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1001 classiques
22 juillet 2022

tsukushi, Au coeur du Yamato d'aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

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La pentalogie Au coeur du Yamato d'Aki Shimazaki se termine avec un destin individuel beaucoup plus intimiste dans Tsukushi.

Est-ce que vous vous rappelez de la fiancée d'Aori dans Mitsuba ? Yuko, enceinte, décide d'épouser malgré elle le richissime héritier de la banque Sumida. Très vite, devant les attentions de son mari, elle oublie Aori et se dévoue à l'éducation de sa fille. Sa vie semble réglée comme du papier à musique. Mais au moment de fêter la treizième année de son enfant, qui s'appelle Mitsuba, et qu'elle développe une amitié avec une connaissance, Yoshiko, elle découvre des secrets familiaux sur la famille Sumida.

Dans toute la première partie du roman, Yuko raconte sa vie, ses études, sa rencontre avec Aori, qui se passe sans anicroche... Puis le récit et la vie de cette femme basculent :  elle va découvrir pourquoi le grand-père de son mari a construit une chambre insonorisé et les raisons pour lesquelles son mari avait déjà 35 ans lorsqu'il l'a épousée.

A travers le roman Une soif d'amour de Mishima, un auteur qui avait une maîtresse, notre personnage principal, assez lisse et insignifiant, va  enfin s'interroger sur l'amour. C'est toujours avec concision que l'autrice écrit donc les sentiments de Yuko sont plutôt elliptiques... mais la romancière arrive quand même à nous faire comprendre intelligemment ce que son personnage ressent...

Avec ce tome, on s'éloigne encore plus du monde du travail pour s'intéresser à la vie privée des personnages de l'entreprise Goshima. Même si les tomes peuvent être lu séparément, on admire les ramifications savamment créés par la romancière entre les différents romans. Tout au long de l'histoire, sont évoqués d'autres personnages comme Aori, personnage de Mitsuba ou Monsieur Toda qu'elle rencontre dans le restaurant Zakuro.

Après cette lecture, il ne reste plus qu'à lire Yamabuki pour clôre la pentalogie Au coeur du Yamoto. Quels secrets vont être encore révélés ? Qui sera le prochain protagoniste du dernier roman de la pentalogie ?

un été au JaponShimazaki Aki, Tsukushi, au coeur du Yamato, France, 2016, 124 p.

Participation à un été au Japon organisé par Lou et Hilde. @unmoisaujapon #unmoisaujapon

du même auteur du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)

et la pentalogie Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro, Tonbo,

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17 juillet 2022

Princesse Bari de Hwang Sok-Yong : ISSN 2607-0006

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Une légende coréenne dit que la septième fille d'une reine désespérée de ne pas avoir de fils la fit jeter à la mer. Cette dernière est sauvée par le dieu des océans. Lorsque ses parents et les habitants meurent d'une mystérieuse maladie, elle doit aller chercher de l'eau de de la vie. " On lui explique que l'eau de la vie se trouve à l'ouest, à l'extrêmité du monde, là où le soleil se couche. Alors, il lui faut traverser le pays encombré de tous ces gens malades, aller par monts et par vaux ; malgré l'aide que lui apportent les esprits de la montagne, il lui arrive quantités de mésaventures : elle doit faire la lessive, travailler dans les champs [...] et même traverser l'enfer"(p. 74).

Lorsque la septième fille d'un fonctionnaire nord coréen nait, sa mère décide de l'abandonner dans la forêt. Finalement, la grand-mère chamane retrouve l'enfant et l'appelle Bari, comme la fameuse princesse du conte. Et effectivement, l'enfant qui a hérité des pouvoirs de sa grand-mère - voir les esprits des morts - va vivre l'enfer : des famines que connaît la Corée du Nord dans les années 80, à l'émigration vers l'Angleterre, Bari découvrira diverses horreurs comme la guerre, le viol, l'exploitation mais aussi des bonheurs comme le mariage, l'aide de protecteurs...

