Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

1001 classiques

8 février 2023

Intraitable de Choi Kyu Sok tomes 3 et 4 : ISSN 2607-0006

intraitable-tome-3Intraitable

Dans le tome 3 (cliquez sur les liens pour accéder aux tome 1 et tome 2), le syndicat commence à s'organiser et les dirigeants de la multinationale Les fourmis sont de plus en plus inquiets. On constate qu'il existe une véritable entraide entre les salariés : alors que le délégué syndical, Ju Gang Min, a l'occasion d'acheter un local pour devenir patron d'un commerce, il renonce pour ne pas laisser ses collègues dans le pétrin. Inversement la direction tente tout pour arrêter les syndicats de manifester et l'un des cadres, Jeong, se blesse volontairement pour ensuite accuser l'une des employées. Un procès commence. Les syndicalistes vont-ils le gagner ?

Alors que chacun tente de survivre dans ce monde impitoyable et que certains abandonnent le syndicat face aux difficultés financières rencontrées, Lee Su-In déclare : " rien ne pourra entamer ma foi en l'être humain" ! Toujours des analepses - notamment lorsqu'il est à l'armée - permettent de mieux comprendre son caractère...

Dans le tome 4, une autre affaire et un autre cas particulier se présente aux lecteurs : Sojin est une jeune femme qui pense que les syndicats sont inutiles. Elle est persuadée de rapidement changer de domaine et de trouver un métier qui lui convienne. Son travail dans le secteur de la manufacture est très mal payé mais surtout, la direction licencie les employés en les prévenant la veille par un texto comme tant d'autres, sans explications. Lorsqu'elle est touchée par cette mesure, elle décide de syndiquer et elle rejoint une grève. Le syndicat de la métallurgie leur vient en aide et participe aussi aux manifestations des grévistes.

Pendant ce temps, le procès continue au sein de la multinationale française, Les fourmis où Gu Go Shin et les deux délégués syndicaux ( Lee Su-In et Ju Gang Min) défendent l'accusée. Soudain, à la fin du tome 4, un rebondissement final surgit : Mme Park, une animatrice, qui ne dépend pas directement des Fourmis, est licenciée : Lee Su In prend alors conscience que son combat est vain... tandis que Gu Go Shin paraît de plus en plus malade...  On en sait davantage aussi sur l'homme qui accompagne Gu Go Shin, sur ses problèmes familiaux... A suivre !

Choi Kyu Sok, Intraitable, tomes 3 et 4, éditions rue de l'échiquier

autres mangas de la série : Tome 1, tome 2

Capture d’écran 2023-02-01 221526Participation au challenge coréen orgnisée par Céline (site Mon journal livresque)

 

Publicité
6 février 2023

La famille Asada de Ryota Nakano : ISSN 2607-0006

Inspirée d'une histoire vraie, La famille Asada de Ryota Nakano est l'histoire d'un photographe dont la famille originale a soutenu le travail tout au long de sa vie. La mère est infirmière, le père au foyer et le grand-frère vit au crochet de ses parents. Mashashi a reçu un appareil photo le jour de son anniversaire, à 12 ans et se prend de passion pour cet art.

Malheureusement, le jeune garçon, qualifié souvent de "lâche", se décourage devant l'insuccès de ses photos : il a décidé de prendre des photos de sa famille dans des mises en scènes souvent comiques où chacun est déguisé en ivrogne, en yakuzas ou en pompier... Chaque membre de la famille joue à merveille leur rôle dans ces poses familiales où ils sont  déguisés en bioman ou cambrioleur... Arrivé à Tokyo, soutenu par sa petite amie, il finit par percer : son talent est reconnu et ses photographies familiales apportent du bonheur, des souvenirs... à d'autres familles.

Comédie dramatique, le film immortalise des instants comiques mais aussi des moments de bonheur. En 2011, après le tsunami à Fukushima, Mashami va aider de nombreuses personnes à retrouver les photos de leurs proches : ces moments-là sont très émouvants...

