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1001 classiques

8 mars 2012

Cahiers secrets d'une costumière de théâtre de Pascale Bordet : ISSN 2607-0006

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" Etre dans le vent est une ambition de feuille morte" (Maupassant) : Ce sont bien des secrets que nous fait partager la talentueuse Pascale Bordet dans ce magnifique album illustré par ses croquis qui sont tous d'un vif éclat, colorés et raffinés. Etre costumière est très éloigné du métier de styliste : un costume doit vivre non pas le temps d'un défilé mais tout au long des répétitions et des représentations... Il faut donc bien choisir son tissu, utiliser des trucages pour le changement rapide de costume entre deux scènes, que le rendu soit parfait vu de loin... car le costume est un langage qui doit faire vivre un personnage.

Ingénieusement présenté comme une pièce de théâtre, cet album commence par "l'apprentissage", "la création" puis la découverte "des coulisses" et enfin "en scène", avec l'acte I, etc... C'est donc aussi un autoportrait que nous livre cette costumière : entre deux croquis, elle nous raconte son parcours, sa passion pour les tissus,  sa manière de créer, ses relations avec les acteurs... Certains croquis sont plus humoristiques et parlent du destin de ces costumes qui parfois s'abîment et vieillissent : vous pouvez d’ailleurs aller les voir dans l'exposition " L'envers du décor" au CNCS (pour plus d'informations, ici). L'album tisse des citations, des anecdotes, des notes de services... On regrette juste que la dimension technique soit si peu abordée. P. Bordet évoque bien les différentes nuances de couleurs, l'obligation de bien connaître les époques esthétiques... Mais les dessins priment dans l'ensemble. Du reste, de splendides photos côtoient les croquis de la costumière, immortalisant ainsi ses chefs-d'oeuvre.

Cahiers secrets d'une costumière de théâtre, Pascale Bordet, photographie de Laurencine Lot, HC éditions. ici le site de P. Bordet

lu aussi par Eiluned,participation à son challenge album.

Participation au challenge "read me, I'm fashion" de L'Irrégulière.

 

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6 mars 2012

Le musée du docteur Moss de Joyce Carol Oates : ISSN 2607-0006

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" les rapports humains : des énigmes" (p. 17). Joyce Carol Oates aime à décortiquer les tréfonds de l'âme humaine, à exhumer les cadavres dans les placards, à examiner sans complaisance la société... A travers plusieurs nouvelles, elle met en scène le comportement de personnages dont la clef n'est pas donnée. Dans "Mauvaises habitudes", nous suivons les réflexions de trois jeunes enfants dont le père serait un meurtrier en série. Pourquoi a-t-il fait ça ? Est-ce lui le véritable coupable ? Comment vivre ou plutôt survivre avec de tels doutes ?

"Cette histoire n'est pas jolie, jolie, et pas seulement parce qu'elle parle de boxe. D'une certaine façon la boxe n'est qu'accessoires. Le vrai sujet, c’est la trahison." (p. 33). Dans "L'homme qui a combattu Roland LaStarza", la narratrice s'interroge sur les liens entre trois adultes : sa mère, son père et leur ami, un boxeur. Le boxeur, s'est-il suicidé ? A-t-il été abattu par des hommes lui reprochant de ne pas avoir perdu le match truqué ? Mais ce qui la tourmente réellement et de savoir qui est réellement son père...

Mais comment parler de ce recueil sans parler de la nouvelle phare de ce recueil "Le musée du docteur Moss", quoique " Fauve" et "Les jumeaux" font frissonner d'horreur et sursauter au moindre bruit. La dernière nouvelle prend des accents de conte de fée pour terminer dans l'horreur : une jeune fille est en froid avec sa mère mais elle se souvient parfaitement que celle-ci lui a sauvé la vie. Dix ans sans la voir et puis, elle apprend que sa mère est mariée avec le docteur Moss. Un personnage inquiétant. Elle décide de leur rendre visite et de découvrir le musée de médecine créé par le docteur Moss. Et c'est là qu'elle bascule peut à peu dans le malaise et dans un véritable cauchemar éveillé.