Au-delà du folklore coréen avec le chamanisme, l'auteur délivre finalement un message très humaniste sur la destinée humaine. Un très beau roman raconté comme un conte de fée avec des épreuves horribles mais aussi une héroïne courageuse, capable même d'affronter un dragon ! 

Sur le chamanisme existe aussi une série sud-coréenne The cursed dont le réalisateur est Kim Yong-wan. Aux ingrédients du k-drama, le scénariste Yeon Sang Ho (dernier train pour Busan) a ajouté des éléments du folklore coréen : une journaliste doit affronter un PDG possédé par un esprit démoniaque ( ce n'est pas une métaphore). Elle va être aidée dans sa quête de vérité par son mari, qui est inspecteur, et par une jeune fille possédée, elle aussi, capable de jeter des malédiction. Sa mère était chamane et elle veut tuer le PDG, qui a assasiné sa mère.

Le réalisateur a visiblement pris un malin plaisir à filmer des scènes scpectaculaires de rituels chamaniques, qui culminent avec l'arrivée du Japon, non pas d'un mais d'une dizaines de chamanes ! Et le tout est modernisé par l'utilisation de réseaux sociaux, notamment les #forêtdesmalédictions. Tout en étant divertissant ou terrifiant, la série aborde le cyberharcèlement et les dérives des réseaux sociaux de manière originale.

Certes, c'est parfois répétitif et prévisible comme scénario mais on prend plaisir à découvrir tout un pan de la culture coréenne et à retrouver les codes des k-drama avec les vengeances, les enlèvements, les trahisons, des méchants vraiment méchants, notamment une impressionnante mudang au service du PDG...

Une très belle photographie sert parfaitement cette série policière et fantastique, au folklore 2.0.

Hwang Sok-Yong, Princesse Bari, Editions Philippe Picquier, Espagne Aout 2013, 251 p.

The cursed, Kim Yong wan, 2022, 12 épisodes d'1 heure

LC avec Rachel

 

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bande originale "Supernatural de Dong Woo Seok

9 juillet 2022

Tonbo d'Aki Shimazaki (pentalogie au coeur du Yamato) : ISSN 2607-0006

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Que nous réserve la série romanesque Au coeur du Yamato, la deuxième pentalogie d'Aki Shimazaki ? La romancière présente la vie des employés de l'entreprise Goshima : Aori est l'employé modèle dans Mitsuba, dont le passé du supérieur est relaté dans Zakuro. A contrario, considéré comme un mauvais salarié, Nobu refuse une promotion à Sao Paulo. Il décide donc d'ouvrir un juku, un lieu de cours privé. Loin du monde de l'entreprise, Tonbo va s'attarder sur la vie du père de Nobu, un professeur de biologie. Ce dernier se suicide après un scandale : un de ses élèves, déjà malade, décède après avoir reçu une gifle...

Si l'écriture est toujours la même, succinte mais arrivant tout de même à exprimer des sentiments nuancés, divers et variés, la romancière arrive à nous surprendre par les thèmes abordés : la description de la vie et du quotidien de Nobu et de son juku permet d'aboutir à l'évocation du harcèlement scolaire, du financement des études, du choix des matières. Mais c'est moins le système scolaire que les problèmes entre adolescent qui seront au coeur du sujet de Tonbo. L'analyse des sentiments se fait toujours avec pudeur, sans pathos, sans outrance.

Par ailleurs, Tonbo signifie "libellule" : autour de cette signification, une légende et des chansons japonaises serviront aussi de fil rouge à cette histoire passionnante. En fermant le livre, on se demande qui seront les personnages principaux des derniers tomes de la pentalogie : Tsukushi et Yamabuki.

un été au JaponShimazaki Aki, Tonbo, au coeur du Yamato, France, 2014, 113 p.

