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23 février 2020

Le diamant gros comme le Ritz de Fitzgerald : ISSN 2607-0006

La sorcière rousseLe-diamant-gros-comme-le-Ritz

Connu surtout pour Gatsby le Magnifique (1925), Fitzgerald a écrit de nombreuses nouvelles dont "Le diamant gros comme le Ritz" ( Contes de l'âge du jazz) ou "La coupe de cristal taillé" et "La sorcière rousse" ( Les enfants du jazz). Pourtant, chacun des récits de l'auteur de la génération perdue semble comme les facettes d'un même univers.

Les trois nouvelles traitent évidemment de faste et d'argent : elle est l'élément capital dans "Un diamant gros comme le Ritz". C'est la religion du personnage principal John, habitant la petite ville d'Hades : "Le credo qui a cours à Hades place en tête de ses articles de foi l'adoration et le respect les plus sincères pour la richesse" ( p. 18). Le jeune homme découvre une montagne de richesse possédée par la famille d'un camarade de son école préparatoire. Cette fortune colossale ne sera que brièvement aperçue par notre héros pauvre. Dans "La coupe de cristal taillé", c'est la déchéance de toute une famillle qui forme le coeur de la nouvelle tandis que dans "La sorcière rousse", la fortune, les fêtes sont inatteignables pour le libraire pauvre qu'est Merlin Grainger, qui ne peut qu'observer de loin le luxe et la beauté d'une femme qu'il admire alors qu'il mène une vie de plus en plus médiocre. Chacun de ces trois courts récit décrive un instant de grâce où tout semble possible mais le déclin semble inévitable : c'est la "touche de désastre" qu'évoque Fitzgerald lui-même.

On a souvent dit que l'auteur de L'envers du paradis était le chroniqueur d'une époque, celle des "années folles", pourtant ces nouvelles paraissent intemporelles : assez peu de références à l'époque sont faites. Au contraire, si l'on lit avec autant de facilité et d'intérêt ces nouvelles, c'est parce qu'elles montrent les cruautés des différences sociales, de la destruction provoquée par le temps de manière rapide, sans détail renvoyant aux "années folles", et avec peu de réalisme. On se croirait dans des contes mélancoliques et noirs. "Le diamant gros comme le Ritz" est un petit bijou fitzgéraldien à découvrir.

Fitzgerald, Le diamant gros comme le Ritz, folio, Espagne, décembre 2019, 85 p.

Fitzgerald, La sorcière rousse, folio, Espagne, mars 2018, 124 p.

Autres nouvelles : L'étrange histoire de Benjamin Button

Partenariat Folio

Sur le web : Neuhoff Eric, "Francis Scott Fitzgerald, le prince blessé", Le figaro, mis en ligne le 10 mai 2013. URL :  https://www.lefigaro.fr/livres/2013/05/10/03005-20130510ARTFIG00528-francis-scott-fitzgerald-le-prince-blesse.php

L'enchanteur désenchanté - Ép. 1/4 - Francis Scott Fitzgerald
Devenu célèbre grâce à son premier ouvrage, L'Envers du Paradis, Francis Scott Fitzgerald a vécu dans un tourbillon d'insouciance, de jazz, de fêtes et d'alcool. Mais derrière l'image euphorique des années folles et les succès littéraires, c'est un destin brisé que nous rac[...]
https://www.franceculture.fr

Fitgerald 2

Francis Scott Fitzgerald avec sa femme, Zelda, en 1921. BCA/©Rue des Archives/BCA

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Commentaires
L
Je n'ai lu que ses romans les plus célèbres (et Benjamin Button), ton billet me donne envie de lire ses nouvelles. C'est vrai qu'on l'aime surtout pour le portrait qu'il fait de son époque, mais il ne nous toucherait pas autant si ses écrits ne résonnaient pas avec notre monde.
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L
Cela fait bien longtemps que je me suis plongée dans une oeuvre de Fitzgerald ! Du coup tu me donnes envie d'y remédier. Je trouve intéressant que ces histoires soient intemporelles !
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C
Je n'ai lu que Gatsby et tout en reconnaissant que c'est un grand écrivain, je n'ai pas trop envie de le retrouver. Je n'aime pas le milieu dont il parle, la mondanité et la richesse devenant le critère de ce qui est bon et souhaitable. Ce ne sont pas des gens (ses personnages) qui m'intéressent ! Mais en lisant les commentaires, je vois que je ne suis pas la seule!
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I
A ma grande honte, je n'ai pas du tout accroché à Gatsby le magnifique... (en réalité je n'ai pas si honte que ça), que j'ai trouvé plutôt ennuyeux (je crois que ces histoires de riches me semblent trop vaines..). J'ai tout de même Tendre est la nuit dans ma PAL, mais j'hésite à le lire. Peut-être devrais-je plutôt faire une nouvelle tentative avec un de ses textes courts..
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T
Je n'ai pas grand souvenir des quelques nouvelles de Fotzgerald que j'ai lues, mais j'avais beaucoup aimé son roman "Tendre est la nuit".
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