comme dans un k-drama, aboutissent à un excellent polar social !
Song Si-Woo, Le jour du chien noir, Editions Matin calme, France, 2020, 300 p.
LC coréenne avec Rachel
L'attaque du Calcutta-Darjeeling d'Abir Murkherjee: ISSN 2607-0006
Qui est Muherjee ? "Né en 1974, Abir Murkherjee a grandi en Ecosse dans une famille d'immigrés indiens. Héritier de Philip Kerr et de Ian Rankin, il a décidé de situer son premier roman à une période cruciale de l'histoire anglo-indienne, celle de l'entre-deux-guerres. Premier d'une série qui compte déjà 4 titres, L'attaque du Calcutta-Darjeeling est un succès international" (quatrième de couverturede l'édition Folio policier).
Dans ce premier opus, le capitaine Sam Wyndham débarque à Calcutta où d'emblée il doit mener une enquête effroyable sur un meutre atypique : un haut fonctionnaire, proche du vice-gouverneur des Indes a été assassiné avec un papier coincé au fond de la gorge. A peine commence-t-il à chercher des indices qu'on l'envoie sur l'attaque d'un train postal où un meurtre a été commis mais où rien n'a été volé ! Pourquoi a-t-on tué cet homme ? Est-ce des Indépendantistes ?
En plus du suspense, Abir Murkherjee a ajouté une dimension historique à son roman policier. A travers les yeux de son narrateur, le capitaine Wyndham fraichement arrivé en Inde, il décrit les monuments, les moeurs des Britanniques et leurs rapports avec les indigènes. Ainsi voit-on le rejet des métisses, le mépris des colons pour les indiens, les réunions des Indiens pour se rebeller contre la colonisation de l'Empire britannique... A travers les points de vue des pensionnaires de la résidence de notre capitaine, celui d'une secrétaire anglo-indienne, du subordonné de Wyndham, des gens rencontrés lors de l'enquête, l'auteur jette un regard corrosif sur cette époque d'après-guerre en parlant de "l'architecture de la domination" ou en révélant le contenu des pancartes devant le Bengal club réservé à l'élite blanche : " entrée interdite aux chiens et aux Indiens".
Evidemment, notre enquêteur qui vient tout juste de sortir vivant de la Première Guerre mondiale est aussi tourmenté que ses confrères nordiques : il subit une addiction à l'opium depuis que sa femme est décédée et que la plupart de ses camarades de régiment sont morts en 1919... Heureusement, il est grandement aidé dans son enquête par Banerjee, un Indien qui connaît bien les moeurs de Calcutta... Mais notre narrateur a la "rhétorique du Bengali" et discourt de tout, ce qui finit par diluer notre intérêt.
Voici une enquête policière dans laquelle l'histoire de L'Inde joue un rôle majeur. Une très bonne enquête !
Murkherjee Abir, L'attaque du Calcutt-Darjeeling, folio policier, France, septembre 2020, 454 p.
LC avec Hilde, Rachel, Pativore, Blandine...
Participation "enquête indienne" au challenge Les étapes indiennes organisées par Hilde et Blandine . En ce qui concerne le bingo, je coche "Enquête", "Etapes en Angleterre",
Ete, quelque part des cadavres de Park Yeon-Seon : ISSN 2607-0006
Été des cadavres quelque part, quel excellent roman ! Quelle bonne surprise ! Ce n'est pas un véritable roman policier même s'il y a des disparitions, des morts car il n'y a pas de véritable enquête.
La narratrice Musun est paresseuse et doit repasser pour la troisième fois son entrée en lycée. Lorsqu'elle se réveille tard chez sa grand-mère, laissée là par ses parents qui lui ont laissé juste un mot, dans le village de Duwang-ri où il n'y a pas de réseau, pas d'amis, loin de Séoul, elle est dépitée... de mauvaise foi, fainéante et drôle ! Elle ironise sur toutes ces ajummas qui triment du matin au soir dans les champs... à part quand sa grand-mère regarde un k-drama, le Dallas coréen... Tout en paressant plus que jamais, elle apprend qu'il y a eu, autrefois, dans ce village sans histoire, ce trou à rat, 4 disparitions. Que sont devenues les 4 adolescentes disparues ? Mortes ? Fugues ?
