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1001 classiques
18 février 2012

Le vampire de Polidori : ISSN 2607-0006

 

79822668

Lors des fameuses soirées à la villa Dodiati, est né le Frankenstein de Marie Shelley ( biographie sur le site Larousse). Dans ce jeu littéraire, seul Polidori y a aussi contribué : il a continué un texte de Byron, une nouvelle sur un vampire. Qui est ce vampire ? Il prend les traits Lord Ruthven, un être cynique qui prend un malin plaisir à perdre des jeunes filles vertueuses... Sa rencontre avec notre narrateur et héros romanesque Aubrey - à l'imagination fertile - occasionnera un voyage à travers l'Europe et sera jalonné de meurtres qui le mènera à la folie... Si le texte en lui-même est beaucoup trop bref pour nous attacher aux personnages ou pour nous plonger dans une atmosphère, Polidori arrive tout de même à apporter sa touche à la légendaire figure du vampire en en faisant un aristocrate pervers. En outre, ce vampire-là peut se déplacer le jour et souffrir d'une blessure par balle... 

 La lecture de Jean-Claude Aguerre, qui suit la nouvelle, s’appesantit étrangement sur le contexte : en effet, ce vampire doit beaucoup à son modèle byronnien : si Lord Ruthven est peint sous un jour si noir, c'est que Polidori détestait Byron. Pourtant à la lecture de cette nouvelle, ce qui frappe, c'est l'aspect fantastique et surtout les thèmes romantiques omniprésents. Le voyage en Grèce, les ruines, l'amour innocent pour son guide, une jeune femme Ianthe, rappelle beaucoup le début de Graziella de Lamartine.

Cette lecture, accompagnant le récit, nous révèle aussi l'énorme succès qu'a connu ce petit texte : Il est partout présent au XIXeme siècle que ce soit en France, à travers un mélodrame de Nodier, Le vampire, inspirant un drame en 5 actes à Dumas, que dans les arts musicaux : en Allemagne, une bataille musicale fait rage, un compositeur accusant l'autre de plagiat : qui der vampyr de Marschner ou der vampir de Lindpaintner va triompher ? Même titre, mais des styles très différents pour ces deux opéras, celui de Marschner étant qualifié de "romantique" tandis que Lindpainter se situe du côté de l'opéra italien : j'avoue que je n'ai été sensible ni à l'un ni à l'autre, mais que Le vaisseau fantôme de Wagner, inspiré de Marschner, est en revanche grandiose....

Polidori, Le vampire, Babel.

Participation au challenge romantique de Claudia.

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Commentaires
M
Justement pour le Challenge, je suis tombée sur le bouquin (et j'ai zappé ton article) en fait je cherchais quelque chose sur Byron en Grèce! Il y aura donc bientôt un double billet pour une œuvre si mince!
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M
@ Méloë : Cette histoire est assez fascinante, de rencontre et jeu d'écrivains. Le texte de Polidori est moins remarquable que Frankenstein mais j'ai retrouvé avec plaisir certains topos du genre romantique.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Mélodie : Je pense que tu verras le film avant moi, et j'ai hâte de connaître ton avis, j'espère qu'il sera mieux que l'autre !
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M
@eeguab: Merci pour l'info. Je vais essayer de le trouver.
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M
Frankenstein m'attend dans ma PAL car je suis intriguée par les circnstances d'écriture de ce texte. Je découvre grâce à toi, un autre texte rédigé lors de ce fameux séjour est disponible! Je ne manquerai pas de me le procurer :)
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M
Eequab : merci pour la référence de l'été hanté ! Je trouve cette histoire fascinante de jeu littéraire... et fascinant aussi cette conjonctions des étoiles qui a réuni sous le même toit shelley, Byron etc...<br /> <br /> <br /> <br /> Océane : c'est très court et j'espère que ça te plaira...
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