Harry potter de J.K. Rowling : ISSN 2607-0006
Eternel Harry potter ! Inutile de présenter cette saga de fantasy jeunesse. Tout le monde l'a lue ou l'a vue et bien des années après les premiers pas d'harry Potter à Poudlard (en 1998), la pottermania est toujours aussi vive.
Pour ceux qui auraient envie de se lancer dans la lecture de ces 7 tomes, il faut savoir que l'histoire ne prend de l'ampleur qu'à partir du tome 4 Harry Potter et la coupe de feu où apparaissent diverses problématiques plus riches comme la défense des opprimés et de toutes les minorités, la quête du pouvoir, la confrontation avec la mort...
Enfin, Harry Potter est peut être le personnage emblématique de cette saga mais je préfère de loin Hermione bien qu'elle agace beaucoup de monde et bien qu'elle soit moins téméraire que ses deux autres compagnons. C'est la sorcière 2.0, la postféministe qui travaille avec acharnement et qui milite pour de nombreuses causes : "je suis tout autant opprimée qu'un gobelin ou un elfe ! Je suis une sang-de-bourbe" (tome 7 Harry Potter et les reliques de la mort). Intelligente et pince sans rire, elle n'hésite pas à contester les connaissances qu'elle puise dans les livres.
Lecture, relecture, plongez sans hésiter dans cette philosophico-fantasyco-epico histoire...
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Participation au hanted halloween bingo (sorcière, jeunesse, plume féminine et magie) organisé par Lou et Hilde
Elle qui chevauche les tempêtes de G. R.R Martin et Lisa Tuttle : ISSN 2607-0006
Illustration de couverture d'Alain Brion
Bien avant la série au succès planétaire qu'a été Games of thrones, G. R. R. Martin écrivait déjà des textes de fantasy comme Elle qui chevauche les tempêtes, co-écrit avec Lisa Tuttle, dont les récits sont moins connus. C'est une oeuvre de fantasy accessible même pour ceux qui ne lisent pas habituellement ce genre car le monde "médiéval" décrit par ces deux auteurs ne contient pas l'arsenal traditionnel comme les dragons, nains, magiciens...
Sur une planète composée de nombreuses îles, le monde est divisé en rampants et en aériens, descendants des Terriens ayant échoué sur cette terre. Les aériens portent des messages d'île en île et se transmettent de père en fils leurs paires d'ailes. Cependant, Mariss, une fille de pêcheur est adpotée par un aérien Russ, qui n'a pas d'enfant. Elle se voit privée de ses ailes le jour où son frère, le fils de Russ atteint sa majorité alors que ce dernier refuse de voler car il souhaite devenir barde. Mariss sera-t-elle capable de bouleverser les traditions ? Faisant preuve d'audace, elle décide de voler les ailes...
Comme on suit la trajectoire de l'héroïne de son enfance à sa vieillesse, on la voit évoluer. D'abord révoltée par les traditions, elle se rendra compte peu à peu que ses actes ont des conséquences plus graves : " Tous autant que vous êtes. En train de vous répéter combien vous êtes supérieurs à tout le monde, simplement parce que vous êtes nés d'un aérien et que vous avez hérité des ailes qui ne doivent rien à votre mérite" ( p. 117). Doit-on laisser des aériens voler alors qu'ils n'en sont parfois pas capables de le faire ? Lorsque les Maîtres de Terre, qui dirigent les îles, décident de transmettre des messages de guerre, les aériens doivent-ils les transmettre ?
Même si la fin se délite un peu, avec des chapitres et des paragraphes plus brefs, Elle qui chevauche les tempêtes, sous ses aspects ludiques et imaginaires, soulève des questionnements plus philosophiques sur la prédestination ou la soumission à des coutumes. Avec son personnage de jeune femme engagée, on pourrait presque parler de fantasy "féministe", qui coïncide par hasard avec l'actualité... Sous la plume de l'auteur de Games of throne et de Lisa Tuttle, la vie et le combat de l'héroïne, dotée d'une conscience sociale, deviennent captivants !
Martin George R. R. et Lisa Tuttle, Elle qui chevauche les tempêtes, Folio, Espagne, janvier 2020, 530 p.
Partenariat Folio
Fantasy tout azimut, ce soir, à Mauvais Genres qui reçoit l'universitaire Anne Besson à l'occasion de la sortie, aux éditions Vendémiaire, de son Dictionnaire de la Fantasy. Un imposant collectif de plus d'une centaine d'entrées qui nous permet, d'"Amour" à "Vikings" et de "Barbares" à "Wolrd of Warcraft" de topographier au mieux des mondes où se croisent Tolkien et Conan, Game of Thrones et Harry Potter.
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Contes de Terremer d'Ursula Le Guin : ISSN 2607-0006
Ursula Le Guin est devenue une figure emblématique de la littérature de genre ( fantasy et science-fiction) en créant notamment le célèbre cycle de Terremer. Elle nous incite dans son introduction à commencer par Les contes de Terremer plutôt que par Terremer, le premier tome : " Les cinq contes de ce recueil explorent ou prolongent le monde décrit dans les quatre premiers romans de Terremer. Si chacun forme un récit autonome, mieux vaut les lire avant, et non après, lesdits livres". Emer, un personnage, demande : " Oh ! vous êtes conteur ? [...] Vous pouvez me dire une histoire ? Vous feriez mon bonheur, et plus elle sera longue, mieux ce sera ! Mais buvez d'abord votre soupe, laissez-moi m'asseoir pour l'entendre..." ( p. 286). En effet, dans ces îles, les mots ont un pouvoir démiurgique, la parole est primordiale.