Peut-on parler de personnages ? Appelé par des lettres avant d'être individu avec un prénom, J.C. Oates en fait de véritable abstraction au service d'une démonstration : mais quelle démonstration ? Que l'homme est fondamentalement mauvais ? Que le réel reste opaque. La touche oatesienne de ces nouvelles est son art subtil de faire surgir "l'inquiétante étrangeté" de notre monde, on perçoit sa fascination pour les relations humaines troubles, le développement des obsessions : elle sait saisir le moment où l'homme bascule dans l'étrange et le malsain. Entrez dans un univers de récits diaboliquement noirs...

Joyce Carol Oates, Le musée du docteur Moss, histoire de mystère et de suspense, (12 nouvelles parues dans des revues différentes : "Salut comment ça va ?", " surveillance anti-suicide", " L'homme qui a combattu Roland LaStarza", Gage d'amour, canicule de juillet", " mauvaises habitudes", "Fauve", "Le chasseur", "Les jumeaux", "un mystères", "dépouillement", "Le musée du docteur Moss"), 249 p, Philippe Rey.

autres romans : L'oeil du serpent

Merci Dialogue et Caroline pour ce partenariat.

Participation pour le challenge la nouvelle de Sabbio.

3 mars 2012

La fashion week parisienne : ISSN 2607-0006

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 "Le jour d'avant" : Karl Lagerfeld dessine les collections de la maison Chanel mais aussi pour Fendi : qui sont-ils ? Leur logo représente deux F, comme "Folle Fourrure", car Fendi, marque italienne est spécialisée dans la haute couture de cette matière de luxe. Quelle créativité ! Rome et Paris. A travers, le "jour d'avant" du défilé de Fendi, c'est le portrait d'un homme aussi que dresse Loic Prigent. La première d'atelier avoue qu'elle est " sa disciple" ! Si la mode peut paraître futile et dérisoire pour certains, pour d'autres, elle est un véritable culte. Et sans compter aussi le travail artisanal de toutes les brodeuses, les modélistes etc...

Histoire d'épaulettes : Paris, ville des Lumières mais aussi ville du luxe : Lanvin, l'un des plus ancien logo (1889) de marques de haute couture a été racheté récemment par Mme Wang. Son nouveau couturier est Alber Elbaz : pour lui, la mode est un hommage à la femme. Loin de l'austérité et de la sévérité d'un Karl Lagergeld, A. Elbaz travaille dans la bonne humeur, dans une ambiance familiale. Pas de première d'atelier, il travaille directement avec les modélistes. " Jamais inquiet, jamais fatigué", il a relancé la maison Lanvin avec des lignes épurées, austères, des tissus fluides et du portable. Les épaulettes omniprésentes sont à l'image de la femme moderne selon lui...

"L'homme de Paris" : Autre maison, autre style et autre ambiance. J.P. Gaultier a lancé un parfum, a côtoyé Madonna, mais il a surtout révolutionné le monde de la mode par sa fameuse marinière. Proche de la métaphore politique des "membres et de l'estomac", une modéliste avoue qu'il est la tête et elle, les mains. Pour J. P. Gaultier, la mode, c'est la recherche d'une perfection. Proche de la définition baudelairienne du beau, il innove dans l'instant... au fur et à mesure que les robes sont bâties, il crée. Le beau est fugitif...

" J’ai sous les yeux une série de gravures de modes commençant avec la Révolution et finissant à peu près au Consulat. Ces costumes, qui font rire bien des gens irréfléchis, de ces gens graves sans vraie gravité, présentent un charme d’une nature double, artistique et historique. Ils sont très souvent beaux et spirituellement dessinés ; mais ce qui m’importe au moins autant, et ce que je suis heureux de retrouver dans tous ou presque tous, c’est la morale et l’esthétique du temps. L’idée que l’homme se fait du beau s’imprime dans tout son ajustement, chiffonne ou raidit son habit, arrondit ou aligne son geste, et même pénètre subtilement, à la longue, les traits de son visage. L’homme finit par ressembler à ce qu’il voudrait être. Ces gravures peuvent être traduites en beau et en laid ; en laid, elles deviennent des caricatures; en beau, des statues antiques."( Baudelaire, Eloge de Constantin Guy).