Participation à un été au Japon organisé par Lou et Hilde. @unmoisaujapon #unmoisaujapon

du même auteur : Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro

Le poids des secrets : ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)

29 juin 2022

Des éclairs d'Echenoz : ISSN 2607-0006

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Connaissez-vous Tesla ? Découvrez sa géniale vie grâce à "une fiction sans scrupules biographiques" (comme le signale la quatrième de couverture) dans Des éclairs d'Echenoz ! Il fallait bien un roman pour décrire cette vie hautement romanesque, follement dramatique, voire mélodramatique de ce misanthrope. Tesla, dans ce roman biographique, ressemble à s'y méprendre à l'archétype du génie fou, de l'inventeur farfelu...

Cette biographie commence donc par une naissance illuminée d'éclairs. Très rapidement, nous nous retrouvons à New-York où Tesla, appelé Gregor dans le roman, a rencontré les plus riches hommes de la planète, des savants comme Edison, des écrivains tels que Mark Twain et... invente le courant alternatif, le radar même si personne ne veut de cette invention qui leur paraît incroyable. Lui-même paraît incroyable avec son sens de la mise en scène et de la théâtralité ! Mille idées bouillonnent sans interruption, comme dans le courant continu, dans le cerveau de cet excentrique savant. Et c'est ce que Echenoz a développé brillamment !

Sans être féru de science ou de physique, on peut se passionner pour cette vie hors-norme grâce au style échenozien plein d'alacrité. Avec son narrateur amusé, l'auteur présente cette destinée tragique - Gregor/Tesla va être spolié de toutes ses inventions - avec ironie et désinvolture. Voyez comme le biographe se moque de l'obsession de Grégor pour les pigeons : "Personnellement, je n'en peux plus de ces pigeons. vous n'en pouvez plus également, je le sens bien. Nous n'en pouvons plus et, en vérité, ingrats et versatiles comme ils sont, eux-mêmes n'en peuvent plus de Gregor. Fatigués de sa personne et jugeant trop à la baisse la qualité de ses approvisionnements, ils ont décidé de s'en défaire" (p. 171).

Le tempo vif de la prose échenozienne nous emporte vite dans la vie inouïe de l'inventeur génial et original Tesla !

Echenoz Jean, Des éclairs, Les éditions de Minuit, septembre 2021, 175 p.

Lu aussi par Dasola

Du même auteur : Envoyée spéciale

index

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola_Tesla

30 avril 2022

Zakuro, Au coeur du Yamato, d'Aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

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Après avoir découvert la vie d'un salarié,appelé Aori dans Mitsuba d'Aki Shimazaki, dans une grosse entreprise tokyoïte, nous découvrons celle de Tsuyoshi Toda. Il apparaissait comme un personnage secondaire du le premier tome de cette deuxième série romanesque d'Aki Shimazaki, Au coeur du Yamato. C'est le chef du département des affaires étrangères d'Aori. Contrairement à ce dernier, entièrement dévoué à sa carrière, Tsuyoshi n'évoque qu'assez peu son travail.

Zakuro aborde un pan de l'histoire japonaise, oublié des manuels d'histoires : la déportation en Sibérie des Japonais en 1942 qui se trouvaient en Mandchourie. Le père de Tsuyoshi est porté disparu, comme tant d'autres, depuis la fin des années 1947. Cependant sa femme ne perd pas espoir et son fils, Tsuyoshi s'occupe de ses frères et ses soeurs. Un jour, un ami journaliste affirme l'avoir vu dans un restautant à Los Angeles. Est-ce Banzo Toda son père ? Pourquoi n'a-t-il pas rejoint sa famille une fois revenu de Sibérie ?

Ce tome-ci, Zakuro, ressemble beaucoup aux tomes de la première pentalogie, mais en se rapprochant du genre du roman policier avec cette quête du père à partir des indices donnés par le journaliste. La famille tient une grande place dans cette histoire où le personnage principal prend soin de ses frères et soeurs mais aussi de sa mère qui devient malade. Ses relations avec son petit-fils sont aussi souvent évoqués.

