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1001 classiques

26 juin 2017

Regarde les lumières, mon amour d'Annie Ernaux : ISSN 2607-0006

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Au XIXeme siècle, Zola décrivait les grands magasins, leurs techniques de vente inventées par le génial Octave Mouret, qui souhaite construire "un temple" dédié au femmes. De même, dans son journal intime Regarde les lumières mon amour,Annie Ernaux l'auteur de La place, La honte, Une femme, souligne ce sexisme toujours présent dans notre société : "Beaucoup de monde au rayon jouets d'Auchan. D'enfants. séparés rigoureusement. Aucune fille devant les voitures et les panoplies de Spiderman, aucun garçon devant les Barbies, les Hello Kitty, les poupons Rik et Rok qui pleurent" (p. 41).

Comme dans un essai sociologique, elle retranscrit aussi les techniques commerciales des grandes surfaces pour vendre davantage, leur manière de se renouveler sans cesse pour nous faire consommer... Elle montre aussi comment la surconsommation est permise grâce au travail et à l'exploitation d'autres personnes. Sans pathos, elle constate les faits : " Le bilan de l'effondrement de Rana Plaza au Bangladesh est de 1127 morts. On a retrouvé dans les décombres des étiquettes des marqes de Carrefour, Camaïeu et Auchan" (p. 78).

Comme le temple qui désignait le grand magasin d'Octave dans Au bonheur des dames de Zola, Ernaux use d'une métaphore religieuse pour désigner Auchan : " Jamais le centre ne ressemble davantage à une cathédrale flamboyante qu'en cette période" ( p. 36). Ce n'est ni une élogieuse description des hypers, ni une satire de ces lieux que fait Annie Ernaux mais elle nous livre sa pensée, qui me semble un peu moins vraie que ses autres observations d'une remarquable justesse, me semble-t-il : "Consigner mes déplacements à l'hyper Auchan durant plusieurs mois entre 2012 et 2013 a été une façon de fixer des moments de cette histoire collective, continue et insensible. de saisir en moi des pensées, des sensations, et des émotions qui ne peuvent surgi que là, dans cet espace où sont rassemblés le plus de mes semblables différents, où le vivre ensemble", cette incantation creuse, possède une réalité corporelle, visible. Car l'hyper reste - jusqu'à un redoutable nouvel ordre dont l'apparition se profile dans la dérive inquiétante de la société française - un espace de liberté et d'égalité d'accès, ouvert à tous et toutes sans distinction de revenu, de tenues vestimentaires, d'identé". Un style à découvrir si ce n'est pas déjà fait...

Ernaux, Regarde les lumières mon amour, Folio, 96 p.

Autres romans : La place, La honte, Une femme,

Billet de Lilly  ici.

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18 juin 2017

La cote 400/ La mystérieuse affaire de style de Sophie Divry : ISSN 2607-0006

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"La mystérieuse affaire de style" ! C'est ainsi qu'a joliment intitulé Sophie Divry son article, publié dans Le monde diplomatique et qui est un extrait de son essai Rouvrir le roman.  Pourquoi trouver son style ?, s'interroge-t-elle. C'est tout d'abord pour " traduire la singularité de sa vision et la volonté narcissique d'avoir un style reconnaissable". Ainsi fustige-t-elle, à travers la quête d'un écriture singulière, la vanité des écrivains. Elle y oppose aussi les auteurs qui ont " leur petite musique originale" et ceux qui s'efforcent d'avoir "une pluralité stylistique". Mais voici de la paraphrase, sans style, bien maladroite : vous pouvez lire plutôt son intéressant article ici, évoqué aussi par Christw dans son blog le marque-page.

 Le lendemain, examinant, contemplant et m'extasiant sur la table des nouveautés, dans ma librairie, mon oeil est attiré par le nom de Sophie Divry. Mais c'est justement l'auteur de l'article ! De quel titre s'agit-il ? Je ne saurais le dire. D'ailleurs, j'ai oublié le contenu de la quatrième de couverture. Je vais vite dans le rayon voir si d'autres livres de cet auteur sont encore en vente. Là, je découvre La cote 400, qui a dû plaire à une des libraires, au point que celle-ci a pris le temps d'y mettre son opinion, sur un carton bristol. Je survole la quatrième de couverture où le mot " bibliothécaire" m'incite à l'acquérir. Rarement, les livres sur les livres me déplaisent et me voici repartie avec l'objet du délit.