Des acteurs formidables, une belle photographie et une destinée hors du commun, voici un film qui parle autant de l'art que de la famille. Bouleversant !

Ryota Nakano, La famille Asada, 2023, 2h07

la-famille-asada-photo-1463695

318975

6 février 2023

Les filles de salem de Thomas Gilbert : ISSN 2607-0006

index

En 1692, une vingtaine de femmes sont pendues à Salem village? Comment ce drame a pu advenir ?

Dans Les filles de Salem, le bédéiste Gilbert Thomas laisse la parole à Abigail, une jeune fille de 14 ans, au début du récit, pour montrer lla mécanique qui a mené à la chasse aux sorcières. Le juge dépêché sur les lieux n'est pas dupe. Voici ses pensées : "mais certains aveux sont extirpés par la force". 120 accusés, dont un porcinet ! " Mais dans la plupart des cas, je ne vois pas l'oeuvre du malin".

Pour éviter la propagation des accusations, le juge décide de condamner certaines personnes... Mais revenons au début et écoutons la jeune Abigail. Elle vit dans un tout petit village qui subit l'attaque des indiens. Dans cette société bigote, les femmes ne peuvent pas faire ce qu'elles souhaitent. Sans cesse surveillées, elles subissent la loi du révérend Parris qui manipule le village pour son profit. Mais Abigail qui a découvert le secret du révérend, qui cherche donc à faire condamner à tout prix, déclare : " Mais j'y suis déjà en enfer ! L'enfer, c'est ce village hypocrite."

album-page-large-36614Les mauvaises récoltes, la famine, la jalousie, la concupiscence ont rendu fou ce petit village, où chacun dénonce son voisin, sa famille. Les dessins aux visages expressifs et des métamorphoses expressionnistes rendent l'atmosphère oppressante et angoissante à souhait. Les traits déformés expriment la folie qui s'empare de tout ce petit village qui fera le malheureusement des victimes. Laissons conclure une amie d'Abigail : "que votre histoire ne soit jamais oubliée"

Gilbert Thomas, Les filles de Salem, Dargaud, septembre 2018, 198 p.

5 février 2023

Ephéméride de Valérie Rouzeau : ISSN 2607-0006

ephemeride-204x300

Qui est Valérie Rouzeau ? Voici la présentation dans la poéthèque :

"Née le 22 août 1967 à Cosne-sur-Loire (Nièvre), Titulaire d’une maîtrise de traduction littéraire, elle vit désormais à Paris.

Nombreuses rencontres poétiques et ateliers dans les établissements scolaires, notamment dans le cadre des opérations « L’Ami littéraire » et « Poètes dans la classe » de la Maison des Écrivains, d’une belle résidence dans les bibliothèques de Pantin (financée par le Conseil Général de la Seine Saint-Denis), d’une autre belle résidence au Centre Culturel, Centre de Création pour l’Enfance de Tinqueux, à l’initiative de son directeur Michel Fréard (résidence de deux ans, de septembre 2003 à juin 2005)…

Elle vit en poésie : elle en écrit, elle en traduit ("La Traversée" de Sylvia Plath, Poésie/Gallimard, 1999 ; Le Printemps et le reste" et "Je voudrais écrire un poème" de Williams Carlos Williams ou encore Emily Dickinson), elle en lit à voix haute (lectures publiques), elle l’anime (ateliers d’écriture en milieu scolaire).

Son ouvrage, Pas revoir (le Dé Bleu, 1999) a obtenu un grand succès. Il offre dans un lyrisme chahuté, une grande liberté formelle, imprimant à la langue un trouble imprévu qui surprend, bouscule le lecteur sans jamais empêcher le vibrato émotionnel."

On apprend aussi sur France info, qu'elle a reçu le prix Apollinaire et qu'elle a aussi écrit des paroles pour le groupe Indochine ( par exemple ladyboy). Comment vit un poète ? Comment écrit un poète ?  Dans Ephéméride, la poétesse y livre sans ordre chronologique des extraits de préfaces, des interviews, des mails reçus, des souvenirs, des poèmes, des citations... Elle note ses réflexions que ce soit sur sa vie quotidienne, qui est très présente dans ses poèmes, et pas toujours facile à vivre, ou que ce soit sur les poètes qu'elle admire, qu'elle traduit ou qu'elle préface.

