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1001 classiques
9 janvier 2012

La tyrannie des couleurs, "La route du haut safran" de Jasper Fforde : ISSN 2607-0006

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Depuis L'utopie de Thomas More, ce genre exerce une attraction particulière sur les auteurs qui aiment à développer des sociétés idéales pour mieux dénoncer les problèmes contemporains. Ffjorde avec une imagination tout bonnement délirante invente une chromocratie où la vie des personnages est régentée par une hiérarchie stricte codée par des couleurs : les rouges et les jaunes sont socialement plus élevés que des gris, simples ouvriers...C'est une société régie par des valeurs très strictes où même un noeud papillon mal fait peut vous valoir des "démérites".

Comme dans Fahrenheit 451 de Bradbury, le jeune héros Edouard Rousseau va se rebeller contre l'iniquité et les atrocités de cette "tyrannie des couleurs", des mensonges de la chromocratie. Les mots "racailles" et le fait que les personnages portent des codes barres ne semblent pas anodins et semble renvoyer implicitement à la seconde guerre mondiale. Au-delà des idées mises en oeuvre dans ce roman, qui se révèlent assez banales, le roman est assez indigeste à lire : l'auteur a entièrement créé un monde nouveau, une géographie nouvelle avec des noms transparents comme le "reboot", "les franges extérieures", "Carmin Est"... Une histoire nouvelle toute aussi transparente, en parlant à plusieurs reprises des "Bonds en arrière", jamais explicités.

Mais parfois le texte reste très allusif et on ne sait rien de cette maladie appelée le mildiou sauf qu'il vous expédie dans le reboot. On ne sait pas pourquoi non plus certaines personnes n'ont plus d'oreilles etc... Peut-être l'auteur prévoit-il une suite comme le suggère la fin du roman. "Les Pucks, les balayages de mémoires, le Lincoln, le citron vert et le Gordini, tout ça n'en est qu'une faible partie" : le fatras d'inventions décourage parfois un lecteur déjà réfractaire à cet univers. C'est sans compter aussi que le héros est jeune, idéaliste et a des préoccupations d'adolescent. Un livre pour la jeunesse ? Cela y ressemble, surtout que le vocabulaire et le style est des plus banales, voire sans saveur particulière.  Soit on entre de plain pied dans cet univers coloré, soit on reste en marge à s'ennuyer ferme par cette longue mise en place d'éléments.

 Fforde, La tyrannie des couleurs, Fleuve noir, 589 p.

Merci à dialogue pour ce partenariat

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Commentaires
M
@ céline : C'est en fait un drôle de mélange ! J'avoue que je ne suis pas très sensible à ce genre d'invention. En plus, j'ai énormément de mal à supporter les héros adolescents...
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C
Jasper Fforde est quand même bien barré. Alors, si ça passe dans un univers proche du nôtre, ça peut être bien étrange quand on est en plus dans un autre univers.
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M
@ Niki : C'est très juste ce que tu dis ! Je n'aime pas trop les mondes imaginaires (type SF), où tout est complètement imaginaire, même si j'avais bien aimé Tolkien... Vann, ou Foenkinos (que j'ai vu à rouen dans une librairie en train de dédicacer ses livres) par exemple, ne sont pas des auteurs qui m'attirent même si tout le monde dit du bien d'eux...
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N
je ne sais si c'était le "mauvais choix", peut-être que tu n'accroches tout simplement pas à son univers, j'ai moi aussi des auteurs qui ne me tentent pas malgré tout le bien qu'on en dit ;)
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M
@ Niki : je suis déçue de ma première rencontre avec cet auteur dont tout le monde loue l'inventivité... Peut-être le mauvais choix ?
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