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1001 classiques
18 avril 2023

Le nouveau d'Higashino : ISSN 2607-0006

Le-Nouveau

Après avoir élaboré des intrigues particulièrement soignées dans Un café maison ou Les doigts rouges, Higashino élabore une nouvelle intrigue originale dans Le nouveau. Qui est le nouveau ? C'est Kaga, un inspecteur adjoint du commissariat de Tokyo. Il découvre le quartier du vieux Tokyo lors d'une enquête.

Nous plongeons tout d'abord dans l'atmosphère d'un magasin de biscuits. Nao va dans une école de coiffure mais aide sa grand-mère malade à tenir le magasin. Kaga vient les interroger sur un assureur venu les voir pour l'hospitalisation de la grand-mère. Il est très observateur et très humain dans sa manière de se comporter avec les gens.Cet assureur aurait un lien avec une femme assassinée dans un quartier proche...

Cette dernière, avant d'être tuée, est aussi passée dans une boutique de vaisselle où la belle-mère et sa bru ne s'entendent pas du tout. Elles se querellent pour tout au grand désespoir du mari. Kaga, tout en menant son enquête, découvre cette famille désunie. En effet, l'originalité de cette enquête réside dans la méthode d'investigation de cet inspecteur, qui part d'infimes détails pour trouver la vérité. Non seulement, on découvre les moeurs des habitants du vieux Tokyo mais aussi le fonctionnement des familles, la psychologie des personnages...

Très lentement, au fil des pérégrinations de Kaga, on découvre tout un quartier japonais et ses habitants. Kaga trouvera le coupable, mais il s'occupe tout autant des victimes : "Ne vous en faites pas, je le [le coupable] cherche. Mais le travail d'un enquêteur ne se limite pas à cela. Pour nous, les personnes affligées par un crime sont aussi des victimes. et notre rôle est de les aider". Un très beau polar !

logo japonHigashino, Le nouvau, Babel noir, mars 2023, France, 329 p.

du même auteur:Les doigts rouges, Un café maison, La maison où je suis mort autrefois

Participation à un mois au Japon organisé par lou et Hilde

Lu par Dasola

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13 avril 2023

Hôzuko d'aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

Hôzukishimazaki

Qui sera le personnage principal d'Hôzuki, le deuxième tome de la pentalogie L'ombre du charbon d'Aki Shimazaki ? C'est Mitsuko, devenue libraire dans un magasin de livres anciens. Elle vit avec sa mère et son fils Tarô. Tous les vendredis, elle travaille comme entraîneuse dans un bar de luxe car elle doit payer une école privée pour son fils et faire vivre toute sa famille. Un jour, une femme vient commander de nombreux livres et semble vouloir s'épancher sur son passé... Mais Mitsuko ne souhaite pas avoir une relation amicale avec une femme qui n'est pas du même milieu social qu'elle.

Dans ce tome, on en apprend davantage sur le passé de Mitsuko et les origines de son fils Taro. Les secrets familiaux sont au coeur de ce tome dans lequel la romancière développe les liens entre la mère et son fils et la psychologie de Mitsuko. N'ayant pas fait d'études, elle se montre particulièrement courageuse face à une situation inattendue. Obliquement, sont aussi abordés d'autres problèmes concernant les femmes au Japon avec la question de l'avortement, de la situation économiques des mères célibataires...

Toujours dans une écriture sobre, Aki Shimazaki met l'accent sur l'importance des mots, des kanjis (qui sont reproduits dans la traductions et l'hiragana, l'écriture phonétique japonaise) et elle aime intégrer la polysémie des termes japonais. Le langage des fleurs a aussi une place particulère dans cette pentalogie dans laquelle les couvertures font référence à une fleur qui a une signification : "le mensonge" pour l'hôzuki, qui revient à plusieurs moments du roman...

Quels mensonges et secrets entourent Mitsuko ? "Tu es né pour me sauver la vie", dit Mitsuko à son fils : Hôzuko narre une magnifique histoire autour de l'amour maternel tout en délicatesse... Que nous réserve la suite de la pentalogie ?

Shimazaki Aki, Hôzuki, Montréal, 2015, 138 p.

logo japonParticipation à un mois au Japon organisé par Lou et Hilde.

du même auteur du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)

et la pentalogie Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi, Yamabuki

Pentalogie L'ombre du chardon : Azami, Hôzuki,

8 avril 2023

Azami d'Aki Shimazaki : ISSN 2607-0006

shimazaki

"Je descends l'escalier en consultant ma montre. Il est trois heures passées. Je viens de prendre un déjeuner tardif au restaurant à l'étage." : dans le même style simple et fluide, Aki Shimazaki commence sa troisième pentalogie de L'ombre du chardon, avec Azami.