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Le soir venu, j'ouvre le livre. Et je suis horrifiée. Je l'abandonne une première fois. Puis une deuxième, mais je veux comprendre. Comment l'auteur a pu commettre un pareil récit ! Une bibliothécaire monologue face à un pauvre hère, enfermé la veille dans le sous-sol de la bibliothèque ( plutôt invraisemblable, non ?). Ses opinions sont évoquées en suivant la classifiation de Dewey : la cote 900, l'histoire, lui permet de critiquer Napoléon. Mais quelle harpie ! Quel personnage antipathique ! Non seulement, elle méprise les magasiniers, soit-disant moins intelligents qu'elle, mais elle rend la vie pénible aux architectes sous prétexte qu'elle travaille dans un sombre sous-sol, fait du café trop fort pour ne pas être " rançonner par ses collègues", critique les " zombis" qui écoutent de la musique dans le bus au lieu de lire ! A quoi mène cet amer soliloque ? Je ne le saurais jamais car j'ai laissé ce haineux personnage dans son sous-sol et ce livre, dont le procédé est orginal, mais dont le contenu est décevant et désagréable.

Divry, La cote 400, collection 10/18, 95 p.

12 juin 2017

Black out de Bryan Selznick : ISSN 2607-0006

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Voici l'héroïne du livre : une jeune fille, habitant le New Jersey, en 1927, entourée de maisons en papier et d'articles sur une actrice célèbre. Elle ne cesse de vouloir fuir sa maison, où elle vit avec son père. Son histoire va être racontée en image.

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Et maintenant voici le héros : il s'appelle Ben, vit en 1977, dans le Minnesota et vient de perdre sa mère, bibliothécaire qui aimait les citations. Il ne connaît pas son père mais il découvre, par un soir d'orage, des objets dans le chalet de sa mère, qui va le mettre sur la trace de son passé. Après un terrible accident dû à la foudre, commence la quête du héros... Il raconte simplement son histoire, qui est extraordinaire.

Vous pouvez admirer ci-dessus les magnifiques dessins qui alternent avec le texte. Un des objets, qui relie Ben à son passé, est un livre sur les cabinets de curiosités, écrit par un  conservateur de musée travaillant au musée d'histoire naturelle de New York. Les objets, les lieux tiennent une grande place dans la vie de cet enfant.

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" Nous sommes tous au fond du trou mais certains regardent les étoiles" (O. Wilde) : cette citation ponctue le récit. Elle n'est pas la seule. Des objets, des rêves récurrents, des événements se répètent d'un destin, celui de Rose, à l'autre, celui de Ben. Mais si on entre émerveillé dans ce roman, et qu'on a envie de se perdre dans ces belles illustrations, on reste un peu sceptique devant les dangers qui disparaissent comme par enchantement, les coincidences si nombreuses... Au lieu d'admirer l'imbrication des pièces du puzzle, on reste dubitatif devant les facilités narratives, les parallèles presque forcés. A la fin du récit un addendum permet à l'auteur de raconter la genèse de l'oeuvre, les sources, les influences de son roman. Un beau roman où j'ai préféré la forme que le fond... mais je sais que je lirai L'invention d'Hugo Cabret tant l'univers de cet auteur est fascinant. Le livre vient d'être adapté et c'est l'un des oubliés de ce festival de Cannes 2017.

Selznick, Black out, Bayard jeunesse.

6 juin 2017

Tandis que j'agonise de Faulkner/ Mud, sur les rives du Mississippi de Nichols : ISSN 2607-0006

 

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Voyez le Mississippi, au sud des Etats-Unis, c'est là que se déroulent les romans de Faulkner comme Le bruit et la fureur ou Tandis que j'agonise.

