17 juin 2020

Les finalistes du prix Audiolib 2020 : ISSN 2607-0006

Voici la liste des finalistes du prix Audiolib 2020 pré-sélectionnés par les blogueurs (ma pré-sélection ici), que vous pouvez retrouver sur le site Audiolib avec des extraits d'avis de blogueurs et des extraits à écouter :

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Vous pouvez, à partir de maintenant jusqu'au 21 août, voter pour votre livre audio préféré. J'ai été ravie de découvrir tous ces romanciers et je remercie Audiolib pour l'organisation de ce prix, maintenant à vous de participer !

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10 juin 2020

Bilan prix audiolib 2020 : ISSN 2607-0006

PRIX AUDIOLIB 2020_logoRappelez-vous qu'en février, j'ai commencé à écouter les audiolib du prix 2020. J'ai fait de belles découvertes mais d'autres écoutes furent déceptives. Merci Audiolib pour l'organisation de ce prix auquel j'ai participé avec un immense plaisir !

Voici mon classement qui n'a pas été facile à faire surtout pour la première et deuxième place :

orange

1. Ici n'est plus ici de T. Orange : un témoignage contemporain et émouvant sur les Amérindiens

2. Miroir de nos peines de Lemaître : un regard satirique et romanesque sur l'exode

3. Le bal des folles de Mas : un roman sur la condition des aliénées au XIXeme siècle

4. Vie de Gérard Fulmard d'Echenoz : une amusante parodie de roman d'espionnage

5. L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk : un roman surprenant sur un monde légendaire et fantaisiste estonien

6. Dans la forêt de Jean Egland : une dystopie optimiste

7. Né d'aucune femme de Bouysse : un roman sombre plein de suspense sur la destinée d'une héroïne

8. La femme révélée de Nohant

9. Beloved de Morisson

10 Girls d'O Brien

Miroir 001Le balGérard 001

L'homme qui savait 001dans la forêtNé d'aucune femme

 

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07 juin 2020

Beloved de Tony Morisson : ISSN 2607-0006

 

Toni Morrison

Toni Morrison (1931-2019) est née dans l'Ohio au sein d'une famille ouvrière de quatre enfants. Après avoir suivi des études de Lettres et...

https://www.audiolib.fr

 Toni Morrison, dans Beloved, aborde la question de l'esclavage à travers plusieurs personnages : elle ne le fait pas d'une manière didactique mais c'est le ressassement et les répétitions de souvenirs et de mots qui nous racontent l'histoire de Sethe et de sa fille Denver. On en apprend davantage sur ses proches comme la grand-mère Baby Suggs décédée ou Paul D, l'amant arrivé en même temps qu'une mystérieuse Beloved.

"Il n"y a rien d'inoffensif dans ce monde" (partie 2, Beloved)

Sethe s'est enfuie d'une plantation, où elle était exploitée, maltraitée et fouettée et a tué son enfant pour qu'elle n'ait pas à vivre dans ce monde d'esclavage. Cependant, l'enfant semble hanter la maison où elle habite libre désormais. L'entrelacement des destins des différents personnages et les retours incessants dans le passé rendent confus l'histoire.

Cette confusion est aussi renforcée par la voix de la lectrice qui est chuchottante et endormante. La lecture monotone empêche toute dramatisation et ne communique aucune émotion. On peine à suivre l'histoire, mais c'est peut-être un roman à découvrir dans un format papier...

Beloved, Tony Morisson, Audiolib, lu par Anne Alvaro, 2 CD, 12h38, France, mars 2020.

Sur le web : Zand Nicole, "Beloved, de Tony Morisson : l'amour à mort d'une mère au temps de l'esclavage", Le monde, mis en ligne le 13 décembre 2019. URL : https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/09/15/la-maison-des-esclaves_4133183_1819218.html

autres romans du Prix Audiolib 2020 : Le bal des folles de V. Mas, Dans la forêt de Jean Hegland, Girl d'Edna O'Brien, Ici n'est plus ici de Tommy Orange, Né d'auncune femme de Bouysse, L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk, Miroir de nos peines de Lemaître; Vie de Gérard Fulmard de Echenoz

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27 mai 2020

La femme révélée de Gaelle Nohant : ISSN 2607-0006

 

© Lewis Hine via Wikimedia Commons

C'est avec dynamisme et entrain que Claudia Poulsen nous raconte la vie d'Eliza, une américaine arrivée à Paris dans les années 50, sous une fausse identé. On suit son parcours et on découvre son passé. Elle est aussi antipathique que le personnage de Scarlett O'Hara, prsonnage du roman Autant en emporte le vent, qui est cité à plusieurs reprises. Mariée par convenance à un riche homme, elle découvre au bout de 10 ans l'origine de la fortune de son mari, qu'elle n'aime guère : "C'était comme si le mariage éteignait toute lumière qu'on avait en soi". A Paris, isolée et sans ressource, elle s'émancipe grâce son métier de photographe. Et c'est là qu'est révélé le véritable intérêt de ce roman.

