La recherche de l'absolu de Balzac : ISSN 2607-0006
La recherche de L'absolu de Balzac est comme Le père Goriot ou "Le chef d'oeuvre inconnu", un roman où un personnage est aveuglé par sa passion au point d'en devenir fou. Baltazar Claës recherche la pierre philosophale : il passe son temps dans son laboratoire, secondé par un valet qui a épousé sa folie. Il délaisse une femme aimante et ses trois enfants pour sa chimie : finira-t-il par trouver le secret de la matière ? Certains passages traitent de la science mais le vrai sujet est évidemment l'argent !
Pendant que Claës travaille dans son laboratoire, sa femme ne pense qu'à la ruine que provoque les idées de son mari. Elle tente de le comprendre et de l'aider mais elle n'arrive pas à s'opposer à sa folie... Quant à sa fille Marguerite, une fois devenue majeure, elle risque de devenir la proie de son cousin, le notaire, qui convoite la richesse des Claës... Mais la fille aînée des Claës est bien différente de sa mère...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gerard_ter_Borch
Après un tiers du roman, long et rempli de descriptions d'intérieur des Claës, de scènes quotidiennes flamandes, de réunions familiales, inspirés de peintres flamands (" C'est toujours les tableaux de Miéris ou Terburg" p. 132), Marguerite devient le personnage principal de ce roman dédié à l'argent : comment va-t-elle éviter la ruine de sa famille et le déshonneur ? Aidé d'un ami qu'elle aime tendrement, elle compte l'argent du ménage, s'occupe des biens terriens etc...
Une fois surmontées les (très) longues descriptions initiales, les actions et les retournements de situations s'enchaînent autour des questions de l'argent... Dans ce roman Balzac s'est plu à montrer encore un monomaniaque, habité par ses idées, les moeurs flamandes et la place de l'argent au sein d'une famille...
Balzac, La recherche de l'absolu, folio classique, France, août 2017.
LC balzaciennce avec Claudia, Pativore, Rachel, Miriam.
Prochaine LC, Autre étude de femme pour le 26 mars
La comédie humaine (catalogue et organisation établis par Balzac):
biographie de Balzac : Honoré et moi, Titiou Lecoq
Scène de la vie privée :La recherche de l'absolu, La maison du chat-qui-pelote,"Le bal de Sceaux", La bourse, Un début dans la vie, La vendetta, Une double famille, La fausse maîtresse, "La femme abandonnée", Gobseck, Le père Goriot, Le colonel Chabert
Scène de la vie de province : Ursule Mirouet, Eugénie Grandet, " Pierrette", Le curé de Tours, La vieille fille, Le cabinet des antiques,
Scène de la vie parisienne : Ferragus, La duchesse de Langeais, La fille aux yeux d'or, La maison Nucingen,Fascino cane, "Pierre Grassou", La cousine Bette,
scène de la vie politique :
scène de la vie militaire :
Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée,
Etude philosophique : La peau de Chagrin, Jésus-Christ en Flandre, Melmoth réconcilié, Le chef d'oeuvre inconnu, "Adieu",Un drame au bord de la mer, Maître Cornélius, L'auberge rouge, L'élixir de longue vie, Louis Lambert, Les proscrits,
au soleil couchant de Hwang Sok-yong : ISSN 2607-0006
"Témoins de ces moments, je me disais que la vie était rude, que ce petit enfer où j vivais était le dur reflet du monde. En dernière année de lycée, j'étais obsédé par l'idée qu'il me fallait absolument faire quelque chose de ma vie, trouver ma voie. J'étais déterminé à travailler sans relâche pour être admis à l'université et quitter ce quartier " (p. 79) : dans Au soleil couchant, un vieil architecte Park Minwoo se souvient, lors d'un appel à une ancienne amie Cha Soona, de son enfance et de ses efforts pour sortir du quartier pauvre dont il est issu. Tout en continuant de raconter sa vie avec ses collègues architectes et sa famille, il replonge dans son passé et ses années d'étude.