A 36 ans, Mitsuo est le rédacteur d'une revue culturelle. Marié et ayant deux enfants, il rencontre des problèmes de couple avec sa femme. Cette dernière décide de monter sa propre entreprise de produits biologiques et veut s'installer à la campagne. Son mari, Mitsuo fréquente des pink-salons. Un jour, par hasard, il rencontre un ancien camarade de classe, Goro, qui organise, chaque année, les retrouvailles des anciens élèves. Un soir, avec Goro, il rencontre son premier amour, Mitsuko...

Au-delà des problèmes de couples rencontrés par les personnages - Goro a trois maîtresses, quant à Mitsuko, elle vit seule avec son fils - on suit avec curiosité le quotidien de ces Japonais. En faisant le point sur sa vie, Mitsuo compare leur rêve de jeunesse et leur vie actuelle. Que va-t-il devenir ? Va-t-il réaliser son rêve de devenir rédacteur de sa propre revue ?

Mitsuko, elle, regrette que les mariages arrangés ne permettent que des alliances entre des gens de même classe sociale... Comme elle est très cultivée, les gens qui l'entourent s'étonnent de voir qu'elle travaille comme serveuse et qu'elle soit entraîneuse. Qui est cette mystérieuse Mitsuko dont la mère aurait commis un crime ? La vie, à peine esquissée des protagonistes secondaires nous poussent à lire les autres tomes de la pentalogie en espérant les retrouver et en savoir davantage sur eux...

logo japonShimazaki Aki, Azami, Montréal, 2014, 130 p.

Lu par Katell

Participation à un mois au Japon organisé par Lou et Hilde.

du même auteur du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)

et la pentalogie Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi, Yamabuki

Pentalogie L'ombre du chardon : Azami, Hôzuki

29 mars 2023

Carnets d'enquête d'un beau gosse nécromant de Jung Jaehan : ISSN 2607-0006

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Voici un polar qui nous plonge au coeur de la société coréenne : contrairement à d'autres romans policiers, le style et les thèmes sont très particuliers. Tout d'abord, des onomatopées surgissent dans les phrases régulièrement. Ensuite, le langage des personnages n'est pas édulcoré, donc les mots argotiques, familiers sont présents dans les dialogues. Enfin, le narrateur s'adresse au lecteur nous plongeant dans une sombre affaire de corruption et d'abus en tout genre : "Comme tous les personnages de cette histoire, Han-Jun aussi a des secrets et il sait pertinemment que l'heure n'est pas venue de vous les révéler. Quant à vous, vous vous demandez bien ce que signifie cet air triomphal qu'il arbore, pour ce qui n'est après tout qu'une vulgaire affaire de gosse de riche fin de race, mais pour le moment, nous allons nous contenter d'enchaîner sans autre commentaire" (p. 95)

Sept longs chapitres plongent le lecteur dans plusieurs sordides affaires que doivent résoudre un ancien profileur Han-Jun, sa soeur, Hye-Jun, une hackeuse et un privé Su-shéol. Nous découvrons le caractère des personnages à travers une première enquête où un jeune garçon tente de suicider. La mère demande à Han-Jun, qui se fait passer pour un chamane, dans quelle université devrait aller son fils mais le vrai problème est découvert par Han-Jun. Sa route croise celle d'une policière hors-norme, Ye-Eun, aussi sportive que tenace, lorsqu'il découvre un cadavre d'une adolescente dans les égouts. Ce meurtre va les confronter à de dangereux adversaires...

Les caractères des personnages sont complètement loufoques, entre Han-Jun qui ne cherche qu'à bien se vêtir ou Su-shéol qui souhaite ressembler à ses idoles américaines... mais bien des aspects sociétaux sont abordés comme le harcèlement, les BJ, le rôle des chamanes dans les affaires politiques ou la surconnexion de la société, qui sont typiquement coréens. L'intrigue est particulièrement alambiquée - avec beaucoup de personnages auxquels il faut s'habituer - et parsemée de références à la pop culture américaine ou aux romans policiers. Un bon polar !

Il existe aussi une série Café Minamdang, adaptée de ce roman, où l'intrigue est légèrement différente car une romance se développe entre les deux personnages principaux, ce qui n'est que suggéré à la fin du roman, et dans laquelle les personnages surjouent ! Ils sont encore plus extravagants que dans le roman, notamment parce que cette série policière repose sur le burlesque. Malgré de bonnes trouvailles de réalisation, c'est assez pénible à regarder...