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 L'écrivain Ellen Glaqglow a forgé, en 1936, le terme de Southern Gothic pour qualifier les écrits de Faulkner, en référence au roman anglais noir. Mais quel est le rapport entre ces deux genres de littérature qui paraissent aussi éloignés ? Le southern gothic désigne moins le fantastique que les peurs et les superstitions d'un sud pauvre et décadent, d'une ruralité sauvage et violente.

Dès le titre, Tandis que j'agonise, on pressent une histoire lugubre, comme la pluie diluvienne qui ne cesse de s'abattre sur les tristes personnages de cette histoire. C'est celle d'une famille, dont la mère Addie est mourante. Alors que la mère est allitée, le fils Cash, charpentier, prépare son cercueil, sous ses yeux. Elle a émis le souhait d'être enterrée dans le cimetière près de la ville, ce qui va obliger les enfants, Darl le cadet, Jewel le plus jeune et la fille Dewey et leur père à entreprendre un voyage plein de péripéties glauques comme une jambe cimentée, un incendie, une charrette qui tombe à l'eau...

L'histoire est des plus banales et s'inscrit dans un quotidien rural. Mais ce qui n'est pas banal, c'est l'écriture de Faulkner. La déliquescence de cette famille transparaît dans l'écriture : par courts chapitres, l'auteur révèle grâce au monologue intérieur les pensées des personnages. Juste des bribes. Des fragments. Il instaure le procédé qu'il développera dans Le bruit et la fureur. Les chapitres étant très courts, et n'utilisant pas selon l'expression sartrienne "la technique du désordre", comme dans Le bruit et la fureur, où les temporalités sont mêlées, la lecture en est plus aisée pour découvrir les destins grotesques et sordides de tous ces personnages cernés par l'odeur de mort du cadavre qu'ils transportent. Voici un exemple d'un chapitre faulknerien, pas forcément représentatif puisqu'il s'interrompt au milieu d'une phrase et est particulièrement bref :

Numérisation_20170608Faulkner, Tandis que j'agonise, Folio, 254 p.

 

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Ce sont sur les mêmes rives du Mississippi que vit Mud, découvert par Ellis, un jeune garçon naïf et idéaliste. Loin de l'insouciance d'un Tom Sawyer, Ellis est confronté à la dure réalité - il doit aider son père, vendeur de viande et de poisson, alors qu'il n'a que 14 ans, et il doit subir la désunion de ses parents, qui souhaitent divorcer. Mais Ellis est romantique et se réfugie souvent sur une île en quête d'aventures. C'est là, avec son meilleur ami, Neckbone, un orphelin, qu'il découvre un bateau surréalistement perché dans un arbre et un homme mystérieux : Mud.

Mud s'inscrit aussi dans la lignée du southern gothic : dans une nature lumineuse, Ellis et le spectateur font la découverte des dangers de la nature et de la nature humaine. Qui est Mud ? un menteur ou un amoureux ? Ellis va-t-il l'aider à retrouve l'amour de son enfance, Juniper, sachant que Mud est un meurtrier ? Tout en suivant Ellis dans un parcours initiatique, on peut voir des aventures dans la tradition du cinéma américain, la vie des habitants des bayous en train de disparaître ; une fusillade et une traque digne d'un thriller. Un univers à la fois sordide et merveilleux, trouble comme Mud et le fleuve sur lesquels vivent les personnages... Une belle découverte...

Mud, Jeff Nichols, 2012, avec Mattew McConaughey, Tye Sheridan, 2h10.

billet de Dasola

1 juin 2017

C'est le premier, je balance tout ( juin 2017)

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1) FILMS

Le tunnel, Kim Seung Hun

TUNNEL Bande Annonce (Thriller Coréen - 2017)

Get out,  Jordan Peele

GET OUT Bande Annonce (Horreur, 2017)

Alien Covenant, Ridley Scott : une déception intersidérale !

