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1001 classiques
30 septembre 2021

Maintenant que j'ai 50 ans de Bulbul Sharma : ISSN 2607-0006

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"Ca n'a rien de drôle. La vieillesse n'est pas un sujet de plaisanterie. C'est une chose terrifiante, et Malti ne parvient pas à sy résoudre. Elle préfère encore mourir que de devenir une de ces grosses et vieilles dames au visage bouffi et aux cheveux blancs" (p. 214) : dans "phobie de la cinquantaine, nouvelle extraite de Maintenant que j'ai 50 ans de Bulbul Sharma, Malti est une quinquagénaire qui a peur de vieillir. Elle enchaîne les régimes, les séances de yoga, de gym, le coiffeur. Elle lutte contre le soleil, le manque de sommeil, les kilos... Mais est-ce là ce qui est important ?

"C'est dangereux de rester seule. Une femme doit passer de la maison de son père à celle de son mari, puis à celle de son fils. Alors trouve-toi vite un mari, ma fille. N'importe quel mari fera l'affaire tant qu'il est vivant et qu'il appartient à notre caste, répétait souvent sa grand-mère en lui pinçant les joues" (p. 175). Meera a elle aussi 50 ans. Elle ne s'est pas mariée et a bon emploi. Sa mère ne cesse de prier pour que sa fille se marie. Lorsque Meera pense enfin avoir échappé aux présentations officielles en raison de son âge, surgit un jour un médecin... célibataire... "Donnez-le nous... Oh ma déesse... donnez-le nous", ne cesse de prier sa mère !

D'autres voix de femmes se font entendre, parfois de manière originale, en alternant avec la voix de l'époux ("La liberté à cinquante ans") ou à travers l'histoire d'une vieille robe de chambre ("La robe de chambre en velours rose), on suit le destin de plusieurs générations de femmes par exemple. Chaque destin de femme diffère de celui des autres selon sa caste et son entourage mais on remarque combien le poids des traditions est très pesant. Ces femmes vont-elles se libérer à la mort de leur mari ? Se contentent-elles de vivre sans rien changer ? Leur quotidien fait surgir une image de la condition féminine reposant sur les castes, l'isolement des femmes, leur dépendance face à leur famille, leur rôle de femme au foyer...

Ces tranches de vie, sans rapport les unes aux autres, sont écrites dans un style fluide. La grande maîtrise du monologue intérieur, du point de vue interne rendent ces portraits vivants et variés. Maintenant que j'ai 50 ans de Bubul Sharma brosse une très belle de série de destins féminins et nous donne envie de découvrir davantage la plume de cette romancière.

Présentation de l'auteur (la quatrième de couverture) : " Née en 1952, elle a hérité dans son enfance de ce surnom de Bulbul, qui désigne un joyeux passereau très répandu en Inde. Ecrivain et peintre, Bulbul Sharma habite Delhi où elle travaille comme professeur d'arts plastiques avec des enfants handicapés. Elle écrit des romans aux arômes sensuels d'épides et de nourriture, et compose en peintre des livres sur les arbres et les oiseaux".

Capture d’écran 2021-09-30 192733Bulbul Sharma, Maintenant que j'ai 50 ans, Editions Picquier, France, août 2013, 221 p.

Participation aux étapes indiennes n° 4 organisées par Blandine et Hilde : LC lire un roman des éditions Picquier : Sharma Bulbul, Maintenant que j'ai 50 ans.

Etape n° 3 : Découverte de l'Inde par une nouvelle "Aucune terre n'est la sienne", Prajwal Parjuly

Etape n° 4 "nos étapes communes" : Le tigre blanc d'Aravind Adiga, La huitième reine de Bina Shah, Les veuves de Malabar Hill de Sujata Massey, LEs incroyables aventures des soeurs Shergill de Balli Kar Jaswal

Etape n° 6 Jeunesse indienne : Hanuman super singe de Véronique Massenot et Fabrice Leoszewski

Etape n° 7 films, série, animation : Le tigre blanc de Ramin Bahrani, Pagglait d'Umesh Bist

Etape n°9 récits d'expatriés, de migrants, réfugiés : Aucune terre n'est la sienne de Parjuly

Etape 16 pour rire : Les vacances de Jésus et Bouddha, tome 1, Hikaru Nakamura.