Parallèlement à ce récit, une trentenaire, Jeong Uhee, décrit son quotidien entre son travail de metteur en scène et d'employée dans une supérette. Elle travaille la nuit et tente de joindre les deux bouts. Vivant dans un sous-sol humide, elle est aidée par Kim Minwoo, un homme cumulant lui aussi trois petits boulots pour s'en sortir. La mère de ce dernier lui vient parfois aussi en aide. Lorsque son fils Kim Minwoo se suicide, le lecteur comprend enfin les liens entre ces deux histoires.
Au soleil couchant narre ainsi des trajectoires de personnages complètement différents tout en évoquant l'histoire de la Corée dans les années 70. Les souvenirs de Park Minwoo dévoilent surtout les souffrances des expropriés, la destruction massive des petits quartiers et la corruption qui règne dans ce métier, la construction immobilière étant plus ou moins liée au pouvoir en place... On découvre aussi mille détails du quotidien des habitants de Séoul. Un roman touchant et passionnant !
Hwang Sok-Yong, Au soleil couchant, Picquier poche, Espagne, 2019, 206 p.
LC avec Rachel
autre roman lus de l'auteur : Princesse Bari
Le château dubaron de Quirval de Choi Jae-Hoon : ISSN 2607-0006
L'auteur des 7 yeux de chats, Choi Jae-Hoon, a rassemblé, dans Le Château du baron de Quirval, 7 nouvelles ayant trait à la littérature ou à un mélange de la fiction et de la réalité.
Dans la première nouvelle éponyme, un roman Le château du baron de Quirval fait l'objet de d'adaptation américaine, japonaise, puis coréenne. Se succèdent ainsi des extraits de blogs, des cours de cinéma, des interviews de réalisateurs... comme dans un exercice de style à la Queneau, l'auteur s'est plu à écrire des variations autour d'une oeuvre fictive supportant plusieurs lectures.
La deuxième nouvelle "Sherlock Holmes : une mystérieuse affaire" est un pastiche des romans de Conan Doyle. Sherlock Holmes s'ennuie à mourir dans la campagne anglaise quand un meurtre mystérieux le sort de sa létargie. Qui est la victime ? Un certain Conan Doyle. Ce dernier est mort dans une pièce close. Qui peut être l'assassin ? Sherlock Holmes mène l'enquête !
Dans les nouvelles suivantes, "Apologie d'un monstre (Frankenstein)" ou "Enquête sur l'image stéréotypée de la sorcière", Choi Jae Hoon propose des relectures de mythes connus de manière orginale. Dans "Apologie d'un monstre", le propre frère de Victor Frankenstein mène l'enquête sur son frère et sa créature. Quant à l'enquête sur les sorcières, il fait intervenir directement des dieux pour aborder le sujet comme Dyonisos ou Pandore.
Trois nouvelles "Maria", "l'ombre ineffaçable" et "C'est là que pour elle tout se mélange" présentent des personnages qui confondent réalité et fiction... Avec ses relectures amusantes et intelligentes de célèbres mythes, Choi Jae-Hoon montre tout ses talents de conteur !
Choi Jae-Hoon, Le château du baron de Quirval, Decrescenzo éditeurs, Europe, janvier 2015, 262 p.
autre roman sur le blog : Sept yeux du chats
Lu par A girl
Par une nuit claire de Kim Yi-Sak : ISSN 2607-0006
Contrairement à ce que laisse penser la couverture, il n'y a absolument rien de romantique dans ce polar historique Par une nuit claire de Kim Yi-Sak. L'histoire présente des similitudes avec celle du manga Les carnets de l'apothicaire d'Itsuki Nanao.