Outre le ton caustique de Musun et le comportement cabotin de la grand-mère, on découvre la vie dans cette campagne coréenne, où chacun sait tout de ses voisins... une plongée agréable et amusante dans ce petit village coréen en compagnie d'une "miss Marple" coréenne fainéante et comique !
Eté, quelques part des cadavres, Park Yeon-Seon, Matin calme, France, 2020, 326 p.
Insectes de Minheye Zang : ISSN 2607-0006
Après la lecture de Séoul Copycat de Lee Jong Kwan et de L'île des chamanes de Jay Kim, je continue mes lectures de polars coréens, publiés dans les éditions Matin calme.
Cette fois-ci, la romancière Minheye Zang, nous emmène dans une enquête un peu décousue au départ parce qu'on rencontre divers personnages, sans lien entre eux, autour du cadavre d'une petite fille. Dans la bouche de cette dernière, un enquêteur trouve un insecte inconnu, qui pense-t-il va l'amener vers un suspect. On découvre aussi la vie de deux jeunes délinquants, collectionnant les insectes, d'une mère désespée cherchant sa fille, d'un flic perpiscace et de son co-équipier...
L'inspecteur Seo-Jun a bien des difficultés à résoudre cette enquête, face à de nombreux faux-semblants et des pistes trafiquées par le tueur... Il doit aussi faire face, comme nous lecteurs, à de nombreuses horreurs touchant de jeunes enfants, dans des familles dysfonctionnelles ou des enfants abandonnés.... On est loin des cosy mysteries : l'atmosphère développée est sombre, glauque... parce que l'enquête tourne autour de la maltraitance des enfants, dans un système qui semble les ignorer.
Enfin, voici un petit mot en qui concerne la mise en page : de surprenants petits insectes parcourent les pages à l'image de l'intrigue qui se construit autour de l'entomologie, créant une certaine originalité dans cette enquête sud-coréenne à découvrir...
Minheye Zang, Insectes, Matin calme, 2021, France, 279 p.
LC avec Rachel
Norek, entre deux mondes/ Kaurismaski, Le Havre
A question de l'article intitulé "Y a-t-il trop de romans sur les migrants ?", la réponse en intertitre est bien évidemment négative : "chaque migrant cache un parcours différent".
J'ai lu d'une traite ce roman policier Entre deux mondes d'Olivier Norek. Brutal et réaliste.
"Les migrants fuient un pays en guerre vers lequel on ne peut pas décemment les renoyer, mais de l'autre côté, on les empêche d'aller là où ils veulent. C'est une situation de blocage, on va dire", explique un flic à Bastien, nouveau venu dans la police de Calais. Là il découvre l'impensable, comme nous lecteurs : les morts, la pauvreté des exilés, la folie... C'est aussi dans la jungle de Calais qu'atterrit Adam, ancien flic et espion en Syrie. Ce dernier recherche sa femme et sa fille qui sont parties avant lui. Ont-elles réussi à rejoindre cette ville ?
Le roman reposant sur des faits réels est documenté, O Norek ayant été capitaine de police, et arrive à nous faire ressentir la violence de la situation dans "la jungle". Quelle tension en suivant la trajectoire de tous ces personnages, qui échappent à la caricature ! Il n'y a pas d'un côté les méchants et de l'autre les bons mais des hommes qui cherchent à donner un sens à leurs actes...
Que dire de plus si ce n'est qu'on ne peut rester indifférent à la situation des réfugiés, mais aussi des policiers, en lisant ce roman...