Loic Prigent nous dévoile les coulisses de la mode 28 jours avant un défilé avec son cortège de retouches de dernières minutes. On se croyait dans une ruche tant les créateurs, les mannequins, les attachés de presse s'affairent dans une ambiance follement extravagante... Entrez dans l'univers effervescent de la mode où la caméra de Loic Prigent sait capter les milles mouvements de ce monde si particulier...

 Loïc Prigent, série Le jour d'avant, documentaire, arte, 6 x52 min.

26 février 2012

Le chapeau de Mr Briggs de kate Colquhoun : ISSN 2607-0006

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"La folie du rail" : A. Christie semblait fascinée par les trains et a placé dans ces lieux clos plusieurs meurtres sauvages... Quant à Zola, s’inspirant d'une histoire réelle, le meurtre de Poinsot par Charles Judd, il écrit La bête humaine. En 1853, un meurtre effroyable ayant lieu dans un train va défrayer les chroniques londoniennes : Le chapeau de Mr Briggs retrace cette histoire réelle qui concurrence la fiction tant les rebondissements et les éléments de l'intrigue sont semblables à ceux de Wilkie Collins et à l'histoire Le secret de Lady Audley d'E. Braddon. Kate Colquhoun fait d'ailleurs de nombreux parallèles entre le roman d'E. Braddon et la mentalité de l'ère victorienne. Quel choc pour les bourgeois "comme il faut" lorsqu'ils apprennent qu'un homme respectable comme Mr Briggs, travaillant à la City et "bon père de famille", sans histoire, se fait assassiner dans le train qui le ramenait tous les samedis rejoindre son tranquille foyer ! La presse évidemment s'empare de l'affaire, en même temps que la police, qui va piétiner un bon moment entre de faux aveux et des vrais pistes... laissées en suspens ! L'horreur est à son comble ! plus personne ne se sent en sécurité.

C'est avec beaucoup de brio que K. Colquhoun recrée l'atmosphère tapageuse de l'East End et l'horreur croissante de la bourgeoisie, tout en faisant allusion à littérature contemporaine de l'affaire - du peuple de Dickens, à La dame en blanc, de Wilkie Collins - et en y insérant habilement de surprenantes phrases très romanesques : "Au-dessus de sa tête le frêle croissant d'une nouvelle lune limpide vibrait entre les nuages". La presse se fait l’écho de cette littérature dite "à sensation": "on crut un moment que l'inspecteur Kerresey poursuivait en chaise de poste un suspect à travers les montagnes d'Ecosse" (p. 82). Mais le réel imite l'art et dépasse la fiction quand on apprend que ce n'est pas dans les montagnes d'Ecosse qu'on poursuit le criminel mais à New York !

Historienne de formation, K. Colquhoun décrit minutieusement la recherche des indices, les témoignages - qui se répètent à la longue - l'affaire judiciaire, le déroulement des séances etc... ce qui nous permet de nous plonger au cœur de l'histoire. Toutefois, la "forêt de noms propres" et le foisonnement des lieux nous laissent étourdis, voire abasourdis. Surtout, ce crime réveille maints problèmes concernant la presse, la sécurité dans les trains et la question de l'abolition de la peine de mort. La dimension historique n'est pas oubliée avec les pressions de la Prusse sur le Danemark, pays de la nouvelle reine, femme d'Edward. Malgré le foisonnement d'informations, ce livre documentaire - il y a un "sentiment d'histoire" selon une expression de Taine - développe de manière extraordinairement passionnante l’atmosphère et les problèmes de l'Angleterre du XIXeme siècle.

Colquhoun, Le chapeau de Mr Briggs, Bourgois, p.458.