Autres étapes dans le cadre de notre voyage : Le Pakistan : La huitième reine, Bina Shah

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26 septembre 2021

Les Marana de Balzac : ISSN 2607-0006

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Qui sont les Marana ? Ce sont des prostituées, comme il y en a tant d'autres dans la littérature du XIXeme siècle. Mais la Marana ne veut pas que sa fille devienne un femme de petite vertu. Elle décide donc de la laisser dans une famille adoptive qui la tient cloîtrée. Mais lors du siège de Tarragone, le capitaine de Montefiore vient se réfugier chez eux. Vous devinez le drame qui va se jouer : le jeune homme séduit Juana, la fille de la Marana. On se croirait dans un vaudeville où les personnages sont caricaturaux avec une Juana mièvre et naïve, un capitaine don juanesque etc...

Juana finit par se marier avec Diard, un médiocre soldat qui veut devenir un héros digne de sa femme. Malheureusement, nous suivons sa déchéance tout long d'une deuxième partie avant que le drame ne se noue dans une dernière partie où Diard se ruine en jouant après avoir rendu sa femme et ses deux enfants malheureux. Découvrez la fin complètement dramatique en lisant cette nouvelle.

Après un début vaudevillesque, on suit la chute de Diard à Paris : Balzac brocarde cette société parisienne médisante et en fait une satire tout à fait réussie. Le rôle dévolu aux femmes semblent bien tragique, comme femme sacrifiée ou prostituée, mais finalement, la fin est complètement surprenante ! Une petite nouvelle d'une grande noirceur à découvrir pour sa satire parisienne et pour son drame familial tournant bien évidemment autour de l'argent...

 

logo balzac vertLC avec Rachel. Prochaine LC le 27 octobre : j'ai choisi une série de petites nouvelles comme "Le réquisitionnaire", "Un drame au bord de la mer", "Z. Marcas" et "Le message", "La grenadière" et "Mme Firmiani". Rachel, pioche dans les nouvelles que tu souhaites lire...

La comédie humaine (catalogue et organisation établis par Balzac):

biographie de Balzac : Honoré et moi, Titiou Lecoq

 Scène de la vie privée : La maison du chat-qui-pelote,"Le bal de Sceaux", La bourse, Un début dans la vie, La vendetta, Une double famille, La fausse maîtresse, "La femme abandonnée", Gobseck, Le père Goriot, Le colonel Chabert

Scène de la vie de province : Ursule Mirouet, Eugénie Grandet, " Pierrette", Le curé de Tours, La vieille fille, Le cabinet des antiques,

Scène de la vie parisienne : Ferragus, La duchesse de Langeais, La fille aux yeux d'or, La maison Nucingen,Fascino cane, Sarrasine, "Pierre Grassou", La cousine Bette,

scène de la vie politique :

scène de la vie militaire :

Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée,

Etude philosophique : La peau de Chagrin, Jésus-Christ en FlandreMelmoth réconcilié, Le chef d'oeuvre inconnu, "Adieu",Un drame au bord de la mer, Maître Cornélius, L'auberge rouge, L'élixir de longue vie, Louis Lambert, Les proscrits, Les Marana, Gambara

13 septembre 2021

Insectes de Minheye Zang : ISSN 2607-0006

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Après la lecture de Séoul Copycat de Lee Jong Kwan et de L'île des chamanes de Jay Kim, je continue mes lectures de polars coréens, publiés dans les éditions Matin calme.