Rapidement, je signale le très beau film "Le Havre" de Kaurismaki. "Très beau" au niveau esthétique avec des couleurs vives mais aussi du point de vue du message passé : les migrants y sont dignes et courageux et les habitants du Havre généreux. Avec humour, voire d'une manière burlesque, le réalisateur filme l'entraide et le soutien apportés par un homme et ses voisins à un jeune Sénégalais. La mise en scène extrêmement orginale de Kaurismaki est vraiment à découvir !
Norek O, Entre deux mondes, pocket, Allemagne, octobre 2020, 376 p.
Kaurismaki, Le Havre, 2011, avec André Wilms, Jean-Pierre Darroussin, 1h33
Sur le web : billet de A girl
Les veuves de Malabar Hill de Sujata Massey : ISSN 2607-0006
Qui est l'autrice ? " Sujata Massey est née en Angleterre de parents d'origine indienne et allemande. Avant de devenir romancière à plein temps, elle était journaliste de reportage au Baltimore Evening sun. Ses romans ont remporté les prix Agatha et Macavity et ont été finalistes des prix Edgar, Antony et Mary Higgins Clarks" (quatrième de couverture)
De quoi parle ce roman ? Le début du roman est difficile d'accès. Propulsée in medias res dans une histoire et un pays que je connais pas, j'ai dû m'habituer aux différentes ethnies, aux coutumes parsis, aux diverses langues... L'héroïne Perveen Mistry, jeune femme parsie, est la première avocate dans l'Inde des années 1921. Elle ne peut pas plaider mais elle a obtenu son diplôme en droit en allant faire ses études en Angleterre et elle travaille dans le cabinet de son père. Elle doit s'occuper de l'héritage de trois veuves qui sont des purdahnashins (ce sont de riches femmes vivant recluses dans des maisons) qui présentent des irrégularités : les trois veuves décident de léguer leur fortune mais elles sont peut-être manipulées par le représentant de la famille comme le mari décédé, Mr Mukri. Lorsque Perveen décide d'aller sur les lieux, ce dernier est retrouvé mort. Entre-temps, Perveen va accueillir Alice, une amie anglaise et croit avoir aperçu Syrus, son ancien et dangereux mari...
Le roman alterne deux époques, les années 1916, où Parveen rencontre son futur mari et les années 1921 où elle mène son enquête. cela ralentit considérablement l'intrigue mais finalement, on en apprend davantage sur la religion parsie et sur cette communauté. En effet, ses beaux-parents sont très attachés aux coutumes, même barbares, et vont faire vivre un enfer à notre héroïne. L'auteur s'est d'ailleurs beaucoup documenté et a fait de nombreux voyages en Inde pour écrire son roman.
Cordelia Sorajji, Twiter, The British Library
"A la scène comme à la ville, comme on dit, il nous reste encore à nous, les femmes, un long chemin à parcourir", déclare Perveen (p. 394). Tout en décrivant abondamment les repas indous, les occupations des femmes, la vie dans Bombay, la cohabitation avec les Anglais, Sujata Massey montre combien il est difficile d'être une femme dans l'Inde des années 1920. Le personnage principal, inspiré d'une véritable avocate Cornelia Sorabji, est intrépide mais entravée dans ses démarches par sa condition...
Que de rebondissements (oui, il y a des enlèvements, d'autres tentatives de meurtres sans que cela ne devienne jamais sanglant, et de l'humour) ! C'est une manière extraordinairement romanesque d'en savoir plus sur les Parsis et l'Inde du début du XXeme siècle !
Massey Sujata, Les veuves de Malabar Hill, Une aventure de Perveen Mistry, Charleston poche, 621 p.
Etape indienne n° 4 : Lecture commune avec Kathel, Rachel, Hilde...
challenge Les étapes indiennes organisé par Hilde et Blandine.
Autres étapes :
Etape n° 4 "nos étapes communes" : Le tigre blanc d'Aravind Adiga
étapes indiennes n° 7 "films, série, animation" : Pagglait d'Umesh Bist
étape n°9 récits d'expatriés, de migrants, réfugiés : Aucune terre n'est la sienne de Parjuly