Lu aussi par Ys et Alicia

21 février 2012

Dormez je le veux! de Feydeau : ISSN 2607-0006

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 *Feydeau (1862-1921)

Cette très courte pièce de Feydeau est une vraie comédie de Boulevard, une pièce légère, avec moult rebondissements et dont le divertissement est une fin en soi. Mais de quoi s'agit-il ? Un valet Justin est capable d'hypnotiser son maître Boriquet - nom suggestif ? - qui effectue toutes les tâches à sa place. Il montre ses talents de magnétiseur à un autre valet Eloi. Justin mène la belle vie, surtout lorsqu'il s'aperçoit que la soeur de Boriquet, une vieille fille, est aussi tombée sous sa coupe, ce qui lui permet de manger les repas de ses maîtres et de leur jouer des vilains tours. Évidemment lorsque son maître décide de se marier, Justin met tout en oeuvre pour empêcher ce mariage. Quiproquo, jeux de mots, comiques de caractère s'accumulent dans cette petite pièce - sans prétention si ce n'est celle de faire rire - en un acte, drolatique...

On est donc plus proche d'une pièce comme Le médecin volant avec le comique de répétitions, ses jeux de mots, Eloi parlant de coup de pieds "occultes" dans sa confusion que du Tartuffe. Cependant, on peut se demander si la fin ne vient pas ajouter une dimension conformiste : le valet reste valet. Chacun à sa place. On voit bien que Feydeau s'adressait à un public de bourgeois, rien de subversif. La pièce est bien ancrée dans son temps - comme les allusions aux actions du canal de Suez, le consentement du père indispensable à un mariage... - et pourtant, en exploitant la vogue scientifique de l'hypnose thérapeutique pour en faire un ressort comique, Feydeau arrive à donner un tour comique à sa pièce, culminant avec le moment extravagant où un bourgeois cupide - notre fameux Boriquet hypnotisé - se prend pour un chimpanzé ou avec un combat d'hypnose entre un vrai hypnotiseur et notre magnétiseur amateur ! Certes, le comique est peut-être facile et désuet, mais on rit de bon coeur des pitreries de ces maîtres et valets d'un autre temps. Mais jouée, la pièce doit prendre une toute autre dimension et traduirait mieux la vivacité de l'écriture de Feydeau dont la devise serait " riez, je le veux".

Feydeau, Dormez je le veux !, Magnard, 105 p.

Participation au challenge d'Océane, en scène.

* Le choix de la couverture est assez étrange car elle suggère un contenu qui n'a absolument rien à voir avec l'intrigue...

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18 février 2012

Le vampire de Polidori : ISSN 2607-0006

 

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Lors des fameuses soirées à la villa Dodiati, est né le Frankenstein de Marie Shelley ( biographie sur le site Larousse). Dans ce jeu littéraire, seul Polidori y a aussi contribué : il a continué un texte de Byron, une nouvelle sur un vampire. Qui est ce vampire ? Il prend les traits Lord Ruthven, un être cynique qui prend un malin plaisir à perdre des jeunes filles vertueuses... Sa rencontre avec notre narrateur et héros romanesque Aubrey - à l'imagination fertile - occasionnera un voyage à travers l'Europe et sera jalonné de meurtres qui le mènera à la folie... Si le texte en lui-même est beaucoup trop bref pour nous attacher aux personnages ou pour nous plonger dans une atmosphère, Polidori arrive tout de même à apporter sa touche à la légendaire figure du vampire en en faisant un aristocrate pervers. En outre, ce vampire-là peut se déplacer le jour et souffrir d'une blessure par balle... 

 La lecture de Jean-Claude Aguerre, qui suit la nouvelle, s’appesantit étrangement sur le contexte : en effet, ce vampire doit beaucoup à son modèle byronnien : si Lord Ruthven est peint sous un jour si noir, c'est que Polidori détestait Byron. Pourtant à la lecture de cette nouvelle, ce qui frappe, c'est l'aspect fantastique et surtout les thèmes romantiques omniprésents. Le voyage en Grèce, les ruines, l'amour innocent pour son guide, une jeune femme Ianthe, rappelle beaucoup le début de Graziella de Lamartine.