Une jeune femme, A-ran, fille naturelle du préfet, pratique des autopsies : c'est une sage-femme et légiste au début de l'ère Joseon. Elle découvre qu'une veuve a été enterrée sans qu'on fasse une autopsie en règle. Elle décide d'aller elle-même examiner ce cadavre et ce faisant, elle rencontre Yoon-o, en réalité le frère du roi, qui va devenir inspecteur du conseil des Censeurs et l'aider dans une enquête.
En effet, 6 cadavres sont découverts dans une glacière, tous morts de manière différente. Parmi ces morts se trouvent le fils du ministre des armées. Pouquoi est-il mort ? Qui l'a tué ? Aidé d'un autre inspecteur, elle va mener l'enquête tout en préparant une vengeance contre le meurtrier de ses parents.
Non seulement les personnages abondent mais les intrigues foisonnent aussi : les morts pleuvent autour de notre héroïne, courageuse et déterminée. A l'intrigue personnelle, la vengeance du meurtre de ses parents, s'ajoute une intrigue politique (un changement de dynastie) sans compter la corruption des ministres.
Même si toutes les autopsies sont décrites avec véracité et minutie, il y a une part de surnaturelle avec l'intervention d'une mudang, chamane qui jette des sorts. Tout en suivant les déductions de la perspicace et lettrée jeune fille, on découvre la société coréenne du XVeme siècle. Un très bon polar historique coréen !
Kim Yi-Sak, Par une nuit claire, Matin calme, France, juillet 2022, 322 p.
Le journal du dehors d'Annie Ernaux : ISSN 2607-0006
Quelle joie de voir Annie Ernaux récompensée le jeudi 6 octobre 2022 par le prix Nobel de Littérature ! Dans Libération (7.10.2022), On peut lire dans l'interview de Michelle Perrot, l'historienne :"Dans tous ses livres, Annie Ernaux prend son sort en main en tant que femme, en tant que sujet social aussi. Elle parle d'elle mais sans faire d'autobiographie" et "A chaque instant, il faut franchir une frontière, contester un diktat, contester une domination sociale, sexuelle. Annie Ernaux est subversive. [...] Annie Ernaux raconte ce milieu [ouvrier], mais elle va plus loin, elle ne s'enferme pas là-dedans. C'est ce que j'aime chez elle, elle franchit les frontières".
Effectivement, on constate la même chose dans Le journal du dehors. Tout en racontant des scènes croquées sur le vif, Annie Ernaux nous parle d'elle tout en nous poussant à réfléchir sur nous-mêmes. Elle décrit dans "ce journal", année après année, les comportements des gens dans le métro, les discussions des passagers, et celles des clients de la boucherie où elle se rend. C'est une tentative d'atteindre "la réalité d'une époque" en pratiquant une "écriture photographique du réel".
Quel bonheur de lire cette écriture sans effusion. Et pourtant, l'écrivaine n'est pas complètement absente de son récit. Elle s'interroge bien évidemment sur ce désir de tout décrire, sur les finalités de ces notes. Voici ce qu'elle note après avoir entendu une femme raconter les mésaventures de sa mère : "Je m'aperçois que je cherche toujours les signes de la littérature dans la réalité" (p. 46). Elle analyse aussi les situations : " La grève des étudiants, inventifs, pleins d'humour, défendant le droit d'entrer librement à l'université, était une grève de futurs dominants, celle des cheminots sans 'grâce", extérieure, réclamant lourdement un peu plus d'argent pour vivre, une grève de dominés "(p. 52).
Que ce soit L'événement, La place, La honte, une femme, ou Mémoire d'une fille, Regarde les lumières mon amour, toutes les oeuvres d'Annie Ernaux sont à découvrir !
Ernaux Annie, Journal du dehors, folio, Espagne, 13 août 2020, 107 p.
Yamabuki d'Aki Shimazaki :ISSN 2607-0006
Comment se termine la deuxième pentalogie Au coeur du Yamato d'Aki Shimazaki ? Comme dans Tsukushi, l'opus précédent, le destin d'une femme va être dévoilé ; la femme de Toda, Aiko, devient le personnage principal d' Yamabuki. Cette dernière vit heureuse après 56 ans de mariage avec l'ancien cadre de Goshima, Tsuyoshi Toda, devenu malade et presque infirme.