"La photographie révèle la beauté cachée, celle qu'on en voit pas tout de suite"(La femme révélée).

Lewis-Hine_FHCB_14-e1411468559816-728x970Il est tout à fait intéressant de découvrir la thématique de la photographie humaniste développée dès le début du roman : la jeune femme prend des images des marginaux, capture des instants de la vie quotidienne des démunis, des protituées... et dans le texte est cité Lewis Hine, connu pour ses photos documentaires dénonçant les injustices sociales. De même, avec la vie menée par Eliza en Amérique, le roman peut aborder 

Fileuse dans une usine de Nouvelle-Angleterre, 1913 ©Lewis Hine/Collection George Eastman House, Rochester

la condition des Noirs américains et de la vie des ouvriers. Le roman se teinte alors d'une dimension sociale, sans être révolutionnaire. Le contexte - la romancière explique dans les entretiens qu'elle s'est appuyé sur les écrits de de Beauvoir et de Algren pour les décrire l'atmopshère de l'époque dans Paris ou Chicago et elle est allée en Amérique - présente lui aussi un intérêt. La peinture de Paris et de ses cafés à Saint-Germain des Prés est emblématique de toute une époque.

Même si l'atmosphère de ces années-là est bien rendue, l'héroïne et e style ne sont pas du tout inoubliables.

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La femme révélée de Gaelle Nohant, Audiolib, lu par Claudia Poulsen, juin  2020, 1 CD, 9h45.

Prix Audiolib 2020. Autres romans lus pour le prix :Le bal des folles de V. Mas, Dans la forêt de Jean Hegland, Girl d'Edna O'Brien, Ici n'est plus ici de Tommy Orange, Né d'auncune femme de Bouysse, L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk, Miroir de nos peines de Lemaître; Vie de Gérard Fulmard de Echenoz

Sur le web : billets de Violette,

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Georges Viollon, Clochard © RAPHO

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20 mai 2020

Miroir de nos peines de Lemaître : ISSN 2607-0006

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Miroir de nos peines termine la trilogie de Lemaître, intitulé "Les enfants du désastre". Après Au revoir là-haut et Couleurs de l'incendie, Pierre Lemaître écrit un roman sur l'histoire dans les années 1940. On suit le destin de plusieurs personnages tels que Louise une institutrice, Désiré Migault l'imposteur, Raoul et Gabriel, deux soldats et Fernand un garde mobile. Chacun vit ses peines sur fond de débâcles : Raoul rumine sa haine envers sa mère adoptive qui l'a torturé lorsqu'il était jeune tandis que Fernand s'inquiète pour sa femme malade et pour un vol d'argent qu'il a commis. Quant à Louise, elle ne peut pas avoir d'enfant et est malgré elle impliqué dans un scandale.

Même si les personnages sont fictifs, l'auteur, aidé d'une historienne, déclare dans l'entretien s'être appuyé sur de nombreux documents, archives et faits réels : il arrive véritablement à rendre l'atmosphère de l'époque, la débâcle et le chaos. Il décrit parfaitement la propagande, la censure, l'incurie et les mensonges de l'état, en brossant au passage des moments fort drôles et satiriques de tous ces hauts fonctionnaires en désaccord et dans le désarroi.

La débâcle

La débâcle face aux troupes allemandes nazies qui envahissent la France a jeté sur les routes 2 millions de Parisiens en mai-juin 1940.  LAPI/Roger-Viollet/Paris Musées

L'échec militaire entraîne l'exode des Français, qui les montrent bienveillants ou  malintentionnés : certains viennent en aide à Louise pour qu'elle puisse nourrir des enfants qu'elle a recueillis malgré elle. D'autres profitent de la situation pour faire des affaires. Quant à Fernand, il utilise finalement son argent pour aider les autres. Le roman est certes satirique mais les personnages sont nuancés et complexes et ne tombent pas dans la caricature. L'écriture visuelle, toujours accompagnée de notations de sons, de gestes rend vivante les pérégrinations de tous ces personnages.