On voit bien la difficulté d'être une femme poète mais aussi ses préoccupations politiques, écologiques, poétiques. Voici ce qu'elle dit dans un entretien proposé par Catherine de Fromilhague : "J'ai le goût des mots forgés ou détournés, le goût, le goût des téléscopages verbaux, des figures sonores, homophonies diverses : assonances, allitérations, holorimes, contrepètrie, paronomases... J'ai aussi le goût des mots des autres, que j'ai quelquefois présentés comme étant "mes mots des autres" dans Quant mes deux, notamment".

Enfin citons deux poèmes : "

"Chez mes hôtes en pays gaga

Il n'y a pas de presse-cheveux de sèche agrumes

Pas de clous pas de vis pas d'enclume

Pas de fer à cheval pas de cheval

Encore moins de le pingouin mécanique en fer

Avec lequel petite jouait ma mère

Il s'est noyé en noir et blanc dans les vécés avec sa clef

Chez mes hôtes se bousculent sourires et souvenirs

Il n'y a pas un seul regret".

 

"Pour faire une prairie il ne faut qu'un trèfle et juste une abeille

Juste un trèfle et juste une abeille,

et la rêverie.

La rêverie sinon seule suffira,

Abeille ou pas.

Rouzeau Valérie, Ephéméride, Poésie, La table Ronde, France, mars 2020 , 135 p.

2017-05-Peindre-les-ténèbres-176x137

Jean-Gilles Badaire (peintre qui a illustré un de ses recueils Charbonnières)

Poésie : le prix Apollinaire à l'originale Valérie Rouzeau

Article rédigé par Dans "Vrouz", paru en mars, Valérie Rouzeau se frotte pour la première fois aux sonnets. Ses 151 poèmes qui ont tous 14 vers, sont des instantanés de vie quotidienne, parfois prise dans sa plus extrême banalité.

https://www.francetvinfo.fr
1 février 2023

Intraitable de Choi Kyu Sok tome 2 : ISSN 2607-0006

intraitableintraitable-tome-2-format-broche-2294344482_L

Que devient Lee Su-In dans ce deuxième tome d'Intraitable de Choi Kyu-Sok ? Dans la multinationale Les fourmis, un des employés Jun Cheol Hwang est accusé de corruption : il a accepté de l'argent d'une boîte concurrente pour payer le taxi et il est allé dans un bar avec des hôtesses... Cette mise à pied fait clairement partie du dégraissage des petits salariés...

Comment vont réagir ses collègues et Lee Su-In ? Aussitôt, il décide d'élire des délégués et d'organiser le syndicat, ce qui ne va pas se faire facilement. En effet, les employés sont tous effrayés par leur situation précaire et redoutent d'être traités de la même manière que Jun Cheol Hwang.

Pourtant, Ju Gang Min, un jeune homme charismatique vient au secours du sévère et courageux Lee Su-in. Peu à peu, les travailleurs se révoltent face à leurs conditions de travail...

Dans ce deuxième tome, on voit les progrès de Go Shin, Lee Su In et Ju Gang Min pour aider les salariés précaires de l'entreprise. On perçoit aussi les différences entre les méthodes françaises du patron Gaston et celles de la société coréenne. Un bras de fer s'engage mais les syndiqués s'unissent et font face devant tant d'injustices.

Si l'on découvre les manigances des cadres, on en apprend un peu plus sur Go Shin, qui a été torturé après un voyage en Corée du Nord et qui en a gardé des séquelles. Quant à Lee Su In, les retours en arrière nous font comprendre son caractère : sous ses aspects froids, il aide toujours ses collègues...  On s'attache à tous ces personnages dont on a envie de découvrir le sort ! A suivre !