Capture d’écran 2023-02-01 221526Jung, Jaehan, Carnets d'enquête d'un beau gosse nécromant, policiers Point, France, Mars 2022, 380 p.

Lecture commune avec Rachel

Participation au challenge coréen de Céline

 

 

 

19 février 2023

La recherche de l'absolu de Balzac : ISSN 2607-0006

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La recherche de L'absolu de Balzac est comme Le père Goriot ou "Le chef d'oeuvre inconnu", un roman où un personnage est aveuglé par sa passion au point d'en devenir fou. Baltazar Claës recherche la pierre philosophale : il passe son temps dans son laboratoire, secondé par un valet qui a épousé sa folie. Il délaisse une femme aimante et ses trois enfants pour sa chimie : finira-t-il par trouver le secret de la matière ? Certains passages traitent de la science mais le vrai sujet est évidemment l'argent !

Pendant que Claës travaille dans son laboratoire, sa femme ne pense qu'à la ruine que provoque les idées de son mari. Elle tente de le comprendre et de l'aider mais elle n'arrive pas à s'opposer à sa folie... Quant à sa fille Marguerite, une fois devenue majeure, elle risque de devenir la proie de son cousin, le notaire, qui convoite la richesse des Claës... Mais la fille aînée des Claës est bien différente de sa mère...

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Gerard_ter_Borch

Après un tiers du roman, long et rempli de descriptions d'intérieur des Claës, de scènes quotidiennes flamandes, de réunions familiales, inspirés de peintres flamands (" C'est toujours les tableaux de Miéris ou Terburg" p. 132), Marguerite devient le personnage principal de ce roman dédié à l'argent : comment va-t-elle éviter la ruine de sa famille et le déshonneur ? Aidé d'un ami qu'elle aime tendrement, elle compte l'argent du ménage, s'occupe des biens terriens etc...

Une fois surmontées les (très) longues descriptions initiales, les actions et les retournements de situations s'enchaînent autour des questions de l'argent... Dans ce roman Balzac s'est plu à montrer encore un monomaniaque, habité par ses idées, les moeurs flamandes et la place de l'argent au sein d'une famille...

logo balzacBalzac, La recherche de l'absolu, folio classique, France, août 2017.

LC balzaciennce avec Claudia, Pativore, Rachel, Miriam.

Prochaine LC, Autre étude de femme pour le 26 mars

La comédie humaine (catalogue et organisation établis par Balzac):

biographie de Balzac : Honoré et moi, Titiou Lecoq

 Scène de la vie privée :La recherche de l'absolu, La maison du chat-qui-pelote,"Le bal de Sceaux", La bourse, Un début dans la vie, La vendetta, Une double famille, La fausse maîtresse, "La femme abandonnée", Gobseck, Le père Goriot, Le colonel Chabert

Scène de la vie de province : Ursule Mirouet, Eugénie Grandet, " Pierrette", Le curé de Tours, La vieille fille, Le cabinet des antiques,

Scène de la vie parisienne : Ferragus, La duchesse de Langeais, La fille aux yeux d'or, La maison Nucingen,Fascino cane, "Pierre Grassou", La cousine Bette,

scène de la vie politique :

scène de la vie militaire :

Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée,

Etude philosophique : La peau de Chagrin, Jésus-Christ en FlandreMelmoth réconcilié, Le chef d'oeuvre inconnu, "Adieu",Un drame au bord de la mer, Maître Cornélius, L'auberge rouge, L'élixir de longue vie, Louis Lambert, Les proscrits,

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29 décembre 2022

au soleil couchant de Hwang Sok-yong : ISSN 2607-0006

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"Témoins de ces moments, je me disais que la vie était rude, que ce petit enfer où j vivais était le dur reflet du monde. En dernière année de lycée, j'étais obsédé par l'idée qu'il me fallait absolument faire quelque chose de ma vie, trouver ma voie. J'étais déterminé à travailler sans relâche pour être admis à l'université et quitter ce quartier " (p. 79) : dans Au soleil couchant, un vieil architecte Park Minwoo se souvient, lors d'un appel à une ancienne amie Cha Soona, de son enfance et de ses efforts pour sortir du quartier pauvre dont il est issu. Tout en continuant de raconter sa vie avec ses collègues architectes et sa famille, il replonge dans son passé et ses années d'étude.

Parallèlement à ce récit, une trentenaire, Jeong Uhee, décrit son quotidien entre son travail de metteur en scène et d'employée dans une supérette. Elle travaille la nuit et tente de joindre les deux bouts. Vivant dans un sous-sol humide, elle est aidée par Kim Minwoo, un homme cumulant lui aussi trois petits boulots pour s'en sortir. La mère de ce dernier lui vient parfois aussi en aide. Lorsque son fils Kim Minwoo se suicide, le lecteur comprend enfin les liens entre ces deux histoires.