L'écoute est vraiment importante pour ce récit : le ton jubilatoire de l'auteur peut surprendre mais finalement nous emporte sur les pas de ses personnages : l'auteur déclare lui-même que c'est dans une volonté de partager ses histoires, de raconter pour quelqu'un qu'il écrit ses romans, ce qu'il arrive complètement à faire. Et quel rythme ! Au début, on a l'impression d'une lecture hâchée et saccadée mais finalement, elle convient parfaitement à la tournure des événements décousue, absurde, très rythmé... Dans l'entretien, Pierre Lemaître annonce une autre trilogie sur les trente Glorieuses : on a hâte de la découvrir !

Miroir de nos peines, Lemaître, Audiolib, lu par l'auteur, 2 CD, 14h01, janvier 2020, France.

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Sur le web : Lilly, Athalie

Autres romans du prix Audiolib 2020 : Le bal des folles de V. Mas, Dans la forêt de Jean Hegland, Girl d'Edna O'Brien, Ici n'est plus ici de Tommy Orange, Né d'auncune femme de Bouysse, L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk

"Miroir de nos peines" : le Masque & la Plume a-t-il aimé le dernier roman de Pierre Lemaitre ?
Voici le troisième et dernier roman de sa saga romanesque "Les Enfants du désastre". Après "Au-revoir là-haut" et "Couleurs de l'incendie", il clôt sa trilogie dans la France de 1940, de la drôle de guerre à l'exode. Si Nelly Kaprièlian ne l'a pas lu, les trois autres critiques n'ont pas manqué de le dévorer.
https://www.franceinter.fr

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13 mai 2020

L'homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk : ISSN 2607-0006

 

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© Denis Dubois/conception graphique de la collection : Oskar

Sur la Jaquette de l'audiolib, on apprend que Kivirähk est un "écrivain estonien né en 1970 à Tallinn. Véritable phénomène litttéraire dans son pays, romancier, journaliste et essayiste, il est l'auteur d'une oeuvre déjà importante qui suscite l'enthousiasme tant de la critique que d'un très large public, qui raffole de ses histoires. Andrus Kivirahk écrit des romans, nouvelles, des pièces de théâtre, des textes et des scénarios de films d'animations pour enfants".

Son roman L'homme qui savait la langue des serpents remonte à l'époque où les derniers anthropopithèques disparaissent et où les Estoniens quittent la forêt pour aller vivre dans les villages traversés par des chevaliers. Mais Leemet, le jeune héros, et sa famille restent vivre dans les bois. Sa soeur partage la vie d'un ours, sa mère prépare des tonnes d'élans à manger et son oncle lui apprend à siffler comme les serpents jusqu'au jour où il meurt à cause d'un malheureux accident, survenu dans un trou, où ils hibernaient en compagnie des reptiles.

"Sinon à quoi servirait les sages ?"

Dans cette Estonie fantaisiste, on se dit immédiatement que tous ces éléments comme l'homme qui sait parler aux animaux, l'élevage de loups pour leur lait, la quête de la Salamandre et de son gardien font partie de légendes ou du folklore du pays. On perçoit clairement l'anticléricalisme du personnage principal qui critique aussi bien les supersitions des hommes vivant dans les bois que le christianisme qu'ont adopté les villageois. De même, Leemet ne semble ni goûter la vie dans les villages, ni celle des bois... et voit la fin d'une époque, celle des hommes des bois et de leur salamandre...

Grâce à la lecture d'Emmanuel Dekoninck, lecteur aussi de HHhH de Binet ou de 1Q84 de Murakami, on écoute facilement ce roman qui est une succession de faits et de dialogues, sans grande description. Tout est simplement raconté sans orginalité, dans un ordre chronologique. La lecture fluide et vivante d'E. Dekoninck permet de se plonger dans ce roman sans difficulté.

Toutefois, on apprend dans la postface, écrite par le traducteur Minaudier, que la langue est élégante et pleine d'humour, ce que l'on ne perçoit pas si l'on ne connaît pas la culture ou la langue estonienne... Apparemment le livre a été écrit dans l'intention de faire revivre la culture estonienne, pour lutter contre l'acculturation produite par la politique de russification, ce qui est fort juste, mais l'écriture est sans relief...