Cette lecture, accompagnant le récit, nous révèle aussi l'énorme succès qu'a connu ce petit texte : Il est partout présent au XIXeme siècle que ce soit en France, à travers un mélodrame de Nodier, Le vampire, inspirant un drame en 5 actes à Dumas, que dans les arts musicaux : en Allemagne, une bataille musicale fait rage, un compositeur accusant l'autre de plagiat : qui der vampyr de Marschner ou der vampir de Lindpaintner va triompher ? Même titre, mais des styles très différents pour ces deux opéras, celui de Marschner étant qualifié de "romantique" tandis que Lindpainter se situe du côté de l'opéra italien : j'avoue que je n'ai été sensible ni à l'un ni à l'autre, mais que Le vaisseau fantôme de Wagner, inspiré de Marschner, est en revanche grandiose....

Polidori, Le vampire, Babel.

Participation au challenge romantique de Claudia.

15 février 2012

Au mois de février 2012 : ISSN 2607-0006

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Tout d'abord, en ce mois de février polaire (la preuve chez Margotte, chez claudia ou choupynette...), je voulais remercier Alicia pour son livre voyageur passionnant Le chapeau de Mr Briggs, de Colquhoun, ici, où il est question d'un meurtre réel, si semblable à ceux de Wilkie Collins... et de bien d'autres sujets terriblement intéressants. Merci aussi pour le marque-page magnifique qui l'accompagnait (ci-contre)... Comme dans un roman aussi, coincidence véridique, j'ai posté le 10 000eme commentaires sur le blog de Dasola, qui m'a envoyé une surprise : le polar Ascenseur pour l'échafaud. Dans l'adaptation filmique, sa phrase préférée est "l'espoir c'est du crédit, le désespoir, c'est du comptant"... Merci Dasola pour ta gentillesse ! Je voulais aussi remercier Caroline et les partenariats dialogue pour l'envoi de Loverboy de G. Trujillo Munoz que j'avais vu chroniqué sur le site de Ys et pour l'envoi prochain du Musée du docteur Moss de JOC.

♥ En ce qui concerne les challenges, Isil a clôturé ceux de Dickens dont c'était le 200eme anniversaire, et de J. Verne, Céline, celui des dames de Lettres, ainsi qu'une autre clôture tout aussi mémorable, celui du mois anglais par Titine, Cryssilda et Lou. Mais d'autres ont vu le jour : Le challenge en scène de Bladelor et celui Beaux livres sur le blog d'Eiluned. Quant à L'irrégulière, elle continue le sien, le challenge amoureux

♥ Si vous aimez les pierres précieuses, regardez le documentaire " à poursuite de l'opale" sur Arte, - moi aussi, j'ai été atteinte de la fièvre de l'opale-, pour celles qui aiment Maupassant et les cimetière vous pouvez lire le billet de Méloë et celles qui suivent la carrière de J. Campion, son nouveau film vu par céline et pour celles qui aiment a. Christie, L'amiral flottant a l'air très original, lu par Niki. Je meurs d'envie de voir La dame en noir vu sur le site de Lou ( et sur un autre site dont je ne retrouve plus la trace, c'est ça d'avoir mille post-its et de les perdre ensuite...). Et si vous avez envie de rire, vous pourrez toujours lire le nouveau J.M. Erre intitulé Le mystère Sherlock, vu sur le site de Keisha, dont j'avais apprécié Série Z. En parlant de Sherlock, le nouvel opus de G. Ritchie semble en avoir déçu plus d'une...

♥ Mes achats : Le maître de Ballantrae de Stevenson (vu sur le site de Lou), dont je viens de terminer une nouvelle Les merry Men, La guerre des mondes de Wells (Dasola parle de l'auteur ici, Un homme de tempérament, une biographie de D. Lodge), Angel d'E. Taylor, vu sur le blog de Lilly, Adolphe de Benjamin Constant qui rentrera parfaitement dans le challenge romantique de claudia, Ann Radcliffe, les Mystères d'Udolpho, dont Les Mystères de la forêt, a déçu à la fois Malice et Titine.... Je m'arrête ici avant que ma liste deviennent pire qu'un catalogue d'Homère et de sa monstrueuse flotte ou la liste des morts étranges de Rabelais dans le Quart Livre et à tous, bonnes lectures...