Ainsi tout en décrivant le quotidien et la destinée d'un homme, la romancière accorde une grande place à l'histoire nipponne en dévoilant la vie dans un camp de travaux forcés en Sibérie et le chaos qui régnait das l'après-guerre. Encore un excellent roman qui agence adroitement petite et grande histoire ! Que nous réserve la romancière dans Tanbo, le troisième tome de cette série romanesque ?

logo 2 japon 2022Aki Shimazaki, Zakuro, Au coeur du Yamato, Babel, France, Juillet 2020, 138 p.

Participation à un mois au Japon (checklist éditions Actes Sud ) organisé par lou et Hilde

 

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11 avril 2022

Mitsuba, Au coeur du Yamato, Aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

Mitsuba

Après la passionnante lecture de la première pentalogie, Le poids des secrets de Shimazaki ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru), qui nous plongeait au coeur de l'histoire nippone à travers les secrets enfouis d'une famille, nous voici plongés dans une entreprise japonaise avec le récit Takashi Aori.

Le personnage principal qui prend la parole dépeint son travail shôsha-man au sein d'une énorme compagnie Goshima à Tokyo. Comme le dit bien la réceptionniste Yûko, avec qui a rendez-vous régulièrement dans un café le Mitsuba avec Aori, ce type de salarié est marié avec la compagnie. Il doit subir des mutations non désirées, travailler en dehors de ses heures de travail pour accompagner et recevoir des clients... tandis qu'un de ses collègues est un aïsaïka : il refuse de plier aux rituels des repas pris après le travail, d'obéir à ses supérieurs en ce qui concerne les heures supplémentaires...

Mais bientôt Takashi Aori devra faire face à un problème professionnel et personnel : la jeune femme, Yûko, qu'il aime est courtisé par le fils du directeur de la banque Sumida, qui finance le groupe Goshima. Même si c'est contraire à leurs sentiments, ils vont devoir annuler leurs fiancailles :  "C'est l'enfant d'un homme de pouvoir. Il a gagné !", déclare un des célibataires de la compagnie.

"Le clou qui dépasse se fait taper dessus", dit un proverbe japonais. Ainsi voit-on comment évolue la vie de plusieurs employés de l'entreprise Goshima. Il y a ceux qui acceptent les règles de cette société impitoyable et ceux qui préfèrent démissionner. Certains défendent encore des valeurs d'honneur et d'aides, alors que d'autres obéissent aveuglément aux ordres. Que va faire Takashi Aori maintenant qu'il a perdu la femme qu'il aime ? Dans une écriture très simple et sans adjectif superflu, Shimazaki décrit parfaitement le monde de l'entreprise et plus globalement la société japonaise.

Quelle immersion remarquable dans le monde professionnel avec ce premier tome de la pentalogie Au coeur du Yamato ! Que va-t-on découvrir dans le deuxième tome Zakuro ?

logo 2 japon 2022Shimazaki, Mitsuba, Au coeur du Yamato, Babel poche, Canada, 2018, 129 p.

Participation à un mois au Japon (Sheck list : Aki Shimazaki) organisé par lou et Hilde

du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)

23 février 2022

Confessions d'un automate mangeur d'opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit : ISSN 2607-0006

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En entrant dans les territoires littéraires de la steampunk, il faut savoir que la dimension ludique domine : en réaction au très sérieux cyberpunk, le steampunk, lui, joue avec les genres, les époques, le réel et la fiction... Ecoutez le postcast de France culture, vous en saurez davantage sur ce genre : "A toute vapeur ! voyage en pays steampunk".

Confessions d'un automate mangeur d'opium crée un lien avec Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Quincey sans compter la présence de Villiers de L'Isle-Adam, d'une créature de métal douée d'âme (comme dans L'ève future, la présence du créateur et de sa créature est typiquement steampunk), et d'une actrice qui est la narratrice, Margaret. Il a des aussi un savant fou, personnage emblématique des romans du XIXeme siècle comme dans L'île du docteur Moreau de H. G. Wells ou Frankenstein de Mary Shelley. Evidemment sont posées les questions des limites des progrès de la science...