Choi Kyu Sok, Intraitable, tome 2, éditions rue de l'échiquier

Autre manga de la série : Intraitable tome 1

Publicité
1 février 2023

C'est le premier, je balance tout (janvier 2023) : ISSN 2607-0006

128622564

logo d'allez-vous faire lire

1) LES FILMS

The pale blue eye de Scott Cooper (lien IG)

Jung e de Yeong Sang-Ho

L'école du bout du monde de Pawo Choying Dorji

Seules les bêtes de Dominik Moll (lien IG)

 

2) LES LECTURES DU MOIS

Je voudrais signaler deux challenges auxquels je me suis inscrite : les étapes indiennes qui reviennent toujours organisées par Blandine et par Hilde et le challenge coréen organisé par Celine ici. Voici les logos :

132422653Capture d’écran 2023-02-01 221526

Ce mois-ci, j'ai lu un album pour les étapes indiennes, La tresse de Laëtitia Colombani illustrée par Clémence Pollet (en cliquant sur les couvertures, vous pouvez lire les posts) mais aussi Le bois dormait de Rebecca Dautremer.

intraitableJ'ai lu plusieurs mangas : Moon light act de Fujita, Frieren de Yamada (tome 2), Intraitable de Choi Kyu Sok et Les carnets de l'apothicaire (tome 10) de Nanao.

J'ai découvert deux bédéistes : L'odyssée d'Hakim de Fabien Toulmé et Le journal inquiet d'Istambul d'Ersin Karabulut.

J'ai repris avec rAchel, Claudia, Pativore, les LC balzaciennes (Les secrets de la princesse Cardignan de Balzac ci-dessous 3 logos qu'on a créés avec Rachel et que vous pouvez utiliser) et les LC coréenne avec Rachel (Monsieur Han de Hwang Sok Yong)

logo balzac jaunelogo balzac roselogo balzac

9782246816300-001-Tles_carnets_de_lapothicaire_tome_10-5043595-264-432M0B09NCM8ZT1-large

moonlight-act-29-kaze81C8OlyP3qL9782205085761-couv

132509352monsieurhanplat1-hd-570-375x570M02070372502-large

3) LES ACHATS

Capture d’écran 2023-02-01 222433J'ai acheté Fuir et revenir de Parajuly pour participer à une LC des étapes indiennes de Blandine et de Hilde en février et la colère des aubergines de Bulbul Sharma.

Pour une LC avec Claudia (et peut-être Rachel et Pativore) j'ai acheté La recherche de l'absolu (LC balzacienne pour 19 février).

Pour une LC coréenne en avril avec Rachel, j'ai acheté Le vieux jardin de Hwang.

Autre LC prévues :

gettyimages-902452584-612x612En février, j'attends les dates de publication du Lecteur de cadavre avec A girl et Rachel.

Je rappelle aussi une LC coréenne en mars avec Rachel : Les carnets d'enquêtes d'un beau gosse nécromant.

 Bonne lecture à tous !

 

41np8ku6-uL

La-Recherche-de-l-absolu-La-Mee-de-l-athee

Le vieux jardin

 

1 février 2023

Le bois dormait de Rebecca dautremer : ISSN 2607-0006

81C8OlyP3qL

©Rebecca Dautremer, LE bois dormait

Ouvrons l'immense album (30 x40 cm)Le bois dormait de Rebecca Dautremer. L'illustratrice nous a laissé un mot : "Toi qui tiens ce livre entre les main, je te remercie de prendre le temps de tourner les pages. Je l'ai écrit et je l'ai illustré avec beaucoup d'attention et de plaisir.

Regarde là. Juste là, sur la page d'à côté, ces deux bonhommes qui discutent. Il me semble qu'ils vont partir en ballade. Tu peux les suivre discrètement, peut-être ? Ecoute-les. Ils vont parler d'une histoire qui te rappellera quelque chose, je crois".