Cette fois-ci, la romancière Minheye Zang, nous emmène dans une enquête un peu décousue au départ parce qu'on rencontre divers personnages, sans lien entre eux, autour du cadavre d'une petite fille. Dans la bouche de cette dernière, un enquêteur trouve un insecte inconnu, qui pense-t-il va l'amener vers un suspect. On découvre aussi la vie de deux jeunes délinquants, collectionnant les insectes, d'une mère désespée cherchant sa fille, d'un flic perpiscace et de son co-équipier...

L'inspecteur Seo-Jun a bien des difficultés à résoudre cette enquête, face à de nombreux faux-semblants et des pistes trafiquées par le tueur... Il doit aussi faire face, comme nous lecteurs, à de nombreuses horreurs touchant de jeunes enfants, dans des familles dysfonctionnelles ou des enfants abandonnés.... On est loin des cosy mysteries : l'atmosphère développée est sombre, glauque... parce que l'enquête tourne autour de la maltraitance des enfants, dans un système qui semble les ignorer.

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Enfin, voici un petit mot en qui concerne la mise en page : de surprenants petits insectes parcourent les pages à l'image de l'intrigue qui se construit autour de l'entomologie, créant une certaine originalité dans cette enquête sud-coréenne à découvrir...

Minheye Zang, Insectes, Matin calme, 2021, France, 279 p.

LC avec Rachel

5 septembre 2021

Norek, entre deux mondes/ Kaurismaski, Le Havre

A question de l'article intitulé "Y a-t-il trop de romans sur les migrants ?", la réponse en intertitre est bien évidemment négative : "chaque migrant cache un parcours différent".

entre deux mondesJ'ai lu d'une traite ce roman policier Entre deux mondes d'Olivier Norek. Brutal et réaliste.

"Les migrants fuient un pays en guerre vers lequel on ne peut pas décemment les renoyer, mais de l'autre côté, on les empêche d'aller là où ils veulent. C'est une situation de blocage, on va dire", explique un flic à Bastien, nouveau venu dans la police de Calais. Là il découvre l'impensable, comme nous lecteurs : les morts, la pauvreté des exilés, la folie... C'est aussi dans la jungle de Calais qu'atterrit Adam, ancien flic et espion en Syrie. Ce dernier recherche sa femme et sa fille qui sont parties avant lui. Ont-elles réussi à rejoindre cette ville ?

Le roman reposant sur des faits réels est documenté, O Norek ayant été capitaine de police, et arrive à nous faire ressentir la violence de la situation dans "la jungle". Quelle tension en suivant la trajectoire de tous ces personnages, qui échappent à la caricature ! Il n'y a pas d'un côté les méchants et de l'autre les bons mais des hommes qui cherchent à donner un sens à leurs actes...

Que dire de plus si ce n'est qu'on ne peut rester indifférent à la situation des réfugiés, mais aussi des policiers, en lisant ce roman...

Rapidement, je signale le très beau film "Le Havre" de Kaurismaki. "Très beau" au niveau esthétique avec des couleurs vives mais aussi du point de vue du message passé : les migrants y sont dignes et courageux et les habitants du Havre généreux. Avec humour, voire d'une manière burlesque, le réalisateur filme l'entraide et le soutien apportés par un homme et ses voisins à un jeune Sénégalais. La mise en scène extrêmement orginale de Kaurismaki est vraiment à découvir !

Norek O, Entre deux mondes, pocket, Allemagne, octobre 2020, 376 p.

Kaurismaki, Le Havre, 2011, avec André Wilms, Jean-Pierre Darroussin, 1h33

Sur le web : billet de A girl

2 septembre 2021

La selection Maisonae.fr 2021 : ISSN 2607-0006

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Merci à l'équipe de Maisonae d'avoir sélectionné mon blog pour sa "pause livresque" 2021. Vous pouvez découvrir sur le site d'autres blogs sélectionnés en cliquant sur le logo ci-dessus ou en suivant le lien suivant : https://www.maisonae.fr/loisirs/selection-les-meilleurs-blogs-loisirs-pause-livresque. Bonnes découvertes !

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