De quoi parle ce roman ? Margaret, la narratrice, apprend que sa meilleure amie est morte en tombant d'un aérocab. Mais elle découvre qu'un automate serait à l'origine de cette chute. Ce récit alterne avec la narration de son frère, Théophraste, aliéniste, qui va l'aider dans cette enquête. "La suite est digne d'un roman-feuilleton" (p. 126) comme le remarque justement l'inspecteur intervenant après un meurtre. En effet, il y a une course-poursuite en vedette, des combats avec des hommes possédés par des serpents mécanisés, des recherches sur l'éther donnant l'immortalité, des enlèvements, une fuite en engin à vapeur dans les égouts, la présence de la reine Victoria, de rois cambodgiens immortels... Il faut être être prêt à lire un récit complètement loufoque, voire parfois confus comme dans le chapitre 18 !

imagesSi les dialogues sont longs et pénibles à lire, les descriptions implantant l'univers steampunk recréent avec fantaisie le Paris de la fin du XIXeme siècle : "Ce quartier-ci était encombré de passerelles, de passages, d'enseignes et de badauds. Le ciel était noir de circulation : les aérocabs se succédaient sans discontinuer aux stations aériennes, couvertes de dômes vert-de-gris. Les  arabesques de fer forgé le disputaient à la rigueur de la pierre et du marbre, matériaux nobles mais dépourvus de fantaisie. Des automates de réclame aux yeux nacrés vantaient d'un débit monotone les agréments de tel ou tel magasin, et les passants les regardaient la tête haute, comme s'ils craignaient quelque chose." (p. 161).

© Didier Graffet

Si vous partez explorer l'univers des Confessions d'un automate mangeur d'opium, soyez prêt à lire un roman rocambolesque et foutraque !

bingo à vapeurColin Fabrice et Gaborit Mathieu, Confessions d'un automate mangeur d'opium, Bragelonne, Italie, Janvier 2021, 408 p.

Participation "capitale" pour le bingo à vapeur de Miss chatterton

 

 

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Effluvium, Didier Graffet et Xavier Mauméjan

 

8 décembre 2021

La brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier : ISSN 2607-0006

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🧵Comme dans tous les romans de Tracy Chevalier que j'ai lus, comme A l'orée du verger, Prodigieuses créatures, La jeune fille à la perle ou La dernière fugitive, la romancière trace, dans La brodeuse de Winchester, une portrait de femme, en mêlant la grande histoire à un destin particulier.

Cette fois-ci, elle nous fait découvrir la vie des femmes "excédentaires" en Angleterre, dans les années 30, c'est-à-dire des vieilles filles qui n'ont pas pu trouver de maris après l'hécatombe de la première guerre mondiale. Le fiancé de Violet est mort à la guerre. Son frère aussi. Elle vit donc chez ses parents jusqu'à la mort de son père. Sa mère, une vraie marâtre de conte de fée, lui mène la vie dure et Violet décide de quitter sa famille. Son jeune frère la soutient mais il a une grande famille dont il doit aussi s'occuper. Violet s'installe à Winchester... Là, elle rencontre Gilda, une autre célibataire, une brodeuse, avec qui elle va partager sa passion. Grâce à cette amie, elle rencontre Arthur, un sonneur de cloches, dont elle tombe aussitôt amoureuse... Réussira-t-elle à survivre avec son maigre salaire ? Supportera-elle la solitude ? Deviendra-t-elle une femme émancipée ?

C'est toute une époque que fait revivre Tracy Chevalier en décrivant minutieusement la vie de Violet. Elle détaille aussi l'activité des brodeuses et l'art campanulaire. A l'occasion de l'évocation de vacances de Violet ou des rencontres entre Violet et Arthur, la romancière décrit aussi les églises, la vie de la petite communauté dans laquelle la vieille fille vit, avec son lot de commérages, de préjugés, d'idées reçues...

🧵 Voici donc un nouveau roman plein d'enseignements dans plusieurs domaines. Plusieurs intrigues se mettent en place très lentement et se dénouent, inversement, de manière déroutantes et rapidement, surtout lorsqu'on apprend que le livre rend hommage à un des personnages qui est réel mais qui reste secondaire... et que ces brodeuses existent encore... Ce n'est pas un roman palpitant mais très riche thématiquement...

papothé🧵Merci les Editions Folio pour ce partenariat.