L'homme qui savait la langue des serpents de Kivirähk, lu par Emmanuel Dekoninck Audiolib, juillet 2019, France, 2 CD, 13h57.

Prix Audiolib 2020. Autres romans du prix : Le bal des folles de V. Mas, Dans la forêt de Jean Hegland, Girl d'Edna O'Brien, Ici n'est plus ici de Tommy Orange, Né d'auncune femme de Bouysse,

Sur le web :billet de Claudia,

Ahl Nils C., "Le dernier sifflement", Le monde, mis en ligne le 14 février2013 . URL : https://www.lemonde.fr/livres/article/2013/02/14/le-dernier-sifflement_1832309_3260.html

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06 mai 2020

Né d'aucune femme de Franck Bouysse : ISSN 2607-0006

 

Né d'aucune femme

 Quelle surprise en commençant l'écoute de ce livre ! Quel mystère ! Né d'aucune femme de Franck Bouysse est proche de certains  romans de Giono - Les âmes grises ou Un roi sans divertissement - par ses thématiques et par ses choix narratifs.

Une femme meurt dans un asile, laissant des cahiers cachés sous sa jupe. Que vont-ils révéler au prêtre venu donner les derniers sacrements. Ces écrits laissent deviner l'existence d'une servante d'une quinzaine d'années abusée par son maître et brutalisée par la mère de ce dernier. La femme du maître des lieux est allitée et cachée. Que lui est-il arrivé ? Heureusement, la jeune paysanne trouve du réconfort auprès du palefrenier, bâtard, demi-frère du maître, dont la femme Rose est aussi absente... 

Tout ceci nous le découvrons à travers différents narrateurs, dont les destins se combinent pour retracer leurs histoires, même si des pans de l'histoire restent cachés, et qui n'ont pas la même importance : la mère de la jeune servante prénommée Rose se faire entendre rarement alors que celle sa fille prend beaucoup d'importance. On n'entend pas celle du maître mais un peu celle de sa mère... Tous ces points de vue sont bien différenciés par les alternances de voix entre Cachou Kirsh et Simon Duprez, qui lisent selon le sexe du personnage. Ils arrivent, en outre, à mettre assez d'intonation pour faire ressentir la détresse du père de Rose, puis sa détermination ou la souffrance de la jeune fille lorsqu'elle est maltraitée par le maître.

On pourra reprocher à ce roman d'être prévisible et de manquer de profondeur. Le style, qui imite le parler d'une personne sans éducation, est réaliste mais assez pénible à entendre... Excepté montrer la nature humaine sous ses aspects les plus sombres, ce fait divers repose essentiellement sur le suspense que l'auteur a su savamment orchestrer.

 Né d'aucune femme de Franck Bouysse lu par Cachou Kirsch et Simon Duprez, Audiolib, 1 CD, 9h03, France, septembre 2020.

Prix Audiolib 2020. Autres romans écoutés pour le prix Audiolib 2020 : Le bal des folles de V. Mas, Ici n'est plus ici de T. Orange, Dans la forêt de J. Hegland,  Girl d'O Brien, Vie de Gérard Fulmard d'Echenoz

Sur le web : billet de Manou, Karine,

 

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29 avril 2020

Vie de Gérard Fulmard de Jean Echenoz : ISSN 2607-0006

 

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Vie de Gérard Fulmard d'Echenoz s'inscrit dans la même veine qu'Au service de la France de J-F Halin, parodie de roman d'espionnage, faisant la satire des milieux politiques, des médias et du genre littéraire. Le personnage éponyme, qui a délaissé sa vie de "stewardisme" devient par inadvertance détective privé, puis est enrôlé de force comme espion. Parallèlement à ses échecs répétés, on suit des complots politiques pour prendre la tête d'un parti qui n'intéresse personne, des faux enlèvements et des vrais morts.

Le narrateur prend plaisir à nous surprendre en commençant la vie de Gérard Fulmard par la chute d'un débris de satellite soviétique sur la tête de son propriétaire et enchaîne une multitude d'événements saugrenus comme les histoires de chaussettes trouées de Gérard et use d'ironie : Gérad arrive dans l'hôtel "Welkome" qui n'a pas de chauffage...

