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1001 classiques
16 janvier 2016

Sigmaringen de P. Assouline : ISSN 2607-0006

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Sigmaringen est une petite ville située sur le Danube, au sud de l'Allemagne. C'est le cadre du roman historique de P. Assouline : en 1944, Pétain et Laval sont exilés dans le château des Hohenzollern. Leur majordome, Julius Stein, officie sous leur ordre. Narrateur interne, on suit les pensées et les observations de Julius, qui décrit la vie des ministres, des miliciens et des civils français, qu'il est obligés de servir. Comme dans Les vestiges du jour, on nous raconte le quotidien d'un buttler.

Dans une note, à la fin du roman, l'auteur reconnaît sa dette envers le roman d'Ishiguro, dont Sigmaringen semble une pâle copie, notamment avec la question de la dignité de la fonction, et le film de James Ivory. Parmi ses sources, on trouve l'incontournable Downton abbey ou Gostford Park. Pour s'en démarquer, Assouline a ajouté de nombreux retournements de situations, surtout vers la fin du roman, avec des trahisons, des espions, un mariage énigmatique, la "sigmaringite" ( c'est-à-dire l'ambition, la jalousie dans ce lieu clos)...

L'aspect historique ténue reste pourtant intéressante : qui sont les Hohenzollern ? Quel rôle a joué Céline ? Comment vivent les civils français qui ont suivi le gouvernement de Vichy en exil ? Les derniers jours du régime nazi, le sort des oeuvres d'art entre leurs mains, les Volkssturm, le rôle de l'aristocratie dans l'ascension d'Hitler sont aussi évoqués, de manière très documentée, sembe-t-il à en juger par la pléthore de sources de ce roman.

"A l'entendre, ma conception de l'obéissance relevait de la pathologie. Elle ne comprenait pas, elle ne pouvait comprendre que chez nous dès lors qu'on endosse un uniforme, on se croit délesté d'une certaine responsabilité. On n'a plus à décider". Cette citation reflète l'un des dilemmes du personnage : doit-on obéir aveuglément  aux ordres ? Même si le procédé narratif n'est pas neuf - donner la parole à un majordome - et même si le rythme est très lent pendant les trois-quarts du roman, Assouline nous immerge parfaitement dans cette époque, en donnant une large place à la politique et à la musique aussi.

Assouline, Sigmaringen, Folio, 352 p.

Partenariat Folio

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29 novembre 2015

Sweeny Todd, le diabolique barbier de Fleet Street de Rymer : ISSN 2607-0006

 

9791093749129

Ah ! Comme on savait écrire des intrigues créant le supense au XIXeme siècle ! Même si j'ai déjà lu ce roman, je n'ai pas hésité une seconde à replonger dans la lecture du roman feuilleton de Rymer.

Dès le premier chapitre, un barbier au physique effrayant brutalise son apprenti pour qu'il ne révèle pas d'éléments sur les événements pouvant survenir dans son échoppe. Mais quel événement peut-il bien advenir dans la boutique d'un barbier ? Un personnage inquiétant et une disparition inaugurale ouvrent mystérieusement cette diabolique histoire.

La préface rappelle que le roman a été d'abord publié sous la forme de feuilleton en 1850. Cela implique quelques redites - notamment l'histoire de Johanna et de son malheureux prétendant, Mark Ingestrie - qu'on nous raconte à de multiples reprises. Mais elles ne nuisent pas à l'intérêt qu'on peut porter à l'intrigue de ce roman, précurseur du genre policier gothique. En effet, Johanna se met en quête de son amant, à l'aide d'une romanesque amie, qui croit pouvoir trouver la solution dans la lecture de ses romans, et à l'aide d'un magistrat. A cette recherche, s'ajoute des déguisements, des rebondissemnts multiples, des brigands, des anciens caveaux abritant des secrets.

La publication en feuilleton - genre populaire - fait oublier que ce roman tient un discours ur la mentalité de son époque : des femmes sont enfermées dans des asiles pour leur usurper leur héritage, des bigottes sont ridiculisées, des fils refusent de suivre le destin imposé par leur père... Sous des apparences moralisatrices - le narrateur est souvent sentencieux - le récit se fait parfois surbversif ou humoristique.