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14 février 2012

La fortune des Rougon de Zola : ISSN 2607-0006

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Quel souffle ce Zola ( une exposition virtuelle est consacrée à l'auteur sur le site de la BNF) ! Mais quelle verve ! Zola est un auteur qui sait emporter son lecteur : dans La fortune des Rougon, il nous dévoile les origines des Rougon-Macquart. Point d'étude de milieux - quoique Plassans, ville provinciale constituée sur le modèle d'Aix-en-Provence joue un grand rôle, notamment comme lieu où sont concentrés de très cupides et ridicules bourgeois - mais Zola étudie sa chère théorie de l'hérédité : Nana se prostitue, Gervaise est alcoolique quant à Lantier, c'est un tueur sanguinaire... Ce n'est pas étonnant, nous dit Zola, car Adélaide Fouque est folle et a des appétits détraqués, comme ses trois enfants dont on nous raconte la chute et l'ascension : il y a tout d'abord Pierre Rougon qui ne rêve avec sa femme que de gloire et d'argent, et ses trois enfants, Aristide, Eugène et Pascal. si Pascal est désintéressé et s'éloigne de sa famille, Aristide et Eugène, eux sont les dignes fils de leur père ! Quant à Antoine Macquart, le fils illégitime d'Adélaide, il est paresseux, traître, bat sa femme et vole ses propres enfants, dont la fameuse Gervaise !

Mais ce n'est pas seulement la généalogie d'une famille que nous dépeint Zola, le futur pamphlétaire, s'attaque aussi à l'histoire : il montre comment le Second Empire qu'il fustige s'est bâtit sur le sang à l'image des Rougon-Macquart, qui ont chacun un cadavre dans le placard. La sympathie de Zola penche nettement pour le peuple, par ailleurs, même si on lui a vivement reproché de peindre sous des couleurs très sombres. Parmi toutes ces débauches, ces veuleries, ces turpitudes, seules deux figures échappent à cette déchéance : Miette et Silvère. Malheureusement, ces deux héros nous font subir des passages mièvrement longs... L'auteur de l'Assommoir ne semble pas taillé pour raconter des histoires d'amour pleine de sensibleries. Mais quelle écriture ! Zola Nous entraîne sur le sillage des insurgés et de cette famille machiavélique et avec lui, même les pierres s’animent, même les objets semblent prendre vie. un incroyable roman et ce n'est que le début du cycle !

Lu par Kali, et par Cleanthe

Les Rougon-Macquart: La fortune des Rougon, La curée, Le ventre de Paris, La conquête de Plassans, La faute de l'abbé Mouret, Son excellence Eugène Rougon, L'assommoir, Une page d'amour, Nana, Pot_Bouille, Au Bonheur des dames, La joie de vivre, Germinal, L’œuvre, La terre, Le rêve, La bête humaine, l'argent, La débâcle, Le docteur Pascal. + Thérèse Raquin

11 février 2012

La mort au fil des siècles de Trabitzsch : ISSN 2607-0006

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Ce n'est pas une fresque macabre ou un goût du voyeurisme qui ont poussé ces réalisteurs à nous raconter la "mort au fils des siècles", de la mort héroïque de l'Antiquité à la mort réconciliée du XXeme siècle, en passant par la mort intinime ou la mort terrifiante. C'est plutôt une interrogation sur la représentation architecturale et le changement de rapport à la mort qui est mis en scène. Quelles sont les relations avec nos morts ?