Tout en racontant son quotidien, de vieille femme sans enfant, elle évoque ses souvenirs de jeunesse, notamment son premier mari volage et son coup de foudre avec Tsuyoshi. Elle a grandi dans le Japon d'après-guerre et dès qu'elle a rencontré son deuxième mari, elle l'a accompagné lors de tous ses voyages. Il est très conservateur, veut perpétuer les traditions et représenter avec honneur la culture japonaise. Regrette-t-elle cette vie et surtout ce mari ? Autour d'elle évolue d'autres couples comme celui de sa nièce qui est va se marier avec un scientifique ou sa voisine veuve.
Finalement, au fil des lectures, on s'aperçoit que le véritable sujet est la famille, moins le monde de l'entreprise. Les mariages arrangés, ou miaï, réussissent-ils mieux que les mariages lors de rencontres forfuites ? Plusieurs thèmes sont abordés très superficiellement pour une fois.
D'ores et déjà, on songe en refermant la pentalogie Au coeur du Yamato, à lire L'ombre du charbon, dernière pentalogie d'Aki Shimazaki.
Shimazaki Aki, Yamabuki, au coeur du Yamato, France, 2014, 123 p.
Participation à un été au Japon organisé par Lou et Hilde. @unmoisaujapon #unmoisaujapon
du même auteur du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)
et la pentalogie Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi,
tsukushi, Au coeur du Yamato d'aki Shimazaki : ISSN 2607-0006
La pentalogie Au coeur du Yamato d'Aki Shimazaki se termine avec un destin individuel beaucoup plus intimiste dans Tsukushi.
Est-ce que vous vous rappelez de la fiancée d'Aori dans Mitsuba ? Yuko, enceinte, décide d'épouser malgré elle le richissime héritier de la banque Sumida. Très vite, devant les attentions de son mari, elle oublie Aori et se dévoue à l'éducation de sa fille. Sa vie semble réglée comme du papier à musique. Mais au moment de fêter la treizième année de son enfant, qui s'appelle Mitsuba, et qu'elle développe une amitié avec une connaissance, Yoshiko, elle découvre des secrets familiaux sur la famille Sumida.
Dans toute la première partie du roman, Yuko raconte sa vie, ses études, sa rencontre avec Aori, qui se passe sans anicroche... Puis le récit et la vie de cette femme basculent : elle va découvrir pourquoi le grand-père de son mari a construit une chambre insonorisé et les raisons pour lesquelles son mari avait déjà 35 ans lorsqu'il l'a épousée.
A travers le roman Une soif d'amour de Mishima, un auteur qui avait une maîtresse, notre personnage principal, assez lisse et insignifiant, va enfin s'interroger sur l'amour. C'est toujours avec concision que l'autrice écrit donc les sentiments de Yuko sont plutôt elliptiques... mais la romancière arrive quand même à nous faire comprendre intelligemment ce que son personnage ressent...
Avec ce tome, on s'éloigne encore plus du monde du travail pour s'intéresser à la vie privée des personnages de l'entreprise Goshima. Même si les tomes peuvent être lu séparément, on admire les ramifications savamment créés par la romancière entre les différents romans. Tout au long de l'histoire, sont évoqués d'autres personnages comme Aori, personnage de Mitsuba ou Monsieur Toda qu'elle rencontre dans le restaurant Zakuro.
Après cette lecture, il ne reste plus qu'à lire Yamabuki pour clôre la pentalogie Au coeur du Yamoto. Quels secrets vont être encore révélés ? Qui sera le prochain protagoniste du dernier roman de la pentalogie ?
Shimazaki Aki, Tsukushi, au coeur du Yamato, France, 2016, 124 p.