Au soleil couchant narre ainsi des trajectoires de personnages complètement différents tout en évoquant l'histoire de la Corée dans les années 70. Les souvenirs de Park Minwoo dévoilent surtout les souffrances des expropriés, la destruction massive des petits quartiers et la corruption qui règne dans ce métier, la construction immobilière étant plus ou moins liée au pouvoir en place... On découvre aussi mille détails du quotidien des habitants de Séoul. Un roman touchant et passionnant !

Hwang Sok-Yong, Au soleil couchant, Picquier poche, Espagne, 2019, 206 p.

LC avec Rachel

autre roman lus de l'auteur : Princesse Bari

11 novembre 2022

Le château dubaron de Quirval de Choi Jae-Hoon : ISSN 2607-0006

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L'auteur des 7 yeux de chats, Choi Jae-Hoon, a rassemblé, dans Le Château du baron de Quirval, 7 nouvelles ayant trait à la littérature ou à un mélange de la fiction et de la réalité.

Dans la première nouvelle éponyme, un roman Le château du baron de Quirval fait l'objet de d'adaptation américaine, japonaise, puis coréenne. Se succèdent ainsi des extraits de blogs, des cours de cinéma, des interviews de réalisateurs... comme dans un exercice de style à la Queneau, l'auteur s'est plu à écrire des variations autour d'une oeuvre fictive supportant plusieurs lectures.

La deuxième nouvelle "Sherlock Holmes : une mystérieuse affaire" est un pastiche des romans de Conan Doyle. Sherlock Holmes s'ennuie à mourir dans la campagne anglaise quand un meurtre mystérieux le sort de sa létargie. Qui est la victime ? Un certain Conan Doyle. Ce dernier est mort dans une pièce close. Qui peut être l'assassin ? Sherlock Holmes mène l'enquête !

Dans les nouvelles suivantes, "Apologie d'un monstre (Frankenstein)" ou "Enquête sur l'image stéréotypée de la sorcière", Choi Jae Hoon propose des relectures de mythes connus de manière orginale. Dans "Apologie d'un monstre", le propre frère de Victor Frankenstein mène l'enquête sur son frère et sa créature. Quant à l'enquête sur les sorcières, il fait intervenir directement des dieux pour aborder le sujet comme Dyonisos ou Pandore.

Trois nouvelles "Maria", "l'ombre ineffaçable" et "C'est là que pour elle tout se mélange" présentent des personnages qui confondent réalité et fiction... Avec ses relectures amusantes et intelligentes de célèbres mythes, Choi Jae-Hoon montre tout ses talents de conteur !

Choi Jae-Hoon, Le château du baron de Quirval, Decrescenzo éditeurs, Europe, janvier 2015, 262 p.

autre roman sur le blog : Sept yeux du chats

Lu par A girl

5 novembre 2022

Par une nuit claire de Kim Yi-Sak : ISSN 2607-0006

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Contrairement à ce que laisse penser la couverture, il n'y a absolument rien de romantique dans ce polar historique Par une nuit claire de Kim Yi-Sak. L'histoire présente des similitudes avec celle du manga Les carnets de l'apothicaire d'Itsuki Nanao.

Une jeune femme, A-ran, fille naturelle du préfet, pratique des autopsies : c'est une sage-femme et légiste au début de l'ère Joseon. Elle découvre qu'une veuve a été enterrée sans qu'on fasse une autopsie en règle. Elle décide d'aller elle-même examiner ce cadavre et ce faisant, elle rencontre Yoon-o, en réalité le frère du roi, qui va devenir inspecteur du conseil des Censeurs et l'aider dans une enquête.

En effet, 6 cadavres sont découverts dans une glacière, tous morts de manière différente. Parmi ces morts se trouvent le fils du ministre des armées. Pouquoi est-il mort ? Qui l'a tué ? Aidé d'un autre inspecteur, elle va mener l'enquête tout en préparant une vengeance contre le meurtrier de ses parents.

Non seulement les personnages abondent mais les intrigues foisonnent aussi : les morts pleuvent autour de notre héroïne, courageuse et déterminée. A l'intrigue personnelle, la vengeance du meurtre de ses parents, s'ajoute une intrigue politique (un changement de dynastie) sans compter la corruption des ministres.