Cette nouvelle édition du livre, nous dit la préface, a vocation de retoruner à l'origine de la légende du barbier, de nous faire découvrir un auteur et une histoire oubliée. Alors lisez cette histoire dont voici les premières lignes : " C'était bien avant que Fleet Street n'eût gagné l'importance que nous lui connaissons aujourd'hui. Geroge III était encore jeune et les deux stratues qui sonnaient habituellement les carionns de la vieille église de Saint Dustan étaient le sommet de leur gloire - c'est-à-dire qu'elles gênaient énorménent les garçons de course dans leur travail en faisant l'objet d'une vive curiosité parmi les campagnard"...

Rymer, Sweeny Todd, Le diabolique barbier de Fleet Street, 344 p.

Mon billet

Merci aux Tind Editions pour ce partenariat

13 novembre 2015

"Ce qui ne me tue pas" de D. Lagercrantz : ISSN 2607-0006

" Ce qui ne tue pas" (Nietzsche) : Cette oeuvre de commande est foisonnante. Le successeur de Larsson a repris les principaux éléments larssonniens. Cependant, ce quatrième opus ressemble à un gigantesque imbroglio, rassemblant divers genres et intrigues : un scientifique spécialiste du domaine de l'intelligence artificielle, Frans Balder, se fait tuer sous les yeux de son fils autiste, doué en maths et en dessin. Son travail étant piraté, il devait rencontrer Mikael Blomvist pour lui faire d'importantes révélations. Commence alors une quête de la vérité qui nous amène à découvrir le passé de Salander et une enquête qui mêle une histoire d'espionnage et de hackers, l'histoire d'une femme battue... Comme l'intrigue est emberlificotée !

cette multiplication de fils narratifs et le fourmillement de personnages rendent indigeste l'écoute du livre. Si vous souhaitez l'écouter à bord d'un transport en commun, abandonnez-en l'idée ! De longues explications sur les nombres premiers, les craquages de cryptogrammes, des passages explicatifs sur l'autisme, auxquels s'ajoutent des considérations sur l'époque contemporaine sans subtilité, rendent laborieuses la poursuite de l'histoire et endorment notre attention. En outre, le style familier, voire grossier, et les personnages caricaturaux ne donnent pas davantage envie de continuer à connaître les aventures extravagantes de ces personnages, qui paraissent sans vie...

L'écoute dans une position confortable ou dans un lieu calme ne change rien. Malgré les efforts de E. Dekoninck pour rendre sa lecture expressive, ce roman a un singulier effet soporifique... Une suite fabriquée à des fins commerciales ? La fin ouverte le laisse malheureusement présager.

Millenium 4, ce qui ne tue pas, David Lagercrantz, texte lu par Emmanuel Dekoninck, traduit du sudéois par Hege Roel-Rousson, durée 16h15

Merci Audiolib pour ce partenariat : fiche de l'audiolib ici et vous pouvez écouter un extrait

Billet de Nathalie, Dasola, Dominique, Claudia

24 octobre 2015

La fractale des raviolis de Raufast : ISSN 2607-0006

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http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/La-fractale-des-raviolis

Une femme décide d'empoisonner son mari infidèle grâce à son plat favori - les fameux raviolis présent dans le titre - mais leur voisi amène son fils à ce moment-là. Que faire ? La fractale des raviolis est-il un roman policier ? Certes, non, pas au sens traditionnel du terme, étant donné que ce roman enchâsse de courtes histoires appartenant à des genres très variés. Au détour du récit, on peut rencontrer des humanoïdes, un usurpateur d'identité au XVIIIeme siècle, un arnaqueur des cimetières...

A contrario des mécaniques bien huilées, l'imprévu, la fatalité, alimentent cette fiction fantaisiste. Qui est la vierge de Barhofk ? Qu'appelle-t-on le syndrome Sheridan ? Notre curiosité ne cesse d'être attisée. Malgré des invariants - la fameuse fractale - comme des personnages atypiques tueurs d'enfants ou des rats-taupes, on ne s'ennuie pas un instant grâce à l'humour noir de l'auteur qui sauve le roman de l'exercice de style accumulant des variations sur le même thème.

C'est donc avec virtuosité et jubilation que Rufast nous entraîne dans des intrigues machiavéliques, étonnantes et sanguinaires, mêlant science et littérature. Cependant le récit est véritablement divertissant et la chute des plus surprenantes vient couronner ce roman à savourer sans modération. Quelle inventivité ! Quel suspense ! Un premier roman machiavéliquement construit !

Partenariat folio.

