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1001 classiques
9 avril 2014

Après / A l'ouest rien de nouveau de Remarque : ISSN 2607-0006

9782253006701

 A L'ouest rien de nouveau : A travers le récit de Paul Baumer, nous assistons à l'enfer des tranchées, décrivant la vie quotidienne d'un soldat de 1914-1918 : " Feu roulant, tir des barrages, rideau de feu, mines, gaz, tanks, mitrailleuses, grenades, ce sont là mots, des mots, mais ils renferment toute l'horreur du monde".

Lors des permissions, Paul évoque la misère du peuple allemand mais aussi l'incompréhension de ce que vivent les soldats. Blessé, il se retrouve dans un hôpital catholique, ce qui ne l'éloigne pas des horreurs de la guerre : la description des malades est tout aussi insoutenable que celles des soldats tués dans les tranchées. La douleur est omniprésente que ce soit celle des soldats, celle des proches qui pleurent leurs morts, celle des animaux, de la nature. Le narrateur porte un regard lucide et critique sur l'armée et sur les mensonges que recouvrent les termes de devoir et patrie. Il montre aussi comment l'uniforme peut métamorphoser un homme : leur caporal Himmelstoss est un postier dans le privé mais il aime tourmenter les soldats dans les casernes. Un témoignage à lire d'une vision de la première guerre Mondiale sans idéalisation, ni héroïsation.

après

Après décrit le retour des soldats qui étaient présents dans le roman A l'ouest rien de nouveau ( pour ceux qui ont survécu, la mort de Paul Baumer est évoquée), mais pour beaucoup, ce n'est pas un retour à la vie : marqués à jamais par l'apocalypse de la première Guerre Mondiale, ces jeunes gens n'ont plus d'espoir. Confronté à une société en proie à la misère ou aux mercantis, ils doivent faire face au désarroi qui envahit leur vie : que faire après avoir connu les atrocités des tranchées ? Ernst évoque le sort de différents soldats, ceux qui sont dans les asiles, qui retournent dans l'armée par fatalisme, ceux qui ne peuvent pas travailler parce qu'ils sont mutilés, ceux qui se suicident... Ils tentent de survivre dans cette Allemagne de l'après-guerre qui souffre à cause de l'inflation du marks et du manque de nourriture. Seul et se sentant " étranger" , Ernst passe ses examens pour devenir instituteur mais il n'arrive pas à s'accoutumer à une vie normale, hanté par les morts du passé.

Comme dans A l'ouest rien de nouveau, Ernst remet en cause l'idéologie enseignée dans les classes tout en soulignant l'absurdité de la guerre. "Je crois que nous sommes tous perdus", dit Rahe, camarade de Ernst. Dans ce récit, souvent le "nous" s'ajoute à la voix du narrateur mais même la camaderie née de la guerre s'étiole hors des combats. Comme A l'ouest rien de nouveau, E. M. Remarque a écrit un témoignage sur le chaos de l'Allemagne après-guerre sans pathos mais où s'exprime avec force le désespoir d'une génération sacrifiée, qui arrive à nous atteindre des années plus tard.

Remarque, A l'ouest rien de nouveau, Livre de poche, 254 p.

Remarque, Après, Folio, 398 p.

Partenariat avec Folio.

Lu aussi par Aaliz et Lilly.

Challenge le mélange des genres de Miss Léo ( catégorie classiques étrangers). Mon bilan et celui de Miss Léo.

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Commentaires
L
Tu as eu du courage, ça n'a pas dû être facile de les lire tous les deux d'un coup. Je vois que nos avis se rejoignent en tout cas.
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M
@ Karine : oui, le contexte historique est vu d'un point de vue subjectif mais c'est très intéressant au niveau de la description de la société à l'époque.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Lili : Je les conseille vivement tous les deux, surtout si tu es intéressée par la période !
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L
Je lis sur pas mal de blogs que ce roman - ou plutôt les deux - sont extraordinaires. Je ne peux donc que le noter !
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K
JE veux lire les deux. Les thématiques me tentent et je suis fort curieuse.
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M
@ Luocine : Ce qui est bien avec après, c'est que le narrateur décrit différents milieux et différents destins, ce qui fait un tableau très complet et très intéressant.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Claudia : Oui, c'est assez étrange que seul A l'ouest rien de nouveau soit passé à la postérité car on retrouve le même style dans les deux livres. Mais il faut dire que le message pacifiste est plus visible dans le premier, parce que les images de la guerre sont atroces...<br /> <br /> <br /> <br /> @ Titine : N'hésite pas à me faire signe, si tu veux les lire ! Moi aussi, j'étais contente d'avoir lu un classique allemand, pays dont je connais assez peu la littérature...
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