Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
1001 classiques
26 octobre 2020

La cousine Bette de Balzac : ISSN 2607-0006

La cousine BetteUn ancien général de l'Empire, une vieille fille fielleuse, une femme abandonnée, un jeune homme de 1830 etc : vous aurez certainement reconnu le personnel des romans balzaciens. L'introduction de La cousine Bette écrite par Sylvain Ledda, se termine par ces mots  : "Tout Balzac en somme, et le meilleur de Balzac"(p. 4). C'est exactement, ce qu'est ce roman dans lequel Balzac a rassemblé toutes ses thématiques, ses traits stylistiques habituels.

En effet, le personnage éponyme de cette histoire est une vieille parente laide et de surcroît pauvre, jalouse de sa soeur, la baronne Adeline Hulot. Elle décide de la faire sombrer dans le plus grand des malheurs en poussant son mari au libertinage et en les ruinant. Comme son nom le laisse présager, elle tient plus de l'araignée, à laquelle elle est comparée, qu'à un être humain. Balzac en fait une espère de tigre malfaisant.

Cette dernière a sauvé la vie d'un sculpteur qui se marie avec Hortense, la fille du général Hulot. C'est l'occasion pour Balzac de dépeindre le caractère des artistes, comme dans Le chef d'oeuvre inconnu ou Pierre Grassou. Le romancier n'a pas oublié les courtisanes, le bourgeois parvenu etc...

Mais à la peinture de ces types, l'auteur de La comédie humaine a ajouté la chute de la maison Hulot en corrélation avec la dégradation de la société et des personnages, tous embourgeoisés. Evidemment, comme dans tous les romans balzaciens, l'argent a remplacé progressivement toutes les autres valeurs, ce que résume si bien les courtisanes, notre fameuse Bette et le parvenu bourgeois, l'ancien marchand Crevel : "Je suis de mon temps, j'honore l'argent" (p. 409).

indexLe tout est raconté dans l'esthétique feuilletonnant de l'époque. L'auteur du Père Goriot veut concurrencer Les mystères de Paris d'Eugène Sue ou Le comte de Monte Cristo de Dumas. On trouve donc dans ce roman, des méchants férocement monstrueux de mélodrame (la cousine Bette est même comparée à "la nonne sanglante", p. 249), des secrets, des meurtres, des empoisonnements, des changements d'identité et des vols d'amants, péripéties inouies... Quel suspense ! Tout y est paroxystique, au point de faire pleurer les morts : "Et l'ont vit ce qui doit être rare, des larmes sortir des yeux de la morte [la baronne Hulot]" (p. 578).

Pourtant, la poétique balzacienne, l'emploi de tout le lexique et les procédés des comédies, n'est pas absente : Crevel et Hulot sont deux barbons molieresques dupés par Valérie, l'amante diabolique. Wenceslas, le mari d'Hortense, est le jeune premier. Crevel cabotine en imitant Napoléon et d'autres personnages littéraires ou historiques.

Une fois commencé le premier chapitre de La Cousine Bette, vous serez certainement, comme les lecteurs du XIXeme siècle, qui lisaient ce roman publié en 41 feuilletons dans Le constitutionnel, avide de lire la chapitre suivant...

Balzac, La cousine Bette, Garnier Flammarion, 640 p.

LC avec Claudia et Céline. Prochaine LC, La femme abandonnée le 29 novembre avec Céline.

***************************************************

La comédie humaine :

1. Scène de la vie de province: " Pierrette", Le curé de Tours, Ursule Mirouet, Eugénie Grandet, Le cabinet des antiques,

2. Scène de la vie parisienne : La cousine Bette, Ferragus, La maison Nucingen, "Pierre Grassou", La fille aux yeux d'or, La duchesse de Langeais

3. Etude philosophique : Maître Cornélius, Un drame au bord de la mer, Fascino cane, Louis Lambert, Melmoth réconcilié, La peau de chagrin, L'auberge rouge, L'élixir de longue vie.

4. Scène de la vie privée : Un début dans la vie, La vendetta, Une double famille, "Le bal de Sceaux", Mémoires de deux jeunes mariées, Le père Goriot, La bourse, Le colonel Chabert, Gobseck

5. Scène de la vie de campagne : Le lys dans la vallée

Publicité
Commentaires
T
Je garde un souvenir glaçant de sa méchanceté à l'égard de celle qui l'a accueillie chez elle, mais j'ai beaucoup oublié de cette lecture lointaine.
Répondre
L
Je l'avais aimé mais ne garde pas un souvenir très précis de cette histoire. Tu commences à avoir lu un sacré nombre de Balzac, non ?
Répondre
A
Celui-là, je suis certaine de l'avoir lu mais ça remonte, j'étais ado. Ce ne serait pas du luxe de le relire d'ailleurs ! Dis donc, c'est vrai qu'on ne voit plus aussi régulièrement par ici, j'espère que tout va bien !
Répondre
M
Bon après un tel billet difficile de ne pas avoir envie de lire ce roman. Le titre ne me donnait pas du tout envie mais quand tu as évoqué une cousine jalouse qui rappelle une créature malfaisante telle qu'une araignée, tout de suite ça m'a interpellé. J'avoue honteusement n'avoir jamais lu Balzac... Il faut vraiment que cette année je m'y mette. Je vais voir si je peux dégoter ce roman sur vinted. Merci pour ce partage!
Répondre
C
Belle chronique ! un grand merci encore de m'avoir proposé cette lecture commune, j'ai beaucoup aimé :)<br /> <br /> Bonne fin de journée, bises
Répondre
Publicité
1001 classiques
Newsletter
62 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 501 615
Publicité