J'ai donc regardé ces magnifiques illustrations où animaux, personnages dorment sereinement... Effectivement, si on regarde bien, deux bonhommes discutent à côté de chaque illustration, sur la page de gauche. Que racontent-il ?  Ils commentent chaque chose qu'ils voient. Sont-ils morts ces endormis ? Qui pourrait réveiller des voyageurs dans une gare, ces balayeurs, ces boxeurs, ces spectateurs, ces papillons...?

Avec humour et beauté, Rebecca Dautremer revisite un conte pour notre plus grand plaisir !

Rebecca Dautremer, Le bois dormait, Editions Sarbacane, 2016, 64 pages,

index

©Rebecca Dautremer, LE bois dormait 

1 février 2023

L'école du bout du monde de Pawo Choying Dorji : ISSN 2607-0006

Film bhoutanais, L'école du bout du monde est un superbe film de Pawo Choying Dorji.

Ugyen Dorji est instituteur au Bhoutan mais son rêve est d'aller en Autralie pour devenir chanteur. Malheureusement, il doit 5 années à l'Etat et pour effectuer sa dernière année, il est envoyé à Lunana, le village le plus reculé du pays, voire du monde ! Quel périple ! Il doit pendant 6 jours grimper des montages jusqu'à plus de 4000 mètres d'altitude pour atteindre ce petit village. Son voyage à pieds commence à peine qu'il méprise les chants des gardiens de yack venus l'accueillir et qu'il refuse de se plier aux traditions des habitants de Lunana.

Pourtant ces derniers, bien que démunis, tentent de lui apporter tout le confort qu'ils peuvent lui donner car le maître est vénéré pour le savoir qu'il peut leur apporter. Alors que le premier jour de classe, Ugyen ne se réveille même pas et ne cesse de se plaindre du froid, il finit par s'investir dans son métier et s'attacher aux 56 habitants de Lunana si hospitaliers et si désarmants. Si la vie est rude, les habitants ne sappitoient pas sur leur sort.

Des plans larges mettent en valeur des paysages spectaculaires et ce petit village niché au milieu de ces pics enneigés, complètement coupé de la modernité. En filmant le quotidien de l'instituteur, le réalisateur montre les coutumes des bhoutanais, notamment leur rapport à la nature, leur chant et leurs activités. Un film plein d'humanité et de beauté, une vision du Bhoutan à découvrir !

Capture d’écran 2023-01-07 120044Pawo Choying Dorji, L'école du bout du monde, 2019, 109 min.

Participation au challenge les étapes indiennes organisées par hildelle et blandine

Lecole-au-Bout-du-Monde-affiche

LEcole-du-bout-du-monde-Banniere-01-e1651497002463

29 janvier 2023

Journal inquiet d'Istanbul d'Ersin Karabulut : ISSN 2607-0006

9782205085761-couv

#JeNeSeraiPasIngenieur

Le journal inquiet d'Istanbul est l'autobiographie en image d'Ersin Karabulut, qui a reçu le prix de la BD Fnac France Inter. Ce dernier raconte son parcours qui l'a amené à devenir un bédéiste turc très connu en étant publié dans le Penguen, un journal satirique. Enfant, il restaurait les bd abîmées qu'il trouvait et s'est farouchement opposé à la volonté de ses parents qui le poussait à faire des études. A chaque étape importante de sa vie, les héros de ses bd l'ont accompagné.

Finalement, il entre dans une université pour étudier le graphisme mais ses parents sont inquiets : Erdogan intente un procès à un journal satirique pour l'avoir représenté sous les traits d'un animal... Ersin prend-il des risques en continuant à dessiner pour Penguen. ?

En effet, ce journal qui a été d'abord publié sous la forme d'une autobiographie feuilletonnesque et intitulé du "Fond du coeur", a failli être interrompu à cause des incessantes disputes entre Ersin et son père. A un moment où Erdogan est populaire, n'est-il pas dangereux de s'opposer à son régime, surtout qu'Ersin est inquiété par des hommes barbus ? Au-delà de la vie d'un citoyen et d'un artiste d'Istanbul, se déploie toute une fresque politique des années 1980 à 2000.