Avec Michael Fassbinder, 2017, 2h

ALIEN COVENANT Bande Annonce VF (Nouvelle // 2017)

2) TOP ET FLOP

 Comme je n'ai pas publié de billets sur les livres lus ce mois-ci mais que j'ai regardé la grande librairie, je vais vous parler des tops et flops des libraires et écrivains. Moment solennel, il n'y a pas qu'à Cannes que se clôture une cérémonie : François Busnel annonce la dernière réunion livresque pour cette année de la grande librairie. Au programme ? Bien installés dans une vraie librairie, plusieurs écrivains ont rempli la valise idéale. Quel livre pour cet été ? Caryl Férey fait l'éloge de La vie devant soi de Romain Gary et Philipe Delerm Les grandes espérances. Rien de bien original... Je passe donc à la rubrique "30 secondes pour convaincre" et " la littérature étrangère", qui n'intéresseront que les tortues comme moi, avec un train de retard dans toutes leurs lectures : parmi ces derniers, j'ai retenu L'article 353 du code pénal, Les filles au lion de Jessie Burton et Dans la forêt d'Hegland.

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3) ACHATS

Mes derniers achats névrotiques ! Surtout, vient de paraître en poche Intérieur nuit, le dernier roman de M. Pessl, l'auteur de La physique des catastrophes ( j'en parle ici) que j'apprécie particulièrement ! J'ai hâte de le lire ( mais qui a choisi cette couverture ?) : Qui a tué Roger Accroyd, Enquête sur Hamlet, L'affaire du chien de Baskerville, P. Bayard + Devenir le meilleur de nous-même, Maslow + La pyramide des besoins humains, Solé + De Marivaux et du loft de Catherine Henri + Entre les lignes, Donna Léon + Voyage d'Aran, Bouvier + La cote 400 de Sophie Divry

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26 mai 2017

Le tunnel de Kim Seong Hun : ISSN 2607-0006

TUNNEL Bande Annonce VF (2017)

Contrairement aux films catastrophes américains qui jouent des effets spéciaux et d'une surenchère de dramatisation, ce film coréen repose sur la sobriété et ajoute une question sociétale. Dans Tunnel, le héros Jun soo se retrouve coincé sous les décombres d'un tunnel qui s'effondre. Que faire ? Heureusement, le personnage principal a un téléphone portable qui lui permet de contacter les secours. Ces derniers entreprennent tout de suite des recherches, qui vont s'avérer extrêmement difficiles en raison de l'ampleur des dégâts et des problèmes techniques liés au sauvetage.

Comme dans les autres films coréens, Tunnel allie plusieurs genres, notamment l'humour au film catastrophe ( même cas dans The Host qui mêle humour et fantastique, ou la parodie de film de Zombie dans Dernier train pour Busan). Plusieurs scènes sont véritablement burlesques avec un chef des sauveteurs qui doit faire face à la maladresses physiques de co-équipiers. De plus, l'aspect sociétal n'est pas oublié : doit-on poursuivre des sauvetages de grande ampleur lorsqu'une seule personne doit être sauvée ? Doit-on continuer à construire des infrastructures sachant qu'elles ne correspondent pas forcément aux normes de sécurité ? La ministre et les politiques apparaîssent souvent, mais bien plus intéressés par les médias que par la victime. Un très bon film qui donne envie de découvrir Hard day du même réalisateur.

 Le tunnel, Kim Seong Hun, 126 min, 2017

Billet de Dasola avec d'autres liens et billet de Trillian.

21 mai 2017

Get out de Jordan Peele : ISSN 2607-0006

GET OUT Bande Annonce VF (2017)

Dans Qu'est-ce qu'un bon film ?, Jullier énonce 6 critères pour reconnaître un bon film, auxquels répond Get out. Dans ce film, Rose décide de présenter son copain noir, Chris, un photographe. Son ami Rod, un gardien de la sécurité, veut l'en empêcher, pressentant des problèmes. Avant leur arrivée dans un village caricatural avec les maîtres de maison blancs et les domestiques noirs, les deux jeunes gens heurtent un daim : commence alors une bonne alliance entre angoisse et humour...

1. Un succès commercial ? Avec 4,5 millions de dollars qui a engendré 172 millions de dollars de recette ( cf. Le monde, " Get out, Frankenstein à l'épreuve du racisme contemporain" ici), le film de Jordan Peele est un succès commercial inattendu.

2. Bonne technique : une ouverture qui ne prend sens que vers la fin du film, des échos d'images mais peu d'effets spéciaux inscrivent ce film dans la lignée des séries B, sans tomber dans le nanar.