Billets de Plaisir à cultiver, Dasola, Keisha, Noctembule,

13 juin 2015

La dernière fugitive de Tracy Chevalier : ISSN 2607-0006

 

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"En art, l'extravagant vaut mieux que le plat", disait T. Gautier pour défendre la graniloquence d'Hernani. En effet, si l'on s'ennuie dans le dernier roman de Tracy Chevalier, même si le récit se lit très facilement, c'est parce que tout est plat et convenu, aussi plat que les plaines de l'Ohio et de Faithwell où a atterri l'héroïne : après une déconvenue sentimentale, Honor Bright, une jeune fille quaker, traverse l'Atlantique avec sa soeur. Malheureusement, celle-ci meurt assez rapidement et Honor se retrouve seule dans ce vaste pays inconnu où commence à se manifester des abolitionnistes.

Ainsi voit-on que la trame est la même que celle des romans précédents de l'auteur : comme dans La jeune fille à la perle ou Prodigieuses créatures, le destin particulier de l'héroïne s'entremêle à l'histoire. Sans surprise, donc. L'histoire racontée d'une manière linéaire, pontuée des lettres d'Honor, avec une régularité de métronome, exploite mal les thèmes intéressants. L'auteur survole la question de l'abolitionnisme, du chemin de fer clandestin, de la vie des quakers, ou plutôt elle le fait d'une manière romanesque sans s'attacher aux détails, servant de toile de fond à la vie privée de l'héroïne.

"Le caractère régulier et répétitif de la tâche m'apaise" ( La dernière fugitive). L'histoire un peu plate est aussi en adéquation avec le caratère d'Honor qui recherche la quiétude, le silence, qui est sobre et timide. Même l'intrigue amoureuse se conclut en deux pages, rencontre et mariage compris ! C'est sans doute le mutisme, l'égalité de caractère d'Honor Bright qui donne cet aspect ouaté, cotonneux et morne de ses aventures, et même les nombreuses morts qui jalonnent le roman sont racontées sans dramatisation.

En outre, une réflexion amorcée autour de l'obéissance à une loi injuste est résolue de manière caricaturale. L'écriture fluide de la romancière, qui a la régularité des points de couture d'Honor, nous emmène jusqu'au dénouement facilement mais sans nous faire ressentir beaucoup d'empathie pour son héroïne...

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Etats-Unis, 1850, T. Chevalier, La dernière fugitive, p. 11

Sur le web : Partage de lecture, Nourritures en tout genre ont aimé ce roman, mais Lilly l'a moins apprécié.

Participation au mois anglais de Titine, Cryssilda et Lou.

Merci Folio et Anna pour ce partenariat.

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6 juin 2015

La littérature Droodienne : ISSN 2607-0006

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Dernier roman inachevé de Dickens ( biographie sur le site Larousse), Le mystère d'Ewin Drood relate l'histoire du héros éponyme qui est destiné à épouser Rosa Bud, mais il disparaît la veille de Noël. Disparition ? Meurtre ? Et pour quelles raisons ? Est-ce son oncle opiomane, John Jasper qui l'aurait supprimé car ce dernier est secrètement amoureux lui aussi de la jeune fille ?

Le roman étant inachevé, fleurit alors une littérature droodienne : les writers on Ewin Drood cherchent à élucider ce mystère. Mais bien d'autres questions se posent : Drood est-il mort comme le pensent "les croquemorts" contrairement aux "résurrectionnistes" ? Et qui est Datchery ? Quel aurait été le rôle de ce personnage apparaissant tardivement dans l'histoire ? Le suspense est à son comble mais il ne faut pas oublier la comique galerie de portraits des habitants de Cloisterham où Dickens excelle.

Le personnage qui me semble coupable est bien évidemment Jasper comme le pense les "Jasperiens". Pourtant cette solution ne me satisfait pas car elle paraît trop évidente et elle est dictée par mon antipathie pour le personnage. D'ailleurs, les autres personnages - que ce soit Edwin, Rosa... - ne sont pas très reluisants. A bien y regarder, l'intrigue est particulièrement complexe car elle fait apparaître de nouveaux personnages comme Mr Tartar et des nouvelles données au fur et à mesure de l'enquête. Et dans ce cas, quel serait le rôle d'Helena, qui est loin d'être secondaire ?