Pourquoi enterre-t-on les morts alors que l'antiquité, dans l'amour de l'image, construisait de colossaux monuments ? Rome ne reconnaissait que les vainqueurs et l'Antiquité païenne donnait un statut divin aux généraux glorieux. Contrairement au Moyen Age christiannisé où l'on craint et peint les enfers, la période baroque théâtralise la mort dans des memento mori extraordinairement ostentatoires : le squelette doré du Bernin - sur le monument funéraire de Urbain VIII -  en est un exemple. Le documentaire s'attarde aussi sur le cimetière du père Lachaise dont on nous donne une histoire générale : Napoléon a voulu chasser les cimetières hors de la ville. Il en fait de véritables nécropoles - comme à Barcelone ou à Vienne - à l'atmosphère poétique et mélancolique où sont enterrés nombres de célébrités de Balzac à Wilde. Cela rappelle une nouvelles de Maupassant, "Les tombales" - nouvelle originale où une jeune femme fait les cimetières comme on fait les trottoirs - où le narrateur déclare : "J'aime beaucoup les cimetières, moi, ça me repose et me mélancolise" et " j'aime aussi les cimetières, parce que ce sont des villes, prodigieusements habitées".

Dommage d'ailleurs qu'il n'y ait aucune référence littéraire : la mort a aussi beaucoup inspiré les auteurs, que ce soit la mort perçue comme une vie chez les Romantiques ou la mort baroque de Verlaine ou celle plus grotesque de Bauleraire ou la fameuse "faucheuse" hugolienne :

"J'ai vu passer dans mon rêve
- Tel l'ouragan sur la grève, -
D'une main tenant un glaive
Et de l'autre un sablier,
Ce cavalier  des ballades d'Allemagne [...] ", "Cauchemar", Verlaine.

Cependant le documentaire donne force d'informations culturelles - fresques, sarcophages, sculpture - avec beaucoup d'images à l'appui. Découvrez, ces lieux intimes, personnels, mais faisant partie aussi du partrimoine...

La mort au fil des siècles, documentaire de M. Trabitzsch et Mina Mair

9 février 2012

L'Embranchement de Mugby de Dickens : ISSN 2607-0006

 

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L'embranchement de Mugby fait partie de ces contes de noël - publiés dans La maison de L'Apre-vent - qui contribuèrent tant à la célébrité de Dickens. Comme Le chant de Noël, Dickens use d'allégories et de symboles pour illustrer l'idée de pardon, pendant le moment de grâce qu'est la période de Noël. On retrouve beaucoup des obsessions de Dickens dans cette petite nouvelle, notamment, celle d'un homme trahi par son meilleur ami et celle qu'il aime, mais aussi une figure angélique féminine qui vient aider le héros à résoudre ses problèmes intérieurs...

Dans un temps abominablement mauvais, un homme débarque  dans une gare, sans savoir où il va, fuyant un passé morne, ennuyeux. Plusieurs rencontres vont lui permettre de choisir le chemin qui le mènera au bonheur. Sans être le meilleur Dickens, on savoure l'écriture humoristique de l'auteur d'Oliver Twist qui portraiture un héros ridicule, une écriture aux comparaisons souvent incongrues et son amour des coïncidences : "En se parlant à lui-même, il parlait à un homme d'entre quarante-cinq et cinquante-cinq ans, qui s'était mis à grisonner prématurément, comme un feu mal entretenu". L'autre passage très amusant est la rencontre d'une petite fille avec notre héros, empreinte d'une fantaisie toute carrollienne.

Donc, Dickens reprend des ficelles présentes dans ses romans-feuilletons et il ne peut s'empêcher d'y ajouter une touche de surnaturel. Alors que le conte est terminé, deux brefs récits  - les rencontres du héros avec d'autres personnages - dont une histoire de spectres développent l'idée de destin et de prédestination. Mais l'auteur, à travers ce héros, ne parle-t-il pas de lui-même ? Certains éléments sont autobiographiques, mais il est évident que chaque lecteur peut incarner ce personnage, et j'aime l'idée qu'à un moment crucial de sa vie, on peut tout recommencer.... Prenez, vous aussi, le chemin des lectures de Dickens, notamment celle de cette petite nouvelle très plaisante...

Dickens, L'embranchement de Mugby, Folio 2 Euros, 114 p.

Autres oeuvres : L'homme hanté, Le grillon du foyer, Oliver Twist, Les chroniques de Mudfog,

Billet en l'honneur de l'anniversaire de Dickens (7 FEVRIER 1812),Autres billets sur L'embranchement de Mugby chez Allie 

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