3. Apprendre quelque chose : Le discours du film n'est certes pas nouveau mais amène une fois de plus à s'interroger sur les problèmes raciaux.

4. Cohérence : excepté certains moments pleins d'hémoglobines et un dénouement un peu brutal, au regard du reste du film qui installe lentement une atmosphère inquiétante, le film propose une narration très cohérente.

5 L'originalité : Jordan Peele arrive à parler du racisme ordinaire d'une manière renouvelée, en montrant une brutalité plus verbale et psychologique que physique. Le réalisateur joue avec adresse des codes des films d'horreur, notamment Frankenstein, les maisons hantés, les morts-vivants...

6. Emotion et plaisir : effrayant, intrigant, angoissant avec des moments hilarants, sans tomber dans la parodie ! Un film à voir !

Get out, de Jordan Peele, avec Allison Williams, Daniel Kaluya 2017, 1h44

Billet de Dasola

7 mai 2017

Rompre le silence de Borrmann : ISSN 2607-0006

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Rompre le silence est le premier roman de Metchild Borrmann, paru en 2013 et qui a obtenu le prix du meilleur roman policier en Allemagne ( le Deutscher Krimipreis). Elle a depuis écrit cinq romans, dont Le violoniste. Effectivement, ce roman policier est efficace car il ne distille les renseignements que de manière parcimonieuses par des analepses. Le lecteur curieux attend donc avec impatience des informations. Robert Lubisch découvre, dans les papiers de son père décédé, avec lequel il ne s'entendait guère, une photographie d'une belle femme et une carte d'identité SS. Qui est cette femme ? A qui appartient ces papiers nazis ? Une journaliste décide d'aider Lubitsch mais elle est rapidement assassinée. Pourquoi a-t-on voulu la faire taire ?

L'intrigue nous pousse à tourner les pages. Pourtant, les personnages paraissent sans épaisseur, stéréotypés, prévisibles. On n'arrive pas à s'attacher à l'enquêteur, ni au personnage principal ( qui n'est pas Robert Lubisch), ni à leurs états d'âme. La deuxième déception dans ce roman vient du contexte historique. L'évocation de l'Allemagne nazie ne sert que d'arrière-fond à l'histoire : l'auteur a plus reconstitué une ambiance qu'une période historique ( on peut voir l'indulgence des autorités publiques lors de la dénazification, la propagande...). Une lecture entraînante mais qui n'est pas indispensable...

Borrmann, Rompre le silence, Livre de poche, 286 p.

Merci livre de poche pour ce partenariat.

1 mai 2017

C'est le premier, je balance tout (mai 2017) : ISSN 2607-0006

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VERMEEEEER !!!!! Je rêvais de voir l'exposition au Louvre depuis un certain temps. Malheureusement, la visite a été quelque peu décevante. Après un long moment d'attente, on a pu accéder aux chefs-d'oeuvre hollandais. Là, on pouvait découvrir une douzaine de toiles du "sphinx de Delft" ( selon l'expression de Théophile Toré Burger). Des tableaux emblématiques de son art comme La dame au collier de perles ou La laitière étaient exposés. Mais à part le dialogue instauré avec d'autres peintres de l'époque tels que Gérad Dou ou Gabriel Metsu, la scénographie manquait singulièrement de recherche. Les tableaux étaient simplement posés là, sans beaucoup d'explications. D'ailleurs, l'album de l'exposition n'était pas très riche non plus. Le numéro consacré à Vermeer par Connaissance des arts est beaucoup plus riche d'enseignements : il replace ces peintres du siècle d'or dans le contexte de l'époque avant de donner des éléments plus symboliques. En effet, ces scènes quotidiennes qui appartiennent à la scène de genre élégante peuvent être lus de plusieurs manières ( en s'aidant notamment des ouvrages d'emblèmes de l'époque, comme celle de Cesare Ripa). En voici un exemple :  "Ces allusions et références qui peuplent fréquemment les scènes de genre de la seconde moitié du XVIIeme siècle sont moins évidentes aujourd'hui. De même, l'oeuvre de Gabriel Metsu, Jeune femme lisant une lettre ( ci-dessous), à côté de laquelle une servante, de dos, contemple une marine, resterait pure énigme si on ne la rapprochait pas du vers "l'amour est comme la mer, l'amant comme un navire", tiré du livre d'emblèmes amoureux de Jan Hermansz Krul. Le tableau dans le taleau, dévoilé par la servante donne un éclairage complémentaire à la scène. De son côté, sa maîtresse, plongée dans la lettre de son fiancé semble impatiente de le revoir. En témoignent une pantoufle égarée au sol, métaphore du désir, et un dé à coudre augurant de leur prochaine union, ainsi qu'un petit chien, compagnon impusilf et aletant. Mais au-delà de ces motifs, l'oeuvre loue en filigrane les vertus de la résignation, de patience et de fidélité dont la jeune femme devra faire preuve. Doublant son propos d'une mise en garde, Metsu la prévient des dangers des amours errantes et tumultueuses, qu'incarnent les flots agités de la marine" ( p. 18)