Le moins qu'on puisse dire c'est que la romancière refuse "cette fantasy marchande" - définie dans son introduction - pleine de clichés qui n'invente rien : "elle [la fantasy marchande] recycle les vieux thèmes pour les dépouiller de leur densité intellectuelle et éthique, et pour changer leur intrigue en violence, leurs acteurs en marionnettes, leurs vérités premières en platitudes. Les héros brandissent leur épée, leur laser, leur baguette magique, aussi mécaniques que des moissonneuses-batteuses : la récolte n'a d'objet que le profit".
Les contes de terremer raconte différentes histoires où la magie n'a qu'un rôle secondaire par rapport aux volontés et aux caractères des personnages. Certes, il y a des dragons, des métamorphoses d'hommes en animaux et des sorciers mais l'intérêt réside dans l'humanité des personnages qui recherchent un équilibre entre le bien et le mal. Effectivement, Le Guin a bien défini le genre dans lequel s'inscrivent ses nouvelles, loin de la "fantasy marchande" en développant le quotidien de ses personnages, certains renonçant même à leurs pouvoirs pour suivre celles qu'ils aiment. Ne cherchez pas d'épiques batailles comme dans Le Seigneur des anneaux ou l'humour de l'école des sorciers d'Harry Potter. Il y a bien une école des sorciers dans les nouvelles de Le Guin mais il s'en dégage plutôt de la simplicité, du calme et de la mélancolie. Avec Les contes de Terremer, Le Guin réussit à créer son propre univers de fantasy.
Les Contes de Terremer ( bande annonce )
Le premier film d'animation de Goro Miyazaki porte le nom des Contes de terremer mais adapte d'autres romans que les nouvelles de Terremer même si l'on retrouve le personnage de L'épervier par exemple. Mieux vaut connaître le cycle de Le Guin avant de visionner ce long métrage car le spectateur est projeté in medias res dans un monde complètement inconnu malgré la présentation initiale rapide. Les îles de Terremer voit la magie des sorciers s'amenuir et les terres sont l'objet d'un mal inconnu. Le prince Arren possédé tue son père et rencontre un mage, l'épervier, qui va l'aider à lutter contre un sorcier malfaisant.
L'ensemble paraît parfois un peu confus pour ceux qui ne connaissent pas le pouvoir de nomination des mages et des sorciers et pour celui qui n'est pas familier des personnages du cycle. Cependant, on retrouve des thèmes miyazakiens comme la recherche d'équilibre entre l'homme et la nature et son esthétique issue des studios Ghibli. Ce n'est pas le meilleur film produit par ces studios, son scénario étant mal cousu et ses séquences mal rythmées...
Le Guin Ursula, Les contes de Terremer, Livre de poche
Miyazaki, Les contes de Terremer, 116 min, 2006.
Challenge Halloween 2019 de Lou et Hilde.
Sur le web : Sotinel Thomas, "Les contes de Terremer" : Miyazaki, le fils, conte un parricide", Le Monde, mis en ligne le 3 avril 2007. URL : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2007/04/03/les-contes-de-terremer-miyazaki-le-fils-conte-un-parricide_891242_3476.html
Prolongueau Hubert, "Trois raisons de (re)lire... Terremer d'Ursula K. Le Guin, preuve que la fantasy peut se passer d'orcs et d'elfes", Télérama, mis en ligne le 18 novembre 2018. URL : https://www.telerama.fr/livre/trois-raisons-de-%28re%29lire...-terremer-dursula-k.-le-guin,-preuve-que-la-fantasy-peut-se-passer-dorcs,n5895170.php
© GND / HDDT / Buena Vista International
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Magies secrètes, Une enquête de Georges Hercule Bélisaire Beauregard d'Hervé Jubert : ISSN 2607-0006
La quatrième de couverture assure que " la première des enquêtes de Georges Hercule Bélisaire Beauregard [est] assurément un des joyaux du steampunk". C'est généralement la rencontre entre l'industrialisation du XIXeme siècle et la fantasy, la science-fiction ou le fantastique. Effectivement, l'action de Magies secrètes s'ancre dans le XIXeme siècle : L'empereur Obéron III et son préfet Hoffmann reconstruisent la ville tel Napoléon III et Haussmann.
De nombreux éléments accentuent les ressemblances entre Sequana et le Second Empire avec des tableaux vivants, la mode des robes antiquisantes...( " composer un tableau vivant consistait à réunir plusieurs personnes, souvent des courtisanes girondes et dévêtues, à leur inculquer une pose et, ainsi, à former un tableau digne du Salon". p. 64). Et c'est là l'aspect le plus séduisant de ce livre que j'ai abandonné.
En effet, l'intrigue est des plus décousue, lente et proliférante et les personnages ressemblent à une babel mythologique : Beauregard est un magicien mage en quête d'un parasite qui rend fou les êtres auxquels il s'attaque. Entre-temps, on nous raconte des souvenirs de sa jeunesse et sa rencontre avec une fille Jeanne qu'il prend sous son aile. Isis, Titiana, des salamandres et un porc-épic géant, des succubes apparaissent au fur et à mesure des pages.
Déjà qu'il est difficile de s'adapter à tous ces personnages, mythes, lieux qui s'entremêlent lorsqu'on n'a pas l'habitude de ce genre littéraire, en plus, l'intrigue disparaît derrière des petits chapitres sans lien véritables entre eux... J'ai abandonné ce roman, que j'espérais aimer, qui a tout de même eu le Grand prix de l'imaginaire dans la catégorie jeunesse et il a plu à Lilly, dont le billet est situé ici.
Jubert, Magies secrètes, Folio SF, 308 p.
Partenariat Folio.