Participation à un été au Japon organisé par Lou et Hilde. @unmoisaujapon #unmoisaujapon
du même auteur du même auteur : La pentalogie du Poids des secrets ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)
et la pentalogie Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro, Tonbo,
Princesse Bari de Hwang Sok-Yong : ISSN 2607-0006
Une légende coréenne dit que la septième fille d'une reine désespérée de ne pas avoir de fils la fit jeter à la mer. Cette dernière est sauvée par le dieu des océans. Lorsque ses parents et les habitants meurent d'une mystérieuse maladie, elle doit aller chercher de l'eau de de la vie. " On lui explique que l'eau de la vie se trouve à l'ouest, à l'extrêmité du monde, là où le soleil se couche. Alors, il lui faut traverser le pays encombré de tous ces gens malades, aller par monts et par vaux ; malgré l'aide que lui apportent les esprits de la montagne, il lui arrive quantités de mésaventures : elle doit faire la lessive, travailler dans les champs [...] et même traverser l'enfer"(p. 74).
Lorsque la septième fille d'un fonctionnaire nord coréen nait, sa mère décide de l'abandonner dans la forêt. Finalement, la grand-mère chamane retrouve l'enfant et l'appelle Bari, comme la fameuse princesse du conte. Et effectivement, l'enfant qui a hérité des pouvoirs de sa grand-mère - voir les esprits des morts - va vivre l'enfer : des famines que connaît la Corée du Nord dans les années 80, à l'émigration vers l'Angleterre, Bari découvrira diverses horreurs comme la guerre, le viol, l'exploitation mais aussi des bonheurs comme le mariage, l'aide de protecteurs...
Au-delà du folklore coréen avec le chamanisme, l'auteur délivre finalement un message très humaniste sur la destinée humaine. Un très beau roman raconté comme un conte de fée avec des épreuves horribles mais aussi une héroïne courageuse, capable même d'affronter un dragon !
Sur le chamanisme existe aussi une série sud-coréenne The cursed dont le réalisateur est Kim Yong-wan. Aux ingrédients du k-drama, le scénariste Yeon Sang Ho (dernier train pour Busan) a ajouté des éléments du folklore coréen : une journaliste doit affronter un PDG possédé par un esprit démoniaque ( ce n'est pas une métaphore). Elle va être aidée dans sa quête de vérité par son mari, qui est inspecteur, et par une jeune fille possédée, elle aussi, capable de jeter des malédiction. Sa mère était chamane et elle veut tuer le PDG, qui a assasiné sa mère.
Le réalisateur a visiblement pris un malin plaisir à filmer des scènes scpectaculaires de rituels chamaniques, qui culminent avec l'arrivée du Japon, non pas d'un mais d'une dizaines de chamanes ! Et le tout est modernisé par l'utilisation de réseaux sociaux, notamment les #forêtdesmalédictions. Tout en étant divertissant ou terrifiant, la série aborde le cyberharcèlement et les dérives des réseaux sociaux de manière originale.
Certes, c'est parfois répétitif et prévisible comme scénario mais on prend plaisir à découvrir tout un pan de la culture coréenne et à retrouver les codes des k-drama avec les vengeances, les enlèvements, les trahisons, des méchants vraiment méchants, notamment une impressionnante mudang au service du PDG...
Une très belle photographie sert parfaitement cette série policière et fantastique, au folklore 2.0.
Hwang Sok-Yong, Princesse Bari, Editions Philippe Picquier, Espagne Aout 2013, 251 p.