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Metsu, Jeune fille lisant une lettre

Vermeer et les maîtres de la peinture de genre, Hors-série, Connaissance des arts, 67 p.

L'album de l'exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre, Louvre édition, 46 p.

Il existe aussi un roman de Tracy Chevalier La jeune fille à la perle et l'adaptation de Peter Webber.

Toutes les informations sur le site du Louvre.

 billet de Dasola,

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 Logo d'Allez vous faire lire

1) FILMS

LIFE - Official Trailer (HD)

Un survival spatial qui se laisse regarder même si le scénario ressemble un peu trop à celui d'Alien.

Life d' Espinosa, avec Gillenhaal, Ferguson et Reynolds, 2017, 104 min.

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Un combat juridique réel, celui de Déborah Lipstadt contre David Irving, très instructif sur la justice britannique, le négationnisme mais filmé de manière très classique.

Le procès du siècle de Mick Jackson, 2017, Rachel Weisz

Logan | Official HD Trailer #2 | 2017

On suit avec amusement et attendrissement le crépuscule d'un héros, destiné même à ceux qui ne sont pas fans de la série mais qui supportent des combats incessants...

Logan de James Mangold, Hugj Jackman, 2017, 2h17.

2) TOP ET FLOP

tops : Neverwhere de Gaiman Mamoud Darwich, La terre nous est étroite et Le duc des vrais amants, Christine de Pizan

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flop : Fureur et mystère, Char

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3) ACHATS

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25 avril 2017

Suite française de Moynot : ISSN 2607-0006

Numérisation_20170425Même en format poche, cette bande dessinée adaptant le roman d'Irène Némirovsky est lisible et d'une grande clarté : les grandes vignettes sont faciles et agréables à lire. En outre, précédant le début de l'histoire, deux doubles pages présentent les personnages assez nombreux : la famille Péricard, les Corte, les Michaud.

On comprend pourquoi Tardi a choisi ce dessinateur Emmanuel Moynot pour lui succéder dans la série des Nestor Burma, car les dessins présentent des similitudes dans le choix du noir et blanc, des graphismes... En juin 1940, plusieurs familles partent sur les routes devant l'avancée des Allemands en France. " Voilà bien les hommes ! race égoïste et dure", pense Charlie Langelet (p. 135), "un esthète", qui finit par voler un jeune couple un peu naïf. Un curé se fait tuer par ses jeunes protégés et un jeune homme veut participer à tout prix à la guerre mais fuit devant les réalités brutales et sordides. Ainsi voit-on plusieurs destinées se croiser révélant les aspects les plus vils des hommes face au danger, à la peur, à la situation chaotique.

Cette BD est une bonne manière de découvrir l'oeuvre d'une romancière, longtemps restée dans une malle : déportée à Auschwitz, où elle meurt, Irène Némirovsky a légué le manuscrit à ses deux filles. Il n'est publié qu'en 2006. Après cette destinée romanesque, cette oeuvre mérite d'être découverte en BD, qui décrit sans concession différentes attitudes des Français, dans les années 40.

Moynot, Suite française, Tempête en juin, d'après le roman d'Irène Némirovsky, 220 p.

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