Le style n'est pas sans rappeler celui d'Envoyée spéciale. Des mots incongrus dans les dialogues, des digressions et des descriptions extrêmement mais inutilement détaillées rend l'histoire encore plus absurde, tout en mettant en exergue la vacuité des discours politiques ou celui des médias. Comme le narrateur aime à le dire, il respecte bien les codes du genre avec le prêt d'une arme pour un tueur à gage, le lieu exotique et les scènes de sexe, mais qui finalement n'auront pas lieu. Il faut tout de même surprendre le lecteur !

Le roman est lu d'une voix pince sans rire, avec un rythme vif rendant encore plus absurde les dialogues creux. Le ton rythmé et sérieux, pour dire les inepties, de Dominique Pinon, l'acteur qui a joué dans de nombreux films de J-P Jeunet comme Delicatessen, La cité des enfants perdus, Le fabuleux destin d'Amélie Poulin, s'accorde parfaitement avec le ton satirique du roman. Une parodie réjouissante et réussie !

Vie de Gérard Fulmard de Jean Echenoz, lu par Dominique Pinon, Audiolib,1CD, 4h28, France, mars 2020.

Autre roman : Envoyée spéciale

Prix Audiolib 2020. Autres romans lus : Le bal des folles de V. Mas, Ici n'est plus ici de T. Orange, Dans la forêt de J. Hegland,  Girl d'O Brien,

Au service de la France, J-F Halin, J-A Yerles, Claire le Maréchale, deux saisons ( 24 épisodes), Netflix, 2015.

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Sur le web : Billets de Athalie, Keisha,

"Vie de Gérard Fulmard" de Jean Echenoz : un polar "romanesque" et "comique" d'après Le Masque
L'auteur de "Je m'en vais", prix Goncourt 1999, signe son dix-huitième livre dans lequel il place son lecteur aux côtés d'un antihéros, Gérard Fulmard qui, dès lors qu'il s'improvise enquêteur, est pris dans une pente tragique. Un roman noir plein d'humour qui a profondément séduit les critiques du Masque.
https://www.franceinter.fr

 

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08 avril 2020

Girl d'Edna O'Brien : ISSN 2607-0006

Récemment encore, la presse parlait des exactions commises par Boko Haram au Nigéria. Il dirige un groupe d'islamistes depuis 2009, qui ont fait déjà 35 000 victimes au cours des dix dernières années selon un'article édité en mars dans Libération. La population nigériane subit enlèvements et pillages comme le rapporte les informations sur France 24. La romancière Edna O'Brien est allée interroger des femmes enlevées par les jihadistes, a écouté les témoignages des victimes, des médecins, pscychologiques, et a visité des camps où étaient rassemblées les victimes...

Boko haram

Girl témoigne de l'enlèvement de jeunes filles par les hommes armés de Boko Haram : leur bus scolaire a été attaqué et elles ont été amenées dans un camp où on leur fait subir des sévices : viols, massacres, mariages forcés. C'est à travers la voix de l'une d'entre elle qu'on prend connaissances de ces événements dramatiques. La jeune fille réussit toutefois à s'échapper et à retourner dans son village. La vie peut-elle reprendre son cours ? Comment  l'accueille-t-on alors qu'elle ramène un enfant conçu avec un jihadiste ?

Le récit est simple, chronologique et plat. Est-ce que la brièveté de la narration empêche l'immersion dans ce récit pourtant horrible ? La vision enfantine des événements empêche-t-elle le lecteur de se rendre compte de l'horreur vécue par ces femmes ? De plus, la voix juvénile de Claire Cahen correspond à la jeunesse de la narratrice mais la lecture enjouée empêche qu'on ressente le drame vécu par le personnage. On n'éprouve absolument pas le chagrin, la peur du personnage... Evidemment, cela a l'avantage de donner un rythme dynamique au récit mais il convient assez peu à la teneur des propos.

Malgré un sujet sérieux qui mérite d'être connu, ce roman ne réussit pas à nous indigner ou à nous émouvoir.

