Le gambit du renard de Yoon Ha lee : ISSN 2607-0006
Le Gambit du renard de l'auteur coréen Yoon Ha-Lee est un livre complètement curieux, étrange, mystérieux, destabilisant... Soit l'auteur n'a cure de son lecteur, soit il le maintient dans un flou et un mystère intentionnel.
Tout d'abord, on est projeté dans une bataille dans laquelle le capitaine Kel Chéris doit défendre un générateur dans un milieu hostile. Mais au moment où accompagnée de sa compagnie, Chéris l'atteint, on lui demande d'abandonner sa mission car elle a utilisé une formation de combat "hérétique". Voici le troisième paragraphe de l'incipit: "D'après le rapport, les Anguilles possédaient un générateur directionnel des tempêtes. Les tempêtes brouillaient les radioguidages. L'effet était localisé, mais c'était problématique lorsque des colonnes parallèles se retrouvaient aux extrêmités d'une route, à une centaine de kilomètres de distance et carrément fatal lorsque les mouvements sur la surface planétaire vous envoyaient dans les tréfonds du sous-sol". Rassurez-vous, vous ne saurez jamais à quoi ressemble les Anguilles !
Qui sont les hérétiques ? Qu'appelle-t-on la Forteresse des Aiguilles diffuses ? Qu'est-ce que le pourrissement ? Le point de vue est celui de l'héroïne donc on n'en sait jamais davantage que le personnage,c'est-à-dire peu. Vous pensez certainement que les explications viennent après, dans la suite du roman ? Pas du tout ! A aucun moment, l'auteur prend la peine d'expliquer le monde futuriste de space opéra qu'il a construit. On comprend tout de même que le capitaine Kel fusionne avec un "traitre", gardé prisonnier, général vainqueur de toutes les batailles qu'il a menées et sorte de fantôme. Tous deux doivent arrêter le pourrissement de la Forteresse prise par des hérétiques.
Croyez-vous qu'on a envie d'abandonner le roman ? En fait pas du tout ! On est tellement intrigué par cette histoire absolument folle que l'on continue à chercher les réponses à nos questions. On comprend vaguement que les hérétiques défendent la démocratie (le mot n'est dit qu'un à seul moment, il faut réellement être attentif...)et que l'Hexcarcat a réprimé le monde des philosophes. Quant à Chéris, elle sert sous l'emblème du faucon, qui n'est pas sans rappeler l'aigle impérial ou d'autres symboles du même type...
Construit comme une gigantesque partie d'échec, le fameux "gambit" du titre, ce roman, qui n'est pas complaisant envers son lecteur, vous laissera soit échec et mat, soit vous mènera jusqu'à la fin de la première partie, étant donné que ce n'est que le premier opus d'une trilogie. Aura-t-on des réponses à la fin de la trilogie ?
Participation "un roman avec dans le titre un nom d'animal" #challengepapothé de @du_cote_de_chez_gael