Même si toutes les autopsies sont décrites avec véracité et minutie, il y a une part de surnaturelle avec l'intervention d'une mudang, chamane qui jette des sorts. Tout en suivant les déductions de la perspicace et lettrée jeune fille, on découvre la société coréenne du XVeme siècle. Un très bon polar historique coréen !

Kim Yi-Sak, Par une nuit claire, Matin calme, France, juillet 2022, 322 p.

9 octobre 2022

Le journal du dehors d'Annie Ernaux : ISSN 2607-0006

2022_10_07_large_f3b84a0182Quelle joie de voir Annie Ernaux récompensée le jeudi 6 octobre 2022 par le prix Nobel de Littérature ! Dans Libération (7.10.2022), On peut lire dans l'interview de Michelle Perrot, l'historienne :"Dans tous ses livres, Annie Ernaux prend son sort en main en tant que femme, en tant que sujet social aussi. Elle parle d'elle mais sans faire d'autobiographie" et "A chaque instant, il faut franchir une frontière, contester un diktat, contester une domination sociale, sexuelle. Annie Ernaux est subversive. [...] Annie Ernaux raconte ce milieu [ouvrier], mais elle va plus loin, elle ne s'enferme pas là-dedans. C'est ce que j'aime chez elle, elle franchit les frontières".

Effectivement, on constate la même chose dans Le journal du dehors. Tout en racontant des scènes croquées sur le vif, Annie Ernaux nous parle d'elle tout en nous poussant à réfléchir sur nous-mêmes. Elle décrit dans "ce journal", année après année, les comportements des gens dans le métro, les discussions des passagers, et celles des clients de la boucherie où elle se rend. C'est une tentative d'atteindre "la réalité d'une époque" en pratiquant une "écriture photographique du réel".

41ybVwLr-TLQuel bonheur de lire cette écriture sans effusion. Et pourtant, l'écrivaine n'est pas complètement absente de son récit. Elle s'interroge bien évidemment sur ce désir de tout décrire, sur les finalités de ces notes. Voici ce qu'elle note après avoir entendu une femme raconter les mésaventures de sa mère : "Je m'aperçois que je cherche toujours les signes de la littérature dans la réalité" (p. 46). Elle analyse aussi les situations : " La grève des étudiants, inventifs, pleins d'humour, défendant le droit d'entrer librement à l'université, était une grève de futurs dominants, celle des cheminots sans 'grâce", extérieure, réclamant lourdement un peu plus d'argent pour vivre, une grève de dominés "(p. 52).

Que ce soit L'événement, La place, La honte, une femme, ou Mémoire d'une fille, Regarde les lumières mon amour, toutes les oeuvres d'Annie Ernaux sont à découvrir !

Ernaux Annie, Journal du dehors, folio, Espagne, 13 août 2020, 107 p.

 

 

 

29 juillet 2022

Yamabuki d'Aki Shimazaki :ISSN 2607-0006

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Comment se termine la deuxième pentalogie Au coeur du Yamato d'Aki Shimazaki ? Comme dans Tsukushi, l'opus précédent, le destin d'une femme va être dévoilé ; la femme de Toda, Aiko, devient le personnage principal d' Yamabuki. Cette dernière vit heureuse après 56 ans de mariage avec l'ancien cadre de Goshima, Tsuyoshi Toda, devenu malade et presque infirme.

Tout en racontant son quotidien, de vieille femme sans enfant, elle évoque ses souvenirs de jeunesse, notamment son premier mari volage et son coup de foudre avec Tsuyoshi. Elle a grandi dans le Japon d'après-guerre et dès qu'elle a rencontré son deuxième mari, elle l'a accompagné lors de tous ses voyages. Il est très conservateur, veut perpétuer les traditions et représenter avec honneur la culture japonaise. Regrette-t-elle cette vie et surtout ce mari ? Autour d'elle évolue d'autres couples comme celui de sa nièce qui est va se marier avec un scientifique ou sa voisine veuve.

Finalement, au fil des lectures, on s'aperçoit que le véritable sujet est la famille, moins le monde de l'entreprise. Les mariages arrangés, ou miaï, réussissent-ils mieux que les mariages lors de rencontres forfuites ? Plusieurs thèmes sont abordés très superficiellement pour une fois.

D'ores et déjà, on songe en refermant la pentalogie Au coeur du Yamato, à lire L'ombre du charbon, dernière pentalogie d'Aki Shimazaki.

un été au Japon

Shimazaki Aki, Yamabuki, au coeur du Yamato, France, 2014, 123 p.

Participation à un été au Japon organisé par Lou et Hilde. @unmoisaujapon #unmoisaujapon

du même auteur du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)

et la pentalogie Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi,

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