Girl d'Edna O Brien, Audiolib, lu par Claire Cahen 5h52, 1 CD, France, mars 2020,

Prix Audiolib 2020. Autres romans écoutés : Le bal des folles de V. Mas, Ici n'est plus ici de T. Orange, Dans la forêt de J. Hegland

Sur le web : Macé Celian, "Au Tachad et au Nigéria, le double carnage de Boko Haram", Libération, mis en ligne le 26 mars 2020. URL : https://www.liberation.fr/planete/2020/03/26/au-tchad-et-au-nigeria-le-double-carnage-de-boko-haram_1783080

Edna O'Brien : "Un livre pour tenter de saisir l'émotion première de ces filles capturées par Boko Haram"
Son dernier livre "Girl" donne voix à une jeune fille enlevée, séquestrée et violentée par les djihadistes de Boko Haram au Nigéria. Entretien exclusif à Londres avec celle qui vient d'obtenir un prix Femina spécial pour l'ensemble de son oeuvre.
https://www.franceculture.fr

 

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25 mars 2020

Dans la forêt de Jean Hegland : ISSN 2607-0006

Les dystopies et les romans post-apocalyptiques se multiplient reflétant les angoisses face aux catastrophes climatiques, industrielles, nucléaires... Aux célèbres romans tels que La servante écarlate de MArgaret Atwood, Le mur invisible de Haushofer, le paradoxe de Fermin de Boutine... s'ajoute Dans la forêt de Jean Hegland. En Amérique, il est devenu un best-seller adapté par Patricia Rozema.*

L'auteur imagine l'histoire de deux soeurs confrontées à l'extinction progressive de la civilisation - à commencer par l'absence d'électricité, puis l'absence de magasins, d'essence - et ne recherche pas le spectaculaire mais propose une vie pausible sans progrès scientifique. Une fois tout détruit, il ne reste que la nature, l'art et la littérature. L'art est incarnée par l'âinée Eva, qui s'est découverte une passion pour la danse très jeune et la littérature par la cadette Nell, passionnée par la lecture de l'encyclopédie. Malgré les difficultés, les deux soeurs apprennent à survivre dans leur maison isolée en Californie en s'appuyant sur la transmission des savoirs de leurs parents, qui vivaient déjà sans surconsommer, et des livres.

"La collaboration de la terre et de l'eau"

Cette fiction présente un modèle crédible de survie, dans une nature effrayante avec ses animaux sauvages mais aussi pleine de ressources. Elle s'inspire du destin de deux femmes réelles Sally Bell et Lone Woman, qui a survécu pendant une vingtaine d'années, seule sur une île de Californie. Le roman de Jean Hegland n'est pas particulièrement original - c'est lisse et même vaguement ennuyeux - mais il propose une vision optimiste de la fin de notre civilisation, avec un certain réalisme même si les dernières lignes sont porteuses de mysticisme...

Qui plus est, la lecture douce et fluide de Maia Baran nous fait immédiatement entrer dans cette histoire racontée par Nell, une jeune fille de 17 ans, qui tient un journal. Sa voix jeune convient parfaitement pour ce récit fait par une jeune fille encore naïve, pas sortie de l'adolescence.

Ce récit a l'avantage de rendre accessible la science-fiction et le roman de nature writting. C'est aussi un "miroir du réel, un outil de compréhension du monde"** rempli d'espoir contrastant avec des romans sensationnalistes ou pessimistes comme Je suis une légende de Matheson. Dans la forêt n'est pas un roman d'une grande orgininalité, les personnages ne sont pas particulièrement attachants, mais le récit rappelle l'importance de la nature et donne une place importance aux femmes tout en nous faisant penser le monde autrement, ce qui est déjà pas si mal !

Dans la forêt, Jean Hegland, Audiolib, lu par Maia Baran, France, 1 CD, 10h02, juillet 2019.

* Into the forest, Patricia Rozema, 2016, 1h41 avec Ellen Page et Evan Rachel Wood

** Estienne d'Orves Nicolas, "Et la science devint fiction", Hors-srie, Le point POP, Les chefs d'oeuvre de la science-fiction, novembre-décembre 2018.

Prix Audiolib 2020. Autres romans écoutés : Ici n'est plus ici de T. Orange, Le bal des folles de V. Mas

Sur le web : billet de Claudia, Lirelyne

Fabuler la fin du monde de Jean-Paul Engelibert / Quand la forêt brûle de Joëlle Zask
Ce soir comme chaque semaine deux essais sous les feux de la critique : celui de Jean-Paul Engélibert, "Fabuler la fin du monde. La puissance critique" (la Découverte) et celui de Joëlle Zask, "C'est la forêt qui brûle : penser la nouvelle catastrophe écologique" (Premier Parrallèle)[...]
https://www.franceculture.fr

INTO THE FOREST Trailer (2016)

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