The cursed, Kim Yong wan, 2022, 12 épisodes d'1 heure
LC avec Rachel
bande originale "Supernatural de Dong Woo Seok
Tonbo d'Aki Shimazaki (pentalogie au coeur du Yamato) : ISSN 2607-0006
Que nous réserve la série romanesque Au coeur du Yamato, la deuxième pentalogie d'Aki Shimazaki ? La romancière présente la vie des employés de l'entreprise Goshima : Aori est l'employé modèle dans Mitsuba, dont le passé du supérieur est relaté dans Zakuro. A contrario, considéré comme un mauvais salarié, Nobu refuse une promotion à Sao Paulo. Il décide donc d'ouvrir un juku, un lieu de cours privé. Loin du monde de l'entreprise, Tonbo va s'attarder sur la vie du père de Nobu, un professeur de biologie. Ce dernier se suicide après un scandale : un de ses élèves, déjà malade, décède après avoir reçu une gifle...
Si l'écriture est toujours la même, succinte mais arrivant tout de même à exprimer des sentiments nuancés, divers et variés, la romancière arrive à nous surprendre par les thèmes abordés : la description de la vie et du quotidien de Nobu et de son juku permet d'aboutir à l'évocation du harcèlement scolaire, du financement des études, du choix des matières. Mais c'est moins le système scolaire que les problèmes entre adolescent qui seront au coeur du sujet de Tonbo. L'analyse des sentiments se fait toujours avec pudeur, sans pathos, sans outrance.
Par ailleurs, Tonbo signifie "libellule" : autour de cette signification, une légende et des chansons japonaises serviront aussi de fil rouge à cette histoire passionnante. En fermant le livre, on se demande qui seront les personnages principaux des derniers tomes de la pentalogie : Tsukushi et Yamabuki.
Shimazaki Aki, Tonbo, au coeur du Yamato, France, 2014, 113 p.
Participation à un été au Japon organisé par Lou et Hilde. @unmoisaujapon #unmoisaujapon
du même auteur : Au coeur du Yamato, Mitsuba, Zakuro
Le poids des secrets : ( Wasurenagusa,Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Hotaru)
Des éclairs d'Echenoz : ISSN 2607-0006
Connaissez-vous Tesla ? Découvrez sa géniale vie grâce à "une fiction sans scrupules biographiques" (comme le signale la quatrième de couverture) dans Des éclairs d'Echenoz ! Il fallait bien un roman pour décrire cette vie hautement romanesque, follement dramatique, voire mélodramatique de ce misanthrope. Tesla, dans ce roman biographique, ressemble à s'y méprendre à l'archétype du génie fou, de l'inventeur farfelu...
Cette biographie commence donc par une naissance illuminée d'éclairs. Très rapidement, nous nous retrouvons à New-York où Tesla, appelé Gregor dans le roman, a rencontré les plus riches hommes de la planète, des savants comme Edison, des écrivains tels que Mark Twain et... invente le courant alternatif, le radar même si personne ne veut de cette invention qui leur paraît incroyable. Lui-même paraît incroyable avec son sens de la mise en scène et de la théâtralité ! Mille idées bouillonnent sans interruption, comme dans le courant continu, dans le cerveau de cet excentrique savant. Et c'est ce que Echenoz a développé brillamment !
Sans être féru de science ou de physique, on peut se passionner pour cette vie hors-norme grâce au style échenozien plein d'alacrité. Avec son narrateur amusé, l'auteur présente cette destinée tragique - Gregor/Tesla va être spolié de toutes ses inventions - avec ironie et désinvolture. Voyez comme le biographe se moque de l'obsession de Grégor pour les pigeons : "Personnellement, je n'en peux plus de ces pigeons. vous n'en pouvez plus également, je le sens bien. Nous n'en pouvons plus et, en vérité, ingrats et versatiles comme ils sont, eux-mêmes n'en peuvent plus de Gregor. Fatigués de sa personne et jugeant trop à la baisse la qualité de ses approvisionnements, ils ont décidé de s'en défaire" (p. 171).
Le tempo vif de la prose échenozienne nous emporte vite dans la vie inouïe de l'inventeur génial et original Tesla !
Echenoz Jean, Des éclairs, Les éditions de Minuit, septembre 2021, 175 p.
Lu aussi par Dasola
Du même auteur : Envoyée spéciale