Pourquoi continue-t-il ce métier ? "Erdogan peut perdre ce procès aujourd'hui. Mais il en intentera d'autres. Et ses successeurs feront pareil. Il nous appartient, à nous, de lutter contre ces gens.Voilà pourquoi nous dessinons. Pas pour épater les filles...", explique un des collègues d'Ersin. Maintenant, nous attendons la suite des aventures de ce caricaturiste ! Coup de coeur ♥♥ !

Karabulut Ersin, Journal inquiet d'Istanbul, Dargaud, 149 p.

p89-7a85c

29 janvier 2023

Monsieur Han de Hwang Sok-Yeong : ISSN 2607-0006

monsieurhanplat1-hd-570-375x570

Qui est Kwang sok-yeong ? «Né en 1943 en Mandchourie, où sa famille s’était réfugiée pour fuir les Japonais, Hwang Sok-yong se retrouve quelques années plus tard à Pyongyang, la cité rouge repeinte aux couleurs soviétiques, puis à Séoul, où il est surpris par la guerre de Corée. Avant de partir combattre au Vietnam, de rentrer au pays, et de se lancer dans d’autres luttes, au nom de la démocratie. De 1993 à 1998, il est expédié en prison pour avoir osé se rendre à Pyongyang, afin de soutenir les artistes du Nord. Lorsque j’étais en détention, raconte-t-il, on n’avait pas le droit d’avoir un stylo bille. On m’a mis au cachot pendant deux mois pour avoir gardé secrètement un stylo. Je me suis battu énergiquement. J’ai fait dix-huit fois la grève de la faim. Certaines ont duré jusqu’à vingt jours. Hwang Sok-yong est un écrivain du défi. Un idéaliste dans un monde privé d’idéal. » André clavel site des éditions Zulma).

 Monsieur Han débute avec la description d'un vieillard qui arrive dans un immeuble : il est vieux et pauvre. Ses voisins ne l'apprécient guère car il est associal. Ce dernier trouve un emploi dans une morgue mais il tombe rapidement malade. Ses voisins voulant mettre la main sur la chambre qu'il a acquise décide de s'occuper de lui. A sa mort viennent trois personnes. Qui est monsieur Han ?

Débute alors un long retour en arrière où toute la vie de Monsieur Han est évoquée : médecin ayant quitté la Corée du Nord lors de la guerre civile, il s'est retrouvé séparé de sa famille. Non seulement son origine en fait un suspect idéal dans toutes les situations mais en plus, il est naïf et borné, se faisant ainsi berner par tout son entourage.

Dans l'introduction, on apprend que Monsieur Han est qualifié de "chronique" car les faits racontés sont authentiques : elle montre les ravages de la guerre de Corée, à une époque où tout le monde est suspect d'espionnage. Les malheurs et l'injustice frappent encore plus durement les gens démunis. Mais comme dans Au soleil couchant, l'auteur sait écrire sur la misère et les injustices sans pathos. L'écriture reste toujours sobre, sans effusion, même pour dire les pires horreurs de la guerre civile...

La soeur de monsieur Han, une veuve qui élève seule ses enfants, est particulièrement touchante et courageuse. Seule face à l'adversité, elle tente de sauver son frère de la torture. Contrairement à son frère, elle n'est pas naïve et même si elle n'arrive pas à ses fins, elle ne baisse jamais les bras:  "elle se souvint de la maxime qui dit que volonté de femme en colère peut faire geler en plein mois de juin"(p. 123). Un beau portrait de femme !

Comme dans les romans japonais d'Aki Shimazaki, c'est à travers la destinée d'un personnage que l'histoire d'un pays se dévoile. Un livre à connaître !

gettyimages-902452584-612x612Kwang Sok-Yong, Monsieur Han, Editions Zulma, France octobre 2010, 151 p.

Lecture commune avec Rachel et Pativore

J'ai créé un logo, si vous souhaitez le rajouter aux lectures sur Hwang.

autres romans de l'auteur : Princesse Bari, Au soleil couchant

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
Publicité
1001 classiques
Newsletter
62 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 501 601
Publicité