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Dan simmons est l'un de ces writers on Edwin Drood. Il n'écrit pas la suite du roman mais plutôt son propre roman à sensations, racontant les origines du roman écrit par le célèbre auteur de Notre ami en commun. "Comme tu n'es pas sans l'ignorer cher lecteur, au XIXeme siècle, le roman feuilleton, sensationnel faisait fureur. Parmi eux, Drood tient une place mythique", écrit le narrateur de l'histoire qui est le non moins mythique Wilkie Collins. A partir d'un accident de train survenu à Dickens à stapehurst, et en s'appuyant sur des éléments biographiques véridiques, l'écrivain opiomane raconte les dernières années de la vie de Dickens.

Dans Simmons rivalise d'ingéniosité dans la construction de l'intrigue avec un auteur comme Collins. Aucun temps mort, il fait abonder les rebondissements, excepté lors des plaintes répétitives de Collins au sujet de ses maux et d'un certain scarabée égyptien.

Les bas-fonds de Londres, des temples égyptiens, un peuple d'en bas, le mesmérisme, des meurtres qui n'ont rien à envier à ceux de Jack l'éventreur révèlent l'imaginaire fertile de l'auteur. Il dresse aussi la peinture du Londres victorien, la fameuse " Babylone" et de la rivalité entre Dickens et Collins. Même si l'auteur de La dame en blanc noircit l'image de Dickens, ce dernier garde toute son aura. En ce qui concerne Collins, je ne sais pas quel est le degré de véracité des éléments biographiques mais ceux qui concernent Dickens sont très documentés ( une impressionnnate bibliographie en fin d'ouvrage montre la documentation de Simmons).

Deux romans à sensations terriblement bien réussis même si la fin absente du roman dickensien frustre ! ( l'édition archipoche propose une fin, celle de Paul Kinnet, mais elle me paraît bien simple et rapide). On peut mentionner l'existence d'un téléfilm BBC, une adaptation filmique assez plate du roman.

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Dickens, Le mystère d'Edwin Drood, Archipoche, 495 p.

Simmons, Drood, Pocket, 1204 p.

Le mystère d'Edwin Drood, téléfilm BBC, 2013, 1h42

 

27 mai 2015

Le chardonneret de Donna Tartt : ISSN 2607-0006

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Donna Tartt, Le maître des illusions.

15 mai 2015

Le maître des illusions de D. Tartt : ISSN 2607-0006

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Lecture commune avec Titine, Shelbylee, Miss Léo

billet d'Agnès

3 mars 2015

Fille noire, fille blanche de Oates : ISSN 2607-0006

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"Minette n'a pas eu une mort naturelle, et elle n'a pas eu une mort facile. Chaque jour de ma vie, depuis sa mort, j'ai pensé à Minette et au supplice de ses dernières minutes, car j'étais celle qui aurait pu la sauver et je ne l'ai pas fait" : ainsi commence le récit de Generva Meade dans Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates. Cette obsession l'a amenée à raconter sa cohabitation avec Minette Swift, une fille noire, durant sa première année, à la prestigieuse université de Schuyler college.

Ce campus novel présente des similitudes dans le style avec Délicieuses pourritures : écrit à la première personne, avec des phrases en italiques, exprimant des sentiments intences ou des iées marquantes. En outre, la narratrice est une étudiante perturbée, désireuse de plaire à Minette. Timide, effacée, écrasée par l'ombre de ses glorieux ancêtre et d'un père avocat célèbre, démocrate, et défenseur des bonnes causes, Generva tente de conquérir l'affection de sa voisine noire de chambre, qui reste indifférente. Minette est d'ailleurs préoccupées par d'autres problèmes : est-elle l'objet d'insultes racistes ? Generva a-t-ele une vision lucide des événements ? L'ambiguïté reste présente jusqu'à la dernière ligne du récit.

Enquête policière en mineure, évocation de la situations des noirs dans les années 70, mais surtout portrait psychologique subtil, on découvre peu à peu la personnalité de Generva qui a connu une enfance perturbante, mettant à nu les secrets de cette famille prestigieuse dont les beaux principes cachent un sordide quotidien. Ce roman de Oates est à découvrir pour sa maîtrise à faire régner tension, malaise et suspense...

Oates, Fille noire, fille blanche, Points, 274 p.

16 février 2015

Carrère, La moustache et l'adversaire.

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* Merci Anna et Folio pour ce partenariat.

autres romans : Bravoure, Un roman russe,

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