Participation à la catégorie roman se passant à l'étranger du #challengepapothe organisé par @du_cote_de_chez_gael

4 juillet 2021

Hotaru d'Aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

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Hotaru est le dernier tome de la saga du Poids des secrets. Hélas, on quitte à regret cette famille japonaise, bien que l'histoire soit bien sombre dans ce dernier tome qui parle d'horribles séducteurs sans scrupule et de pauvres filles jeunes et naïves.

Nous retrouvons la mère d'Ukyo, Mariko, âgée et perdant la tête. Elle a des hallucinations depuis une chute. Elle croit voir quelqu'un ou des lucioles ( c'est la signification d'Hotaru). Tsubaki, sa petite fille, vient lui rendre visite dès qu'elle peut. Elle aime se confier à sa grand-mère, notamment parce qu'elle a rencontré un homme marié qui prétend l'aimer... Doit-elle céder à ces avances ?

J'ai cru un moment qu'on allait nous révéler un terrible secret concernant Tsubaki mais en fait, la deuxième partie est consacrée à Mariko. Dans cet opus, il y a une troisième partie, qui conclut ce cycle en mêlant l'histoire de la grand-mère et de sa petite fille. C'est comme un puzzle dont tous les morceaux auraient enfin trouvé leur place. Quelle saga !

Enfin, il est temps que je dise un mot sur l'autrice (présentation sur la quatrième de couverture) : "Née au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis 1991. Hotaru fait partie de son premier cycle romanesque, Le poids des secrets. Toute son oeuvre est disponible chez Actes Sud, notamment ses deux autres pentalogies, Au coeur du Yamato et L'ombre du charbon". Complètement enchantée par la lecture du Poids des secets, je ne vous surprendrai pas en vous disant que j'ai déjà acquis la pentalogie d'Au coeur du Yamato !

Shimazaki Aki, Hotaru, Le poids des secrets, Babel, France, 2009, 132 p.

La pentalogie du Poids des secrets : Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa, Hotaru

2 juillet 2021

Wasurenagusa d'Aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

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J'étais impatiente de retrouver l'univers du Poids des secrets. De qui allait-on découvrir l'histoire ? Cette fois-ci, nous nous intéressons au père adoptif de Yukio (héros d'Hamaguri) : Kenji Takahashi.

Comme dans les autres tomes, le livre est divisé en deux partie : la première partie dévoile l'enfance de Kenji, qui est un enfant obéissant. Son mariage se solde par un divorce car il est stérile mais c'est sa femme qu'on accuse d' être stérile... Enfin, il rencontre Mariko et son fils Yukio. Puis, dans une deuxième partie, nous retrouvons le personnage âgé, recueilli chez son fils Yukio et sa femme, qui ont trois enfants. C'est à ce moment qu'il fait une découverte tout à fait inattendue au sujet de l'histoire familiale...

La même structure en deux parties et le même type d'intrigue que dans le reste de la pentalogie ne m'a absolument pas dérangée car cet opus parle de nouvelles thématiques : Kenji, étant un "héritier" d'une famille noble de la cour impériale, obéit aux volontés de ses parents qui souhaitent avoir un descendant. Va-t-il continuer à respecter leurs ordres alors qu'il n'en a pas envie...

Il est aussi beaucoup question de religion (l'histoire des Catholiques au Japon) et de la vie après la mort, le Kaïmyô. D'ailleurs, la traductrice a gardé certains termes japonais pour mieux nous immerger dans cette culture. Et le titre Wasurenagusa ? Il signifie "myosotis" et sert de fil rouge pour retrouver les origines de de la naissance de Kenji... Encore une histoire familiale qui nous donne envie de découvrir le dernier tome !

Shimazaki Aki, Wasurenagusa, Babel, France, 2008, 122 p.

La pentalogie du Poids des secrets : Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa

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